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mercredi 30 septembre 2020

Les ’’Pépit’arts’’ impressionnent au-delà des attentes

Dans le cadre de la présentation d’ ’’Agogbé’’ à Cotonou

Les ’’Pépit’arts’’ ont donné à voir ’’Agogbé’’, leur nouveau produit, à travers un spectacle qui a remué la grande salle du Festival international de Théâtre du Bénin (Fitheb), sis ex-Ciné Vog de Cotonou, le jeudi 24 septembre 2020. Environ une trentaine d’enfants ont, à l’occasion, marqué le public.

Les ''Pépit'arts'', dans la phase ''Massègohoun'' du spectacle

Un comblement exceptionnel en 75 minutes. Le ressenti relevant d’ ’’Agogbé’’, le spectacle qu’ont donné les ’’Pépit’arts’’ dans la soirée du jeudi 24 septembre 2020 à la grande salle du Festival international de Théâtre du Bénin (Fitheb), à l’ex-Ciné Vog, à Cotonou.


A travers une dizaine de tableaux agencés de façon à maintenir perpétuellement le public en haleine, 19 enfants ont déployé joie, énergie, vivacité, vigueur, variété, résistance, infatigabilité, et, entre autres, solidarité, adaptabilité, afin de donner de la valeur à bien de rythmes traditionnels béninois qu’ils ont dansés, le ’’massègohoun’’, le ’’kaka’’, le ’’tèkè’’, le tipenti’’, notamment, de même que celui qui a fondé tout le spectacle est le ’’Sakpata’’, dédié à la divinité du même nom.


En réalité, les enfants, de manière naturelle, quelles qu’en soient les circonstances, charment dans ce qu’ils font et, surtout, lorsqu’ils s’impliquent dans une œuvre grandiose. Mais, les ’’Pépit’arts, âgés de 5 à 20 ans, dans leur action artistique quadridimensionnelle, ne donnent pas l’impression d’avoir fondé un certain espoir de séduction sur la fascination inconditionnelle qu’ils suscitent chez les adultes. Ils ne semblent pas avoir voulu profiter de cet atout naturel de la valorisation par les adultes de ce qu’ils pratiquent de manière remarquable et spectaculaire. Au contraire, au cours du spectacle ’’Agogbé’’, rien, au niveau de leur corps, n’a été négligé afin de produire cette harmonie euphonique que leur voix, unie en une, produisait et dont le public s’est vu dans l’obligation de faire la découverte. Même leur visage, en permanence souriant, a mis en valeur la vigueur et la chaleur du spectacle, d'une chorégraphie synchronisée, qu’ils offraient.


Ces enfants, artistes multidimensionnels, charmaient naturellement lorsqu’ils chantaient en jouant d’au moins deux instruments : le tambour incliné vers l’avant, qu’ils enfourchaient, la castagnette qu’ils avaient dans une main, les baguettes qu’ils gardaient en mains et, l’une, entre les dents, selon les circonstances, sans compter les mains qu’ils tapaient l’une dans l’autre, ou sur le tambour ou, encore, sur les côtés de l’instrument, lorsque le moment prévu en était venu, et même les pieds qu'ils utilisaient, sans oublier les hanches ! Au dixième tableau du spectacle, ils ont excellé jusqu’à inter-changer leurs postes respectifs de jeu et, ils se sont retrouvés à s’en épanouir comme si de rien n’en avait été.


Et, ces 19 anges multivalents se trouvaient soutenus par 11 autres fondamentaux percussionnistes qui, en réalité, avaient ouvert le spectacle dont la substance s’est révélé une voix chorale distillant une chaleur de chants, aussi communicative qu’une onde spirituelle bienfaisante pour l’âme, cette onde s’appuyant sur une joie remontante et salvatrice ! Le public a vécu un grand rêve assis.


Par ailleurs, d’un tableau à l’autre, ces véritables pépites de l’art polyvalent lié à la chanson, n’ont pas chanté ni dansé ni vibré en vain ; ils ont défendu des idées, projeté des messages, notamment, à la neuvième séquence où ils se sont fait l’avocat de la cause de l’enfant orphelin et abandonné, même si la plupart des tableaux portent des proverbes valorisant le bien-vivre social.


Finalement, ces 19 enfants chanteurs principaux, répartis en 14 filles et en 5 garçons, dans leur accoutrement de robe orange, pour les unes, et de tunique verte sans manches, pour les autres, avec, tous sexes confondus, au niveau de la poitrine, la jarre percée du roi Guézo, la tête ornée d’un couvre-chef blanc, ont réussi une occupation équilibrée de la scène, ces chanteurs principaux en ayant occupé les trois premières rangées et, la quatrième, ayant été réservée, de manière stable, aux percussionnistes de base, précédemment mentionnés.


Il reste indéniable que le public a assisté à une réussite globale puisque les enfants, ayant cru au spectacle ’’Agogbé’’, lui ont donné tout leur cœur. Albert Hounga, leur entraîneur principal, se trouve responsabilisé d’une telle prouesse de groupe, même si une équation à plusieurs inconnues subsiste concernant le moyen de continuer à faire développer cette expressivité artistique pendant que les élèves du groupe relèvent le défi de leurs études, sans oublier qu’il est nécessaire et même salvateur pour ces enfants et pour la nation béninoise que cette flamme de multivalence artistique reste allumée pour une vie de ceux-ci de professionnels de l’art, qui échappe aux turpitudes actuelles traversées par leurs aînés, à partir d'un modèle économique inventif et viable.

Marcel Kpogodo

samedi 22 août 2020

"(...) Patrice Talon, le choix (...) de 2021, c'est vous (...) !", dixit Pascal Wanou

Dans le cadre de la Journée de Réflexion des artistes et des acteurs culturels

La Grande salle de spectacles du Festival international de Théâtre du Bénin (Fitheb), sis ex-Ciné Vog, à Cotonou, a servi de cadre, le samedi 22 août 2020, à la tenue de la Journée de Réflexion des artistes et des acteurs culturels sur le bilan des actions du Gouvernement dans le secteur culturel, ces cinq dernières années. A l'issue de cette rencontre, une analyse satisfaisante des concernés les a conduits à demander au Chef de l'État, le Président Patrice Talon, de renoncer à sa volonté de n'exécuter qu'un quinquennat. C'était à travers une vibrante allocution présentée par Pascal Wanou, Coordonnateur de la Plateforme des Confédérations et des fédérations d'artistes et d'acteurs culturels du Bénin.

Pascal Wanou, au cours de son allocution 

"Oui, Excellence Monsieur Patrice Talon, (...), la continuité est le gage d'une paix durable et d'un développement certain ; n'arrêtons donc pas la dynamique ! Ensemble, continuons en 2021 !". L'essence de la déclaration effervescente qui a clos la Journée de Réflexion des artistes et des acteurs culturels, qui s'est tenue dans la matinée du samedi 22 août 2020, à la Grande salle de spectacles du Festival international de Théâtre du Bénin (Fitheb), de l'ex-Ciné Vog de Cotonou, concernant le bilan des actions du Gouvernement dans le secteur culturel pour le compte du mandat présidentiel du Chef de l'État, Patrice Talon.


