jeudi 9 avril 2015

Inspirations féminines dans le ’’Cénacle expérimental’’ de Charly d’Almeida

Visite sur un terrain de travail pris d'assaut par les résidents


Depuis le 1er avril dernier se tient à l’Espace culturel et touristique, ’’Café cauris coquillages’’, le ’’Cénacle expérimental’’, une résidence de création, de formation et d’échanges, prenant en compte une dizaine de jeunes artistes plasticiens, initiée par l’artiste peintre béninois, Charly d’Almeida. Quatre stagiaires parmi ceux-ci sont des femmes. Nous avons décidé d’aller à leur rencontre …


Adjélé Sika da Silveira, Eliane Aïsso et Constantine Gbètoho ont décidé de jouer le jeu de l’ouverture. Quant à Moufouli Bello, … Mais, à notre visite, à la veille du grand vernissage final, celle-ci avait déjà sorti, de son inspiration, deux tableaux de dimensions moyennes, flamboyant d’un visage bleu en gros plan. Le visage, justement, semble son mode d’expression, puisqu’il frappe par sa présence récurrente sur les deux productions. De même, la couleur bleue apparaît comme une constante, en dépit d'un majestueux voile en ligne jaune impérative de barrage policier, du genre: " ... Do not cross ...". Moufouli Bello a parlé et, c’est dans le cadre de la résidence de création intitulée ’’Cénacle expérimental’’, de Charly d’Almeida, qui se déroule du 1er au 9 avril 2015, à ’’Café cauris coquillages’’, sur l’itinéraire de la ’’Route des pêches’’, à Togbin. La liberté : le fondement de l’inspiration des stagiaires.


Sika …

Le 3 avril, au moment de notre visite, Sika da Silveira exprimait le contenu de ses idées, dans l’espace de travail réservé à la résidence de création. Reflétant le fruit de sa trituration du sujet en jeu, entourée de Lionel Ferréol Yamadjako, alias Yamferlino’s, à sa gauche, et de Constantine, de son nom complet, Constantine Gbètoho, suivie de Damas, de son nom à l’état-civil, Joseph Dama, à sa droite, ses explications, celles de Sika, sont d’une grande limpidité : elle tire beaucoup de la nature, ce que montre, sur le tableau en gestation, des reliefs en un arbre aux branchages effeuillés, alors qu’à quelques mètres derrière elle, un arbre respire cette même texture. Ces reliefs, elle les compose avec du tissu et des éléments naturels, les mettant en valeur sur un tableau par des instruments ordinaires : ses doigts et ses pinceaux …
Même si les fonds de bleu et de blanc du jour ont connu une totale métamorphose, quatre jours plus tard, pour virer au sombre indigo illuminé par un jaune, entre autres, non offensif, Sika, tout en passant des coups de pinceau, exposait, au moment où elle nous parlait, que sa nature, c’est aussi le bleu du ciel et de la mer, c’est le jaune, à travers la lumière, l’éclat du soleil, le rayonnement provenant de l’être humain quand il se trouve en contact avec ces éléments, c’est le blanc, par la pureté qui existe originellement dans le cœur des hommes, cette pureté par laquelle la nature communie avec eux, c’est l’indigo symbolisant, pour elle, la terre, l’énergie, la force, c’est cet indigo qu’elle obtient par les résidus de bois qu’elle va chercher, pas plus loin que dans l’espace de Sébastien Boko, en diagonale vis-à-vis d’elle, brouillant notre entretien par sa tronçonneuse.
Sika, active dans la peinture depuis trois ans, avant cela, designer et créatrice de bijoux, dans le serpentement qu’elle a orchestré sur sa toile, communique qu’il exprime le croisement, la diversité, mais, aussi, l’harmonie ; elle n’oublie pas de nous donner sa version du thème de la liberté : « Chacun a son chemin qui dépend de son regard sur la vie. Etre libre, c’est faire son chemin, [d'où le serpentement sur le tableau, les croisements] en fonction de ce que l’on est, de la personnalité de chacun, c’est aussi tolérer les autres, c’est vivre sa personnalité sans agir sur celle de l’autre … »         

Constantine …

La générosité de l’explication de son travail, en ce 3 avril, nous oriente directement vers sa lecture de la liberté ; sur sa toile, elle la veut pour les femmes, elles qu’elle considère comme riches en inspiration pour faire exploser leurs idées, pour faire réussir la société : « Il faut laisser de l’initiative aux femmes, pour voir ce que cela va donner ; si on la laisse sortir tout ce qu’elle a en elle, cela sera très intéressant », proclame-t-elle, pointant du doigt un filet peint en bleu, aplati, qui monopolise toute la toile, sur un fond bleu, de part et d’autre … Du vert foncé domine sur le bleu de fond, au niveau de la bordure du bas et de la droite, pendant que du blanc prend en charge la bordure du haut et de la gauche. Quatre jours plus tard, ce filet, complètement stylisé, vu de loin, donne l’aspect d’un personnage aux membres généreusement écartés ; il s’intègre facilement à la toile.
Ce filet, Constantine y lit la prison naturelle et dorée de la femme qu’est le mariage, le mariage, ce signe de réussite sociale suscitant la convoitise des femmes environnantes et, pour cette artiste, le vert foncé qui se profile, c’est la végétation, la vie, comme si la femme ne devrait trouver la vie et l’épanouissement que dans un mariage au sein duquel elle exprime toute sa personnalité.
En dehors du filet, un autre instrument de communication : du papier kleenex. Il lui sert à réaliser des personnages, ceux-ci, libres, après un certain sacrifice, cette étape que symbolise trois petites calebasses en haut du filet, sans oublier une autre, au bas, incarnant la sortie d’un labyrinthe douloureux, un épanouissement digne de celui d’une femme venant de perdre sa virginité, ce que Constantine veut bien concevoir, avec ces traces de peinture rouge … Elle aussi adore utiliser un certain instrument de travail, la main, elle pour qui le ’’Cénacle expérimental’’ constitue un espace d’épanouissement, vu qu’elle prise par-dessus tout le travail en groupe, en club : « Je suis meilleure et plus productive quand je travaille avec les autres », confie-t-elle.


