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mercredi 25 août 2021

La présidence du Cnoa échappera à Philippe Abayi et à Pascal Wanou

Dans le cadre de la relance du processus de création de l’institution


Le Conseil national des Organisations d’artistes (Cnoa) a fait l’objet d’une rencontre entre Jean-Michel Abimbola, Ministre du Tourisme, de la culture et des arts, et plusieurs acteurs culturels ayant fait le déplacement de l’événement qui s’est tenu le vendredi 6 août 2021 à la Salle Vip du ministère concerné. Il ressort de la manifestation l’exclusion de Philippe Abayi et de Pascal Wanou de la présidence du Cnoa si une nouvelle élection devait avoir lieu à la tête de l’institution.

De gauche à droite, Aristide Adjibodou, Secrétaire général du Ministère de la Culture, Jean-Michel Abimbola et Eric Totah, Directeur de Cabinet, au cours de la réunion avec les acteurs culturels sur le Cnoa


Philippe Abayi ne pourra pas être Président de la nouvelle formule du Conseil national des Organisations d’artistes (Cnoa) ni Pascal Wanou. L’information cardinale qui ressort de la réunion qu’a initiée et tenue Jean-Michel Abimbola, Ministre du Tourisme, de la culture et des arts, avec les acteurs culturels, à la Salle Vip du siège de son département ministériel dans l’après-midi du vendredi 6 août 2021.

Une telle décision d’exclusion de Philippe Abayi et de Pascal Wanou de la présidence du prochain Cnoa reste le point commun des différentes interventions émanant des membres de la société civile culturelle et ayant meublé les échanges au cours de la rencontre indiquée. Si elle s’est imposé, c’est parce que le fait pour Philippe Abayi et Pascal Wanou de se disputer la présidence de l’institution a été à l’origine de l’arrêt de l’achèvement du processus de la mise en place du Cnoa et de sa paralysie pure et simple. Le premier en a même saisi la justice dans le but de voir trancher l’affaire.

Un aperçu des participants ...

D’ailleurs, le ministre Abimbola, dans sa prise de parole, a affirmé ne pas reconnaître les deux bureaux respectifs élus les 21 août et 11 septembre 2020 et que dirige chacune des deux personnalités concernées. Manifestant complètement sa neutralité dans la création des différentes structures impliquées dans les initiatives de sortie de crise, l’autorité de tutelle est engagée vers la reprise pure et simple des élections avec, à la clé, des actes concrets : l’installation d’un comité ad’hoc de cinq membres, qui aura pour tâche la rédaction des nouveaux textes devant régir le Cnoa, l’organisation de l’élection des organes dirigeants de l’institution et leur installation. Ce Comité sera constitué de cinq membres : un représentant du Ministre de la Culture, deux émanant de la société civile culturelle et un représentant de chacun des bureaux respectifs de Philippe Abayi et de Pascal Wanou. Les actions ainsi relancées depuis le 6 août laissent entrevoir l’installation d’une formule consensuelle du Cnoa avant la fin de l’année 2021.

... à la rencontre sur le Cnoa

Pour précision, cette réunion de Jean-Michel Abimbola avec les acteurs culturels et des personnes ressources s’étant déroulée dans un climat calme, détendu et amical, elle avait pour objectifs, d’une part, la validation du Rapport du Comité de Médiation comprenant, entre autres, le Professeur Dodji Amouzouvi et l’artiste contemporain, Ludovic Fadaïro, qui avait été créé afin d’amoindrir les tensions nées de la mise en place du Cnoa,  D’autre part, il était question de la présentation des résolutions consensuelles qu’a retenues le Ministère de la Culture pour la réussite d’une nouvelle initiative de création et d’installation du Cnoa. En réalité, le Rapport concerné a mis un accent particulier sur la volonté de la société civile culturelle du Bénin et du Ministère de la Culture de sortir de la crise et de poursuivre le processus de mise en œuvre du Cnoa. Il recommandait également la reprise transparente et consensuelle des élections des nouveaux membres du Conseil d’Administration du Cnoa.

Philippe Abayi et ...

Pascal Wanou étaient aussi de la partie

Outre les membres du cabinet du Ministre Abimbola, qui ont pris part à la rencontre, il a fallu noter la présence de directeurs techniques tels que Koffi Attédé, ancien Directeur des Arts et du livre, et actuel de la Bibliothèque nationale, Paul Akogni, Directeur du Patrimoine culturel, Gilbert Déou Malè, le Directeur du Fonds des Arts et de la culture (Fac), sans oublier Philippe Abayi, Pascal Wanou et bon nombre d’acteurs culturels de poids avaient pris part à la rencontre.

Annick  Zondéhinkan / Marcel Kpogodo Gangbè

lundi 29 mars 2021

Le "Noukiko" 2021 s'annonce avec 6 pays participants

A en croire une conférence de presse tenue à Cotonou


Le siège de la Fédération nationale de Théâtre (Fénat), situé à Cotonou, a abrité, le lundi 15 mars 2021, une conférence de presse à l'issue de laquelle il s'est révélé la tenue, courant avril 2021, de la 6ème édition de "Noukiko", le Festival international d'humour, organisé par l'association, "Ifè culture" que préside le comédien et humoriste béninois, Bardol Migan. En outre, 6 pays sont prévus pour prendre part à l'événement.

De gauche à droite, Pascal Wanou, Bérénice Célia Gainsi et Kromozom

Le Burkina Faso, la Côte d'Ivoire, la Guinée-Conakry, la République démocratique du Congo et le Togo. Les pays avec lesquels le Bénin constitue le sixième, et qui participeront à la 6ème édition du Festival international d'Humour, dénommé "Noukiko", à en croire les explications de Bérénice Célia Gainsi, Chargée à la Communication de l'événement, au cours de la conférence de presse, qu'elle a animée, dans l'après-midi du lundi 15 mars 2021, au siège de la Fédération nationale de Théâtre (Fénat), sis quartier de Mènontin à Cotonou. 


"Humour au Bénin : professionnalisation et modèle d'autonomisation économique" est, à en croire l'intervenante, le thème qui servira de fondement au "Noukiko" 2021 qui se déroulera du 14 au 18 avril avec, à la clé, une formation de trois jours, à laquelle seront appelés à s'enrichir, de par leurs connaissances techniques, en matière d'humour et de pratique du "one man's show" encore appelé "Stand-up", des humoristes en herbe, qui seront recrutés par un appel à candidatures, et choisis dans le cru des stagiaires ayant été précédemment formés en août 2020. 


