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mercredi 10 novembre 2010

Musique béninoise

Tina Sèglé



Dans les bacs en décembre prochain




Tina Sèglé, la nouvelle voix du Bénin




Depuis quelques semaines déjà, pas moins de trois clips se diffusent sur les chaînes nationales de télévision au Bénin, faisant découvrir une nouvelle voix béninoise d’une trempe particulièrement captivante : Tina Sèglé pénètre par la grande porte dans l’univers exigent de la chanson béninoise.




Tina Sèglé réalise une entrée discrète mais intransigeante sur la scène musicale béninoise. Sans tambour ni trompette, une voix claire, éclatante sur les bords, a donné à entendre ses charmes, conditionnant déjà le public béninois à des sonorités proches, tantôt de la musique traditionnelle béninoise, tantôt d’une world music qui aura porté chance à de nombreux artistes africains ayant, par leur talent, été amenés à faire l’expérience de la production à l’internationale. Evoquant justement ce facteur, Tina Sèglé, épaulée par la structure Bdc Production installée en France, entend lancer son premier album intitulé ’’Morale’’ de six titres : ’’Gbèmèmagbédowé’’, ’’Mikpon bon nou’’, ’’Bénin vi’’, ’’Glégbénou’’, ’’Gbènon’’, ’’Ayonèkagba’’. Comme l’on le voit, c’est la langue locale fon qui se fait le creuset du message de cette artiste, très inspirée pour des thèmes liés au développement personnel, à l’optimisme, à la positivité et à la persévérance. Tina Sèglé vient donc de très loin pour dévoiler progressivement le secret de cette naissance artistique avec des dents.



Marcel Kpogodo

mercredi 14 avril 2010

Révélation de la musique béninoise

Phases pré-éliminatoires à Africa Star 2010



Le jeune Béninois Rock-Herman franchit pas à pas les obstacles

L'émission télévisuelle de détection de jeunes talents africains de la chanson, Africa Star, qui a connu sa première édition en 2008, vient d'afficher, depuis quelques petites semaines, le lancement de la deuxième saison. C'était au Sénégal. En ligne de mire, notre compatriote, Rock-Herman, qui est en train de faire des merveilles.






Rock-Herman





C'est à Dakar la capitale du Sénégal que la deuxième saison de l'émission Africa Star fut lancée le 19 mars dernier. Elle est prévue pour achever son cycle le 29 mai prochain. Si 14 candidats sont en lice pour emporter la consécration finale, la compétition n'a pas encore donné lieu aux éliminatoires, ce qui a permis aux concurrents d'être soumis à déjà trois différentes prestations scéniques qu'on appelle des ''prime'', les 19, 26 mars et 02 avril. Au cours de chacune de celles-ci, Rock-Herman, le représentant du Bénin, s'est illustré, avec beaucoup de quote favorable de la part des membres du Jury, dans, d'abord, l'interprétation, avec une autre candidate, du morceau "Chaise électrique" de Fally Ipupa et d'Olivia. Ensuite, c'est un morceau de Sam Fan Thomas qui lui a permis de mettre en valeur tout son talent vocal et de prestation scénique. En troisième lieu, c'est l'Ivoirien Alpha Blondy qui lui a servi de source d'interprétation. Au finish, il apparaît de nos recoupements que le candidat béninois, Rock-Herman, est celui qui a fait l'objet de moins de reproches de la part des membres du Jury. S'il est très soutenu là-bas à Dakar par Gaël le lauréat béninois de la première saison d'Africa Star, il fait office de favori.




Ce qui est désolant



Les grands efforts d'ordre artistique menés par Rock-Herman au Sénégal seraient en bonne voie pour lui permettre de recevoir les lauriers du meilleur arttiste, si quelques insuffisances en matière de communication n'intervenaient pour fragiliser le candidat béninois à Africa Star 2010. En effet, depuis le début de la nouvelle saison de cette émission télévisuelle de détection des stars africaines de la musique, la télévision nationale béninoise n'a fait aucun cas de cette manifestation culturelle très suivie sur le continent africain et à l'Extérieur ; elle n'a rien diffusé, ni en direct ni en différé, en ce qui concerne les prime qui se sont déroulées, déjà que les candidats ont besoin d'être soutenus par leurs compatriotes à travers un vote par sms qui compte aussi dans l'évaluation finale des concurrents.