Lue par Pascal Wanou, Coordonnateur de la Plateforme des Confédérations et des fédérations d'artistes et d'acteurs culturels du Bénin, la déclaration indiquée constitue la synthèse du fonctionnement du secteur culturel avant l'arrivée au pouvoir de l'actuel locataire de la Marina face aux réalisations à l'actif du régime de la Rupture et du Nouveau départ depuis son arrivée au pouvoir le 6 avril 2016.


Par conséquent, à en croire Pascal Wanou, sous le couvert des réformes, il faudrait enregistrer la restructuration du névralgique système de financement des arts et de la culture au Bénin par la refonte de l'ex-Fonds d'Aide à la culture (Fac) en Fonds des Arts et de la culture (Fac) avec lequel "seuls les vrais acteurs, quelles que soient leurs positions géographiques et, sans intermédiaires, peuvent obtenir des accompagnements des projets pertinents dont ils sont porteurs", selon le Coordonnateur Wanou, estimant le nombre de projets soutenus à 2000, depuis 2018, l'année de concrétisation de la réforme du mode de subvention de la culture.



D'autres facteurs de satisfaction

Outre le financement à grande échelle des projets émis par les artistes et par les acteurs culturels, Pascal Wanou a évoqué plusieurs autres grands acquis dans le secteur culturel à l'actif du régime du Président Talon, ce que l'orateur a dénommé "les divers chantiers de réforme du secteur culturel". Ainsi, d'abord, du côté du Fac, il a reconnu l'existence d' "une star, 12 dates", une initiative empruntant sa "phase active", de même que "la mise en oeuvre de l'initiative nationale d''animation des territoires" et le "projet de bonification". 


Ensuite, plus généralement, l'intervenant a évoqué "la restructuration du Ministère" de la Culture "avec, pour finir, l'arrimage tourisme et culture", "la création de divers circuits et points d'attraction touristiques", "l'enjeu du retour des biens spoliés", "la réinvention de la cité lacustre de Ganvié", des projets du monde culturel, notamment, "la Marina Avlékété, le Parc de la Pendjari, les chantiers d'Abomey, la Route des Couvents, la Route de l'Esclave, la statue de l'Amazone", sans oublier la mise en place de la Direction des Arts et du livre (Dal), les classes culturelles, "le démarrage du processus d'installation de la Maison de l'Artiste", "le lancement du choeur polyphonique, la recomposition du Conseil d'Administration et le projet de recherches sur le patrimoine culturel immatériel à l'Ensemble artistique national".


Se rapportant au "grand chantier de restauration du statut des acteurs" culturels, le Coordonnateur Pascal Wanou a énuméré six actes forts qu'a concrétisés le Gouvernement du Président Talon afin de "mettre en place une véritable société civile culturelle organisée, unifiée et forte" : l'immatriculation des associations culturelles, la création du Conseil national des Organisations d'artistes (Cnoa), la modernisation de la licence de promoteur culturel, la modernisation du fonctionnement du Bureau béninois du Droit d'auteur et des droits voisins (Bubédra) et l'achèvement de la nomenclature des "métiers artistiques".



L'appel à un nouveau mandat

Étant donné ces  nombreuses réalisations, Pascal Wanou n'a eu d'autre choix que d'appeler, au nom des artistes et des acteurs culturels, le Chef de l'État à revenir sur sa promesse de candidat à n'effectuer qu'un mandat. "Aujourd'hui, nous, acteurs du secteur de la Culture, lançons, solennellement et publiquement, un appel pressant et patriotique au Chef de l'État, le Président Patrice Talon, à rester avec nous dans la barque du développement et à se porter candidat à l'élection présidentielle de 2021", a-t-il, entre autres, conclu, de même qu'une exhortation à Patrice Talon est revenue à plusieurs reprises : "Avançons !". 



La force d'un acte symbolique


Pascal Wanou, transmettant à Gilbert Déou-Malé la plaque destinée au Chef de l'État

Pascal Wanou, matérialisant les conclusions de la Journée de Réflexion des artistes et des acteurs culturels, ne s'en est pas arrêté à la délivrance de la déclaration mentionnée. Son intervention appartient à un processus savamment mis en place et méticuleusement exécuté qui s'est achevé par la remise à Gilbert Déou-Malé, Directeur général du Fonds des Arts et de la culture, d'une plaque d'exhortation à la conquête d'un nouveau mandat présidentiel, que cette personnalité devrait remettre au Ministre de la Culture, Jean-Michel Abimbola, qui est appelé à la transmettre au Chef de l'État.


Plusieurs personnalités participantes

De gauche à droite, Ousmane Alédji, Philippe Abayi, Marcellin Tossou Ahonoukoun et, entre autres, Gilbert Déou-Malé ...

Le public abondant ayant transformé la Grande salle du Fitheb en un oeuf était constitué d'un nombre impressionnant d'artistes, tous domaines confondus, d'acteurs culturels et, aussi, d'une crème de personnalités : Ousmane Alédji, Chargé de Mission du Chef de l'État, Marcellin Tossou Ahonoukoun, Député à l'Assemblée nationale, Gilbert Déou-Malé, Directeur général du Fac, Marcel Zounon, Directeur de l'ensemble artistique national, Koffi Attédé, Directeur général des Arts et du livre, Claude Balogoun, Trésorier général du Conseil économique et Social (Ces), Philippe Abayi, Président du Conseil national des Organisations d'artistes (Cnoa), les artistes très célèbres Nel Oliver, Alèkpéhanhoun, Vincent Ahéhéhinnou, Alèvi, Gbèzé, Pélagie la Vibreuse, notamment, et plusieurs acteurs culturels : Koffi Adolphe Alladé, Stanislas Dègbo, Jean-Pierre Hounti-Kiki.
... et bien d'autres artistes et acteurs culturels, ont pris part à la Journée de Réflexion

Il s'agit d'une manifestation dont l'Administrateur du Fac, Gaston Éguédji, était le Président du Comité d'Organisation. Il a, par une courte allocution, lancé les activités de présentation des conclusions de la Journée de Réflexion, avant que ne se succèdent quelques tableaux de chants accompagnés des danses du cru des régions du Bénin. 


Il reste à savoir si le Président Patrice Talon se laissera fléchir par l'appel des artistes et des acteurs culturels béninois, à quelques petits mois de l'élection présidentielle.

