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mercredi 13 mars 2019

Le label ’’Xwésivo yoyo’’ lancé

Dans le cadre de la promotion de la musique béninoise

L’Espace ’’Tchif’’ de Cotonou a abrité un événement d’une importance capitale pour le développement de la musique béninoise : le lancement du label ’’Xwésivo yoyo’’. La manifestation s’est déroulée le vendredi 1er mars 2019, à travers une conférence de presse animée par William Thibaut Dagbindé.
A gauche, William Thibaut Dagbindé, au cours de la conférence de presse
Promouvoir l’authenticité béninoise qui, jusque-là, traîne les pas pour s'affirmer dans le concert des nations musicales en Afrique et à l’international. Le désir ardent qu’a exprimé William Thibaut Dagbindé, Directeur du concept, ’’Xwésivo yoyo’’, ’’Le soleil nouveau’’, en français, un label de production de la musique béninoise, le vendredi 1er mars 2019, lors d’une conférence de presse qu’il a animée à l’Espace ’’Tchif’’, à Cotonou.


Le staff du Label, à la conférence de presse
Selon lui, cette structure a vu le jour depuis l’année 2010 et reprend ses activités en ce premier jour du mois de mars, à travers cet échange avec les hommes des médias, elle qui est longtemps restée dans l’anonymat, au fil des années. Dans la suite de ses explications, l’intervenant a fait remarquer que la musique traditionnelle est la base du choix des productions que réalise ’’Xwésivo yoyo’’, ce qui permet de faire comprendre son option pour la défense et la promotion des valeurs et des rythmes locaux, eux qui sont d'une  importance capitale pour le label.

Le logo du label, ''Xwésivo yoyo''
A en croire William Thibaut Dagbindé, il est nécessaire de produire les artistes béninois que doivent d'abord écouter le Béninois avant que ceux-ci ne soient exportés vers d'autres pays. Par conséquent, il invite ses compatriotes à exporter la musique béninoise et à la faire consommer par les Béninois. A titre de rappel, le Groupe ’’Ifa Kama Karma’’ et les artistes King Altao, Bobo Solo, de même qu’Emini Angel ont été produits par le label ’’Xwésivo yoyo’’, sans oublier que les rythmes traditionnels tels que le ’’gota’’, le ’’tchinkounmè’’, le ’’kaka’’ et le ’’goumbé’’ ont été exploités, en combinaison avec des couleurs de hip-hpo et de R’n’b.

La Rédaction

jeudi 31 mai 2018

Madiana Kané Vieyra, l’atypique recherche de soi


Dans le cadre d’une exposition de fin de résidence

L’Espace ’’Tchif’’, à Cotonou, a accueilli le vernissage d’une exposition particulière présentée par la jeune artiste en formation, Madiana Kané Vieyra : ’’Retour de résidence’’. Il s’est tenu le jeudi 24 mai 2018. Une quête finalement identifiée et réussie, ce qu’il conviendrait de retenir du partage mural et audiovisuel réalisé avec le public.

Madiana Kané Vieyra
Un personnage, esseulé, qui se questionne et qui, en guise de réponse, s’ordonne un processus dans lequel il évolue et à la fin duquel sa solitude se fait illusion. 

Tchif, dans sa présentation de l'exposition
Le sens qu’il serait possible de donner à l’enchaînement de dix-neuf pièces entrecoupées d’une vidéo, un ensemble qu’il fallait explorer dans le sens de l’aiguille d’une montre, à la galerie de l’Espace ’’Tchif’’, sis quartier Guinkomey, à Cotonou, dans le début de la soirée du jeudi 24 mai 2018, pour une exposition dénommée ’’Retour de résidence’’ et présentée par l’artiste Madiana Kané Vieyra, et dont le vernissage s’est révélé un grand succès, au vu de la masse et de la qualité des personnes ayant fait le déplacement de l’événement, celles-ci parmi lesquelles il fallait compter plusieurs artistes, de même que Francis Nicaise Tchiakpè, alias Tchif, le maître des lieux, et José Pliya, Directeur général de l’Agence nationale de Promotion des patrimoines et de développement du tourisme, accompagné de son épouse, et Christine Le Ligné, Directrice de l’Institut français de Cotonou.
De gauche à droite, José Pliya et son épouse
Comme le titre de l’exposition le laisse suggérer, celle-ci est le résultat d’une résidence de création ; elle a duré un trimestre, elle qui a débuté en mars dernier et qui s’est effectuée, en grande partie, dans les locaux de l’Espace ’’Tchif’’. En réalité, fille d’un père bénino-martiniquais et d’une mère franco-nigérienne, Madiana Kané Vieyra, étudiante en quatrième année à la Haute école des arts du Rhin (Hear) à Strasbourg, en France, semble avoir bâti, de toutes pièces, le parcours personnel de son premier séjour en terre béninoise. Ainsi, l’intérêt de cette exposition dont elle gratifie le public jusqu’au début du mois de juin 2018, réside dans la nécessité que tout le monde doit se donner de découvrir la capacité de restitution philosophique de ce parcours par cette artiste.
D’abord, six toiles, de petit format, d’un alignement horizontal, plantent le décor. La gouache noire a tracé un dessin évolutif où un personnage évoque un questionnement de possession de soi, sur le papier de couverture kaki, dont la base est rendue dure par la solidité d’un non perceptible ancien calendrier. Le dessiné est un concentré servant à marquer la lourdeur de l’esprit du quêteur. Et, à chaque étape, une légende situe ; celle-ci trouve sa traduction en langue nationale fon. Puis, premier arrêt : « S’en aller ». Un poster vertical aligne juste quelques mots, la grande partie du texte étant laissée à l’inspiration de chaque visiteur.

