mardi 15 novembre 2016

Festival des arts vodoun, un succès sur un fond de scandale

Dans le cadre de la tenue de la manifestation à Bruxelles en Belgique
(Patrice Talon, Aurélien Agbénonci et Ange N’Koué interpellés)


Les samedi 22 et dimanche 23 octobre 2016 a eu lieu la 1ère édition du Festival des arts vodoun, à Bruxelles, en Belgique. C’était à l’initiative de la Section belge du Haut conseil des Béninois de l’extérieur (Hcbe), dirigée par Kinoss Dossou qui est, en même temps, le porteur du Projet. Pour un événement que beaucoup d’observateurs ont reconnu comme ayant été une réussite, il n’a pas manqué de fabriquer des malheureux et des laissés pour compte. Ceci ne devraient pas laisser indifférentes les autorités au plus haut niveau de notre pays.

Kinoss Dossou
Un milieu d’après-midi. Des artistes. A quelques petites heures de leur départ pour la Belgique. Un coup de téléphone. La nouvelle n’est pas seulement grave mais purement dramatique, tragique, comme si des gens, des proches venaient de perdre la vie, quelque part, dans le monde. D’un appel à l’autre,  elle fait le tour. Tout le groupe en est urgemment imprégné. La consternation la plus profonde, la cassure d’un rêve converti en de simples lubies, en cet après-midi du 18 octobre 2016. Le voyage pour Bruxelles, dans le cadre d’une certaine participation à la 1ère édition du Festival des arts du vodoun, a été annulé pour eux. Oui, annulé. Précision : ce n’est pas la manifestation qui a été annulée, mais le voyage, le leur, celui qui devait leur permettre d’aller représenter le Bénin et son art en Belgique.
Le sort inimaginable et infamant ayant été réservé à plusieurs artistes béninois sélectionnés, de par l’originalité d’une certaine pratique artistique liée au vodoun, pour participer à l’événement que constituait pour eux ce Festival concrétisé par la section belge du Haut conseil des Béninois de l’extérieur (Hcbe). Il devait leur permettre d’exporter un savoir-faire déjà reconnu au niveau national. Ils s’attendaient à s’honorer de la participation à une manifestation internationale validée par le Gouvernement du Président Talon et que des indiscrétions permettent d’informer qu’il a été financé par l’Exécutif béninois à hauteur d’une centaine de millions de Francs Cfa, en cette période déclarée de soudure et où la sobriété dans les dépenses publiques devait être de mise.
Nos artistes avaient pourtant accepté le principe de s’envoler. Ceci les a amenés à entrer inexorablement dans le cycle de certaines dépenses, pour ne pas faire piètre figure, là-bas : renouveler tout le matériel de présentation du spectacle, faire valoir des accoutrements dignes du spectacle international annoncé, s’acheter des vêtements appropriés au climat de la capitale belge, financer la tenue de répétitions où il fallait compter avec la restauration des comédiens au cours de la période du travail préparatoire, avec leurs déplacements, notamment. Une certaine somme d’argent a été mobilisée par le chef d’équipe, à l’effet de ces dépenses.
Et, puis, patatra ! Cet après-midi noir du mardi 18 octobre est passé par là … Pour anéantir un rêve dont beaucoup ont entendu parler, ce qui faisait de ces auditeurs des envieux, des saliveurs mis en situation de rêver aussi à un tour providentiel pour eux. Et, de ces artistes ’’voyageurs’’, des privilégiés. Des privilégiés devenus des jouisseurs de papier, par la faute d’un certain Kinoss Dossou, Délégué général du Festival des arts du vodoun ; il leur a fait miroiter un espoir, ce rêve qui a fondu comme neige au soleil.
Mais, le pire n’a pas été dit de ce drame qui arrive très souvent dans un joli pays comme le Bénin : les mêmes indiscrétions ayant aidé à révéler le coût du Festival pour le contribuable béninois, ont fait comprendre que ces artistes expulsés, juste avant d’entrevoir l’avion qui allait les transporter, ont été remplacés par des diplomates, des administratifs, des cadres, des fonctionnaires des institutions impliquées dans la tenue de l’événement, au nez à la barbe de Kinoss Dossou ! Une honte, semble-t-il, à la décharge de ce compatriote vivant en Belgique, recouvrant, par cette information, une petite dignité.
Cela voudrait dire, alors, qu’il n’y a pas encore rupture et nouveau départ dans ces pratiques récurrentes chez nous, et qui voudraient que les artistes soient spoliés de leur place d’avion et de festivals internationaux, au profit des bureaucrates, mauvais profiteurs. Ce comportement délétère qui rompt avec les belles pratiques d’un âge longtemps oublié, celui de nos grands-parents des années 1960. Ainsi, par exemple, en 1962, le Ballet national ayant participé à une compétition en France, au ’’Théâtre des nations’’, a arraché le titre de Champion, avec une délégation dahoméenne comportant 100 artistes contre seulement 5 fonctionnaires de l’administration ! Il faut que cela devienne une pratique d’école sous les cieux d’aujourd’hui. Par conséquent, du Président Patrice Talon au Ministre Ange N’Koué, du Tourisme et de la culture, en passant par Aurélien Agbénonci, chargé des Affaires étrangères et de la coopération, l’anticonformisme dans des lieux communs préjudiciables doit être privilégié.