Si l'Ortb a choisi de faire le black-out total sur cet événement, comment les télespectateurs béninois de tous les départements du pays, peuvent-ils savoir qu'il leur suffit d'envoyer, de leur téléphone portable, "STAR02" au 7112, pour un coût de 200 F CFA sur le Réseau Moov, pour que Rock-Herman voie ses efforts appuyés et valorisés? Ou bien, l'Ortb attend-il que notre jeune Rock national soit en passe de remporter la compétition pour faire diffuser les émissions? Dans ces conditions, peut-on dire que la télévision nationale béninoise reste fidèle à ce qu'elle a toujours clamé concernant le soutien sans faille à la culture béninoise? Quelques investigations seraient nécessaires pour découvrir les tenants et les aboutissants du silence de l'Ortb sur les différents phases télévisuelles d'Africa Star 2010.




Marcel Kpogodo

mardi 6 avril 2010

Groupes de musique béninois

Les membres du Groupe Aïfamily (dont Calvin Aïnadou, à gauche)

Musique Béninoise



Le groupe Aïfamily dans tous ses états



L’effervescence de la musique béninoise aujourd’hui s’effectue grâce à l’entrée dans le domaine de jeunes de talent qui y manifestent une réelle originalité dans l’inspiration et la création. C’est ce qu’il est possible de constater avec le groupe musical Aïfamily dont le premier responsable, Calvin Aïnadou, a accepté d’aborder avec nous les tenants et les aboutissants de l’existence de ce groupe qui, dès ses premiers pas, connaît un grand succès.



Le Mutateur : Bonjour Calvin Aïnadou, tu es le chef du groupe ’’Aïfamily’’. Pourquoi le nom ’’Aïfamily’’ ?



Calvin Aïnadou : Dans ’’Aïfamily’’, nous avons ’’Family’’ qui signifie ’’La famille’’ en anglais ; ’’Aï’’, ce sont les deux premières syllabes du nom de famille ; nous sommes tous des frères venant de la famille ’’Aïnadou’’.



Vous êtes trois frères …



Oui, on est trois frères : il y a moi, Calvin Aïnadou, ensuite, Cédric Aïnadou et, le plus jeune, Auriol Aïnadou.



Avez-vous des parents musiciens ou des ascendants ?



Oui, nous avons des oncles musiciens, ce sont des oncles instrumentistes, mais qui ne vivent pas ici, qui sont en Guadeloupe, qui font de la musique en Guadeloupe et avec qui on travaille.



Quelle est la genèse de la création du groupe ’’Aïfamily’’ ?



