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mardi 8 novembre 2022

Fortuné Sossa attaqué, le Cc-Ajca riposte en plusieurs points

Dans le cadre d’une Déclaration qu’il a rendue publique


Le samedi 5 novembre 2022, le Cadre de Concertation des associations de journalistes culturels et assimilés (Cc-Ajca) a largement diffusé une Déclaration à Cotonou. Elle réagissait aux attaques verbales du journaliste culturel béninois, Fortuné Sossa, par un acteur culturel du nom de Bonaventure Donou, alias Bobo D. Elles ont eu lieu suite à la publication par l’homme des médias, dans le groupe ’’Whatsapp’’, ’’Sauvons notre culture’’, du lien d’un article qu’il avait produit sur son site Internet pour évoquer la rencontre du ministre de la culture, Jean-Michel Abimbola, avec les acteurs culturels sur les perspectives après la dissolution du Fonds des Arts et de la culture (Fac) par le gouvernement béninois. Ainsi, le Cc-Ajca a émis plusieurs points comme pour mettre les pendules à l’heure au niveau des acteurs culturels béninois.


Fortuné Sossa

13 points cinglants. L’essentiel du contenu de la Déclaration que le Cadre de Concertation des associations des journalistes culturels et assimilés (Cc-Ajca) a fait connaître depuis le 5 novembre 2022, à Cotonou, en réaction à un message audio qu’a publié l’acteur culturel béninois, Bonaventure Donou, alias Bobo D, sur le forum du réseau social ’’Whatsapp’’, dénommé ’’Sauvons notre culture’’, après que le journaliste culturel, Fortuné Sossa, avait préalablement posté sur le forum concerné le lien de son article de compte-rendu concernant la séance de travail du ministre de la culture, Jean-Michel Abimbola, avec les acteurs culturels sur les lendemains à attendre de la dissolution par le gouvernement béninois du Fonds des Arts et de la culture (Fac).


Sur le fondement de deux éléments-témoins que sont l’article de Fortuné Sossa et la transcription du message audio de Bonaventure Donou, les quatre signataires de la Déclaration, siégeant au sein du Cc-Ajca, que sont Armand Vidégla, Happy Goudou, Marcel Kpogodo et Elliot Djodji, respectivement, présidents de l’Association des Journalistes culturels du Bénin (Ajcb), du Réseau des Journalistes et animateurs culturels, du ’’Noyau critique’’ et de l’Association des Animateurs et présentateurs du Bénin (Aap-Bénin), se sont montrés préoccupés, « outrés » et « indignés » par les propos insultants et méprisants de Bobo D vis-à-vis de Fortuné Sossa. Ensuite, ils ont réalisé 13 points de rappel de la fonction réelle du journaliste culturel, de la manifestation de ses relations avec les acteurs culturels et du défi qui incombe aux deux parties à relever face à l’Etat béninois, pour le fonctionnement épanouissement du secteur culturel béninois. Enfin, les quatre signataires ont assorti leur Déclaration d'une menace de représailles d'ordre professionnel et de poursuites judiciaires. 

Marcel Gangbè-Kpogodo

 


Intégralité de la Déclaration du Cc-Ajca et des deux éléments-témoins



DECLARATION DU CADRE DE CONCERTATION DES ASSOCIATIONS DE JOURNALISTES CULTURELS ET ASSIMILES (CC-AJCA)

Contre « Les Atteintes à la Liberté de Presse »

 

Une fois de plus se sont manifestés le mépris, l’aigreur, l’infantilisation et, notamment, la haine, envers les journalistes culturels béninois. A la différence des occasions précédentes d’expression de ces sentiments et de ces comportements, celle dont il s’agit est ouverte, publique. Les journalistes culturels béninois se trouvent, par conséquent, officiellement vilipendés, voués aux gémonies par certains artistes.

Outrées et indignées de cette situation, les associations de journalistes culturels que sont : l’Association des Journalistes Culturels du Bénin (AJCB), le Réseau des Journalistes et des Animateurs Culturels (REJAC), Le Noyau Critique (NC) et l’Association des Animateurs et Présentateurs du Bénin (AAP-Bénin), se saisissant du cas de l’opprobre qui a été jeté sur tout une corporation, se sont réunies le samedi 05 novembre 2022 à Cotonou, au sein du Cadre de Concertation des Associations de Journalistes Culturels et Assimilés (CC-AJCA) où siègent leurs présidents et secrétaires généraux respectifs, afin d’étudier la situation et d’y réagir aussi formellement et publiquement que la honte qui a été gratuitement lancée sur l’ensemble des journalistes culturels béninois.

La situation en question est relative à la publication par le journaliste culturel béninois, Monsieur Fortuné SOSSA, sur le site Internet d’informations, dont il est le fondateur, www.lamarcherepublicaine.com, le mercredi 26 octobre 2022, d’un article de compte-rendu, relatant la rencontre qu’a tenue le ministre du tourisme, de la culture et des arts, Jean-Michel ABIMBOLA, avec les artistes et les acteurs culturels, le vendredi 21 octobre 2022, à Cotonou, pour les informer de la vision du gouvernement béninois concernant le financement des initiatives culturelles, suite à la dissolution, en Conseil des Ministres, du Fonds des Arts et de la Culture (FAC). L’article indiqué s’intitule : « Le ministre ABIMBOLA aux artistes : Plus de financement à fonds perdus à 100% ».