Aperçu de quelques oeuvres
Reprise du voyage : deux autres toiles, en verticale, plus deux autres, d’un fond noir, comme si tout s’obscurcissait tout d’un coup ! 



Une capture d'écran caractéristique de la vidéo (Crédit : Madiana Kané Vieyra)
Deux autres toiles verticalement positionnées manifestent le même fond de couleur. Et, une éclaircie de taille, dans cette forêt où l’on cherche ce qu’on ne sait même pas : un écran plasma décline une vidéo petitement libératrice. 


Idem (Crédit : Madiana Kané Vieyra)
En fait, il s’agit d’une quêteuse ! Confinée, serrée, mise à l'étroit, douteuse, restreinte dans l’espace et, étrangement sexy … Deuxième arrêt : « Chercher » ! Comme si ce qu’on avait fait jusque-là n’était pas de « chercher ». Nouveau poster, de la même sensibilité d’avarice de mots et d’ouverture à la générosité d’expression des membres du public.
Alors, comme un certain résultat de l’affirmation d’une quête : trois nouvelles toiles, en verticale et renforcées de couleurs, celles-ci qui s’enrichissent et varient davantage avec les deux tableaux suivants, plus grands, plus fortes et plus harmonieuses dans leurs autres couleurs : une gestation se prépare, une délivrance … C’est confirmé ! Il s’agit bien d’une quêteuse, elle seule dispose de l’art du don de la vie, ses formes, en tant que personnage, se font plus précises. Dernier arrêt ! « Enfanter ». Du genre : « Terminus, tout le monde descend ! ». Deux dernières toiles, donc, avec plus de force dans les couleurs et plus de nombre dans les personnages ; en force, la quêteuse, dévoilée, quelque peu, par la vidéo, se développe, s’élargit, s’identifie à Mariana Kané Vieyra, ou à quelqu’une qui lui ressemble, morte dans sa méfiance, dans ses doutes, dans ses incertitudes, dans ses inquiétudes sur le Bénin, … La voilà qui renaît dans l’initiatique d’un parcours, dans l’un de ces épanouissements auquel rien ne prédestinait la quêteuse. Entourée, elle se meut vers des horizons de plus d’imprévus.


De la singularité

Traduire systématiquement en langue fon les éléments de texte, exposés en légende aux toiles présentées, produits par le monologue, par la voix intérieure du personnage, relève véritablement d’une grande originalité de la part de la jeune artiste contemporaine bénino-martiniquaise Madiana Kané Vieyra. Qui mieux qu’une non habituée pouvait percevoir la nécessité d’en arriver à cet acte de richesse linguistique, culturelle, dans un contexte où les natifs, les pratiquants au quotidien de cette langue maternelle et de bien d’autres, à travers le Bénin, la délaissent pour se noyer plus que profondément dans le français, et non même pas dans l’anglais, afin de se faire une identité moderne ? Cette créatrice aura ainsi frappé fort !
Par ailleurs, même si se trouve très pratiquée la vidéo, à notre époque, dans les expositions d’art contemporain, le processus autocentré, suivi par la créatrice pour mettre en place la sienne impressionne : s’autofilmer par un caméscope après s’être positionnée, enfermée, serrée dans un placard, gardant toute la sérénité nécessaire pour produire un message fort par le clignement espacé des yeux, le tapotement des doigts sur la peau, la prise d’une posture opportunément suggestive, notamment, sont autant de faits montrant la capacité de Madiana Kané Vieyra d’entièrement se prendre en charge, techniquement parlant. Quand on imagine qu’elle a dû s’appuyer sur un certain scénario pour ordonner tout ce système, qu’elle a dû faire valoir ses connaissances pour mettre au jour des posters voulus sobres dans la parole, sans perdre de vue qu’elle a pu peindre à la gouache noire, sur les tableaux de petit format, et à l’acrylique, sur ceux de plus grande dimension, c’est qu’elle se positionne, avant la fin de sa formation à la Hear de Strasbourg, comme une artiste qui pourra opérer dans le théâtre, le cinéma, la littérature et, notamment, dans les arts plastiques, ce qui la rend pleine de promesses pour des créations innovantes, dans un avenir immédiat.

Marcel Kpogodo

mercredi 11 avril 2018

Mounia Youssef, militante du cheveu crépu

Dans le cadre de trois expositions tenues au Bénin

Mounia Youssef est une photographe d’art, qui, à cheval entre le dernier trimestre de l’année 2017 et le tout premier de 2018, a tenu pas moins de trois expositions avec, comme point commun, la matérialisation de la vision chère à cette jeune femme à l’allure de libellule : combattre pour rétablir chez le Noir la conscience de la liaison de son authenticité à une réalité aussi banale que le cheveu crépu.