Marcel Kpogodo

mardi 6 novembre 2018

Erick-Hector Hounkpê : les statistiques clés du Fitheb 2018


Dévoilement au cours du point de presse du Directeur

Le point de presse qu’a animé Erick-Hector Hounkpê, Directeur du Festival international de théâtre du Bénin (Fitheb), le jeudi 11 octobre 2018, à Cotonou, a permis aussi bien de rassurer sur la tenue effective de la 14ème édition de la biennale de théâtre, en novembre prochain, que de faire connaître les grands chiffres de cet événement tant attendu par les professionnels du secteur.

Le Directeur Erick-Hector Hounkpê, au cours du point de presse
6 villes d’accueil, 11 pays participants, 20 spectacles programmés, 3 activités et 4 personnalités invitées. Les statistiques globales à retenir de la tenue, du 16 au 24 novembre 2018, de la 14ème édition du Festival international de théâtre du Bénin (Fitheb), celles-ci ayant été annoncées et développées aux journalistes au cours d’un point de presse qu’a animé le Directeur de la Biennale, Erick-Hector Hounkpê, dans l’après-midi du jeudi 11 octobre 2018, dans la grande Salle bleue du siège de l’institution, sis Ciné Vog, à Cotonou.
Avec, en fond de décor, l’image de l’icône béninoise, artiste du théâtre et du cinéma, Ignace Yètchénou, le conférencier a décliné le thème qui servira de fondement au déroulement de l’événement : « Théâtre, engagement critique et social pour un développement durable au Bénin, en Afrique et dans le monde ». Puis, il lui est revenu de préciser que le Fitheb 2018 se tiendra simultanément à Cotonou, Porto-Novo, Lokossa, Abomey, Parakou et à Natitingou, allant jusqu’à donner des détails sur les espaces qui seront exploités dans chacune de ces communes : pour la capitale économique, l’Institut français de Cotonou, la Salle bleue du Fitheb, le Centre culturel ’’Artisttik Africa’’, l’Espace ’’Mayton promo’’ et l’Ecole internationale de théâtre du Bénin (Eitb), sans oublier que plusieurs places publiques verront s’organiser des spectacles d’attraction, pour la capitale politique, la Maison internationale de la Culture, l’Espace ’’Ouadada’’ et le Jardin des Plantes naturelles (Jpn), à Lokossa, la Maison du Peuple et l’esplanade de sa devanture, les Palais des Rois Béhanzin et Guézo, à Abomey, puis, notamment, à Natitingou, l’Espace ’’Tv5’’.
Se rapportant aux pays étrangers qui manifesteront leur présence sur la Biennale, ils sont une dizaine à avoir été retenus : le Burkina Faso, le Cameroun, le Canada, la Chine, la Côte d’Ivoire, Madagascar, le Mali, le Niger et la Tunisie. Et, les vingt pièces de théâtre, qui seront représentées, selon Erick-Hector Hounkpê, elles sont une dizaine émanant du Bénin et, une autre, concerne les pays invités. Du côté béninois, il faudra s’attendre à voir programmer ’’Le chroniqueur du Pr’’, ’’Yêkou ou Le conte chez nous’’, ’’Mon père est un comique’’, ’’L’os de Mor Lam’’, ’’La Tragédie du Roi Césaire’’, ’’7 milliards de voisins’’, ’’25 décembre’’, ’’Touch my body, don’t touch my body’’, ’’Tache noire sur le cœur’’ et, enfin, ’’La honte du prétexte ou Une leçon de calcul’’.
De l’étranger, comme annoncé par la première autorité du Fitheb, dix autres pièces ont attiré l’attention du Comité chargé de la sélection des œuvres à représenter : ’’Le fabuleux destin d’Amadou Hampâté Bâ’’ (France, Burkina, Mali), ’’Je suis Charlotte’’ (Cameroun), ’’Palabres de cordonnier’’ (Togo), ’’L’Humanité Plage’’ (Burkina Faso), ’’L’écrivain public’’ (France), ’’Qui es-tu, toi qui m’entraînes ?’’ (Côte d’Ivoire), ’’Chemins de fer’’ (Haïti), ’’Les voix de …’’ (Madagascar) et ’’Violences’’ (Tunisie). Du côté de la Chine, la Troupe artistique chinoise présentera une prestation.


Des activités et des personnalités invitées

Dans la suite de son propos, Erick-Hector Hounkpê a évoqué la tenue de manifestations qui auront lieu parallèlement aux représentations théâtrales liées au Fitheb. A l’en croire, trois catégories différentes de celles-ci sont prévues : une campagne de communication, les « sous-activités du Pré-Fitheb » et les rencontres professionnelles. S’étant étendu sur les deux derniers aspects, il a d’abord fait remarquer que le « Pré-Fitheb » donnera lieu à trois types d’activités.
Premièrement, en symbiose avec les journalistes culturels mobilisés massivement, il s’effectuera, dans un premier volet, la mise au propre des espaces dédiés à l’accueil de villages du Fitheb et l’exercice d’actes sociaux et culturels à la maison d’arrêt de Cotonou, de même que des visites seront organisées vers des « maisons d’accueil des diminués mentaux », un ensemble d’initiatives qui seront menées et qu’il a désignées par l’ « impact social du Fitheb » (Isf). Un deuxième volet donnera lieu, du 8 au 15 novembre 2018, à des lectures scéniques qu’abriteront des établissements secondaires appartenant aux villes mentionnées précédemment pour accueillir des pièces de théâtre de la Biennale. Enfin, le troisième volet, selon l’orateur, se rapporte à l’organisation de spectacles d’attraction au niveau des places publiques de ces mêmes villes, ce à quoi il pourrait être associé des spectacles de contes, à l’intention des enfants. Ce sera du 10 au 17 novembre 2018.
Concernant les rencontres professionnelles, le Directeur Erick-Hector Hounkpê a indiqué qu’il sera tenu deux ateliers régionaux, une table ronde, une « rencontre des directeurs de festivals de théâtre » et une cérémonie de distinction.
Le premier des ateliers mettra en communion, du 16 au 18 novembre 2018, les journalistes culturels, qu’ils soient de la presse écrite, de la radio, de la télévision ou du web. Quant au second, il réunira, du 18 au 20 novembre, les professionnels du théâtre sur le facteur de la lecture scénique, avec des séances de « restitution publique ». Par rapport à la table ronde, Erick-Hector Hounkpê en a défini le thème, elle qui se tiendra les 15 et 16 novembre : «Théâtre, engagement critique et social pour un développement durable au Bénin, en Afrique et dans le monde ».
En ce qui concerne ce que le Directeur du Fitheb a dénommé la « rencontre des directeurs de festivals de théâtre », elle se tiendra, selon lui, le 21 novembre, pour assurer la fécondation d’un bébé qu’on fera accoucher avec des dents, le Marché actif du théâtre en Afrique (Mata), celui à qui il sera assigné une grande mission : « Asseoir un Marché de théâtre sud-sud, dynamique et inclusif, qui dessine et offre deux itinéraires qui vont, in fine, s’asseoir, se rencontrer et s’imbriquer pour la circulation libre de nos offres artistiques ». Ces deux itinéraires ont fait l’objet, de la part de l’orateur, à une précision : « L’itinéraire côtier qui intègre les pays de la côte et, celui, sahélien, pour les pays sahéliens ». En outre, à l’en croire, le Mata constitue la résultante de deux rencontres antérieures, en 2016 : la 13ème édition du Fitheb, à Cotonou, et, une autre, qui s’est tenue, en novembre de cette année, à Tunis, à l’occasion des Journées théâtrales de Carthage.
Enfin, pour Erick-Hector Hounkpê, ’’Fitheb-Distinction’’ est le dernier événement qui marquera la 14ème Biennale ; il aura lieu le 18 novembre et verra décerner une distinction à de grands noms du théâtre et à des structures, au Bénin et en Afrique. Au plan national, Tola Koukoui, Alougbine Dine, Koffi Gahou et José Pliya, pour les personnalités, l’Institut français de Cotonou et le Centre culturel chinois, pour les institutions, ont été sélectionnés pour être honorés. Dans la sous-région ouest-africaine, le Togolais Kossi Assou, l’Ivoirien Zié Coulibaly et le Burkinabè Hamadou Mandé le seront. Et, respectivement, la petite Salle bleue du Fitheb et la Salle de conférence de l’institution se verront attribuer un nom : ’’Antoine Dadélé’’, pour la première, et ’’Oscar Kidjo’’, pour la seconde, en souvenir du fait que la première personnalité, décédée, depuis peu, a co-fondé et dirigé la Biennale, pendant que la seconde en a été membre du Conseil d’administration. 
  