Marcel Kpogodo

mercredi 19 octobre 2016

’’Tériba’’ 2016, l'explosion d'une force d'art musical et de représentativité béninoise

Dans le cadre du concert du 10ème anniversaire du Groupe


Au Théâtre de verdure de l’Institut français de Cotonou, le samedi 14 octobre dernier, le Groupe vocal féminin, ’’Tériba’’, a animé un concert tenant lieu de célébration du 10ème anniversaire de son existence. La réussite de la manifestation a démontré au public, concernant ce trio, le double niveau d’un talent incontestable et une grande capacité à diffuser la joie de vivre.


’’Gan na ho’’, ’’Maturité’’, ’’Je survivrai’’, ’’Hontonsa’’, ’’Toi et moi’’, ’’Viens chez moi’’, ’’Kinimoché’’, ’’Awadé’’, ’’Nonvi’’, ’’Gaston’’, ’’Gbéagossi’’, d’une part, et ’’Tololo’’, ’’Idjoya’’ et ’’Titigoéti’’, d’autre part. Les 14 morceaux relevant des deux précédents albums et du tout prochain, jovialement administrés par les 3 ’’go’’ du Groupe ’’Tériba’’, dans la soirée du samedi 14 octobre 2016, dans un Théâtre de verdure de l’Institut français de Cotonou débordant de spectateurs et qui en refusait de nombreux autres. C’était au cours du concert commémoratif des 10 ans d’existence du trio musical féminin. Un concert rayonnant de chaleur et d’une triple force vocale unifiée, autant d’éléments de satisfaction manifestant la réelle maturité artistique du Groupe.
Aussi, les trois voix de Tatiana et de Carine Ahissou puis de Zékiath Abogourin ont harmonisé et fusionné en plusieurs variétés de tons, pour exécuter des morceaux dont la plupart ont fait le tour du monde. L’air de rien, dans un exercice digne d’un jeu, tant elles en avaient la pratique, elles déambulaient d’un morceau à l’autre, sans laisser sentir la rupture. A part ’’Gaston’’, chanson auréolée d’une véritable ambiance créole de la Guadeloupe, les chansons distillaient leur message dans des langues aussi variées que le yoruba, le fon, le goun et le français, avec un accompagnement rythmique assuré par les filles qui frappaient, soit le petit gong en fer, ou des castagnettes, soit, entre autres, une calebasse renversée ou un tambour. De véritables duchesses de l’instrumental traditionnel, qui n’avaient pas hésité à s’entourer, à enrichir l’arsenal de la guitare basse de Lionel Boni, de la guitare acoustique de Gaby Henry et des percussions de Raphaël Oluwa Shéyi, autant d’hommes qui ne se sont pas aussi privés de faire valoir leur voix. Et, elles zoukaient, dansaient un semblant de hip-hop-rap-ragga, du ’’soyoyo’’ ou, purement et simplement, des rythmes traditionnels.
En cela, les ’’Tériba’’ ont démontré l’ancrage à chez nous, l’authenticité béninoise qu’on leur connaît ; elles ont, à ce concert, mis les petits plats dans les grands, même s’il leur reste à affiner la synchronisation des mouvements de danse du trio sur scène, surtout que le niveau de professionnalisme auquel leurs péripéties leur ont permis de se hisser ne tolèrerait le moindre laisser-aller à quelque niveau de l’exigente chaîne des attitudes techniques liées à une prestation sur scène. Etait-ce l’effet de l’autosatisfaction, de la fatigue ou de la certitude que le niveau appréciable qu’elles ont atteint leur permettrait de se passer de lubrifier des détails ? Le diable s’y trouve, pourtant !