Mounia Youssef
Le cheveu crépu à l’honneur par seize œuvres photographiques et une dizaine de posters. Le fruit d’au moins six mois de shooting, ces séances-photo ayant, entre autres, permis à Mounia Youssef, artiste photographe libano-togolaise, de mettre au jour l’exposition intitulée, ’’l’Hair du Temps’’, qui s’est déroulée à l’Espace ’’Tchif’’ de Cotonou, du 24 novembre au 12 décembre 2017 et, de ce second mois à février 2018, au Restaurant, ’’Le Lambi’s’’ de la Haie-vive, sis quartier Cadjèhoun, toujours à Cotonou.
Au-delà de la présentation au public, à l’époque, du résultat d’un travail de longue haleine, cette corpulence délicate de femme a exposé une conviction, celle selon laquelle le Noir, qu’elle préfère appeler Afro-descendant, doit, aujourd’hui, se réapproprier les éléments physiques qui font son identité intrinsèque, et qu’à travers l’histoire, ses ’’maltraiteurs’’ ont dégradés, dévalorisés en lui, lui ont enlevés, à force de dénigrements, de préjugés, de rejet, notamment. Parmi ceux-ci, il y a le cheveu crépu qui est lui, l’Afro-descendant. « Le cheveu naturel a une place dans la société », affirme-t-elle. Et, ce n’est pas au Bénin qu’elle a cultivé cette certitude, un pays dans lequel les citoyens s’épanouissent en rejetant les normes de leur être culturel profond, pour adopter celles venant de l’étranger, mais au Ghana où elle a eu l’occasion de séjourner pendant une paire d’années.

Quelques oeuvres photographiques de ''l'Hair du Temps'', à l'Espace ''Tchif'', en novembre 2017
Dans ce pays, elle a touché du doigt la fierté avec laquelle les femmes manifestent la beauté de leurs cheveux crépus, en les arborant, bien peignés sur leur tête, ce qui, selon Mounia Youssef, a provoqué en elle le « déclic sur les cheveux naturels » et qui l’a décidée à en faire un sujet de travail. Et, les dix posters qu’elle a livrés à la délectation du public ont fait ressortir deux qualités essentielles chez l’artiste : d’abord, celle d’une graphiste accomplie qui sait disposer, positionner des conceptions originales, des couleurs fortes, des objets d’un symbolisme expressif, des propos incitatifs, des slogans motivants, un historique édifiant sur le mouvement ’’Nappy’’ de l’engagement des Afro-descendants, par les actes, à retourner aux sources de leur richesse physique spécifique, le cheveu crépu, principalement.

''l'Hair du Temps'', au Restaurant ''Le Lambi's'' de Cotonou
Ensuite, l’exposition a permis de faire ressortir le caractère fortement et profondément militant de Mounia Youssef, cela, de deux façons : premièrement, l’évocation de slogans marquants, poignants d’incitation à la prise de conscience sur la nécessité pour l’Afro-descendant, où qu’il se trouve, à travers le monde, de renouer avec le cheveu crépu, l’élément de son être originel. Morceaux choisis : « Emancipate yourself from beauty slavery », « My hair is my pride », « Your comb, your weapon ».
Deuxièmement, l’artiste réalise la focalisation du public sur certains mots forts en relation avec le fait pour l’Afro-descendant de renouer avec l’attribut de son être physique réel qu’est le cheveu crépu, dévalorisé, à travers les siècles, les époques et les années. A l’effet de la restauration de cet élément, des posters ont été spécifiquement composés et renseignaient de manière synthétique sur le sens du mot concerné : ’’Afro-descendant’’, ’’Unity’’, ’’Patrimoine’’, ’’Anticonformisme’’, ’’Réappropriation’’. De manière particulière, un poster a été investi de l’intense mission de restituer deux réalités : l’historique de la cause du cheveu ’’nappy’’ et le déroulement du laborieux processus ayant permis à Mounia Youssef de lancer, sur les réseaux sociaux, un appel à candidatures pour recruter des modèles devant poser pour les photos, d’en retenir pas moins de 35 sur plus de 300 appelés.
Aperçu du poster sur, notamment, le mouvement ''Nappy''
Et, elle a aussi, au finish, livré au regard du public, un riche éventail de traitements du cheveu crépu, de sa tresse à sa pousse libre, en passant par d’autres états inattendus de sa valorisation, tels que la simple joie de vivre d’un visage à la tête surmontée d’une tresse conséquente. En outre, une gestion commune pour toutes les seize photos exposées, concernant la démarche de travail de l’artiste : elles ont fait l’objet d’une « impression numérique sur papier photo ». Cerise sur le gâteau : certaines notoriétés béninoises n’ont pas résisté à l’appel à donner aux visiteurs de contempler leur chevelure extraordinaire, dans leur caractère intrinsèque, mais s’adaptant au projet conçu par Mounia Youssef : le slameur Kamal Radji.

