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mercredi 12 octobre 2011

Gnonnou glégbénou

A mi-chemin vers le spectacle des vendredi 14 et samedi 15 octobre prochains




Patrice Toton parle de Gnonnou glégbénou




Gnonnou glégbénou est une pièce de théâtre adaptée d’Antigone de Sophocle et de JeanAnouilh, qui se joue, vendredi 14 et samedi 15 octobre, à l’Institut français du Bénin (Ifb), anciennement dénommé Centre culturel français (Ccf). Au détour d’une répétition effectuée sur les lieux, mardi 11 octobre au soir, Patrice Toton a accepté de se confier à nous.



Journal Le Mutateur : Patrice Toton, tu es en train de boucler les répétitions pour le grand spectacle Gnonnou glégbénou des vendredi 14 et samedi 15 octobre prochains. Quelles sont tes impressions ?



Patrice Toton : Merci. Je rappelle que l’un des objectifs du Théâtre Katoulati, c’est de mettre l’art au cœur du développement humain, de mettre l’homme au centre de nos actions. Et, cette action-ci vient célébrer la femme ; ce n’est pas une simple célébration, ce n’est pas une célébration festive mais, c’est une célébration qui reconsidère la place de la femme dans les sociétés modernes.


Patrice Toton, Président du Théâtre Katoulati


Il est inconcevable qu’aujourd’hui, sous d’autres cieux, on interdise aux femmes d’être au volant et que, même sous nos cieux ici, on continue de forcer une femme à épouser un homme qu’elle n’aime pas. Donc, c’est notre devoir d’acteur culturel, notre devoir d’auteur, notre devoir de comédien ou de metteur en scène, de nous pencher un peu sur ce sujet concernant la place de la femme dans notre société, d’apporter notre contribution et, c’est ce que nous essayons de faire avec cette tragédie emblématique qui a été reprise par Jean Anouilh, cette tragédie grecque qui est connue presque de tous, Antigone, Antigone qui est l’une des toutes premières femmes à commencer les luttes des femmes, c’est-à-dire les luttes pour les droits de la femme, les luttes pour l’émancipation de la femme, pour l’instruction, l’épanouissement de la femme. Aujourd’hui, moi, je dépasse tout ça et, plus que n’importe qui, je parle de l’ascension de la femme, ce qui signifie le partage du pouvoir par les femmes et les hommes. Ce spectacle ne vise pas à inscrire dans l’âme des femmes la révolte, il ne vise pas à armer les femmes contre les hommes ; il s’agit juste que les femmes se lèvent et lèvent le ton pour réclamer leurs droits, pour demander ce qui, de droit, leur revient : le partage du pouvoir, la parité, comme on le dit, l’instruction, l’épanouissement, l’arrêt des interdits inutiles liés à la tradition, la lutte contre les violences faites aux femmes, contre l’excision, notamment. Ce spectacle, c’est le spectacle des femmes ; toutes les femmes doivent venir soutenir, comme une seule femme, ce spectacle. Et, je souhaiterais qu’à la fin du spectacle, toutes les femmes qui y seront venues lèvent un seul bras pour dire : « Non aux violences faites aux femmes ! » C’est cet appel que je lance à toutes les femmes béninoises, à toutes les femmes d’ailleurs, pour que l’égalité entre l’homme et la femme soit une réalité à tous les niveaux : politique, social, institutionnel, … A tous les niveaux ! Il est important que les gens comprennent, que les politiques comprennent, que les autorités à tous les niveaux comprennent que le Changement ou la Refondation, ou que toute action qui vise à toucher l’âme du peuple passe d’abord par la sensibilisation au moyen de l’art. C’est pourquoi, nous pensons que nous sommes une arme utile à tout le monde et, entre autres, aux femmes.



Propos recueillis par Marcel Kpogodo

vendredi 15 juillet 2011

Théâtre au Bénin

Patrice Toton, Président de Katoulati





Adaptation de deux versions de la pièce Antigone





Chantal Yayi, Marie-Elise Gbèdo, Réckiath Madougou, Honorine Attikpa, Huguette Akplogan et consorts, interpellés




"L'ascension de la femme" est le projet dans lequel s'investit Patrice Toton, en cette deuxième moitié de l'année 2011. A travers Katoulati, l'Association socioculturelle qu'il dirige, ce comédien, dramaturge et metteur en scène béninois, a lancé un casting le 07 juillet dernier, dans le but de recruter des artistes comédiens, chanteurs, conteurs, danseurs pour la mise en scène d'Antigone, une pièce écrite par Sophocle, d'une part, et Jean Anouilh, d'autre part. Cette femme rebelle qu'est Antigone reste un tremplin pour mobiliser l'opinion nationale et internationale autour de la promotion de la femme, ce qui devrait amener les figures de proue de la réussite sociale féminine du Bénin à s'intéresser à ce combat.





La trame de la pièce Antigone tient en quelques mots : Après qu'Œdipe comprend qu'il a tué son père et épousé sa mère, il se crève les yeux, lègue le trône à ses deux fils qui devraient gouverner en alternant chaque année, et part avec Antigone, sa fille, errant dans les rues. À la mort de son père, Antigone regagne le palais de Thèbes, où elle vit avec sa sœur Ismène. Polynice vient, à la tête des armées d'Argos, ville ennemie de Thèbes, reprendre le trône à son frère Étéocle, qui refusait l'alternance prévue. Les deux hommes s'entretuent lors d'un combat singulier. Créon, nouveau roi de Thèbes et frère de Jocaste, ordonne des funérailles solennelles pour Étéocle, mais interdit d'ensevelir son autre neveu, Polynice, considéré comme traître à la Cité. Seule Antigone s'oppose à cette décision et refuse de s'y soumettre. Ayant fait donner une sépulture à Polynice, elle est condamnée par Créon à être enterrée vivante dans le tombeau des Labdacides. Son fiancé Hémon, fils de Créon, se tue sur le cadavre d'Antigone et l'épouse de Créon, Eurydice, se suicide après avoir appris la mort de son fils Hémon.