Marcel Kpogodo         

mardi 6 février 2018

« […] pour le Fitheb, nous ne voyons rien », s’inquiète le Journaliste Esckil Agbo

 Dans le cadre d’une interview accordée à notre Rédaction

« Je suis Fitheb 2018 » est une campagne qui a pris d’assaut, depuis quelques jours, les réseaux sociaux. A l’origine de cette opération qui prend de l’ampleur, à mesure que nous approchons du mois de mars, celui mythiquement reconnu comme étant celui de la Biennale, se trouve un jeune journaliste culturel reconnu pour son engagement pour les causes culturelles nobles : Esckil Agbo. Les mots qu’il nous confie sont ceux du constat d’un Fitheb 2018 dénué de signes d’une organisation imminente de l’événement, à travers l’interview ci-dessous, qu’il a bien voulu nous accorder. Réponse immédiate à cet état de choses : l’amorce d’une nouvelle lutte …

Esckil Agbo
Journal ’’Le Mutateur’’ : Esckil Agbo, journaliste culturel, vous êtes l’initiateur de la campagne « Je suis Fitheb 2018 »  qui tourne actuellement dans les médias. De quoi s’agit-il concrètement ?

Esckil Agbo : « Je suis Fitheb 2018 » est une campagne  pour réclamer, revendiquer   l’organisation de la 14ème édition  du Festival international de théâtre du Bénin (Fitheb).  Conformément à l’appel à création que la Direction générale du festival avait lancé, courant le 2ème semestre de l’année 2017,  la 14ème édition de la Biennale est annoncée pour  se tenir en mars 2018. Le mois de janvier a fini d’égrener  ses jours,  celui de février a ouvert ses portes. Mais, jusque- là, nous n’avons aucune information officielle sur la tenue de l’événement. Je n’arrive pas à comprendre qu’à moins de trente jours du  mois de mars,  rien n’annonce l’organisation du Fitheb 2018. Nous n’avons aucune information sur la délibération de l’appel à créations,  les artistes devant prendre part à la biennale ne sont  donc pas connus.
L’appel à accréditations, pour la presse, notamment, n’est pas lancé. En un mot, il n’y a aucun signe de communication qui promet l’événement. Rien du tout.
Face à cette situation qui  défigure davantage le visage culturel du Bénin, je pense qu’aucun acteur culturel béninois ne saurait rester insensible.  En tout cas,  le comédien, le metteur en scène, le dramaturge, le scénographe, le conteur, le slameur, le poète, le chanteur, le danseur  qui aime le Bénin et qui aime ce Festival ne peut rester indifférent à ce sort  qu’on lui inflige, d’où la campagne « Je suis Fitheb 2018 ». Pour emprunter  les mots  du poète- dramaturge  béninois, Daté Barnabé Atavito-Akayi,  « le Fitheb ne mourra pas car il n’y a pas de morgue pour l’accueillir ».



Avez–vous cherché à connaître ce qui justifie ce silence autour de la tenue de l’événement ?

Oui ; je ne suis pas resté dans mon lit pour initier cette campagne. En ma qualité de journaliste culturel, j’ai cherché et recherché les raisons qui sont à la source de ce qu’on nous constatons tous.  
D’abord, l’appel à créations  de la Direction générale du Fitheb prouve son engagement à organiser l’événement et, ce, à bonne date, car le mois du Fitheb est le mois de mars.   
Mes investigations m’ont  montré que le problème est au niveau de la hiérarchie du monde culturel, c’est-à-dire toutes les institutions étatiques qui sont impliquées dans la tenue du Fitheb. Il s’agit, singulièrement, de la Présidence de la République, du Ministère du Tourisme, de la culture et des sports et du Ministère de l’Economie et des finances. Ces trois institutions ont chacune le pouvoir d’opposition à l’organisation  du Fitheb. Curieusement, c’est ce qui se dessine vaille que vaille.
Vous savez que le Bénin a récemment vu renouveler son Gouvernement : nous avons un nouveau Ministre à la tête de la Culture. Ce qui est devenu, depuis quelques années, la règle   à la tête de nos institutions, quand un nouveau patron arrive : il lance l’opération « Je veux voir clair  dans tout ce qui s’est produit avant mon arrivée », ce qui est normal. Une fois cette intention lancée, bienvenue à l’éternel recommencement. On stoppe toutes les activités, même les plus urgentes. Le secteur de la culture est la proie facile de ce « Je veux voir clair ». Avant l’actuel Ministre, Oswald Homéky, son prédécesseur, Ange N’Koué, est resté sur place, à tourner pendant plus de dix-huit mois, sans qu’on ait su véritablement ce qui se faisait. Son successeur est venu ; nous l’avons applaudi parce que nous avons vu l’homme agir au niveau des Sports. Mais, jusque-là, nous écarquillons les yeux et nous ne voyons rien. En tout cas, pour le Fitheb, nous ne voyons rien. Comprenez donc d’où proviendrait le malaise de la biennale.

La bannière officielle de la campagne

Comment la campagne « Je suis Fitheb 2018 » se déroulera-t-elle ?  