Mounia Youssef, en exposition au ''Centre'' de Lobozounkpa
Par ailleurs, en décembre 2017, des icônes moins palpables ont fait l’objet de l’intérêt de la photographe-graphiste, dans le contexte de la deuxième édition des ’’Echos de Lobozounkpa’’, un événement qu’a organisé ’’Le Centre’’, complexe culturel situé à Atropocodji, dans l’Arrondissement de Godomey, de la Commune d’Abomey-Calavi ; avec neuf autres artistes contemporains, elle y a traité le sujet des Amazones, ces femmes guerrières ayant fait fureur dans le royaume du Dahomey.
Avec cette exposition collective, Mounia Youssef, à travers la longue plaque rectangulaire aux seize photos en noir et blanc, qu’elle a fait valoir, l’amazone appartient à tous les temps, même à l’époque contemporaine, face à un cheveu crépu qui apparaît quatre fois, abondant sur une tête vue de dos et, de profil, tressé puis, enfin, s’étalant court sur le côté d’une tête dont la moitié est perçue de face. Une stratégie d’agencement de quoi rendre remarquable le cheveu crépu comme l’élément pour matérialiser l’identité physique que rend véritablement spécifique l’appartenance culturelle, ce cheveu qui ne peut évoluer en une hirondelle unique : «  Avec sa peau, ses rondeurs, une amazone qui s’affirme affirme aussi son corps », appuie l’artiste, concluant sans ambages : « Etre amazone, aujourd’hui, c’est s’affirmer corporellement ».  


Mounia Youssef, une poigne de conviction 

Incandescente par sa vision pan-afro-descendantiste, rude par sa combativité et profonde dans son endurance, Mounia Youssef entretient le contraste sur sa personne, de par ces traits de caractère, avec une fine corpulence et un grand calme, une puissante sérénité. Des atouts qui semblent l’avoir conduite à mener à bien le travail impressionnant qu’ont demandé la conception, la préparation et la concrétisation de l’exposition, ’’l’Hair du Temps’’ : entre autres, toutes les sortes de va-et-vient, la communication pour recruter, par Facebook, des candidats loméens et cotonois pour les photos, des postulants voulus afro-descendants, métis avec des cheveux naturels, le travail sur les 35 retenus, leur maquillage, la location de studios-photo pour les séances de shooting, l’étalement de sa disponibilité pour l’adapter à celles de ses élus.
En frais début de la trentaine, Mounia Youssef fera retenir par l’histoire qu’en 2008, elle entre au devenu célèbre, prestigieux et crédible Institut supérieur des métiers de l’audiovisuel (Isma) de Cotonou, au Bénin, pour une formation en Journalisme audiovisuel. Trois ans après, sa Licence professionnelle conquise, elle se fait autodidacte en Photographie avec, comme source d’acquisition des précieuses connaissances, Internet et, elle s’enferme dans une activité intense dans le domaine : « Plus on pratique, on devient meilleur », a-t-elle compris. Puis, de 2013 à 2015, elle fait l’option du Ghana pour une nouvelle formation en ’’Multimedia design’’. Depuis, son savoir-faire, en Photographie alliée au Graphisme, se demande abondamment, de toutes parts.
Voilà une réelle efficacité technique fondée sur une pugnacité à toute épreuve, et ce ne serait pas l’élancée Mounia Youssef, si cela devait s’en arrêter là : « Le militantisme, cela fait partie de ma vie », confie-t-elle. Ceci aide à comprendre qu’elle ne se contente pas d’exécrer, mais elle passe à l’action pour bouter dehors ce qui, pour elle, semble pouvoir nuire au fonctionnement harmonieux de la société, de l’africaine, en particulier. Conséquence : s’indignant des dégâts de plusieurs ordres que causent les produits chimiques sur le cheveu afro-descendant qui est rendu artificiellement lisse par le défrisage, s’horrifiant de la richesse dépouilleuse de l’Afrique, que cela génère pour les occidentaux concepteurs de ces produits, s’offusquant de la dépersonnalisation de l’Africain désormais condamné à s’approprier les standards européens de la beauté au détriment des siens, elle se révolte par l’exposition ’’l’Hair du Temps’’ dont elle a décliné le but, simple : « contribuer à ce que cela change, à ce que tombe ce complexe d’infériorité que montrent les Afro-descendants, sensibiliser » sur comment ces produits « gâtent le corps » et sur comment le système commercial mis en place « enrichit ceux qu’il ne faut pas ». Une amazone des temps modernes.
Et, ce n’est pas fini ! Ce qui l’épanouirait : « appartenir à une équipe technique pour tenir des conférences sur tout ça … ». Prête à aller plus loin, elle précise pouvoir faire de la « sensibilisation porte-à-porte ». Une telle détermination a une bonne justification : Mounia Youssef, de couleur métis de peau, ne laisse rien voir de son esprit, de son âme intrinsèquement africains, authentiquement afro-descendants : « Je me considère africaine, c’est général, c’est global ; je suis née en Afrique, j’ai grandi en Afrique, mon histoire, ma vie sont ici, de même que mon cursus scolaire et le décollage de ma carrière ! », laisse-t-elle émerger d’elle, non sans une pointe de chaleur dans la voix. « Ma mission continue » pour « valoriser la beauté black, avoir l’inspiration pour la révélation de la beauté africaine », clôt-elle.

Marcel Kpogodo

lundi 13 novembre 2017

’’Le chroniqueur du Pr’’ ou les multiples morts du journaliste

Dans le cadre de la mise en scène d’Hermas Gbaguidi

La représentation théâtrale du ’’Chroniqueur du Pr’’ a été donnée dans la soirée du vendredi 10 novembre à l’Espace ’’Tchif’’ de Cotonou. Sous la houlette d’Hermas Gbaguidi qui en a assuré la mise en scène, il est plus apparu, de la pièce, un sujet plus pertinent que la simple peinture du régime Talon dans ses premiers mois ; il s’agit du journaliste béninois, africain et d’ailleurs, confronté à la mort qui a vocation à détruire en lui toutes ses dimensions productives, vitales.