Cela est donc profondément perceptible : Antigone a tenu tête à Créon et en est morte. Mais, l'exploitation que Patrice Toton entend faire de cette histoire est de faire valoir la femme contestataire qui se rapproche de l'homme par une certaine force de caractère. Ainsi, il souhaiterait, désormais, faire entrer dans les habitudes langagières du Béninois, l'expression ''Gnonnou glégbénou'', au rejet de ''Gnonnou houessi''. Comme l'on le voit, après les journalistes, quelques années auparavant, la promotion de la femme est le nouveau cheval de bataille de Patrice Toton. Sans aucun doute, cette option qu'il a prise de traiter de ce sujet par le choix de l'ouvrage Antigone relève du fait que Katoulati aime mettre les problèmes de l'homme au coeur de la culture. Ensuite, Toton vise, d'une part, à soutenir la lutte en faveur de la femme, au profit des femmes analphabètes, des femmes miséreuses, à agir artistiquement pour attirer l'attention sur la précarité sociale qui les met davantage au ban de la prospérité et du bonheur. D'autre part, selon lui, il s'agit pour lui de montrer que le combat de la femme date de la nuit des temps, de retracer le processus de ce combat depuis l'antiquité et de revenir sur le fait que beaucoup d'interdictions sont faites à la femme à travers le monde. Ainsi, interrogé, le Président de Katoulati pense qu' "au lieu de piétiner, de tourner autour du pot, il faut que les femmes prennent le pouvour, qu'elles prennent leur part du pouvoir". Par ailleurs, il appelle expressément et ardemment les femmes béninoises de pouvoir, les ministres, les députées, les chefs d'entreprise, les responsables d'organisations non gouvernementales, toutes celles qui mènent la lutte pour la promotion de la gent féminine, qu'elles soient toutes présentes le jour des représentations théâtrales, qu'elles montent sur la scène, pour démontrer qu'il existe des femmes leaders et que, par là, la possibilité s'offre à des milliers, des millions d'autres jeunes filles et de femmes de réussir comme elles. Et, Patrice Toton ne manque pas de préciser qu'elles ne sont pas astreintes à payer quoi que ce soit, avant de s'impliquer ainsi dans ce combat.
Plus besoin alors de faire un schéma : un doigt se trouve pointé par l'artiste en direction de l'actuel Garde des sceaux, Porte-parole du Gouvernement, Marie-Elise Gbèdo, de la Ministre de la Microfinance, Réckiath Madougou, de la Présidente de regroupements d'Ong de promotion de la femme et fraîchement nommée Directrice de la Loterie nationale, Honorine Attikpa, et de bien d'autres femmes de grande visibilité, comme Huguette Akplogan, Présidente de Social Watch-Bénin, sans oublier la Première Dame, Chantal de Souza Yayi.



Le casting : un déroulement à succès


Antigone, qui sera donné dans quelques petits mois, trouve son fondement technique dans le casting lancé le 07 juillet dernier par l'Association Katoulati et qui s'est achevé le vendredi 15. Cette activité a consisté en la préparation de la création de ce spectacle, inspiré des pièces de théâtre écrites respectivement par Sophocle, de l'Antiquité, et Jean Anouilh, du 20ème siècle. Selon Patrice Toton, il s'agissait de sélectionner une dizaine de jeunes acteurs qui seraient mis à contribution pour confectionner ce qui sera un spectacle théâtral permettant de combiner harmonieusement la musique, le conte, la chanson et la danse. Et, trois langues seront d'actualité : le fon, le yoruba et le dendi. Cette création sera aussi le tremplin pour le développement des capacités techniques de trois metteurs en scène et pour la préparation à la vulgarisation par cinq professeurs de Français de la pièce dans leurs établissements respectifs. Par ailleurs, cet auteur et metteur en scène, reconnu pour son talent incontestable, explique que le casting concerné constituait l'entrée en matière d'un processus dont les autres parties sont la première étape de la mise en scène, prévue pour se tenir du 02 au 13 août 2011. Quant à la deuxième, elle aura lieu 25 août au 15 septembre. Enfin, en octobre, ce sera la phase finale de la mise en scène se tenant du 02 au 12 octobre, donnant lieu à la diffusion du spectacle les 14 et 15 octobre à l'Institut français du Bénin, ex-Centre culturel français de Cotonou. Si, en fin de compte, seulement 07 comédiens ont été retenus sur les 22 entrés en compétition, la distribution des rôles se présente comme suit: Sandra do Santos pour Antigone, Gérard Tolohin pour le cruel Créon, Bardol Migan pour Hémon, Virginie Gimenez pour Ismène et Serge Dahoui pour le garde. Enfin, Sophiatou Bello évoluera comme chanteuse et danseuse, tandis qu'Edouard Ahonlonsou sera aussi bien chanteur que percussionniste. Il ne reste qu'à souhaiter que les fruits tiennent la promesse des fleurs, les 14 et 15 octobre prochains.




Marcel Kpogodo