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dimanche 30 avril 2023

Makef, le voyage en 30 ans de création

Dans une exposition rétrospective


Makoutodé Enagnon Fulbert, alias Makef, artiste contemporain béninois, a ouvert au public, depuis le jeudi 27 avril 2023, les portes de son espace professionnel de travail, dénommé ''l'Atelier Makef Enagnon'', sis quartier d'Akpakpa Yénawa. Cet événement constitue une opportunité pour lui de rappeler son univers avant-gardiste et sa vision de l'art engagé. Un parcours artistique riche de ... trois décennies.


Makef, au  vernissage de l'exposition de ses 30 ans de carrière artistique ...

30 ans, avec une série d’œuvres pour lesquelles, selon l’artiste, « il n'y a pas de thème spécifique ». Le frappant de l’exposition, à l’actif de Makoutodé Enagnon Fulbert, alias Makef, artiste contemporain béninois, dont le vernissage s’est tenu le jeudi 27 avril 2023, à ''L'Atelier Makef Enagnon'', situé au quartier d'Akpakpa Yénawa, à l’est de Cotonou, la capitale économique du Bénin.


Dès son entrée à ''L'Atelier Makef Enagnon'', le visiteur se plonge dans un univers dont Makef se charge, par lui-même, de définir le contexte : « J'ai voulu présenter toutes les productions de mon parcours du début jusqu'à présent, avec le fil conducteur de cette exposition qui est le parcours lui-même ». Des années en 30 riment, alors, avec des œuvres au nombre, aussi, de 30, représentatives qu’elles sont, de son travail au fil de ces nombreuses années.


... avec des oeuvres dont le contraste créé de l'éclairage ...

L'artiste, soucieux de faire passer un message à travers ses œuvres, contribue à l'édification sociale, dans la douceur, ce qu’il explique : « […] je suis un éveilleur de conscience, […] j'appelle les uns et les autres à la conscience collective, mais pas pour toujours frustrer ».


L'être humain se trouve au cœur de l’inspiration thématique de Makef, lui que l’artiste considère comme étant le début et la fin de tout ce qui régit le monde. Par rapport à sa démarche artistique, plusieurs matériaux lui servent à travailler, principalement, la peinture acrylique, l'huile et la toile, mais aussi le papier et le bois recyclés. 


Signe de la maturité de son processus de création, Makef donnera, peut-être, une nouvelle orientation à sa démarche : « Je pense faire de la sculpture à ma manière. J'ai commencé aussi à recycler des pots en céramique sur lesquels je compte travailler bientôt », partage-t-il.


... laisse découvrir un aperçu des ''Insomniaques''

L’exposition commémorative sans titre de Makef impose la visite, entre autres, étant donné une série de peintures, ’’Les insomniaques’’. Il l’a réalisée sur du papier, recyclé par lui-même ! Elle « commence avec les cahiers de dessin de mes enfants qu'ils n'utilisent plus », amorce-t-il, présentant de la série concernée la genèse de la création. « Et, je suis les traces de ce cahier, je dessine des croquis qui peuvent servir à réaliser mes œuvres », dit-il, très imprégné, détaillant comme une phase curative de sa démarche : « Souvent, c'est quand je ne peux pas dormir chaque nuit que je les réalise ». 


Pour Makef, ce résultat est au-dessus de ses attentes, un véritable pot-aux-roses : « Bien après, je me suis rendu compte que ce sont des œuvres à part entière. Donc, je travaille beaucoup sur ce support à présent ». Voilà de quelle manière une démarche novatrice est née, au sein d’un processus de travail affermi, établi, saturé de maturation.


L'artiste béninois féru d'avant-gardisme laisse ouvert au public ''L'Atelier Makef Enagnon'' jusqu’au 27 juillet 2023.

Léandre Houan

mercredi 20 avril 2011

Culture au Bénin

Initiatives culturelles privées au Bénin




Le Centre culturel Artisttik Africa est né !