Ainsi, il leur sera communiqué des "astuces et des techniques pour cerner les difficultés du métier d'humoriste", a précisé la conférencière Bérénice Célia Gainsi. Et, en sus, une soirée de restitution donnera au public de découvrir le savoir-faire en constitution chez les nouveaux formés, en même temps que des humoristes béninois et, beaucoup d'autres, émanant des pays invités, se produiront devant les spectateurs du "Village du Festival" qui semble devoir être érigé au centre culturel, "Africa sound city". Ce sera au cours d'une soirée exceptionnelle : "La Grande nuit de l'humour".


Parmi ces professionnels qui seront accueillis de l'étranger, Bilia Bah, humoriste de poids originaire de la Guinée-Conakry, et, de surcroît, Directeur du Festival "Univers des Mots", renforcera les capacités des stagiaires indiqués, de même qu'il sélectionnera de ceux-ci les deux meilleurs qui auraient fait montre de "talent et de professionnalisme", selon Bérénice Célia Gainsi, afin qu'ils participent à l'édition 2021 du festival guinéen attendu pour se tenir en octobre. 


Dans l'approfondissement de la volonté du Comité d'Organisation du "Noukiko" 2021 de faire hommage aux personnalités représentatives de l'humour, l'une d'elles, béninoise, sera choisie, mise sous les feux de la rampe et couverte d'honneurs, elle dont l'identité sera révélée en temps opportun, selon Bérénice Célia Gainsi.


"On a assez de faits polémiques au Bénin, on a de la matière", a, de plus, laissé entendre Judicaël Avaligbé, alias Kromozom, l'humoriste béninois à présent très connu, au même podium que la conférencière. Il abordait ainsi les sources d'inspiration des séquences de stand-up, surtout qu'il est aussi appelé à transmettre les secrets de la pratique de l'humour.


Par ailleurs, une autre activité du "Noukiko" 2021, financé par le Fonds des Arts et de la culture (Fac), reste le tourisme donnant l'occasion aux festivaliers de découvrir diverses villes du Sud-Bénin : Cotonou, Abomey-Calavi, Ouidah et Porto-Novo.


Enfin, prenant aussi la parole, suite aux deux premiers intervenants, Pascal Wanou, Président de la Fénat, a félicité les membres de l'association "Ifè culture" pour l'initiative concernant l'organisation du festival mentionné, affirmant : "Le public en a besoin ; cela lui a manqué l'année dernière".

Marcel Kpogodo Gangbè

samedi 22 août 2020

"(...) Patrice Talon, le choix (...) de 2021, c'est vous (...) !", dixit Pascal Wanou

Dans le cadre de la Journée de Réflexion des artistes et des acteurs culturels

La Grande salle de spectacles du Festival international de Théâtre du Bénin (Fitheb), sis ex-Ciné Vog, à Cotonou, a servi de cadre, le samedi 22 août 2020, à la tenue de la Journée de Réflexion des artistes et des acteurs culturels sur le bilan des actions du Gouvernement dans le secteur culturel, ces cinq dernières années. A l'issue de cette rencontre, une analyse satisfaisante des concernés les a conduits à demander au Chef de l'État, le Président Patrice Talon, de renoncer à sa volonté de n'exécuter qu'un quinquennat. C'était à travers une vibrante allocution présentée par Pascal Wanou, Coordonnateur de la Plateforme des Confédérations et des fédérations d'artistes et d'acteurs culturels du Bénin.

Pascal Wanou, au cours de son allocution 

"Oui, Excellence Monsieur Patrice Talon, (...), la continuité est le gage d'une paix durable et d'un développement certain ; n'arrêtons donc pas la dynamique ! Ensemble, continuons en 2021 !". L'essence de la déclaration effervescente qui a clos la Journée de Réflexion des artistes et des acteurs culturels, qui s'est tenue dans la matinée du samedi 22 août 2020, à la Grande salle de spectacles du Festival international de Théâtre du Bénin (Fitheb), de l'ex-Ciné Vog de Cotonou, concernant le bilan des actions du Gouvernement dans le secteur culturel pour le compte du mandat présidentiel du Chef de l'État, Patrice Talon.


Lue par Pascal Wanou, Coordonnateur de la Plateforme des Confédérations et des fédérations d'artistes et d'acteurs culturels du Bénin, la déclaration indiquée constitue la synthèse du fonctionnement du secteur culturel avant l'arrivée au pouvoir de l'actuel locataire de la Marina face aux réalisations à l'actif du régime de la Rupture et du Nouveau départ depuis son arrivée au pouvoir le 6 avril 2016.


Par conséquent, à en croire Pascal Wanou, sous le couvert des réformes, il faudrait enregistrer la restructuration du névralgique système de financement des arts et de la culture au Bénin par la refonte de l'ex-Fonds d'Aide à la culture (Fac) en Fonds des Arts et de la culture (Fac) avec lequel "seuls les vrais acteurs, quelles que soient leurs positions géographiques et, sans intermédiaires, peuvent obtenir des accompagnements des projets pertinents dont ils sont porteurs", selon le Coordonnateur Wanou, estimant le nombre de projets soutenus à 2000, depuis 2018, l'année de concrétisation de la réforme du mode de subvention de la culture.



D'autres facteurs de satisfaction

Outre le financement à grande échelle des projets émis par les artistes et par les acteurs culturels, Pascal Wanou a évoqué plusieurs autres grands acquis dans le secteur culturel à l'actif du régime du Président Talon, ce que l'orateur a dénommé "les divers chantiers de réforme du secteur culturel". Ainsi, d'abord, du côté du Fac, il a reconnu l'existence d' "une star, 12 dates", une initiative empruntant sa "phase active", de même que "la mise en oeuvre de l'initiative nationale d''animation des territoires" et le "projet de bonification". 


Ensuite, plus généralement, l'intervenant a évoqué "la restructuration du Ministère" de la Culture "avec, pour finir, l'arrimage tourisme et culture", "la création de divers circuits et points d'attraction touristiques", "l'enjeu du retour des biens spoliés", "la réinvention de la cité lacustre de Ganvié", des projets du monde culturel, notamment, "la Marina Avlékété, le Parc de la Pendjari, les chantiers d'Abomey, la Route des Couvents, la Route de l'Esclave, la statue de l'Amazone", sans oublier la mise en place de la Direction des Arts et du livre (Dal), les classes culturelles, "le démarrage du processus d'installation de la Maison de l'Artiste", "le lancement du choeur polyphonique, la recomposition du Conseil d'Administration et le projet de recherches sur le patrimoine culturel immatériel à l'Ensemble artistique national".