Il faut dire qu’au départ, ’’Aïfamily’’ était membre d’une chorale religieuse ; on appartenait tous à la chorale, celle de l’église Eckankar. Donc, déjà là, on a commencé à apprendre à écrire la musique avec les maîtres de la chorale, à apprendre à jouer à des instruments ; chacun de nous avait choisi des instruments. Par exemple, moi, j’avais choisi d’apprendre la guitare basse. Donc, aujourd’hui, je suis bassiste. Cédric, lui, a pris l’orgue, donc, il est pianiste. Et, le plus petit est un batteur, il a appris à jouer la batterie, et c’est aussi un bon vocaliste. C’est de là que l’idée nous est venue ; l’idée est venue de moi particulièrement : je me suis demandé s’il ne fallait pas faire de la musique profane. Je me suis dit que nous avions des talents, que nous pouvions, à part chanter des chansons religieuses, faire de la musique profane pour faire valoir nos talents. Et, j’ai commencé à écrire de petits textes, au départ, seul et, après, j’en ai parlé à mes deux frères, et, ensemble, on a d’abord sorti quelque chose, pour voir. Et, lorsqu’on a eu l’idée, on s’est dit qu’il fallait sortir quelque chose qui ne soit pas encore sur le terrain, qui accrocherait les Béninois et qu’ils n’avaient encore jamais vu. Donc, notre idée est allée déjà sur un rythme qui n’est pas trop familier aux Béninois et, on a choisi le compa. Le compa, c’est un rythme haïtien, c’est comparable au rythme que fait le groupe Kassav. Le choix s’est porté sur ce rythme parce qu’on s’est dit qu’avec les oncles qui font déjà de la musique en Guadeloupe, on pouvait, avec leur aide, faire quelque chose de comparable au rythme compa. Donc, on a d’abord composé le texte, on a été en studio, on a fait le son et, après, on l’a envoyé en Guadeloupe ; on a demandé aux parents qui sont là-bas de nous aider à orchestrer le son, à l’harmoniser et à l’arranger. Le travail a été fait ; ils nous l’ont renvoyé et on l’a mis sur les ondes, on a commencé par les radios. Les gens ont commencé à apprécier. Avec l’aide des parents toujours, on a tourné la première vidéo ; c’était en 2004. Les gens ont apprécié et on s’est dit que si les gens ont apprécié la première sortie, pourquoi il ne fallait pas faire un album carrément. Donc, on est encore entrés en studio, on a suivi le même processus : on a fait le son avec quelques percussions, on l’a envoyé en Guadeloupe, les gens y ont travaillé et on nous l’a renvoyé. Et, nous nous sommes dit qu’à part le fait de choisir un rythme qui n’est pas familier, qui est nouveau, il fallait travailler sur des textes qui touchent. C’est pour ça qu’on a choisi le social, on s’est dit qu’il fallait qu’on chante, par exemple, sur la paix en Afrique, l’unité africaine, les enfants placés. Sur l’album, on a même chanté sur la maladie du siècle, c’est-à-dire le Vih/Sida. Et, après, comme c’est un rythme antillais, on a parlé un peu de la femme ; le rythme antillais est cousin du zouk et, comme c’est un peu sensuel, on a parlé de la femme sur l’album.



Merci beaucoup. Le premier album du groupe est sorti en quelle année ?



Le premier album est sorti un an après le premier single, c’est-à-dire que c’est en 2005 qu’on l’a finalisé. Donc, ça fait déjà cinq ans. C’est un album intitulé « Sa ka pa étonné » ; c’est en créole. Déjà, notre rythme est antillais, donc nous avons fait l’effort de chanter un peu en créole, en fon et en français, ce qui fait qu’on a mis le titre de l’album en créole : « Sa ka pas étonné », qui veut dire : « Il ne faudrait pas que cela vous étonne, au Bénin, on peut faire de la musique antillaise ».



Cela veut dire que les membres du groupe parlent créole aussi …



Oui, un peu, un peu … Quelques fois, on demande à ce que les oncles nous traduisent ce qu’on fait en français en créole. Mais, déjà, nous aussi, nous nous y essayons un peu.



Comment faites-vous pour conduire cette vocation musicale ? Vous n’êtes que musiciens ou bien vous faites autre chose dans la vie ?



On n’est pas que musiciens ; on est tous des étudiants. Moi, j’ai fini en 2008 un Bts en Relations humaines et j’ai fait aussi l’Anglais sur le campus ; je suis en stage dans une agence de voyage. Les deux autres sont en journalisme, bizarrement.



Est-ce qu’il est facile de concilier les études et la musique ? Où est-ce que vous trouvez les moyens pour financer la sortie de vos albums ?



Concilier les deux domaines, c’est une affaire d’organisation. Pour le financement, c’est une auto-production carrément ; l’album est à 100% auto-produit par le groupe. En ce qui concerne l’argent, nous avons eu la chance que les parents ont apprécié ce qu’on fait. Donc, la majorité du financement est assuré par eux. Mais, nous-mêmes, déjà avec le premier single qu’on a sorti, les gens ont apprécié et nous avons fait des dossiers de demande d’aide, de sponsoring qu’on a envoyées aux bonnes volontés qui nous ont aidés à sortir petit à petit les autres morceaux, jusqu’à finaliser l’album. Mais, la majeure partie du financement est venue des parents.