Action finale de meurtre du ''Chroniqueur du Pr''

Sept. Le nombre de morts, infligé au journaliste, de par le monde, selon la lecture qui ressort de la mise en scène, par Hermas Gbaguidi, de la pièce, ’’Le chroniqueur du Pr’’, le vendredi 10 novembre 2017, à l’Espace ’’Tchif’’, à Cotonou. Ecrite par Daté Atavito Barnabé-Akayi, un an plus tôt, elle lui a valu le Prix du Président de la République, le mardi 7 novembre dernier, au Palais des congrès de Cotonou, lors de la délibération par le Jury, constitué à l’effet de ce Concours national littéraire, en commémoration de la Journée internationale de l’écrivain.
Sur la scène, lancement de l’action par le choc de la découverte par le personnage dénommé ’’Le chroniqueur’’, incarné par Carlos Zannou, de la vraie personnalité noire de son interlocuteur qui n’est personne d’autre que ’’Le confrère’’, Elisée Maforikan, dans le jeu, son ancien collègue qui, entre temps, est devenu Chef d’Etat. Il le remarque comme celui ayant œuvré à son arrestation et à sa détention dans un espace de torture dénommée, de manière euphémique, ’’Salle d’opération’’. Le spectateur se trouve alors au début du second grand compartiment de la pièce, celui qui met les deux personnages aux prises avec les éléments fondant leur opposition. Quelques minutes après, cette séquence se révèle une parenthèse qui est très vite refermée, pour donner force à la chronologie de la pièce. Cette parenthèse valide le fait selon lequel l’évocation des faits relatifs aux premiers mois décriés de la gouvernance d’un certain nouveau régime constitue l’arbre qui cache la forêt de la véritable préoccupation de la pièce : la vulnérabilité du journaliste face au pouvoir.

Fusion des identités

C’est ainsi que ces deux personnages ont imposé leur présence sur une scène sobrement décoré avec, en son centre, une sorte de poteau de torture ; une scène qui s’est voulue souple, changeante, étant donné qu’elle laissait une marge de manœuvre aux personnages pour, aisément, passer d’un statut à l’autre et, elle aussi, pour être changée d’un cadre à l’autre. Ainsi, plus tard, le poteau de torture laisse place à un banc qui valide la proximité entre les deux personnages, collègues, dans un certain passé, et devisant sur les questions d’actualité, autour de verres d’alcool, au domicile du chroniqueur ; à cet effet, chacun d’eux a le visage revêtu d’un masque blanc, ce qui contribue à les rendre identiques, fusionnels, avec leurs voix qui se moulent l’une dans l’autre, qui ne se distinguent plus l’une de l’autre, comme si elles étaient devenues mêmes, identiques : le signe du passage de l’amitié à la fraternité, du ’’deux’’ au ’’un’’, ils ne sont plus ’’distinguibles’’, si ce n’est par la posture personnelle, spécifique qu’impose le contenu de leur conversation. Ils récupèrent donc et focalisent toute la tension sur les difficultés du journaliste face à un pouvoir broyeur de la presse.
Ce passé commun au chroniqueur et au confrère a marqué son caractère définitivement révolu puisque le journaliste de président de la république devient le propre bourreau de son ex-collègue, de son ex-directeur de campagne, qui s’est opposé, la victoire acquise, à entrer dans l’appareil de gestion des affaires de l’Etat ; il le tue, de ses mains gantées de ’’chirurgien’’, l’asphyxiant et le laissant emporter avec lui le secret de l’assassinat de son épouse à qui lui, l’autorité suprême, s’était unie, par une relation adultérine d’où est sortie un enfant dont le président a découvert qu’il était le père, et qui est morte, par ses soins, avec deux autres enfants du couple.


Plusieurs morts

La mort du Chroniqueur est une mort journalistique, physique, qui en cache six autres. D’abord, cette première mort incarne, symbolise, est celle de tous les journalistes, dans le monde, tués parce que l’exercice de leur travail gêne, parce que l’impartialité qu’ils manifestent, compromet les intérêts d’un cercle de pouvoir, d’influence. C’est ainsi, actantiellement parlant, que se dessine le projet de la pièce : pour le confrère qui est, par conséquent, le destinateur, il s’agit de détruire son collègue le chroniqueur, vu que tout ce qu’il connaît de lui, tout ce qu’ils ont partagé, son refus de collaborer au pouvoir constituent un fondement, un facteur d’affaiblissement de son influence, de son autorité, un déni d’une supposée intégrité qui devrait le rendre crédible devant le peuple.