Ce mercredi 20 avril, présentation au grand public, quartier Agla, du côté du Stade de l’Amitié de Cotonou, un immeuble de trois niveaux, verticalement imposant, massif en largeur, qui capitalise l’attention des visiteurs : le Centre culturel Artisttik Africa, promu par l’homme de culture, très connu pour ses prises de position tranchantes, hors sentiers battus, Ousmane Alédji. Pour une structure qui vient de voir le jour, elle s’offre une exposition, captivante, fondée sur un trio d’artistes ayant produit pendant une résidence variant de 3 à 6 mois, selon le cas, apparemment décidés à ne pas produire un effet ordinaire, en ce premier après-midi du nouveau Centre culturel. Ce sont Philippe Zoutangni, Grek et Makef, qui ont réussi à impressionner, le premier, par l’œuvre blanche, synthétiquement parlante, juste à l’entrée du Centre.



L'oeuvre énigmatique de Philippe Zoutangni, à l'entrée du Centre.


Le deuxième, Anagossi Gratien, dit Grek, en impose par une installation qui porte, semble-t-il, tout le programme engagé d’Ousmane Alédji : une Afrique de maux multidimensionnels cruciaux, qu’il faut dénoncer pour la faire se laver d’eux. Enfin, Makef, du patronyme Makoutodé, pose de grande toiles, épinglés aux murs, comme pour prédestiner le Centre culturel ’’Artisttik Africa’’ à une atmosphère artistique professionnellement conviviale, hautement intellectuelle et tout simplement belle. Donc, Ousmane Alédji qui, dans sa prise de parole à cette présentation de son institution, révèle les tenants et les aboutissants d’un tel chef-d’œuvre de structure culturelle, revisite à haute voix son parcours d’homme de théâtre, ami des plasticiens, qui se meut dans le rêve de leur créer un espace, et qui rencontre son partenaire Martin à Bamako, pour finir par l’apprivoiser à Cotonou, depuis au moins deux ans, Ousmane Alédji, en marge du brouhaha sur leur surprise des invités, des visiteurs, accepte de se confier à des journalistes culturels assoiffés d’en connaître et d’en communiquer davantage sur un joyau qui, à peine né, assume son destin de concurrence, de rivalité et de combat de jungle …



Ousmane Alédji, Promoteur et Directeur du Centre cultuel ''Artisttik Africa''



M. Ousmane Alédji, nous sommes à la soirée de présentation du Centre culturel ’’Artisttik Africa’’. Peut-on avoir un petit descriptif des lieux ?




L'une des façades du Centre culturel ...


Ousmane Alédji : D’abord, merci de votre présence, merci pour l’accompagnement ; on peut dire que, depuis quelques temps, je crois, cela vingt ans, pour les plus anciens parmi vous, on chemine ensemble. Ce n’est pas quelque chose qui est né la veille et qui a pris corps aujourd’hui. Donc, merci pour la présence et l’accompagnement.


’’Artisttik Africa’’, c’est un Centre culturel polyvalent. Je parle de polyvalence, en termes d’espace, de lieu d’accueil : nous avons donc une salle de spectacles ; ça peut accueillir du théâtre, de la danse, de la musique, donc des concerts, et ça peut aussi accueillir de la formation. Après, nous avons ’’Espace Galerie’’ qui accueille des plasticiens, pour l’instant, du Bénin et de la sous-région, mais on va ouvrir à l’international Afrique et au-delà.


Grek inaugue de fort magistrale manière l' ''Espace Spectacles'' ...



Voilà qui annonce des expositions d'un style assez imprévisible ...


Et, après, on a l’‘‘Espace Médias’’, c’est-à-dire tous les outils d’information, à savoir la Revue, le site Internet et la WebTv ’’Artisttik Africa’’, qui est totalement en haut, à côté de l’administration de la maison. Voilà ainsi décrit le Centre culturel.




Quels sont vos objectifs à travers cette réalisation ?