Par rapport à vos études, c’est vous-mêmes qui les payez ?



Non, ce sont les parents qui nous paient les études. Moi, je viens de vous dire que j’ai fini ; ce sont les parents qui ont payé jusqu’à ce que je finisse et, pour le moment, je suis en train de ’’jobber’’, je ne suis pas encore fixe. Les deux aussi, ce sont les parents qui continuent de leur payer les études.



Est-ce qu’on peut avoir une idée de ce que font vos parents ?



On fait partie d’une famille nombreuse, comme on le dit en Afrique, on a deux mamans et on vit tous ensemble avec les deux mamans. Puis, on a beaucoup de frères et de sœurs. Papa a été capitaine des forces de l’ordre, il a travaillé à la présidence de la République et il est à la retraite. Quant à nos deux mamans, elles sont des commerçantes ; elles vont au marché Dantokpa et elles reviennent les soirs.



Quels vos projets immédiats ? Est-ce qu’il y a un album en vue pour 2010 ?



Oui, on est en train de finaliser un album ; on a même fini. Ce qui reste, c’est le travail technique au niveau du studio. Donc, on attend l’ingénieur qui va mixer, ’’masteuriser’’ les sons. Déjà, pendant les congés de Pâques, on sort notre deuxième album.



Comment va s’intituler cet album ?



Il va s’intituler « No comment » et il aura toujours dix titres, comme le premier album. On va aborder toujours les thèmes comme la maltraitance des enfants, d’une autre façon ; on va parler aussi de la femme, comme on en a l’habitude, et de l’Afrique dans un autre domaine.



Est-ce que le jeune groupe ’’Aïfamily’’ a déjà fait des concerts ?



Oui, on a fait beaucoup de concerts ; je peux citer le concert qu’on a fait au Bénin, il y a trois ans, avec un groupe haïtien, ceux qu’on a fait lors des élections Miss Bénin, Miss Cotonou, lors des activités de la Journée internationale de lutte contre le sida, on a fait plein de concerts quand même, avec le premier album.



Par rapport aux thèmes sociaux que vous abordez, est-ce que vous sentez que votre message a un impact sur la société béninoise ?



Par rapport à ça, on n’a pas fait trop attention, mais je peux déjà dire que, à part le fait qu’on chante pour les enfants et qu’on passe un message, nous accompagnons ce geste par des actions concrètes sur le terrain. L’année surpassée, on a organisé, sur nos propres fonds, un concert au Palais des Congrès, qu’on a dénommé « L’école pour tous » ; on a essayé de collecter des jouets, des habits et surtout des fournitures scolaires, parce que c’était à la veille de la rentrée scolaire de cette année-là ; on a mobilisé beaucoup de fournitures scolaires et, autour de ça, on a organisé un concert, on a invité des artistes amis et on a offert ces jouets, ces habits, ces fournitures scolaires à deux foyers d’enfants, à Cotonou ici, le foyer Laura Vicuna de Zogbohouè et le foyer Villeneuve de Zogbo. On les a invités ; ce sont des sœurs qui sont venues au Palais des congrès, elles sont venues avec les enfants, on a fait le concert gratuitement pour les enfants. A la fin, on a été dans les foyers, on a été voir les enfants avec les cadeaux et on les leur a offerts. C’était vraiment une action que les gens, les sœurs ont apprécié et, accompagnés de ce morceau qui parle de la maltraitance des enfants, on a vu quand même que les gens sont sensibles au message que véhicule cette chanson. Ainsi, lors du passage de cette chanson sur les enfants, on a vu quand même la salle se lever et chanter avec nous. Donc, on peut déjà dire que les gens sont sensibles et prennent en compte le message que véhicule cette chanson. Je dois aussi préciser autre chose : dans la collecte des fournitures et autres, on a rencontré quelques ministres, à savoir l’ancien ministre chargé des relations avec les institutions, Alexandre Hountondji, et le ministre de l’enseignement maternel et primaire d’antan, Christine Ouinsavi, de même que l’ancien ministre de la culture, Soumanou Toléba. J’avoue que ces personnalités nous ont aidés dans la collecte des fournitures, des jouets et autres ; à part ce que nous-mêmes avons acheté, ils nous ont aidés à gonfler les dons aux enfants. Et, ils avaient envoyé, tous, leurs représentants. Nous avons eu même un parrain, le député Malèhossou qui était présent et qui, vraiment, avait soutenu l’événement. C’était un événement grandiose relayé par les médias de la place.