De gauche à droite, Elisée Maforikan, Hermas Gbaguidi et Carlos Zannou, à la fin de la pièce

Donc, le chroniqueur, le destinataire de cette vision calamiteuse, tragique est en aussi l’objet, puisqu’il en est la réalisation, par sa disparition, de même que par celle de son épouse et de ses enfants. Et, de multiples facteurs favorisent la concrétisation du défi macabre, c’est l’adjuvant : la naïveté du chroniqueur, le sommeil de son sens de prudence, sa confiance en l’autrui, en l’amitié, en la fraternité, en la confraternité, son intégrité, sa conscience professionnelle, sa complaisance face au confrère, son refus d’entrer dans l’appareil politique, après la victoire à l’élection présidentielle, la frustration de l’épouse, l’immoralité de celle-ci, la perversité du confrère, son abus de confiance, son hypocrisie profonde, sa duplicité, sa capacité à justifier ses écarts moraux à sa propre conscience par l’argument de sauver son ’’ami’’ de sa femme immorale. Enfin, il faut trouver la ’’salle d’opération’’. Voilà, alors, tout un boulevard généreusement ouvert, devant le président, pour la commission de son crime. Comme quoi, il est très facile, à l’époque actuelle, de tuer un journaliste : l’actant d’opposant au projet est inexistant.
Par ailleurs, le journaliste confraternel n’existe plus lorsque l’ex-collègue du chroniqueur devient président de la république, ce qui n’est pas le cas chez ce chroniqueur qui, malgré le changement de statut de son ami, le protège, se garde de publier de lui des informations compromettantes : troisième mort, alors, celle du journaliste professionnel, puisqu’est devenue problématique la gestion de la vérité des faits. En outre, quatrième niveau de mort, c’est le journaliste tout court qui n’existe plus dans la conscience du confrère, dès qu’il accède au pouvoir, ses charges publiques étant devenues colossales et ayant emprunté d’autres dimensions.
Cinquième mort du journaliste, celle de sa vie privée, de sa vie de famille, cette mort qui, en réalité, a ouvert la boîte de Pandorre, la sixième étant celle de son intégrité personnelle quand il est question pour lui de passer du statut de traiteur, de relayeur des faits de l’actualité à celui de l’homme de pouvoir ; sa posture reconnue d’éveilleur de conscience s’étiole, s’éteint. Et, plus il entre dans nouveau rôle, politique celui-là, plus il se dénature ; il passe de l’ange au diable, ce qui suppose la septième mort du journaliste, celle de sa conscience morale et le surgissement des instincts malfaisants, une situation qui ouvre la porte à tous les excès que l’exercice du pouvoir suprême permet.  
La mise en scène du ’’Chroniqueur du Pr’’ a donc un mérite certain : focaliser l’attention sur les vicissitudes du journaliste, celles-ci qui le dissolvent dans un acide aussi effaceur de la vie, de la dépouille et de la cause de Patrice Lumumba.

Marcel Kpogodo

lundi 2 octobre 2017

Le programme de projection des films de Sylvestre Amoussou à l’Espace ’’Tchif’’ disponible

Dans le cadre d’un communiqué du Directeur exécutif de l’institution culturelle

Après la conférence de presse d’annonce de la relance des activités de l’Espace ’’Tchif’’, conjointement animée avec Nicaise Francis Tchiakpè, alias ’’Tchif’’, fondateur de l’institution, Adrien Guillot qui en est le Directeur exécutif, a, dans un communiqué, rendu public le programme de diffusion des films de Sylvestre Amoussou, et, notamment, de celui ayant conquis l’Etalon d’Argent du Fespaco 2017 : ’’L’orage africain – Un continent sous influence’’.




Du 16 au 22 octobre 2017, douze séances de projection sont prévues, à raison de deux pour chacune des six soirées ordinaires. Pour y avoir accès, le public devra s’acquitter d’un ticket de Mille Francs (1000 F) Cfa, par séance, communique Adrien Guillot selon qui les réservations peuvent déjà en être faites au siège de l’Espace ’’Tchif’’, sis quartier Guinkomey, à Cotonou, tous les jours, de 10h à 18h. Par ailleurs, il garantit la présence du réalisateur Sylvestre Amoussou pour des échanges avec le public, à la fin de la première séance. Cette personnalité animera un master-class payant sur le cinéma, dans l’après-midi du mardi 18 octobre.
En outre, pour Adrien Guillot, depuis ce lundi 2 octobre 2017 ont démarré des ateliers de théâtre, payants aussi, animés par le comédien et conteur Jean-Louis Kédagni.

Marcel Kpogodo



Programme des projections à l’Espace Tchif

-          Lundi 16 – Africa Paradis 19h / Un pas en avant 22h
-          Mardi 17 – Un pas en avant 19h / Africa Paradis 22h
-          Mercredi 18 – Africa Paradis 19h / Un pas en Avant 22h
-          Vendredi 20 – L’Orage africain 19h / L’Orage africain 22h
-          Samedi 21 – L’Orage africain – 19h / L’Orage africain 22h
-          Dimanche 22 – L’Orage africain – 19h / L’Orage africain 22h


Autres activités

Master Class de Sylvestre Amoussou 
"La leçon de cinéma de Sylvestre Amoussou" (la construction d'un film, le cinéma africain aujourd'hui, son propos dans ses films, ...)
Le mercredi 18 octobre à l'Espace Tchif
Tous publics - de 14h à 18h - Places limitées à 30 personnes
Tarif : 10 000 francs CFA
Réservation - 66 92 73 15

Les ateliers théâtre de l'Espace Tchif
Tous les lundis de 14h à 16h
Les cours sont dispensés par Jean-Louis Kedagni
Tarif 130 000 francs CFA pour l'année
Réservation - 66 92 73 15
Démarrage des cours le 2 octobre 2017
Des nouvelles inscriptions sont encore possibles en octobre. 