En fait, des objectifs, je n’en ai que trois principalement. D’abord, faire un lieu de formation, parce que, sans la formation, rien de durable ne naît, ne se crée. Donc, le lieu est, de fait, un lieu de formation pour ça, mais aussi un lieu d’accueil et de diffusion, parce que, justement, on est là, disposés à accueillir des spectacles d’amis, de professionnels béninois et étrangers. Et puis, en troisième lieu, on espère favoriser une forme de synergie entre créateurs et, aussi, d’émergence, c’est-à-dire, des gens qui sortent d’ici, sont connus à l’international, sont diffusés, sont cachetés pour vivre au mieux de leur travail.



Peut-on avoir une idée de ce qu’a coûté la construction de ce Centre ?


Les chiffres, pour l’instant, sont des chiffres d’artistes. Donc, je ne peux pas les avancer ; si je vous les dis, vous penserez, soit que j’ai exagéré, soit que je n’ai pas tout dit. Donc, dites-vous qu’on a mis ce qu’il fallait mettre pour en arriver là.




Combien de personnes travaillent actuellement au Centre culturel ’’Artisttik Africa’’ ?


Pour l’instant, on est 13.


Quels sont les partenaires qui vous ont accompagné ?

Des partenaires, c’est maintenant qu’ils s’annoncent ; on espère en accueillir davantage. Mais, pour l’instant, j’ai surtout travaillé en partenariat technique, on va dire aussi humain, parce que, cet aspect-là, beaucoup le négligent ou l’oublient.

Mais, j’ai le sentiment que, sans l’homme, sans le principal humain, on n’arrive à rien de concret.




La ressource artistique que constitue Makef, dépucèle l' ''Espace Galerie'' ...



... et donne le ton d'une inspiration exigente pour des personnalités culturelles reniant toute absence d'excellence.


Donc, le principal partenaire, pour l’instant, qui est le partenaire technique, c’est l’Association belge ’’Rencontres des continents’’ dont le Président est avec moi, au bureau, depuis bientôt deux ans et demie, trois ans ; il s’appelle Martin Van Der Belen. Pour l’instant, c’est le seul partenaire technique qu’on a sur ce projet-là. Le reste, en matière investissements, matériel, c’est le Théâtre ’’Agbo’n’koko dont je suis le Président. Donc, j’ai la liberté d’accompagner, de m’accompagner moi-même, de temps en temps, si je trouve que tel projet devient prioritaire. Il y a donc, le Théâtre ’’Agbo’n’koko’’, ’’Rencontres des continents’’ et ’’Artisttik Bénin’’. Voilà donc les trois structures qui forment aujourd’hui ’’Artisttik Africa’’.


A travers cette réalisation d’ordre culturel, on a l’impression qu’il y a une véritable révolution discrète qui s’opère dans le secteur des espaces culturels de diffusion et de manifestations de spectacles culturels …



C’est tant mieux ; le Bénin en avait besoin. Nous avons couru – vous en êtes témoin - après les ’’Maisons du peuple’’ pendant une dizaine d’années, on voulait les récupérer pour en faire des lieux comme ça, avec l’accompagnement de partenaires internationaux ; cela n’a pas été possible mais, nous ne désespérons pas parce que, le Mairie de Cotonou, en tout cas, est de plus en plus attentive à nos sollicitations. Donc, on espère que d’ici là, cela va se faire. Ce lieu n’est que le commencement de ce qui va se faire dans la durée ; j’espère qu’on aura des partenaires pour nous accompagner.




Y a-t-il déjà des programmations d’‘‘Artisttik Africa’’ pour le prochain trimestre?


En fait, les journées ’’Portes ouvertes’’ qui commencent juste ce soir vont continuer jusqu’en août. En septembre, donc à la rentrée, il y aura
la programmation officielle, avec l’ouverture officielle du lieu des spectacles et tout ça. J’espère que, d’ici là, nous aurons réussi à monter le gradin, la régie son et lumière, pour que la salle de spectacles devienne aussi opérationnelle.




Propos recueillis par Marcel Kpogodo