jeudi 8 septembre 2016

’’Life school’’, l’album d’une vie combative de Segun Ola

Pour une présentation à l’Institut français de Cotonou


Le mercredi 31 août 2016 a permis à l’artiste nigérian, Segun Ola, d’annoncer, à l’Institut français de Cotonou, au cours d’une conférence de presse, le lancement prochain de son deuxième album intitulé ’’Life school’’, qui incarne la traversée difficile mais victorieuse de plusieurs péripéties dans sa vie par l’artiste.

Ci-contre, à gauche, Segun Olabisi
« Cet album est dédié à l’enfance que je n’ai pas eue, l’enfance où j’étais déjà adulte, où j’étais mes propres parents, où j’ai reçu une éducation dans la rue avec des hauts et des bas, avec des gens biens et, d’autres, méchants … ». Le fondement psychologique, thématique et spirituel de ’’Life school’’, nouvel album de Segun Olabisi, alias Segun Ola, artiste nigérian vivant depuis plus de 25 ans au Bénin, présenté aux journalistes culturels, le mercredi 31 août dernier, à l’auditorium de l’Institut français de Cotonou. Il en a annoncé la sortie pour le samedi 10 septembre 2016, à travers un concert à la Paillote du même espace culturel.
« ’’Life school’’ est l’histoire d’un enfant que sa mère a réveillé à 3 heures du matin pour lui parler de la vie », a lancé Segun Ola, dans ses explications aux professionnels des médias, avant de préciser : « Cet album raconte ce que j’ai encaissé de la vie ». En outre, l’artiste annonce le concept du ’’Going to the street school’’ comme l’ayant conduit à donner le titre ’’Life school’’ à ce deuxième album, lui qui a longtemps vécu dans la rue : « La vie est une école où l’on apprend tous les jours ; sur la route, on apprend mieux à utiliser nos diplômes », dit-il, avant de renchérir : « ’’Life school’’ est l’histoire d’un enfant appelé par sa mère à donner, à enseigner, à partager l’amour qui reste un processus perpétuel pour partager des connaissances ».    



’’Life school’’, plusieurs énergies artistiques  

Comportant 12 titres chantés en yoruba, en français et en anglais, puis en d’autres langues maternelles d’Afrique de l’Ouest comme le fongbé, l’éwé, l’ashanti, le dioula, le moré et le ouolof, sur le rythme de l’Afro-beat, ’’Life school’’, résultat de 10 années de travail, s’est défini par Segun Ola comme un « album multiculturel », du fait qu’il y a fait intervenir, sur 7 morceaux, plusieurs artistes et des groupes émanant de divers pays : le Bénin, le Togo, le Ghana, le Nigeria, le Burkina Faso, la France, la Belgique et l’Allemagne. Ainsi, des voix et différentes sensibilités musicales dont, certaines, d’une réelle notoriété, enrichissent ce nouveau disque, faisant de cet artiste un fusionneur de talents : Gangbé Brass band, King Mensah, Sandra Davies, Egypt 80 et, enfin, Baba Commandant et Joey le Soldat, tous émanant respectivement des 5 premiers pays liés à l’Afrique occidentale. Et, du côté de la France, les Frères Nivelais s’y manifestent pendant qu’en Belgique, ce sont Jupiter Diop, Freddy Massamba et Nicole Letuppe qui y apportent leur touche spécifique, et qu’en Allemagne, le Groupe ’’Talking Horns’’ a accepté de s’y produire. « C’est de la lumière, de la vie, quelque chose de très fort », a alors commenté Segun Ola, évoquant qu’à chaque entrée en studio, dans l’un ou l’autre de ces pays qu’il a individuellement parcouru, s’effectuaient « une leçon de vie, le partage d’une nouvelle expérience du travail en studio ».
Abordant des thèmes aussi divers que l’amour, l’enfance, la force de la mère, ’’Life school’’ succède à ’’Alawodudu’’, paru en 2006. Pour Segun Ola, ce nouvel album, orphelin de producteur et de mécène, reste le résultat du fait d’avoir surmonté plusieurs ordres d’obstacles, lui dont s’est révélé prémonitoire le prénom, ’’Segun’’, en yoruba, « la victoire sur la guerre du bonheur, de la richesse, de l’abondance ».



Marcel Kpogodo  

jeudi 4 août 2016

Tériba, 5 événements en hommage à 10 ans de parcours

Dans le cadre d’une commémoration en bonne et due forme


Le groupe béninois féminin, Tériba, a tenu une conférence de presse, le mercredi 27 juillet 2016, à l’auditorium de l’Institut français de Cotonou. Au menu, la commémoration des 10 années d’exercice professionnel du trio, ce qui laisse entendre un certain nombre de manifestations spécifiques.