Performance dans le concert

Quant à l’accoutrement des membres du trio, le bleu, uniformément, les couvrait, sobrement, de la tête aux pieds et, cela ne doit pas en être une coïncidence : même balayé par les lumières, le bleu s’est révélé la couleur déterminante du décor de la scène des ’’Tériba’’, réalisé par l’artiste peintre béninois, Elon-m, à l’état-civil, Elon-m Catilina Tossou. Un décor bien cubiste, dans ce mélange de couleurs, de figures géométriques et des lignes horizontales, verticales et obliques. 

La toile réalisée en performance, remise au Directeur de l'Agence ''M-média Afrique''
Un décor harmonieux dans lequel les chanteuses baignaient bien, surtout qu’en son fond, les 3 vedettes se trouvaient immortalisées, sans oublier que l’artiste a poussé plus loin son engagement en réalisant, sur place, ce samedi du concert, une toile du trio en pleine exposition de leur savoir-faire musical. Une performance picturale que le lauréat de la beauté d’œuvre, le Directeur de l’Agence ’’M-média Afrique’’, gardera en souvenir de l’événement.   


Tatiana, …

Tatiana en a donné beaucoup plus d’elle-même, animant carrément, chassant la torpeur qui sentait le besoin de s’installer, secouant le public, béninois, noyé dans la léthargie qu’on lui connaît, même si le spectacle le fait vibrer et le porte au 7ème ciel. Tatiana en a donné de sa voix, de ses mains, de son corps, de ses pas, de ses va-et-vient sur scène, comme un bête dont elle en est devenue, tant et si bien que Carine et Zékiath se sont vues obligées de lui emboîter les pas, ce qui a fait apercevoir un autre niveau de laisser-aller, l’effet du profond contentement, de l’effervescence de 10 bonnes années de carrière et, ce n’est que justice, mais, une fois de plus, gare à la négligence des détails !


Une cerise avant le gâteau 

Le trio ''Onemix'', en compagnie de ''Tériba''
’’Onemix’’, un groupe, un ’’groupelet’’, un trio, un ’’trioelet’’, un gentil assemblage de 3 adolescentes, dans le sillage de leurs grandes aînées : Suzy, Priscille et Hélène, respectivement, en 1ère D, 1ère C et Tle C, au Cours secondaire Notre-dame des apôtres (Csnda) de Cotonou. Extirpées de la saison 4 de l’émission télévisuelle de la chaîne de service public, ’’A capella’’. 

Suzy, Priscille et Hélène, de ''Onemix'', dans les coulisses de leurs stars préférées, après le concert
Elles ont assuré la 1ère partie de ce concert d’anniversaire des ’’Tériba’’, emportant des applaudissements nourris, elles qui ne sont ensemble que depuis 6 mois ! Un ’’Tériba’’ en puissance, si leur servent de repère les traces de détermination, d’endurance et de ténacité de Tatiana, Carine et de Zékiath …


Marcel Kpogodo