Adrien Guillot

jeudi 21 septembre 2017

Le réalisateur Sylvestre Amoussou à l’Espace ’’Tchif’’ dès octobre prochain

Annonce faite par une conférence de presse à Cotonou

Les locaux de l’Espace ’’Tchif’’ de Cotonou ont abrité une conférence de presse, ce qui a permis à l’artiste peintre béninois, Tchif, et à l’ingénieur culturel Adrien Guillot, d’annoncer la diffusion à venir des films de Sylvestre Amoussou, sur fond de réouverture du complexe culturel.

De gauche à droite, Tchif et André Guillot
Du 16 au 22 octobre 2017 aura lieu la « rétrospective du cinéma de Sylvestre Amoussou ». L’annonce forte faite par Adrien Guillot, ingénieur culturel, le mercredi 13 septembre 2017, au cours de la conférence de presse qu’il a animée, de concert avec Nicaise Francis Tchiakpè, alias Tchif, fondateur de la structure portant son nom, située à Cotonou.
C’est en tant que nouveau Directeur exécutif de l’Espace ’’Tchif’’ qu’Adrien Guillot partageait avec les journalistes les tenants et les aboutissants de ce projet d’ordre cinématographique dont le contexte est la reprise des activités du cadre culturel, après deux années de fermeture. A en croire ses propos, si la mission à lui confiée par Tchif reste de gérer la programmation culturelle, il entend faire de l’Espace un « lieu de promotion de la culture et des artistes béninois », et ne pense négliger aucun des domaines culturels que sont le cinéma, le théâtre, la musique, la danse et les expositions. En outre, son objectif reste de s’inscrire dans des partenariats avec des structures avec lesquelles il est possible de partager des objectifs communs.

Marcel Kpogodo

mercredi 4 avril 2012

Vernissage de Kajero à Cotonou

Kajero


Dans le cadre de ses activités artistiques à Cotonou


Le plasticien Kajero lance ''A chacun sa place''


Ce sera à l'Espace Joseph Kpobly de l'Institut français de Cotonou, le jeudi 5 avril, à partir de 18 heures 30 minutes, heure de Cotonou. L'artiste plasticien camerounais, Kajero, tient le vernissage de son exposition intitulée ''A chacun sa place''. Le profil de l'homme est celui d'un rebelle qui, semble-t-il, s'est donné la mission d'oser devenir qui il est. C'est ainsi qu'il réussit à échapper à la vocation professionnelle imposée par ses parents pour se consacrer à la sienne : l'art. Lui, né en 1977, s'est, à cet effet, investi d'un parcours initiatique de la réelle existence de soi, en quittant le Cameroun pour se retrouver en Côte d'Ivoire, pour quelques mois, et au Bénin, enfin, où il a jeté l'ancre de manière plus durable. Sa Chaise - notons qu'il s'agit d'un symbole qui revient inévitablement dans ses toiles et qui signifie l'Adn spirituel, la place exclusive et spécifique qui revient à chaque être humain sur terre et qu'il a l'obligation d'occuper - est désormais prise par lui et, le voilà dans l'approfondissement de ses marque artistiques.


Marcel Kpogodo

samedi 12 juin 2010

Activités du Centre culturel français de Cotonou

L'affiche de Regard 1.0

Première édition de la biennale d’arts visuels au Bénin




Regard Bénin 1.0 pour commémorer les 50 ans d'indépendance du Bénin



La première édition de la Biennale d'arts visuels du Bénin a été lancée le 08 juin 2010 au Centre culturel français de Cotonou. Elle est le fruit de la collaboration entre le Ministère de la Culture du Bénin, Culturesfrance, et l’Ambassade de France au Bénin. Elle s’inscrit dans le cadre de la commémoration du cinquantenaire de l’accession à la souveraineté internationale de notre pays.




C’est le Centre culturel français (Ccf) de Cotonou qui abrité le lancement de la première édition de la Biennale des Arts visuels du Bénin, qui s’achèvera le 31 août prochain. Elle concerne, outre Cotonou, les villes de Porto Novo, Ouidah et Abomey. Gratuite et destinée au plus grand nombre de Béninois, elle donnera lieu à des expositions qui seront visibles à Cotonou, entre autres, au Ccf, à l’espace Tchif et à la fondation Zinsou. A Porto Novo, Ouidah, et Abomey, ce seront respectivement le Centre culturel Ouadada, la place Chacha et le palais royal qui abriteront ces expositions. Au programme, une quinzaine d’artistes du Bénin, d’autres pays du continent et du monde. Leurs différents travaux explorent les disciplines des arts plastiques, des photographies, des peintures et des sculptures. C’est ainsi que, pour la circonstance, des ateliers d’artistes seront ouverts. On notera également une exposition sur le football, et la lecture de romans d’auteurs africains. En outre, "Bateau Négrier", de l’artiste béninois Aston a lancé cette Biennale. Produit par le Ccf, les travaux d’Aston explorent le thème du commerce des esclaves dont la « marchandise » humaine avait pour lieu de départ les côtes béninoises.