Eliane …

Sa liberté, c’est un acquis qui n’épanouit pas, ce que génère les deux toiles dont elle a jeté les bases du contenu de fond, après seulement deux jours de travail : ici et là, des personnages centrés, sont regroupés autour d’un seul, ce qui la pousse à expliquer : « La liberté, certains en ont besoin mais n’arrivent pas à l’avoir. Dès qu’il l’acquiert, l’être humain a néanmoins besoin des autres pour s’épanouir ». Et, sous le coup d’une inspiration subite, un titre lui vient pour donner une identité à l’une des deux toiles : « Conquête de la liberté » ! Elle me regarde, fait le tour de son environnement et me confirme que son choix est le définitif … Les couleurs variées de ses toiles : la diversité des personnalités, des caractères et des inspirations, pour contribuer à l'épanouissement du genre humain. 



Marcel Kpogodo   

mercredi 1 avril 2015

Disponibilité du Répertoire des Promoteurs culturels, des festivals et de l’Agenda culturel 2015

Pour donner de la visibilité au secteur culturel béninois


La Salle Toffa 1er de l'infrastructure ’’Bénin royal hôtel’’, du quartier Maro-militaire, à Cotonou, a connu le lancement d’un document stratégique pour la maîtrise du fonctionnement des activités sous tutelle du Ministère de la Culture : l’Agenda culturel 2015 - Répertoire des promoteurs et des festivals. Plusieurs acteurs culturels ont participé à la manifestation initiée par Patrick Idohou, Directeur de la Promotion artistique et culturelle, et dirigée par Aristide Adjibodou, Représentant du Ministre de la Culture.

La page de couverture de l' ''Agenda ... '' 
6 fédérations d’associations, 45 promoteurs culturels, 304 associations, tous agréés par la Direction du Patrimoine artistique et culturel, 75 événements culturels programmés dans l’année 2015, sans oublier l’ensemble des 391 journées internationales et mondiales reconnues par l’Organisation des nations-unies (Onu). Tel est le contenu du document dénommé ’’Agenda culturel 2015 – Répertoire des promoteurs et des festivals’’, lancé, le mardi 31 mars 2015, à la Salle Toffa 1er de ’’Bénin royal hôtel’’ de Cotonou, par Aristide Adjibodou, Secrétaire général du Ministère de la Culture, dont il représentait la première autorité.

Aristide Adjibodou, à droite, recevant symboliquement l'Agenda des mains de Patrick Idohou
Avant de se voir remettre symboliquement le bréviaire culturel par Patrick Idohou, Directeur de la Promotion artistique et culturelle, et, à son tour, de le mettre à la disposition de quelques acteurs culturels, Aristide Adjibodou a montré que le manuel concerné se révèle un « outil d’information », un « guide », un « indicateur de planification rigoureuse des activités culturelles », « un manuel qui vient renforcer les efforts du Gouvernement », « un document de référence qui sert de boussole », ce qui n’a pas empêché la personnalité de reconnaître sa perfectibilité, d’où la nécessité des acteurs culturels en faveur de qui il a été conçu de manifester une grande ouverture et un sens de manifestation de contributions constructives visant à améliorer la qualité de son contenu.

Un aperçu des personnalités présentes à la cérémonie 
Bien avant lui, respectivement, Patrick Idohou et Claude Balogoun, représentant des acteurs culturels au Conseil économique et social (Ces) ont pris la parole, faisant ressortir la valeur du document. Il est à remarquer un fait ayant particulièrement intéressé les participants à cette cérémonie de lancement : les intermèdes musicaux ont été assurés par les enfants de l’Institut régional de musique (Irm) de Houéyiho ; à travers l’interprétation réussie de certains morceaux devenus classiques comme ’’Iwasado’’ de Nayanka Bell, ’’My praise’’ de Sessimè Guédou, ils ont ému l’auditoire par la réussite de l'exercice, par précocité de leur talent, vocal, pour ce qui concerne la jeune chanteuse, et de celui lié à la manipulation en direct des instruments de musique. Ainsi, l’unanimité s’est faite sur la nécessité de soutenir, par tous les moyens nécessaires, ces enfants dans leur jeune vocation artistique.


Marcel Kpogodo