Est-ce que les trois membres du groupe vivent aujourd’hui de la musique ?



Là, je dirai non ; on ne peut pas dire aujourd’hui que la musique nous donne à manger et qu’on peut déjà s’adosser à elle. Dès qu’on a sorti le premier album, on en a fait 500 exemplaires et on n’a pas fait un mois qu’on était en rupture de stock. On en a commandé d’autres et c’est encore fini. Donc, actuellement, on n’a même plus en stock le premier album. Malgré qu’on n’a pas eu de distributeurs qualifiés et que c’est nous-mêmes qui l’avons distribué, qui l’avons confié à des boutiques, les gens l’ont quand même acheté et d’autres personnes le demandent encore. Mais, cela ne suffit pas pour dire qu’on peut déjà se fier à la musique et ne plus rien faire, parce qu’on est au Bénin. Au Bénin, nous savons ce que c’est que la musique, ça ne nourrit pas son homme comme dans les pays développés. Mais, petit à petit, on pense quand même que ça va venir.



Propos recueillis par Marcel Kpogodo

mardi 15 septembre 2009

edou au bénin


Musique béninoise



Edou: '' [Mon album] est un album de très haut niveau ''



Edou, de son vrai nom Edouard Ayidomèhou, a fait l’objet d’une grande curiosité auprès de ses compatriotes béninois, après la sortie de son premier album, Un mot. A travers cette interview qu’il vient de nous accorder, il lève un coin de voile sur tout ce que les Béninois voulaient savoir sur lui : son évolution dans le monde musical, les thèmes qui lui sont les plus chers, la psychologie qui est la sienne, … Voilà Edou dans tous ses réels états !



Marcel Kpogodo: Bonjour Edou. Depuis la sortie de votre premier album, il y a quelques mois, vous êtes à la mode actuellement à Cotonou. Vous êtes musicien béninois mais, quel est votre parcours, vous êtes parti d’où pour arriver à ce niveau ?