Notre objectif est d’aboutir à la tenue effective de l’événement, cette année. C’est une  évidence qu’il ne peut plus se tenir en mars, en tout cas, si on ne veut pas le clochardiser.  Alors, nous utiliserons tous les moyens nécessaires pour amener les décideurs à faire organiser notre événement ; c’est notre Festival, on ne le laissera pas mourir. Actuellement, nous ne sommes qu’à la première étape  de notre campagne. Au fur et à mesure que nous évoluerons, vous en remarquerez les  autres phases.



Avez-vous un appel à lancer aux acteurs culturels ?

Le  Fitheb est  l’unique événement culturel  du Bénin, dont l’Etat est le principal financeur.  Du haut de ses 27 ans de vie, il  est à un carrefour décisif. Il est temps qu’on légalise son financement. Je pense qu’il faut asseoir une politique qui légifère sur la mise à disposition de la Direction de la Biennale des ressources nécessaires, notamment, financières pour son organisation, parce que le  problème du Fitheb  se trouve à ce niveau. Si l’Etat n’est pas prêt pour prendre une telle initiative, nous, acteurs culturels, pouvons la provoquer, c’est-à-dire conduire l’Etat à la prendre.

Propos recueillis par  Marcel Kpogodo 

samedi 20 mai 2017

« […] l’entrée [de ’’Tous au Fitheb’’] est gratuite, dès 17h, mardi, mercredi et jeudi », dixit Erick-Hector Hounkpê

Dans le cadre d’un entretien avec le Directeur du Fitheb


En attendant la 14ème édition du Festival international de théâtre du Bénin (Fitheb), prévue pour mars 2018, l’institution fonctionne. C’est ainsi que depuis le mardi 16 mai 2017, une programmation  d’une durée de deux semaines, est en exercice, ayant permis le déroulement d’un certain de représentations théâtrales, sous le couvert de ''Tous au Fitheb''. Elles s’effectuent en milieu d’après-midi, les mardi, mercredi et jeudi, jusqu’à la fin du mois de mai et, gratuitement, pour tout public. Erick-Hector Hounkpê, Directeur du Fitheb, explique, à travers la présente interview, les contours d’une opération à la fois inédite et ambitieuse.

Erick-Hector Hounkpê, Directeur du Fitheb, au cours de l'entretien
Journal ’’Le Mutateur’’ : Bonjour à vous, Erick-Hector Hounkpê. Vous êtes le Directeur du Festival international de théâtre du Bénin (Fitheb). A la clôture de la 13ème édition du Fitheb, qui a eu lieu du 23 au 31 mars 2016, vous avez initié trois activités : le Fitheb migratoire, le Fitheb des enfants et l’activité ’’Tous au Fitheb’’. Et, récemment, dans le cadre de cette dernière  manifestation, vous avez rendu publique une programmation qui s’exerce depuis le mardi 16 mai 2017. Pouvez-vous en expliquer les tenants et les aboutissants à nos lecteurs ?


Erick-Hector Hounkpê : En fait, ’’Tous au Fitheb’’, c’est un des projets, un des programmes du Fitheb, une des innovations dont les objectifs sont, entre autres, d’animer les salles Fitheb, qui sont des salles qui existent. Il s’agit de les animer avec des programmations théâtrales, d’offrir aux praticiens et aux professionnels du théâtre, gracieusement, les salles pour qu’ils viennent faire des programmations et qu’ils jouent, de mettre sur la place publique leurs créations et, donc, de soulever, progressivement, un marché et de nouvelles habitudes.
En effet, nous avons le rêve de faire en sorte que cet espace soit, toute l’année, fréquenté, que nous n’attendions pas le moment du Festival, les deux semaines que cela va durer, pour déployer d’énormes efforts à mobiliser le public. Et, donc, ’’Tous au Fitheb’’ fait partie des stratégies de médiation culturelle de mobilisation par avance et, par nouvelles habitudes, d’un public qui fréquente les espaces Fitheb, parce que, quand vous disposez d’un événement comme le Festival international de théâtre du Bénin, vous avez une équation fondamentale à résoudre, c’est le public.
Moi, j’ai décidé qu’il n’y ait plus que le public saisonnier, mais qu’il y ait aussi un public pérenne, comme cela se fait partout, dans des pays où des activités connexes se déploient autour des espaces culturels et, après, ces espaces culturels qui ont l’habitude de fédérer du monde, reçoivent des programmations du Festival et, donc, ce sont là les divers objectifs que nous visions et que nous continuons de viser, en mettant en mouvement ’’Tous au Fitheb’’, ce qui va, je l’espère, au plan professionnel, remettre ou maintenir une activité théâtrale forte et permettre à nos créateurs locaux d’être aguerris pour mieux affronter, pas la compétition, mais  le ’’marché Fitheb’’.



Pouvez-vous nous décrire un peu la logistique de ’’Tous au Fitheb’’ ?

D’abord, je précise le concept : c’est de déployer, mardi, mercredi et jeudi, dès les 17h, dans les salles Fitheb, des programmations professionnelles adéquates ou semi-professionnelles de théâtre. Nous l’avons expérimenté déjà, pendant les vacances scolaires dernières, sur quelques semaines ; on en a tiré leçon. Nous l’avons remis, dès avril de cette année et, cela a commencé avec la Semaine du théâtre béninois (Stb), du 8 au 15. Et, maintenant, nous sommes entrés dans la phase active et, du coup, cela signifie que ’’Tous au Fitheb’’ va être sur toute l’année. Et, les entrées sont gratuites, pour le moment, parce que, je le dis, c’est une démarche de médiation culturelle. Au-delà de tout, cela vise que les gens viennent connaître nos salles, connaître qui nous sommes. Les entrées étant gratuites, les spectacles sont gratuits et, nous en avons programmés pour le mois de mai. Cela a démarré depuis le 16 pour une douzaine de spectacles : ’’Le kleenex qui tue’’, ’’Adjihouto’’, ’’Awa ba dé a’’, ’’Il faut jouir des fruits de ses efforts’’, ’’Le virus de la haine’’, ’’Les intrépides’’, ainsi de suite. Il y a beaucoup de spectacles que les publics, les personnes qui fréquentent les environs du Fitheb et qui y viennent verront. En gros, c’est cela : l’entrée est gratuite, dès 17h, mardi, mercredi et jeudi.
Quelqu’un m’a demandé : « Pourquoi en semaine ? ». Je le confirme, c’est une démarche pour changer, bousculer les habitudes et, je l’ai expliqué plusieurs fois : nous sommes dans un milieu où il faut être très clair ; il y des types de public qu’il faut aller séduire, il y a trois types de public, dans notre environnement : il y a un bout de public administratif, il y a des parties de l’administration publique et, il y a celui des sociétés privées. Il y a également un public scolaire, celui du grand Lycée technique Coulibaly, quelques bouts d’établissements d’enseignement supérieur privé, des écoles primaires. Il y a, enfin, le public ’’Tout le monde’’ ; c’est une zone commerciale, sans oublier qu’il ya des habitations : les gens vivent encore ici ! Donc, c’est un melting pot de publics, qu’il faut essayer de séduire et à qui donner des habitudes pour commencer par les fidéliser.
Je crois que ce sont là des raisons qui nous ont poussés à comprendre qu’il faut rendre maintenant permanent le ’’Tous au Fitheb’’.
D’ailleurs, des retours sont venus de ces écoles, des gens et des artistes ; certains d’entre eux nous gênaient déjà pour pouvoir obtenir la Salle gratuitement et faire des générales, faire des premières, lancer leurs spectacles. Tout cela réuni, ça nous a convaincus de rendre permanent le ’’Tous au Fitheb’’.