Se rapportant au "grand chantier de restauration du statut des acteurs" culturels, le Coordonnateur Pascal Wanou a énuméré six actes forts qu'a concrétisés le Gouvernement du Président Talon afin de "mettre en place une véritable société civile culturelle organisée, unifiée et forte" : l'immatriculation des associations culturelles, la création du Conseil national des Organisations d'artistes (Cnoa), la modernisation de la licence de promoteur culturel, la modernisation du fonctionnement du Bureau béninois du Droit d'auteur et des droits voisins (Bubédra) et l'achèvement de la nomenclature des "métiers artistiques".



L'appel à un nouveau mandat

Étant donné ces  nombreuses réalisations, Pascal Wanou n'a eu d'autre choix que d'appeler, au nom des artistes et des acteurs culturels, le Chef de l'État à revenir sur sa promesse de candidat à n'effectuer qu'un mandat. "Aujourd'hui, nous, acteurs du secteur de la Culture, lançons, solennellement et publiquement, un appel pressant et patriotique au Chef de l'État, le Président Patrice Talon, à rester avec nous dans la barque du développement et à se porter candidat à l'élection présidentielle de 2021", a-t-il, entre autres, conclu, de même qu'une exhortation à Patrice Talon est revenue à plusieurs reprises : "Avançons !". 



La force d'un acte symbolique


Pascal Wanou, transmettant à Gilbert Déou-Malé la plaque destinée au Chef de l'État

Pascal Wanou, matérialisant les conclusions de la Journée de Réflexion des artistes et des acteurs culturels, ne s'en est pas arrêté à la délivrance de la déclaration mentionnée. Son intervention appartient à un processus savamment mis en place et méticuleusement exécuté qui s'est achevé par la remise à Gilbert Déou-Malé, Directeur général du Fonds des Arts et de la culture, d'une plaque d'exhortation à la conquête d'un nouveau mandat présidentiel, que cette personnalité devrait remettre au Ministre de la Culture, Jean-Michel Abimbola, qui est appelé à la transmettre au Chef de l'État.


Plusieurs personnalités participantes

De gauche à droite, Ousmane Alédji, Philippe Abayi, Marcellin Tossou Ahonoukoun et, entre autres, Gilbert Déou-Malé ...

Le public abondant ayant transformé la Grande salle du Fitheb en un oeuf était constitué d'un nombre impressionnant d'artistes, tous domaines confondus, d'acteurs culturels et, aussi, d'une crème de personnalités : Ousmane Alédji, Chargé de Mission du Chef de l'État, Marcellin Tossou Ahonoukoun, Député à l'Assemblée nationale, Gilbert Déou-Malé, Directeur général du Fac, Marcel Zounon, Directeur de l'ensemble artistique national, Koffi Attédé, Directeur général des Arts et du livre, Claude Balogoun, Trésorier général du Conseil économique et Social (Ces), Philippe Abayi, Président du Conseil national des Organisations d'artistes (Cnoa), les artistes très célèbres Nel Oliver, Alèkpéhanhoun, Vincent Ahéhéhinnou, Alèvi, Gbèzé, Pélagie la Vibreuse, notamment, et plusieurs acteurs culturels : Koffi Adolphe Alladé, Stanislas Dègbo, Jean-Pierre Hounti-Kiki.
... et bien d'autres artistes et acteurs culturels, ont pris part à la Journée de Réflexion

Il s'agit d'une manifestation dont l'Administrateur du Fac, Gaston Éguédji, était le Président du Comité d'Organisation. Il a, par une courte allocution, lancé les activités de présentation des conclusions de la Journée de Réflexion, avant que ne se succèdent quelques tableaux de chants accompagnés des danses du cru des régions du Bénin. 


Il reste à savoir si le Président Patrice Talon se laissera fléchir par l'appel des artistes et des acteurs culturels béninois, à quelques petits mois de l'élection présidentielle.

Marcel Kpogodo

jeudi 18 avril 2019

Quand Oswald Homéky assène un violent coup de massue aux acteurs culturels

Dans le cadre de l’Assemblée générale organisée par leur Plateforme représentative

La salle de conférence du Centre de Promotion de l’artisanat de Cotonou (Cpa) a abrité une Assemblée générale initiée par la Plateforme des artistes et des acteurs culturels du Bénin. L’événement s’est produit le 29 mars 2019. Etait à l’ordre du jour la situation qui prévaut dans le secteur culturel et les solutions à apporter aux problèmes posés. Les artistes et les acteurs culturels se sont montrés particulièrement remontés contre les choix budgétaires liés au domaine des arts et de la culture, et opérés, contre toute attente, par le Ministre de la Culture, pour le compte de l’année 2019.