Les chanteuses Tériba, au cours de la conférence de presse
Publication d’un documentaire sur la décennie de traversée professionnelle de Tériba, mise sur le marché d’un single en audio et en vidéo en attendant le 3ème album du Groupe, organisation d’une soirée de gala de gratitude envers ses partenaires et, enfin, tenue d’un « concert-événement » à l’Institut français de Cotonou. Les 5 manifestations, s’il faut intégrer la conférence de presse de communication, programmées par le Trio Tériba pour la commémoration de ses 10 ans de pratique de l’art musical, ce qui a été annoncé au cours des échanges que les membres du Groupe ont eus avec les hommes des médias, le mercredi 27 juillet dernier. 10 ans d'une pratique artistique datée à partir du 20 mai 2006, avec le premier concert du Groupe à l'Institut français de Cotonou, Centre culturel français, à l'époque.
Première phase de la présentation aux journalistes culturels, la diffusion du documentaire spécialement réalisé dans le cadre de la commémoration de cette décennie d’exercice professionnel du Groupe dans la musique ; il a exploré le parcours suivi par Tériba, laissant plusieurs voix autorisées dans le secteur des arts et de la culture au Bénin présenter leur compréhension d’une traversée qui n’aura pas été de repos ni de sinécure : les artistes Nel Oliver, Assikiwa, John Arcadius, Angélique Kidjo, sans oublier des promoteurs culturels tels que Gogoy Akouègnon Prosper, alias Gap, Dr Chakirou Latoundji, et des responsables d’espaces culturels comme Sylvain Treuil, Directeur de l’Institut français de Cotonou, et un programmateur culturel tel que Noël Vitin, exerçant dans cette même institution.
Globalement, les analyses de ces personnalités se sont montrées beaucoup plus satisfaisantes envers une grande endurance dans le secteur de la musique purement traditionnelle où, les sœurs Carine et Tatiana Ahissou, puis Zékiath Abogounrin, constituant le trio à succès, ont su se tracer une voie d’une triple authenticité qui se révèle d’abord vocale. Ensuite, celle-ci, dans son aspect instrumental, se matérialise par l’utilisation fondamentale de la calebasse renversée sur laquelle frapper rythme la cadence du chant, avec l’accompagnement de tam-tams et de gongs. Enfin, cette valeur artistique intrinsèque du trio est liée à la gestion de son image personnelle aussi bien sur scène qu’en privé ; Carine, Tatiana et Zékiath, en 10 années faites d’une découverte par le Journaliste culturel Serge Ologoudou, par des concerts, des participations à des festivals internationaux et locaux, puis d’un passage par Radio France internationale (Rfi), à travers l’attribution du 2ème Prix ’’Découverte Rfi’’ 2012,  sans oublier des prestations scéniques en compagnie de la Diva adulée au plan mondial, Angélique Kidjo, sont restées naturelles, constantes et humbles, cette dernière qualité donnant l’impression d’avoir été inspirée à ces 3 artistes par la dénomination propre du Groupe, ’’Tériba’’ qui signifie, en langue yoruba, ’’humilité’’.
L'étape de la diffusion du documentaire
Se rapportant au single audio et vidéo annonçant la sortie prochaine du 3ème album du Groupe devant naître en 2016, les deux premiers, ’’Gan nan ho’’ et ’’Akpé’’, étant parus, respectivement, en 2006 et en 2012, il est intitulé ’’Titigoéti’’, et aura été lancé le 1er août dernier.
Abordant les initiatives commémoratives à venir sous peu, Carine Ahissou, Porte-parole du Groupe, s’est évertuée à annoncer la tenue de 2 événements : une soirée de gala de gratitude vis-à-vis des partenaires du Groupe, prévue pour avoir lieu à Cotonou, le 8 octobre 2016 et, près d’une semaine plus tard, le 14 octobre, un concert-événement à l’Institut français de la même ville.
Tériba, désormais, plus qu’un groupe musical, un label béninois de musique traditionnelle, se voit imposer plusieurs défis. En premier lieu, celui d’une unité permanente d’un Groupe qui est passé, à travers les expériences individuelles, de 7 à 5, puis de 5 à 3 membres. Une lourde responsabilité que la Porte-parole place, toujours humblement, sous la tutelle divine : « Se maintenir à 3 est une grâce … Nous prions … Vos prières aussi nous accompagnent … Il y a une force qui est au-dessus de toute force et qui nous maintient ». Deuxièmement se dessine la nécessité d’une percée musicale qui puisse drainer d’autres artistes nationaux et faire identifier spécifiquement la musique béninoise à l’international, une double exigence qui ne peut se concrétiser sans certaines précautions : « Rassurez-vous, on ne fera pas de la musique tendance, nous ne voulons pas entrer dans une ligne commerciale ; nous n’avons pas envie de nous prostituer musicalement », fera entendre Carine Ahissou, appuyée par les hochements de tête approbateurs de ses consœurs. « Tout ce dont nous avons besoin pour exister se trouve ici », sans omettre de conclure poétiquement : « Il nous faut garder l’essence de notre existence ».


Marcel Kpogodo