Edou : D’abord, je vous remercie. Je me présente : Edou, artiste-chanteur. Mon parcours : je suis parti d’abord de la Côte d’Ivoire, où j’ai reçu une formation au sein d’un groupe qui m’a, très jeune, découvert et qui est l’orchestre de l’Université d’Abidjan, où j’ai eu mes premiers pas, en tant que chanteur. Et, après, dans le même temps, il n’y avait pas de chanteur. Donc, j’ai été chanteur leed de cet orchestre. Ensuite, dans le même laps de temps, j’ai pu rencontrer Meiway qui a été émerveillé lors d’une répétition avec ses musiciens ; j’étais avec l’un de ses choristes, qui a demandé à ce que je les aide à chanter, vu que Meiway n’était pas là et que je connaissais pas mal de chansons de lui. Et, comme Meiway était un modèle pour moi à cette époque, je maîtrisais en fait tout son répertoire. Donc, plus d’une heure après, pendant la répétition, Meiway est arrivé lui-même répéter, il m’a vu en train de chanter ses propres chansons, il était étonné parce qu’il n’avait jamais rencontré un petit garçon en train de chanter sa chanson, exactement comme lui, dans la même gamme. Je pense que c’est ce qui l’a vraiment ébloui ; il a demandé si je voulais être recruté au sein de son orchestre pour recevoir une formation de chanteur et de chanteur-choriste, ce que j’ai accepté, parce que je pense bien que toute personne n’aurait pas refusé une telle offre. Donc, c’est parti comme ça ; dans la même année, j’ai fait la connaissance de Nayanka Bell également, qui m’a recruté pour être son choriste. Ainsi de suite. Au sein de l’orchestre de l’Université, on arrivait à accompagner des artistes, d’où je jouais le rôle également de choriste de ces artistes-là : il y a eu Tiken Jah Fakoly, le groupe RAS, Mathey, Alice Sofa, David Tayrault, en fait, pas mal d’artistes. Toutes ces formations m’ont amené à partager des scènes dans de grandes salles du Palais des Congrès, de l’Hôtel Ivoire, toujours à Abidjan, avec le groupe Extra Musica, Wenge Musica Maison Mère et Wenge Musica BCBG, j’ai partagé des scènes où j’étais choriste, pour Nayanka Bell, toujours dans certaines grandes salles de l’Hôtel Ivoire, j’ai eu l’opportunité d’être choriste d’un soir de Lokua Kanza qui est une référence, une grande figure de la musique africaine. Partant de là, avec tout ce parcours que j’ai eu à un moment donné, j’ai senti le besoin de connaître mes origines ou de venir apprendre à connaître mes origines béninoises. Donc, c’est comme ça que je suis arrivé au Bénin et, de manière inattendue, j’ai eu la proposition, comme cela, de travailler dans un orchestre ici, au Restaurant Le Berlin, qui était le groupe Feeling Stars de Monsieur Rock Quenum ; j’ai travaillé avec cet orchestre pendant un an et demie. Et, après, j’ai été sollicité pour être chanteur dans certains cabarets de la place, ici à Cotonou. Je pense que c’est toute cette expérience-là qui m’a servi aujourd’hui également de pouvoir rencontrer un producteur de taille, à qui je ne dirai jamais assez « Merci », parce qu’il a cru en la capacité vocale que j’avais, au talent, en ma petite personne et, je pense qu’il a eu confiance, il a investi, il a mis les moyens qu’il fallait pour produire un album de bonne facture. Je pense que c’est tout ce travail qui s’est fait, avec toute l’expérience acquise, qui a donné naissance à l’artiste Edou que je suis.



On peut avoir le nom de ce producteur ?

Monsieur Jules Gbaguidi.



Votre album comporte combien de titres ?



Mon album comporte dix titres. C’est un album riche en couleurs et près de 70% de ses textes parlent d’amour, sur plein de bords. Dans cet album, j’interpelle également à ce que chacun de nous puisse croire en ce qu’il fait et que, dans la vie, il ne faudrait jamais baisser les bras, il faudrait toujours croire en ce que nous faisons ; il y a une heure qui vous est proprement destinée et, par rapport à cette heure-là, quand elle sonne, nul ne peut la retenir. Je pense que ça a été la mienne, cette année, et je demande à ce que chacun de nous tous, autant que nous sommes dans ce monde, que chacun puisse garder un espoir et croire à son jour
En dehors de cela, il y a une chanson où je rends grâce à Dieu pour tous les bienfaits qu’il m’a accordés et je parle également à certaines personnes qui se découragent dans la vie ; je leur demande de ne pas se décourager, de croire en Dieu, parce que, quel que soit ce qu’on fait, quel que soit ce qu’on se fixe comme but dans la vie, il faudrait croire en Dieu parce que, à un moment donné, Dieu vous donnera la chance. J’ai énuméré comme ça, à travers cette chanson, l’histoire d’un employé qui est resté longtemps, pendant des années à la servitude, et qui ne croyait plus à la réussite, qui a confié sa destinée à Dieu, afin que Dieu lui donne la chance de pouvoir être un jour autonome et ne plus dépendre de quelqu’un.
Vous avez également d’autres textes qui parlent de séparation douloureuse entre monsieur et madame, qui se sont séparés sur un coup de tête. Voilà, il y a un peu de tout.


A travers quels rythmes musicaux il faut vous identifier ?