De gauche à droite, Gaston Eguédji, Souleymane, Pascal Wanou et Koffi Adolphe Alladé, au cours de l'Assemblée générale
500 millions pour le Fonds de Bonification, 650 millions pour le financement par le Fonds des Arts et de la culture (Fac) des projets institutionnels, d’une part, et de ceux individuels et associatifs des artistes et des acteurs culturels, d'autre part, 400 millions pour le fonctionnement du Fac, soit 1 milliard 550 millions de Francs, pour 2019, sur une dotation globale de 7 milliards, octroyée par le Ministère des Finances. Les chiffres ayant provoqué l’indignation des artistes et des acteurs culturels qui participaient massivement à l’Assemblée générale à laquelle les a appelés la Plateforme des artistes et des acteurs culturels, et qui s’est tenue dans la matinée du vendredi 29 mars 2019 au Centre de Promotion de l’artisanat de Cotonou.
Le thème qui a servi de fondement aux échanges parfois houleux et surchauffés, d’une durée de quatre heures d’horloge, avait été annoncé à l’avance : « Etat des lieux du secteur de la culture : avancées, difficultés actuelles et perspectives ». Pour conduire les débats, quatre personnalités se trouvaient au podium : Gaston Eguédji et Souleymane Salaou, tous deux Administrateurs du Fac, Pascal Wanou, Coordonnateur de la Plateforme et, enfin, Koffi Adolphe Alladé, Président de la Confédération béninoise de danses (Cobed).
L’Assemblée générale, dans son déroulement, connaissait une évolution normale et apaisée jusqu’au moment où deux situations se sont produites et qui ont eu pour conséquence de faire tourner les humeurs au vinaigre : l’annonce du passage du montant consacré à la subvention directe par le Fac des manifestations initiées par les artistes et les acteurs culturels d’1 milliard 750 millions, en 2018, à 650 millions, en 2019 ! Deuxième situation : l’impression que les animateurs ont donné d’être les porte-parole du Ministre de la Culture, Oswald Homéky.
En réalité, l’assistance n’avait pas compris que le ton conciliant que Pascal Wanou et les siens du podium adoptaient pour expliquer la situation dramatique était dû au caractère irréversible et définitif du cadrage des fonds destinés aux subventions des activités des artistes pour le compte de l’année en cours. Conséquence : on ne pouvait plus rien changer de ces chiffres de 2019, ce qui n’a pas empêché bon nombre d’intervenants, au cours de la phase des débats, de proposer que la dotation du Fonds de Bonification soit purement et simplement reversée à la cagnotte du Fac. Un vrai médecin après la mort !
A plusieurs reprises, Pascal Wanou et les deux Administrateurs du Fac ont dû clamer leur bonne foi et leur acquisition sans failles à la cause des artistes et des acteurs culturels. Le courroux de ceux-ci était, en effet, difficile à contrôler et à dissiper ; il ne restait plus que leur colère pour déplorer les orientations budgétaires du Ministre de la Culture qui fut, à l’occasion, fortement décrié. Le fait accompli devant lequel se sont retrouvés les dirigeants de la Plateforme au cours de leur rencontre avec Oswald Homéky les interpelle sur la nécessité pour eux de développer un sens élevé d’anticipation afin de commencer à temps, dès juin 2019, au moins, le lobbying et le plaidoyer auprès des autorités concernées pour un budget 2020 favorable aux artistes et aux acteurs culturels.



Oswald Homéky : un cahier des charges à peine démarré !


Les échanges entre les membres du podium de l’Assemblée générale et les artistes puis les acteurs culturels ont débouché sur un état des lieux à la limite du désastre, comme si le Ministère de la Culture n’avait pas eu un titulaire depuis plusieurs années.
D’abord, il s’est précisé que trois directions techniques du Département ministériel concerné manquaient d’un Conseil d’Administration : le Bureau béninois du droit d’auteur et des droits voisins (Bubédra), la Direction de l’Ensemble artistique national (Dean) et le Centre national du Cinéma et de l’image animé (Cncia). En outre, une réalité tout autant déplorable liée au fonctionnement des directions techniques restent qu’elles ne disposent pas d’un budget autonome pouvant leur permettre de mener des activités en faveur des acteurs culturels. « Il faudrait doter les directions techniques d’un budget de fonctionnement, ce qui amènerait à désengorger le Fonds des Arts et de la culture », avait lancé Gaston Eguédji.
Ensuite, d’autres situations calamiteuses furent présentées : entre autres, les dettes non encore réglées de l’ex-Fonds d’Aide à la culture selon l’exercice 2016, une question pour laquelle le Ministre de la Culture menace de demander un audit, l’absence de la carte d’artiste, le délaissement par le Ministère de secteurs comme les arts plastiques et la littérature, la difficulté dans la distribution des œuvres artistiques.
Enfin, même si plusieurs artistes et acteurs culturels ont développé, au cours de l’Assemblée générale, l’esprit d’un rejet des 650 millions accordés au Fac, quitte à ce que soit ajoutée à ce montant, la dotation de 500 millions du Fonds de Bonification, le Coordonnateur de leur Plateforme représentative, Pascal Wanou, a partagé avec l’assistance une condition supplémentaire pour se donner les chances de décrocher un financement au Fac, même si aucun appel à candidatures ne sera lancé officiellement, comme par le passé : appartenir à une association culturelle.

Marcel Kpogodo

jeudi 4 mai 2017

Gilbert Déou-Malé, Dg/Fac : l’intégralité d’un inédit discours rassurant et rassembleur

Dans le cadre d’une adresse de 8mn 22s à divers ordres de responsables d’artistes et d’acteurs culturels


La matinée du samedi 22 avril 2017 a donné lieu à une rencontre entre Gilbert Déou-Malé, Directeur général du Fonds des Arts et de la culture (Fac), et plusieurs dizaines de responsables d’artistes et d’acteurs culturels, qui étaient réunis au sein de la Plateforme des Confédérations et fédérations d’artistes et d’acteurs culturels du Bénin. C’était dans une Salle Vip 2 n°112 archi-comble du Stade de l’Amitié Général Mathieu Kérékou de Cotonou. En réponse à l’allocution de remerciements, adressée par les membres de la Plateforme, représentés par Pascal Wanou, au Chef de l’Etat, face à l’injonction qu’il a donnée du remboursement de leurs reliquats aux artistes et aux acteurs culturels, Gilbert Déou-Malé, qui le représentait, a pris la parole et, dans une improvisation de 8 minutes 22 secondes, a partagé avec ses interlocuteurs des réflexions d’une qualité qu’ils ont abondamment applaudie.

Gilbert Déou-Malé, le Dg/Fac, au cours de son intervention

Intégralité du propos de Gilbert Déou-Malé


« Chers artistes, non, chers collègues !

« Les mots me manquent pour remercier tous qui ont effectué le déplacement, parce que, c’est une surprise, en tout cas, pour moi, le contenu du document. Ce qui me réjouit davantage, c’est de voir ici, autour de cette table, assises, les sommités. Je me réjouis du fait que tous les artistes soient réellement représentés ici, parce que, à voir, autour de cette table, ceux qui sont assis, c’est une fierté ;  cela suppose que, réellement, les artistes avaient un message à adresser au Chef de l’Etat.
Je crois que, si nous étions en période guerre, la guerre est terminée.

« Ceux qui ont pensé que je pouvais, en toute confiance, transmettre le message de mes collègues au Chef de l’Etat, ne se sont pas trompés, simplement parce que je fais partie réellement du Nouveau départ. Donc, je peux remettre ce document au Chef de l’Etat. Je peux aussi le commenter ; je peux apporter des éclairages, des éclaircissements au Chef de l’Etat, s’il en avait besoin, parce que j’ai vécu tout ce que vous avez vécu là, avec vous. Et, j’ai le même ressentiment, parce que je suis en train d’intervenir, en tant qu’artiste, comme vous. 