Quelques propos recueillis en marge du lancement de Regard Bénin 1.0



Aston, artiste exposant :


"J’aimerais vous expliquer ma démarche. Je travaille avec des éléments qui ont un esprit, une couleur, une forme, une vie, tout matériel a une vie. Mais, je vois ces matériaux en train de pourrir, de polluer l’environnement. Quand on les enterre, ça tue les cultures, quand on les jette dans la mer, ça tue les poissons, quand on les brûle, ce n’est pas bon pour la couche d’ozone. Moi je les recycle, je les fais revivre en leur donnant des formes, en créant des histoires autour, des installations, des scènes de vie, des animaux et tout ce que je vois autour de moi."




Rémi Secret, Directeur du Centre culturel français (Ccf) de Cotonou :


"On connaît Aston, on reconnaît Aston, Aston sera toujours là où on ne l’attend pas et nous dit le monde tel qu’il n’aurait pas dû être. Et tel qu’il pourrait ne pas être. Dans le champ de questions et d'énigmes de nos incertitudes fécondes, chaque réponse sous la forme de dénouements artistiques sera la preuve de la vitalité des créateurs du Bénin. Quand les orages se sont calmés, tout devient minuscule et resteront alors les fragments de nos épopées intimes.


On connaît Aston, on reconnaît Aston, condition humaine précaire, résistance à la dispersion, dans les points de départs toujours arbitraires. Seul le singulier existe dans cet inachevé de la vie par intermittence.


On connaît Aston, on reconnaît Aston, on aime Aston, dans cet état de rupture et de sentiments d’étrangetés ; affirmons nos présences dans l’éternel relativité des rapports humains et, ensemble, construisons la mémoire du futur. Regard Bénin 1.O en est un acte majeur, une pierre décisive dans cette admirable construction."




Olivier Poivre D'Arvor, directeur de Cultures France :


"Il y a à peine cinq mois, nous avons eu avec le Ministre Ganiou Soglo cette idée de montrer la richesse des artistes béninois, et de faire que ce cinquantième anniversaire des indépendances africaines, en l’occurrence du Bénin, soit célébré par les artistes eux-mêmes, car il y a un talent magnifique ici au Bénin. J’en ai toujours été convaincu, et j’espère que cette manifestation sera le début de quelque chose qui pourrait se retrouver régulièrement tous les deux ans peut être, comme une biennale. Je voudrais dire à Aston que cette pièce est magnifique, elle est très symbolique de ce projet qui est en de partir, de démarrer pour trois mois. C’est un artiste accompli."




Ganiou Soglo, Ministre de la Culture du Bénin :


"Toute mon équipe et moi, nous ne pensions pas que, quelques mois après nos discussions, on pourrait réaliser ce regard sur mon pays, et surtout sur les artistes. Quand je vois cette pièce d’Aston, elle me rappelle l’arche de Noé, mais une arche de Noé du 21ème siècle avec un regard sur comment recycler tous ces déchets qui polluent l’environnement. Je crois qu’il me donne un autre regard sur comment recycler tous ces déchets."




Réalisation : Bernado Houenoussi

mercredi 2 juin 2010

Initiatives dans les arts plastiques au Bénin

L'affiche de "WABA" 2010




Mise en œuvre du projet « Waba »





Pour promouvoir l’art contemporain béninois





« Waba, portes ouvertes sur les ateliers d’artistes » est un projet initié par le mouvement artistique et culturel "Elowa". Par le biais d’une conférence de presse tenu le 27 mai dernier à l’espace Tchif de Cotonou, Rafiy Smith Okefolahoun, promoteur de ce mouvement a précisé les contours de cette initiative.





Il ressort de la conférence de presse animée le 27 mai dernier, entre autres, par Rafiy Smith Okéfolahan, Promoteur du Mouvement "Elowa", quel l'événement « Waba » se déroulera du 05 au 10 juin prochain dans les villes de Cotonou et de Porto Novo. Pour une première fois, une cinquantaine d’artistes plasticiens béninois ouvrent les portes de leur atelier au public béninois. Celui-ci aura l’opportunité de voir ces œuvres artistiques sans passer par les lieux habituels que sont notamment les galeries d’exposition. Pris sur le vif, ces plasticiens se livreront à travers leurs réalisations. Certaines d’entres elles seront achevées, d’autres ne le seront pas. Et, pour la circonstance, indique Rafiy Smith Okefolahoun, sept (07) circuits seront crées dont cinq (05) pour Cotonou et deux (02) pour Porto-Novo. C’est ainsi que les 05 et 06 juin, des bus seront affrêtés sur cinq (05) sites choisis dans la ville de Cotonou. A titre d’exemple, des points de transports de visiteurs sont prévus à Agla et devant le stade de l’amitié pour Cotonou, d’une part, et, d’autre part, sur les places Bayol et Toffa, en ce qui concerne la ville de Porto-Novo. Ces bus amèneront le public vers les ateliers des artistes durant ces deux jours uniquement. Les visiteurs iront visiter les ateliers les jours suivants par leurs propres moyens. Une carte sera également disponible afin d’indiquer la situation géographique des ateliers des artistes. La clôture de « Waba » le 10 juin coïncidera avec le lancement d’un catalogue financé par le Service culturel de l’ambassade de France. Y figurera la grande majorité des artistes qui ont pris part à cette manifestation inédite. L’initiateur de ce projet a émis le vœu de voir « Waba » se répéter tous les ans car, ajoute-t-il, au-delà de ces portes qui sont ouvertes, la création d’un réseau professionnel des artistes plasticiens béninois en sera l’une des retombées.





Bernado Houenoussi