Cela veut dire que ’’Tous au Fitheb’’, ce sera tous les mois de l’année 2017 ?

C’est notre souhait ; ça sera tous les mois de l’année 2017, mardi, mercredi et jeudi et, ça sera gratuit, jusqu’au moment où nous décidions que cela devienne payant, parce qu’il faut aussi que nous comprenions que notre démarche, c’est d’aller séduire pour qu’enfin les gens, ayant intégré les habitudes, commencent à nous aider en payant, progressivement, et que le Fitheb vive.
Je dois saluer les artistes qui ont accepté le principe, parce qu’eux aussi y participent gratis ; ils apportent des créations, même s’ils savent que c’est une opportunité pour eux. Si, ensemble, nous faisons le travail et que nous mobilisons et rameutons le public, in fine, ce sont eux qui vont gagner, puisque, quand on va entrer dans une phase où le public viendra, prendra l’habitude et paiera, ce seront tous les créateurs qui vont gagner. Donc, voilà : ce sera gratuit, ce sera sur toute l’année ; nous espérons que le Seigneur nous appuiera.


Justement, il se pose le problème des moyens dont le Fitheb dispose actuellement pour tenir une programmation mensuelle, dans le cadre de l’événement ’’Tous au Fitheb’’ …

C’est clair pour moi que la question des moyens ne retarde pas ; ce n’est pas parce qu’il n’y a pas ou qu’il y a peu de moyens que nous n’allions pas déployer un certain nombre d’innovations ou, tout au moins, les expérimenter. Donc, les moyens ne sont pas là, ne faisons pas la fine bouche. C’est d’ailleurs pourquoi j’ai dû prendre langue avec des créateurs en me fondant sur le besoin qu’ils expriment, eux aussi, régulièrement, vers moi, à la recherche de la salle. L’octroi de la salle ! C’est vrai que, souvent, ils la demandent dans le weekend qui, pour nous, est prisé parce qu’il y a d’autres activités qui peuvent venir s’y faire et leur apporter de l’argent. Donc, c’est en me fondant sur ces besoins qu’ils ont exprimés que j’ai dû comprendre qu’il faut formuler le ’’Tous au Fitheb’’ et y aller.
Les moyens, on n’en a pas et, je suis convaincu qu’on va les avoir, au fur et à mesure. Mais, ce que je me dis, c’est qu’ensemble nous allons construire un nouveau type de moyens et, ils le savent. Comment vont-ils rentabiliser ? C’est en venant, c’est en venant se faire voir, parce que, l’objectif, c’est que, ceux qui viendront, les privés qui viendront, c’est parmi eux qu’ils prendront des contacts pour d’autres animations culturelles.
Le Fitheb ne serait plus là, mais le Fitheb aurait permis la rencontre entre le produit et les acheteurs, les consommateurs potentiels. C’est une opportunité.
C’est dommage que les moyens ne soient pas encore là mais, à travailler, nous aurons les moyens. C’est tout ce que je peux dire et, je le redis, je l’ai déjà dit : si nous attendons, tout le temps, les moyens, dans dix ans, nous n’aurons pas commencé. Or, je suis convaincu qu’en commençant maintenant, peut-être qu’à la fin de l’année prochaine, un début de moyens va venir et, au fur et à mesure, avant cinq ans, nous aurons atteint une phase accélérée. Et, du coup, il y aura des moyens de l’Etat, parce que nous sommes en train de demander à l’Etat de considérer cela comme un programme du Fitheb et d’allouer un fonds d’accompagnement, pas d’achat, réellement, mais d’accompagnement, au moins, des créateurs, de dédommagement des créateurs.
En même temps, les habitudes prises, ce type d’activité va générer des retours financiers dont tout le monde profitera. A partir de cet instant, nous aurons réussi à installer non seulement de nouvelles habitudes de consommation mais un nouveau marché profitable pour le Fitheb, parce que je travaille pour le Fitheb qui prend le leadership théâtral dans le pays, dans la sous-région et en Afrique.
Pour les créateurs, rassurez-vous, d’autres espaces me font déjà des signes pour espérer entrer dans le ’’Tous au Fitheb’’, c’est-à-dire que quand nous programmons, il faut que nous programmions aussi, à leur endroit, des spectacles, ce qui veut dire qu’une logique va s’installer, ’’Tous au Fitheb’’, parce que je l’avoue et, je le leur avais annoncé : j’ai l’ambition du ’’Réseau Fitheb’’. Donc, on ne s’arrêtera pas seulement aux Salles Fitheb.
Au fur et à mesure que nous développerons ’’Tous au Fitheb’’, nous allons labelliser comme des salles et des espaces que nous allons intégrer dans la route du Fitheb, dans le réseau du Fitheb, pour que nous commencions à jouer ici et dans ces salles-là. Nous chercherons à développer des partenariats avec d’autres centres culturels que vous connaissez, de la place. Et, dans ce cadre, ces spectacles pourront être aussi reçus gratis dans ces espaces-là pour qu’in fine des choses fondamentales, nous commencions à rentabiliser le Fitheb, que nous commencions à dynamiser la consommation sur place.


Le Fitheb et les réformes. Qu’est-ce qu’on peut en dire, en quelques petits mots ?

C’est clair : le Fitheb vit les réformes, puisque l’Etat déploie un certain nombre de réformes et qui intègrent le secteur ’’Culture’’. Déjà, vous le voyez, vous devez le noter dans les anticipations, les innovations que nous essayons d’apporter. Et, tout cela, ça fait partie des réformes qui sont en cours.



Du fait que le Fitheb fonctionne, on a l’impression que son édition 2018 sera plus facile à organiser …

Rien n’est facile à organiser, mais ça sera moins difficile. Du moins, nous l’espérons. Pourquoi ? Parce que, de plus en plus, nous installons des activités du Fitheb, qui nous préparent, nous aident à engranger des expériences pour pouvoir aboutir à 2018. C’est des démarches de management et de création, qui nous permettent d’aller à mars 2018, parce qu’en mars 2018, la 14ème édition du Fitheb aura lieu. Donc, je ne vais pas dire que ça va être facile … Non ! Ce type d’activité, la mener, il n’y a aucune facilité là-dedans, mais je le réaffirme et je l’espère : ce sera moins difficile ; on a plus de commodités à offrir quelque chose d’autre, de mieux, au public.