« C’est vrai, je suis Directeur général du Fonds des Arts et de la culture mais, c’est passager et, je demeure artiste à vie. C’est pour cela que je n’aurai pas peur ; pendant tout le temps que le Chef de l’Etat me fera confiance, je n’aurai pas peur de défendre rien que les intérêts des artistes et, rien que ça parce que, désormais, il faut que l’artiste soit respecté comme tel.

« Moi, en tant qu’artiste, je me sens beaucoup plus important qu’un homme politique. Oui, parce que, quand un homme politique fait son meeting, c’est lui qui donne de l’argent à la population, mais quand je fais ma prestation, c’est la population qui me donne de l’argent.

«Tous ceux qui ne le savent pas et qui pensent qu’injecter de l’argent dans la culture, c’est jeter de l’argent par la fenêtre, se trompent ; ils se trompent parce que, simplement, quand on met de l’argent dans l’éducation, le lendemain, on n’en a pas les retombées, quand on met de l’agent dans la santé, le lendemain, on n’en a pas les retombées mais, nous, artistes, quand nous voulons sortir un morceau, nous payons des taxes, nous payons l’électricité ; au studio où je suis allé me faire enregistrer, il y a des gens qui sont en service là, donc, nous participons à la création de la richesse.

« Investir dans la culture, ce n’est pas jeter de l’argent par la fenêtre et, c’est ce que le Chef de l’Etat a compris, depuis qu’il était candidat, quand il a dit qu’il ferait du tourisme et de la culture le levier même, le socle du développement économique et social de notre pays. Cela voudra dire quoi ?
Tous les artistes du Bénin doivent se sentir fiers parce que c’est la première fois que nous avons un Chef d’Etat, qui pense que nous devons être le levier du développement. Et, nous devons tout faire pour mériter cette confiance.

« Il y a, pour finir, un petit quelque chose que je voudrais dire, comme nous sommes en famille : nous allons nous mettre ensemble pour assainir notre milieu. Cela voudra dire quoi ? Que cela commence aussi par nous-mêmes ; nous devons avoir des comportements dignes. Un artiste, c’est un éducateur, c’est un communicateur, il doit être un exemple ; nous devons alors, dans nos comportements quotidiens, en donner la preuve. C’est pour cela que, quand on sort dans la rue et qu’on apprend, par exemple, que c’est au sein de nous, les artistes, qu’on remarque des toxicomanes, je crois que nous avons le devoir, l’obligation d’accompagner le Gouvernement dans la lutte contre le trafic illicite, contre le trafic de la drogue, dans notre pays, simplement parce que ceux qui se livrent à ce commerce-là s’enrichissent mais, ce sont nos enfants qui sont détruits physiquement, mentalement. Il faut que’ désormais, on commence à nous respecter, nous, artistes.

« De toutes les façons, nous interpellons, ici, les douaniers, les policiers, les magistrats, pour que la lutte se mène de manière honnête et sincère.

« En outre, le Nouveau départ, les artistes l’ont bien compris et, nous sommes prêts pour le Nouveau départ. Par rapport à cela, je voudrais vous garantir que le Chef de l’Etat aura le document, dès la semaine prochaine. Et, pour tous ceux qui hésitent encore parmi nous, ils n’ont qu’à comprendre que la lutte est commune ; j’ai appris que certains doutent encore de ce que les reliquats seront payés. Il y a des doutes au niveau des acteurs culturels.

« Depuis ma prise de service, j’ai juré de faire payer ces reliquats parce que c’est simplement une injustice : des artistes se sont endettés pour mettre en œuvre leurs activités parce, simplement, ils ont reçu des notifications, ils ont eu un contrat avec le Fac (Fonds des Arts et de la culture, Ndlr), donc, avec l’Etat. L’Etat doit prendre ses responsabilités. C’est pour cela que le Chef de l’Etat a instruit pour que les artistes soient intégralement payés et, le Fac le fera. Donc, plus de doute ! Nous allons nous organiser pour payer intégralement tout ce que nous devons aux artistes ».


Propos recueillis par Marcel Kpogodo

mercredi 22 février 2017

La Fénat forme une dizaine de journalistes culturels aux ficelles du théâtre

Dans le cadre de la saison artistique de l’Organisation


La Salle de conférence du siège de la Fédération nationale de théâtre (Fénat) a abrité une formation, celle des journalistes culturels sur le théâtre. C’était le jeudi 16 février dernier, au quartier Mènontin, à Cotonou.

De gauche à droite, Pascal Wanou et Hermas Gbaguidi
4 grands compartiments intégrant chacun 3 sous-parties magistralement et intensément dispensées par Hermas Gbaguidi, Secrétaire à la formation de la Fédération nationale de théâtre (Fénat), sur le thème : « Etudier et écrire sur le théâtre ». La substance de la formation tenue par cette organisation, le jeudi 16 février 2017, à la Salle de conférence du siège de la superstructure, situé au quartier Mènontin, à Cotonou, à l’intention d’une dizaine de journalistes culturels en provenance d’organes de presse écrite et en ligne.
Pendant cinq heures de temps, le metteur en scène, Hermas Gbaguidi, a entretenu ses apprenants de circonstance du fonctionnement profond des rouages d’une pièce de théâtre, mise en représentation théâtrale et devant servir de fondement à la production d’un article de critique dramatique, émise par ceux qui, en ce moment, devraient être considérés comme des critiques d’art.
Déblayant le terrain et plantant le décor à des discussions préliminaires, Hermas Gbaguidi a soumis à ses auditeurs une ’’Note introductive’’ censée leur rappeler les généralités sur le théâtre, de même que les défis qui attendent le critique d’art dans son entreprise de l’analyse d’une représentation théâtrale. Ainsi, d’une part, il a fallu conclure que le journaliste culturel voulant réussir la critique de ce genre de spectacle ne devrait pas rester fermé au processus de mise en scène de la pièce de théâtre, pris qu’il devrait être comme l’un des membres de la mise en scène, ce qui n’empêcherait en rien une analyse défavorable ni ne devrait permettre l’enfermement dans une stratégie laudative.
D’autre part, Hermas Gbaguidi a été amené à faire toucher du doigt aux journalistes culturels présents le caractère extrêmement délicat de la critique dramatique, une entreprise rendue telle par la complexité de la composition de la pièce de théâtre.