C’est d’abord un premier album. Pour des personnes comme moi qui ont eu à toucher à un peu de tout - parce que nous passons de cabaret en cabaret et qu’on arrive à faire tout genre musical -, il n’est pas évident de faire un album et qu’il soit accepté ; cela ne signifie pas que je suis en train de dire qu’on ne peut pas avoir fait tout ce trajet et faire un album dans un seul genre et ne pas réussir. Mais, moi par exemple, j’ai fait un peu de tout, parce que, réellement, j’ai été un chanteur à variétés, dans presque tous les genres de cabarets, j’ai fait des chanteurs africains, j’ai fait juste des standards, j’ai fait de la variété française, du zouk, un peu de tout. Donc, pour un premier album, s’il n’en tenait qu’à moi, j’aurais fait de la world music à coloration internationale et africaine, du genre Lokua Kanza et Garou. Mais, c’est vrai que tous ceux qui m’ont vu sur des scènes, des gens m’ont dit : « On aimerait bien que tu nous fasses danser, puisque tu nous as habitués à ça. » Donc, c’est dans cette optique que j’ai fait un album à variété africaine. Et, maintenant, je pense que ce qui aurait beaucoup plus plu aux gens, c’est dans cette optique-là que je travaillerais pour le deuxième album et pour les autres albums à venir.



On a vous a vu en featuring avec Ardiess Posse. Cela a quelle signification ? Est-ce que cela est la manifestation de votre intégration à la musique béninoise locale ?




En fait, je dirais que ça n’a pas de signification ... Ardiess, c’est une expérience pour montrer un tout petit peu aux gens qu’on peut associer un chanteur à un rappeur, qu’on peut associer par exemple des rappeurs à tout genre musical. Et, je pense que j’ai demandé à mes amis et frères du groupe Ardiess de pouvoir intervenir sur une chanson qui ferait une ambiance africaine internationale ; cette expérience a été bonne, c’est une chanson qui cartonne, qui plaît à beaucoup de personnes. Donc, je dirai que si cette expérience était à refaire, je la referais volontiers.



Actuellement, tu es à Cotonou. Quels sont tes projets immédiats ?



Mes projets immédiats, présentement : pouvoir permettre au peuple béninois d’être accessible à l’album d’Edou. Et puis, les projets à venir, ce sont mes voyages, mes tournées, ainsi de suite.



As-tu un dernier mot à l’endroit de tes fans, de tes admirateurs ?



A l’endroit de mes fans, honnêtement, j’avoue que je me posais pas mal de questions, à savoir si mon produit allait plaire au public béninois. Et, j’ai eu à le dire, il y a trois semaines, lors d’un spectacle, à Cotonou ici, où j’étais : j’ai été très ému, je le suis encore, de la manière très réceptive dont a réagi le peuple béninois. Honnêtement, je ne m’y attendais pas … Vous voyez, je vous en parle, j’en ai même la chair de poule, je ne m’y attendais pas ; et ça, ça m’a fait et ça continue de me faire un grand plaisir. J’étais également à certaines émissions sur certaines chaînes radiophoniques où j’ai vu la population appeler de Malanville, de Parakou, de Djougou, de Sèhouè, de Savalou, ainsi de suite, de Porto-Novo, même de Cotonou. Honnêtement, je ne m’y attendais pas, j’avoue que je reçois énormément de coups de fil … Franchement, ça fait un chaud au cœur de se sentir apprécié par la population béninoise. Et, moi, honnêtement, je remercie toute cette nation béninoise qui est réceptive à l’album et à ceux qui viendront également par la suite ; je la prierai de bien consommer cet album, sans hésitation, parce que c’est un album de très haut niveau. En reconnaissance à la manière réceptive du peuple béninois vis-à-vis de cet album, je prends l’engagement – une grande promesse, je dirai – de faire en sorte à ce que le deuxième album d’Edou soit spécialement pour le peuple béninois, une façon pour moi de dire « Merci » à la manière dont il a accepté le premier album ; je ne m’y attendais pas. Je lui dis gracieusement et énormément « Merci » ; le deuxième album, franchement, il n’en sera pas déçu, il n’en sera pas déçu.



Propos recueillis par Marcel Kpogodo