Est-ce qu’on peut avoir quelques lignes d’innovation par rapport au Fitheb 2016 ?

Oui, d’autant que nous avons le rêve de recevoir un pays hôte, un pays invité, sur le Fitheb. Jusque-là, c’est une tradition que nous n’avons pas souvent faite ; nous voulons qu’avec 2018, le Fitheb commence à recevoir un pays invité. Tout ce que je peux vous dire, tout le coin de voile que je vais lever, c’est que nous y travaillons … S’il plaît à Dieu, nous aurons un pays, un grand pays invité, sur le Fitheb 2018.


Quel est ce mot que vous avez à dire au public, pour son déplacement vers les différentes représentations théâtrales qui ont démarré, à l’ex-Ciné Vog, depuis le mardi 16 mai 2017 ?

C’est simplement de dire à mes compatriotes, même si je n’ai rien à leur offrir, que j’ai cette programmation-là ; qu’ils viennent voir et qu’ils encouragent ce que nous faisons ; c’est parce qu’ils seront venus, c’est parce qu’ils auront vu, qu’ils pourront nous faire des propositions pour rectifier le tir, pour ajouter et améliorer. Je dis, je le répète, c’est gratuit, c’est gratuit. Dès que quelqu’un a un peu de temps, qu’il glisse vers la zone commerciale de Ganhi et qu’il fasse un tour pour voir s’il n’y a pas une programmation en cours. Il peut aussi prendre une date, pour venir voir des spectacles.
L’autre chose, c’est que, nos compatriotes font des choses qu’on ne valorise pas ; nos visiteurs auront l’opportunité de voir des acteurs béninois jouer, de les voir dans d’autres postures. Ils pourront en profiter pour acheter des spectacles pour leurs fêtes personnelles de famille, pour nouer des contacts avec des acteurs, avec des entrepreneurs culturels et, pouvoir les inviter dans des manifestations officielles.
Toutes ces raisons font que j’invite mes compatriotes à nous visiter, à venir au Fitheb, depuis le 16 jusqu’au 31 mai et, au cours des autres mois, le mardi, le mercredi et le jeudi, nous ferons ’’Tous au Fitheb’’. Et, c’est bien clairement dit : nous voulons que tous viennent au Fitheb et transforment le Fitheb en leur maison, transforment le Fitheb en leur chose, car nous autres, ne pouvons pas faire le Fitheb ; nous sommes très peu nombreux et nous avons très peu de moyens. C’est le peuple qui porte ses arts, c’est le peuple qui porte son théâtre vers une fructification.

Propos recueillis par Marcel Kpogodo



Programmation de ''Tous au Fitheb''

mardi 28 février 2017

’’La fine fleur’’ travaille à une relève théâtrale de qualité

Dans le cadre d’une formation pour les apprenants du secondaire


La Salle ’’Théodore Béhanzin’’ du Festival international de théâtre du Bénin (Fitheb) a servi de cadre à une formation de certains élèves à la pratique théâtrale. La manifestation se tenait les 24 et 25 février 2017, dans le contexte de la deuxième édition d’un processus mis en place par l’Association culturelle, ’’La fine fleur’’.

Hermas Gbaguidi, supervisant la répétition des ses apprenants
Répétition d’un jeu de 4 minutes chrono, par des apprenants très concentrés et stressés. L’ambiance qui a régné dans la fin de matinée du samedi 25 février 2017, dans la Salle ’’Théodore Béhanzin’’ du siège du Festival international de théâtre du Bénin (Fitheb), à l’ex-Ciné Vog de l’Avenue Steinmetz de Cotonou. Bérénice Sounton, Fidélia Assah et Edouard Ayéna Dossou proviennent du Collège d’enseignement général (Ceg) de Dantokpa, ayant été envoyés par le club littéraire de leur établissement, considérés qu’ils ont été comme les plus qualifiés pour prendre part à une formation en art théâtral, plus précisément sur les « techniques de dramatisation d’une fable » et concernant « comment rendre un poème tout en dépassant la récitation », précise le formateur qui n’est personne d’autre que le dramaturge et metteur en scène, Hermas Gbaguidi, faisant quelques dernières mises au point, avant de libérer ses apprenants. Ils ont pu consacrer huit heures de leur temps, à raison de quatre, pour chacun des deux jours de modelage de leurs capacités à faire du théâtre.
Selon lui, cette formation qui a pris en compte les journées des vendredi 24 et samedi 25 février, n’a été possible que par le fait des très courts congés de détente. Un moment dont a profité l’Association culturelle, ’’La fine fleur’’, dirigée par le bibliothécaire Alphonse Adéchina, pour concrétiser la deuxième édition de ce programme, que l’organisation exécute depuis l’année 2016, dans les établissements scolaires de Cotonou.
’’Le coche et la mouche’’, à en croire Hermas Gbaguidi, est la fable de La Fontaine ayant servi de fondement à l’encadrement de ce trio d’apprenants, eux qui, la veille, travaillaient en symbiose avec leurs camarades du Ceg de Houéyiho. ’’E non wa djo’’ de l’artiste Dossi, est la chanson dont les stagiaires fredonnent des extraits, au cours de la déclamation de leur texte. « Ce morceau triste cadre avec l’atmosphère socio-politique que traverse le Bénin », explique le formateur. « Les populations subissent des casses et, la dernière en date s’est passée au marché des faux médicaments, sans mesures d’accompagnement pour ces femmes marchandes », achève Hermas Gbaguidi, affligé, lui qui, en huit heures d’encadrement, s’est acharné à prodiguer l’essentiel pratique à ces jeunes qui devront désormais s’habituer à comment se tenir devant un public, dire un texte au lieu de le réciter platement.
Mission accomplie pour l’homme qui, en attendant le 7 avril 2017, date de la restitution par ces apprenants des connaissances acquises, à travers un spectacle, s’emploiera à les rencontrer encore pour affirmer davantage les notions transmises.


Des impressions

Bérénice Sounton
Sans complexes, Bérénice Sounton, Seconde AB, dans ses analyses post-formation, se montre satisfaite face à un formateur qu’elle trouve « bon », « gentil » et bon entraîneur. « J’ai appris à savoir me tenir devant un public, à déclamer un poème devant lui », confie-t-elle. « Depuis mon enfance, il me plaisait de faire une prestation devant des gens réunis, ce qui m’a amenée à saisir l’opportunité de cette formation, quand la porte s’en est ouverte », se satisfait-elle.
Fidélia Assah

Quant à Fidélia Assah, 1ère C, qu’Hermas Gbaguidi considère comme la meilleure de l’atelier, en matière de rendement : « J’ai retenu qu’il faut développer une esthétique avant la présentation devant un public et qu’il faut donner le meilleur de soi-même », se réjouit-elle aussi, avant d’appuyer : « J’ai aussi fait l’expérience du brassage avec des apprenants d’autres établissements ».