Un aperçu des stagiaires
Cette étape préliminaire a permis au formateur d’entrer dans le vif du sujet, axant son propos sur les notions très techniques concernant la structure d’une œuvre dramatique, le lieu de l’action, le temps de l’action. Enfin, il a abordé « les propriétés du langage théâtral ». Au-delà de ces différentes évocations dont la présentation a été enrichie par Hermas Gbaguidi d’exemples précis, concrets, celui-ci a communiqué aux stagiaires la très stratégique clé de lecture d’une pièce de théâtre, celle sans laquelle une critique dramatique perd de son essence.
Cette journée de formation a été lancée par Pascal Wanou, Président de la Fénat. Celui-ci a placé cette activité dans un contexte clair : l’exécution du programme de la saison artistique 2017. Il a, en outre, précisé que deux formations ont précédé celle-ci, depuis le début de l’année.


Marcel Kpogodo      

jeudi 17 novembre 2016

La Plateforme exige la démission du Ministre Ange N’Koué

Dans le cadre d’un nouveau point de presse tenu par l’institution faîtière


Le Centre ’’Africa sound city’’, sis quartier Kindonou, à Cotonou, a servi de cadre à la tenue d’un point de presse. Il a été animé par les membres de la Plateforme des Confédérations et des fédérations d’artistes et d’acteurs culturels du Bénin. L’événement se tenait dans le milieu de la matinée du mercredi 16 novembre 2016. Il ressort des réflexions partagées que la démission du Ministre de la Culture, Ange N’Koué, est la condition sine qua non pour le retour d’une bonne ambiance dans la corporation artistique et culturelle du Bénin.

De gauche à droite, Eric Thom'son, Pascal Wanou et Pidi Symph
« […] nous réclamons solennellement la démission du Ministre Ange N’Koué », a lancé Pascal Wanou, Porte-parole de la Plateforme des Confédérations et des fédérations d’artistes et d’acteurs culturels du Bénin. C’était le mercredi 16 novembre 2016, à l’espace culturel, ’’Africa sound city’’ du quartier Kindonou de Cotonou, au cours d’un point de presse en deux étapes, initié par cette organisation. Cette phrase choc s’est révélé l’aboutissement d’un vrai réquisitoire contre Ange N’Koué, Ministre du Tourisme et de la culture.
En effet, selon Pascal Wanou, quatre principaux griefs imposent que ce Ministre quitte son poste. D’abord, la Plateforme reproche à Ange N’Koué d’avoir accusé, à tort, certains artistes et acteurs culturels d’avoir bénéficié de la cagnotte dénommée ’’Instructions directes du Ministre (Idm) ; il s’agirait de lui-même, Pascal Wanou, de Gaston Eguédji, Pidi Symph, Anice Pépé et de Gbessi Zolawadji. « [Ils] n’ont jamais bénéficié d’Idm, ni directement, ni indirectement », réaffirme Pascal Wanou, concluant avec véhémence : « Ce sont donc de fausses et graves accusations que le Ministre a portées contre nous, devant les Députés, pour justifier ses dérives ».

Vue des participants ...
Deuxième point de désaccord entre la Plateforme et le Ministre du Tourisme et de la culture : l’accusation que cette institution fait à l’autorité de se préparer à gérer, d’une manière très personnelle, la somme de 17 milliards 100 millions, contenue dans le budget 2017 du Ministère, sous le couvert de l’exécution de trois activités relevant, en principe, de la responsabilité du Fonds des arts et de la culture (Fac), mais qu’Ange N’Koué voudrait conduire comme des projets. Il s’agit, selon Pascal Wanou, des chapitres suivants : « Préservation et mise en valeur du patrimoine culturel et du patrimoine naturel à caractère culturel », « Mise en place d’un Fonds de bonification des crédits de projets culturels » et « Promotion des talents et renforcement des capacités dans le secteur de la culture ».     
Troisièmement, la Plateforme constate qu’Ange N’Koué a supprimé du budget 2017 du Ministère de la Culture le Projet relatif à la construction du Théâtre national. Pourtant, à en croire Pascal Wanou, cette initiative avait d’abord été lancée par le Feu Président Mathieu Kérékou, en 1996, avant que l’ancien Chef d’Etat, Boni Yayi, le poursuive jusqu’à ce qu’on en soit arrivé à la pose de la première pierre de l’institution pour laquelle il a même été conçu une maquette.

... au point de presse
En quatrième position, la Plateforme des confédérations et fédérations d’artistes et d’acteurs culturels s’indigne qu’Ange N’Koué ne lance pas la Saison artistique de l’année 2017. Et, à ce propos, l’artiste Eric Thom’son, a, dans une première étape, évoqué les quatre avantages d’une saison artistique : « la promotion de l’art et de la culture », « la vente des produits et des services artistiques et culturels », « la formulation de plaidoyers et de requêtes », puis « la synchronisation des activités culturelles, aux plans local, continental et international, en rapport avec les défis économiques à relever ».
Ensuite, il a fait ressortir les quatre répercussions négatives de cette situation d’absence d’une saison artistique, pour l’année 2017 : l’impossibilité pour le Bénin d’ « offrir un agenda riche et visible » sur Internet, la difficulté qu’auront les touristes à « planifier un voyage intéressant sur notre pays », la frustration que ceux-ci éprouveront de ne pas vivre les « festivals professionnels existants grâce auxquels les populations se mirent dans leurs cultures » et la compromission du « rôle de régulateur et d’entretien de la paix » que garantit, notamment, l’art.
Enfin, prenant à nouveau possession de la parole, Pascal Wanou a donné un ultimatum au Ministre Ange N’Koué : « Les jours qui viennent s’annoncent durs et très chauds si la Saison artistique 2017 n’est pas lancée dans les 7 jours qui viennent ».
Rappelons que, dans ses premiers mots, au cours du point de presse, auquel ont pris part plusieurs artistes, le Porte-parole, Pascal Wanou, a présenté les félicitations de la Plateforme au Président de la République, Patrice Talon, pour avoir fait passer le budget du Ministère de la Culture de 6,5 à 35,7 milliards. Et, compte tenu de la crise qui s’annonce, la conclusion ci-après a été adressée au premier des Béninois : « Nous invitions donc le Chef de l’Etat à prendre la mesure de la gravité de la situation et à prendre ses responsabilités afin que vive la culture béninoise ».


Marcel Kpogodo   

mardi 15 novembre 2016

Les acteurs culturels appellent Patrice Talon au secours

Après 7 mois d’Ange N’Koué au Ministère du Tourisme et de la culture


Les relations ne sont pas des plus idéales entre Ange N’Koué, Ministre du Tourisme et de la culture, et les acteurs culturels. Le constat qui ressort du point de presse qu’a tenu, le 11 novembre dernier, la Plateforme des confédérations et fédérations d’artistes et d’acteurs culturels du Bénin, à Cotonou. Au menu, un vrai réquisitoire fait par les acteurs culturels de la gestion des affaires du Ministère de la Culture par Ange N’Koué, ce qui pousse ceux-ci, en dernier recours, à demander de l’aide au Président Patrice Talon.

Pascal Wanou

 Intégralité de la déclaration du Porte-parole, Pascal Wanou



PLATEFORME DES CONFEDERATIONS  ET FEDERATIONS D’ARTISTES ET D’ACTEURS CULTURELS DU BENIN
Tél. 97 98 34 74 / 97 64 62 01/97 78 03 48/
COTONOU
                                                                                             
                                                               Cotonou, le 11 novembre 2016


RENCONTRE AVEC LA PRESSE
-          Remerciements à l’adresse des hommes de la presse pour leur accompagnement depuis que la crise qui secoue le secteur a commencé.
-          Remerciements aussi aux artistes et aux acteurs culturels pour leur combativité.
Le présent point de presse sera axé sur trois points : les réformes dans le secteur, le projet de budget du Ministère exercice 2017, et la problématique du BUBEDRA.

1-      Les réformes en cours
-          Les acteurs culturels sont déçus ; ils ont le sentiment d’avoir été floués, abusés :
·         Voici 7 mois que la nécessité de mettre en place des réformes au MTC, en général, et au FAC, en particulier, a été exprimée ; une nécessité partagée par tous ;
·         7 mois que des réflexions ont été menées, de part et d’autre ;
·         7 mois que tout le secteur est paralysé ; la raison, c’est la gouvernance du Ministre Ange N’KOUE, basée sur les « 3 M », M signifiant mépris, à savoir :
→  mépris des hommes, en général, et des artistes et  des acteurs culturels, en particulier,
→  mépris des textes, des règles et des réalités du secteur,
→    mépris de la vérité et de l’intelligence de l’autre,
le tout sur fond de démarchage de certaines têtes d’affiches du secteur en les soudoyant et en répandant des sabotages sur les responsables de faîtières et du FAC, dans le but de les décrédibiliser et de démobiliser les acteurs.
·         Pour étayer ce qui précède, il convient de rappeler la rencontre du 09 août dernier avec le Ministre, et le scénario mis en œuvre. En effet, sous pressions diverses, le Ministre N’KOUE a dû décider de convoquer les artistes et les acteurs culturels, dans une sorte d’assemblée générale qui ne dit pas son nom. Il a choisi lui-même la cible. A la surprise générale, au lieu de nous soumettre à des échanges sur les propositions de réformes, le Ministre nous a plutôt soumis à une présentation magistrale du Fonds des Arts et de la Culture (nouvelle appellation du FAC). La vérité, c’est qu’il usait de ruse pour nous faire valider ses soi-disant réformes, afin de s’en prévaloir devant le Gouvernement comme étant la caution des artistes à ses réformes. Ayant compris le subterfuge, les artistes ont demandé 72 heures pour étudier minutieusement le document et pour en formuler les contre-propositions, au besoin. C’est ainsi qu’ils se sont éclatés en ateliers de travail sur la base des différents corps de métiers. Après étude du document, réunis en plénière, les artistes ont unanimement regretté le caractère vide dudit document, et dénoncé le piège qui leur était tendu. Toutefois, ils ont décidé de saisir cette opportunité pour mener une réflexion collective sur les réformes à opérer au FAC. Durant 02 semaines, ils ont dont travaillé d’arrache-pieds, mettant sur la table toutes les divergences de points de vue et, dans une autocritique sévère, ils sont parvenus à formuler, de façon consensuelle, des propositions de réformes acceptées de tous, en s’appuyant sur les règles universellement connues, en matière de financement culturel, notamment, sur les règles de l’Union Européenne, connues pour leur rigueur. Le document de propositions de réformes a été déposé au Ministre le 26 août 2016. Depuis lors et, contrairement à son engagement à nous rappeler, dans les 72 heures, pour une harmonisation, le Ministre s’est installé dans un mutisme total, teinté de mépris. Silence radio, le Ministre refuse de communiquer et de discuter avec les acteurs, mais, préfère agir en solo et en catimini, de sorte à mettre les acteurs devant le fait accompli. C’est dans cette  optique qu’il a préparé et soumis au Gouvernement, pour validation, une communication portant AOF du FAC, donc, faisant état de nouvelles mesures dites de réformes. Personne n’a été associé à ça ; pire, contrairement aux prescriptions légales, le Conseil d’Administration du FAC n’a pas été associé, il n’a jamais vu le document, il ne l’a donc pas validé avant sa transmission au Conseil des Ministres, ce qui ouvre, par conséquent, la voie  à une contestation devant les juridictions compétentes.
·         Est intervenu ensuite le dossier d’abattement du budget du FAC : même attitude du Ministre face aux propositions formulées par les acteurs : absence de communication, préférence pour les actions solitaires et pour le dilatoire ; aucune prise en compte des réalités et des règles. Au lieu d’un abattement de 25% annoncé par le Gouvernement, le Ministre N’KOUE a préféré opérer un abattement de 52,60 %, privant le FAC de ressources pour financer les projets déjà retenus et objet de contrats. La conséquence, c’est la mise au chômage forcé de centaines d’artistes, et les problèmes sociaux et de survie dans lesquels des milliers de familles sont plongées. Le Ministre Ange N’KOUE ne s’en préoccupe pas, il s’en fout.
·         Le choc a été très dur et révoltant d’apprendre que l’une des décisions de réforme, qui a été retenue, contraint désormais les artistes à ne contracter que des prêts  auprès du FAC ;
·         L’analyse de cette mesure nous a amenés à un autre constat de violation de la loi, ainsi que des conventions internationales signées par le Bénin ;
→ en effet, cette mesure nouvelle, qui fait office de réforme, suscite 02 problèmes d’ordre juridique, qui nous poussent désormais à prendre des dispositions pour la défense de nos acquis, au regard des textes en vigueur, vu que nous n’avons plus d’interlocuteur avec qui discuter : 1èrmt, au regard des prescriptions de la loi 91-006 du 25 février 1991, d’une part, des attributions du FAC, définies par le Décret portant création, attributions, organisation et fonctionnement du FAC, et du Décret 94-009 du 28 juillet 1994 portant création, organisation et fonctionnement des offices à caractères social, culturel et scientifique, d’autre part, le FAC est-il habilité à opérer comme une institution de microfinance  ou de micro-crédits ? Le FAC est-il un office à caractère commercial ?
2èmt, la mission du Fonds des Arts et de la Culture est-t-elle différente de celle du Fonds d’Aide à la Culture ?
 → Si la réponse à ces deux questionnements se trouve être NON, comme nous le pensons, alors il urge de renoncer à ces mesures dites de réformes, d’arrêter le processus d’adoption du nouveau décret portant AOF du FAC et de le faire valider par le CA/FAC,  sous peine d’une bataille juridique sans précédent devant les juridictions de la République. Nous pensons, pour notre part, que le Bénin du nouveau départ n’a pas besoin d’un tel bras-de-fer.