Marcel Kpogodo    

’’Père indélicat’’, furieux drame d’un double inceste

Dans le cadre d’une représentation théâtrale au Fitheb


La grande Salle du Festival international de théâtre du Bénin (Fitheb) a abrité, dans la soirée du jeudi 23 février dernier, la générale de ’’Père indélicat’’, une pièce de théâtre écrite par Dimitri Fadonougbo et mise en scène par Arsène Kocou Yémadjê. Elle retrace l’itinéraire catastrophique de Marc, un homme d’affaires dont l’appétit sexuel incontrôlé débouche sur deux situations incestueuses.

Une séquence sensible de ''Père indélicat''
Un coït subtilement présenté et assaisonné dont seul Arsène Kocou Yémadjê se trouve avoir le secret. Une séquence inouïe de la pièce, ’’Père indélicat’’, dont il a assuré la mise en scène et qui fut représentée, pendant 49 minutes, le jeudi 23 février 2017, à la grande Salle du Festival international de théâtre du Bénin (Fitheb), de l’ex-Ciné Vog, à l’Avenue Steinmetz de Cotonou.

Meldy Gnamey, face au jeu du coït
La comédienne Meldy Gnamey, officiant, entre temps, comme un personnage neutre, s’est vue attribuer la lourde responsabilité de rendre compréhensible par le public une relation sexuelle, en bonne et due forme, entre Charbel et Angélique, deux amoureux transis, la seconde, présente sur scène, d’un bout à l’autre de la représentation, ayant été incarnée par Nadjibath Ibrahim. En effet, nous avions une scène circonstanciellement rendue romantique par un éclairage d’un sombre profond zébré d’un rouge cœur, et atténué par le jet d’une lumière blanche émanant d’un projecteur. Et, sur un fond du morceau mythique, ’’Sexual healing’’ du chanteur américain Marvin Gaye, Meldy Gnamey, armée d’un panneau en fond blanc sur lequel étaient marqués, de manière bien visible et, en noir, les noms de Charbel et d’Angélique, représentés, chacun, par la flèche correspondant à son sexe, a dispersé des fleurs de pétale avant de se saisir d’un string et d’une banane, un fruit qu’elle a passé dans l’un des espaces de la culotte, avant de l’éplucher, de le dévorer et de le recracher brutalement, répandant, de manière bien ostensible, la pâte sur le panneau. C’est ainsi que, symboliquement, se déroula la symbiose sexuelle entre les deux amoureux et, le jet de la banane mâchée, matérialisait une bonne éjaculation de Charbel. Du Arsène Kocou Yémadjê tout craché, un metteur en scène pour qui rien ne peut être tabou, même sur scène.
Cette séance copulative concrétisait un amour profond que contrariait Marc, homme d’affaires, père putatif d’Angélique, celui-ci qui, ignorant qu’elle était la fille qu’il avait eue d’Alice, son ancienne secrétaire qu’il avait mise enceinte et dont il avait rejeté la grossesse, s’était donné la mission de supplanter son fils Charbel dans le cœur de la jeune fille. Il y parvient superficiellement, entretenant des rapports sexuels avec elle, en contrepartie d’un legs important de ses biens. Le pot-aux-roses du père qui couche avec sa propre fille est découvert au cours d’une explication entre Alice et son ancien amant de Marc, en présence d’Angélique. Et, tout compte fait, Marc, la force thématique, sort grand gagnant du jeu, lui qui, à plusieurs années d’intervalles, a réussi à faire succomber Alice et Angélique, l’une et l’autre, s’étant constituées en personnages adjuvants de l’objet de cet homme qu’est la recherche effrénée de la jouissance sexuelle. L’une et l’autre ont aidé Marc dans sa victoire par leur situation de sujétion, la première ayant subi l’influence du patron et, la seconde, se laissant emporter par toute sa fascination du charisme de Pdg de Marc, de son statut social attrayant, de son bon train de vie, de ses possessions. Si, finalement, Angélique et lui constituent les destinataires de l’objet poursuivi par Marc, c’est que lui peut s’enorgueillir d’avoir enrichi son tableau de chasse et que la promise à Charbel a gagné du côté de son patrimoine qui s’est richement étoffé. Marc, ayant comme destinateur une concupiscence charnelle sans frein, fini comme un anti-héros bien gâté. En effet, les opposants à son action ont peu de ressources pour le faire tomber : Charbel, son fils, absent physiquement dans le jeu de la pièce et visiblement respectueux de son père, Solange, la secrétaire de Marc qui s’essaie à un certain chantage, et Alice qui occasionne la délivrance de la vérité.
Marc reste finalement impuni de ses graves écarts moraux, lui qui porte lourdement sur la conscience une relation sexuelle avec une fille de 13 ans, deux assassinats dont celui d’un ministre des finances, et de la fraude fiscale, un peu comme si la pièce voulait fortement toucher du doigt un sport en vogue dans notre pays : l’impunité des intouchables.  

De gauche à droite, Meldy Gnamey, Patrick Gbaguidi, Nadjibath Ibrahim, Arsène Kocou Yémadjê et Dimitri Fadonougbo
Il a fallu un décor à la fois sobre et suggestif pour rendre compte d’un drame dont toute la poigne a été quelque peu affaiblie par le jeu mal équilibré de Meldy Gnamey et de Nadjibath Ibrahim, Solange et Angélique dans la pièce, ces comédiennes chez qui l’on ne pouvait s’empêcher de sentir la tiédeur liée à la prise en charge, apparemment, pour la première fois, d’un rôle d’une telle envergure sociale, la première ayant fait perdre tout naturel à son jeu, la seconde qui en débordait plutôt, spectaculairement, et qui n’a pas trop bien ajusté le geste aux sentiments que suggérait le texte qu’elle tentait de dire si bien. Par ailleurs, Patrick Gbaguidi, dans le rôle de Marc, a-t-il pu restituer le charisme de l’influent homme d’affaires ? C’est juste s’il peut avoir à son actif d’avoir faire ressortir le caractère charnellement concupiscent de ce personnage. Comme si les trois acteurs s’étaient passés le mot de la tiédeur, lui aussi n’a pu échapper à une certaine fadeur de jeu. Ce sont autant de problèmes qu’est venue faire oublier l’imagination généreuse d’Arsène Kocou Yémadjê qui a aussi bien donné une chance à des comédiens de se produire qu’il a réussi à rendre possible ce qui apparaissait impossible à communiquer : le sentiment de la réalisation de l’acte sexuel.


Marcel Kpogodo