2-      Le projet de budget général de l’Etat exercice 2017
En tant qu’Organisations de la société civile, et en dépit d’une certaine volonté de nous tenir à l’écart de l’élaboration de sa section 38 relative au Ministère du Tourisme et de la Culture, nous nous sommes appropriés le contenu du projet de budget du Ministère.
            Du décryptage que nous en avons fait, il ressort une très grande déception, et un sentiment de révolte.
·         Comment comprendre en effet, que le budget du Ministère soit revu à la hausse, dans une très grande proportion, passant de 6. 576. 982. 000 F à 35. 755. 346 000 F, et que le budget du FAC  soit maintenu à son niveau remanié de 2016, soit 2.400.000.000 F ???
            Nous ne voyons aucune explication plausible à cette situation qui frise de la méchanceté. Rien ne peut justifier cela, vu la mission assignée au FAC, et le niveau de dotation déjà atteint par le passé (5 milliards).
·         Pire, poursuivant le décryptage du projet de budget, nous nous sommes aperçus, tout simplement, que le Ministère a procédé à des détournements d’attributions grâce à une gymnastique habile et rusée qui a consisté à s’accaparer certaines activités relevant des attributions du FAC, et à les ériger sous la forme de projets, massivement alimentés de crédits colossaux. Cela représente plus de 7 milliards de francs que le Ministre veut gérer directement. C’est ici le lieu de vous faire une révélation ; souvenez-vous de la position du Ministre face aux IDM, il a tout le temps proclamé son indignation et son refus de voir se poursuivre ce système de financement où c’est le Ministre qui distribue directement les financements à qui il veut. Cependant, il en a distribué lui-même, il y a trouvé du plaisir allant jusqu’à dépasser l’enveloppe prévue. Il y a tellement trouvé du plaisir que dans le projet de budget 2017, il a soigneusement créé des « IDM nouvelle génération » à travers ses projets, et pour 7 milliards de francs. Et, pour assouvir son dessein, il interdit le lancement de la saison artistique. Comment peut-on comprendre qu’un ministre en charge de la Culture, puisse déclarer fièrement qu’il n’y aura plus de saison artistique ? On ne saurait comprendre une telle attitude qui frise de l’aberration.
            En d’autres termes, le Ministère a choisi de mettre la main sur les trois quarts des ressources destinées au FAC, et pour justifier cela, il décrète des projets dont les activités relèvent, en réalité, du FAC. Nous ne pouvons l’accepter, et ne l’acceptons pas.
            Tout comme nous ne comprenons pas pourquoi le projet phare du Ministère jusqu’en 2016, celui de la construction du Grand théâtre du Bénin, n’est pas pris en compte. Dans le même ordre d’idées, des structures dont les activités assurent le rayonnement de la culture béninoise, comme le FITHEB et l’Ensemble Artistique National, sont dépourvues de ressources.
Il y a tellement d’injustices à corriger dans ce projet de budget, que nous avons décidé de ne pas rester les bras croisés pour subir, mais plutôt d’agir au plus vite.
Au risque d’envenimer la crise, il urge de faire tout de suite les corrections qui s’imposent. C’est dans cette perspective que nous avons saisi différentes commissions de l’Assemblée Nationale, et nous avons été auditionnés par la Commission des Finances en présence de députés d’autres commissions. C’est la seule façon de résoudre la crise actuelle. Tout est encore possible à l’heure actuelle ; nous avons formulé des propositions dans ce sens.
Se sentant donc sous pression, le Ministre a finalement reçu le monde culturel le jeudi 10 novembre. Mais, au lieu d’aborder le sujet qui nous préoccupe, il a préféré, comme à son habitude, faire dans le dilatoire, en nous soumettant à la présentation du Programme d’Action du Gouvernement, pensant ainsi détourner notre attention. La réaction des acteurs a été prompte et unanime ; nous l’avons ramené sur les sujets principaux, à savoir les Réformes et le budget. Mais il n’a trouvé d’autre réponse que de nous renvoyer à attendre le vote du budget par l’Assemblée, restant ainsi fidèle à son mode de gouvernance.
Dans ces conditions, nous n’avons d’autres choix que de nous adresser au Chef de l’Etat, car dans son projet de société, le Chef de l’Etat, parlant du FAC, a fait un diagnostic en 02 points, à savoir :
-          Insuffisance de ressources financières,
-          Mal gouvernance.
Ce qui est tout à fait juste.
Les solutions proposées tiennent donc en 02 points :
-          Renforcer et accroître les ressources du FAC,
-          Améliorer la gouvernance du FAC, grâce à des réformes.
C’est fort de cela que nous, artistes, l’avons suivi et avons travaillé à l’avènement du nouveau départ. Nous le supplions donc de prendre ses responsabilités, au regard de la gouvernance que fait le Ministre N’KOUE du secteur de la Culture, qui risque de susciter des troubles sociaux. Les artistes sont fatigués et en ont marre de cette gouvernance et de ces décisions à l’emporte-pièces qui ne font que mettre à mal le secteur. Nous implorons le Chef de l’Etat d’arrêter cela ; c’est du jamais vu dans ce secteur qui ne vit plus.

Pour la Plateforme des Conféderations  et fédérations d’artistes et d’acteurs culturels du Bénin,

Le Porte-parole,


Pascal Wanou