Comme cela s’impose, depuis quelques années, à tout journaliste, en général, et à celui culturel, en particulier, contraint de se conformer à la nouvelle donne de floraison et d’activités efficaces des réseaux sociaux pour l’information et la communication, après avoir mis en ligne son article, Monsieur Fortuné SOSSA s’est fait le devoir d’en partager le lien, https://lamarcherepublicaine.com/index.php/culture/522-le-ministre-abimbola-aux-artistes-plus-de-financement-a-fonds-perdu-a-100, au niveau des forums ’’Whatsapp’’, auxquels il appartient.

Parmi ces espaces, il l’a publié sur ’’Sauvons Notre Culture’’, un forum dédié aux échanges des membres sur les faits culturels. Il a effectué ce partage le mercredi 26 octobre 2022 à 17 heures 51 minutes.

Cet acte de diffusion a suscité, de certains membres du forum concerné, et, notamment, de Monsieur Bonaventure DONOU, dit Bobo D, diverses réactions si hostiles et si graves que l’un des administrateurs s’est vu obligé de les supprimer, allant même jusqu’à exclure Monsieur Fortuné SOSSA du forum et, à l’y réintégrer le lendemain.

Le remarquablement étrange parmi les actes d’hostilité envers l’article du confrère Fortuné SOSSA est le partage sur le forum, ’’Sauvons Notre Culture’’, d’un message audio de 6 minutes 17 secondes, le mercredi 26 octobre 2022, à 19 heures 17 minutes, par Monsieur Bonaventure DONOU, alias Bobo D.

Ce message audio invective vivement Monsieur Fortuné SOSSA, comme si le journaliste culturel qu’il est et qui, plus est, ancien Président de l’Association des Journalistes Culturels du Bénin (AJCB), faisait l’objet d’une haine particulièrement vécue à son endroit par Monsieur Bonaventure DONOU.

Compte tenu de la gravité des actes contenus dans le message audio diffusé par Monsieur Bonaventure DONOU et, relayé à loisir sur bon nombre d’autres forums ’’Whatsapp’’, le Cadre de Concertation des Associations de Journalistes Culturels et Assimilés (CC-AJCA) saisit l’opportunité de la présente Déclaration pour réaliser les mises au point ci-après :

 

1.         Comme tout journaliste, le journaliste culturel, de par sa formation, s’astreint à produire l’information en toute impartialité, sans obligation de prendre position en faveur ou en défaveur de la personnalité au centre de l’événement d’exploitation ayant servi de fondement à la rédaction de l’article ;

 

 

2.         Comme tout journaliste, le journaliste culturel produit l’information, selon des règles déontologiques bien définies, sans se mettre sous le prisme de plaire ou de ne pas plaire à qui que ce soit ;

 

3.         Comme tout journaliste, le journaliste culturel n’est en rien un activiste des réseaux sociaux mais un technicien avéré, du fait de sa soumission à des principes de travail, ce qui garantit sa crédibilité ;

 

4.         Un activiste des réseaux sociaux ne peut jamais remplacer un journaliste culturel dans son travail, car ne disposant pas de la formation technique et professionnelle que détient l’acteur des médias, qui s’appuie quotidiennement sur sa formation pour effectuer ses productions ;

 

5.         Comme tout journaliste, le journaliste culturel exerce un métier et non un loisir, ce qui sous-entend qu’il doit attendre une bonne rémunération de son travail ;

 

6.         Comme tout journaliste, le journaliste culturel ne participe pas à un événement culturel s’il n’y est pas dûment invité, à moins qu’il décide, de son propre chef, d’y être présent, pour des motifs personnels ;

 

7.         Comme tout journaliste, le journaliste culturel peut exercer son métier, en tant que travailleur au sein d’une rédaction, ou comme travailleur indépendant en free-lance, avec tout ce que cela suppose comme la manifestation de sa liberté de mettre en place une entreprise ou un système de fonctionnement professionnel au modèle économique bien défini. Les artistes et autres acteurs culturels béninois doivent profondément et définitivement se laver la mentalité de l’idée selon laquelle le journaliste culturel existe pour travailler pour eux de manière bénévole, étant donné que son travail lui permet de nourrir sa famille et de faire face à ses autres charges, au point de vue social ;

 

8.         Contrairement à l’idée communément véhiculée, le journaliste culturel ne doit pas sa vie ni son épanouissement professionnel aux artistes ni aux autres acteurs culturels même s’ils sont, à des moments donnés, une source d’information, vu que le journalisme culturel explore des champs plus vastes, plus larges et plus inattendus, allant au-delà du secteur des arts ;

 

9.         Monsieur Bonaventure DONOU donne l’impression de ne pas savoir de quoi il parle en évoquant le Fonds d’Aide à la Culture (FAC) qui n’est plus une institution figurant dans le dispositif technique du ministère béninois de la culture, ce qui constitue une méprise grave de la part du concerné ;

 

10.       Concernant le Fonds des Arts et de la Culture (FAC), l’institution ayant été créée par l’Etat béninois, en remplacement de l’ex-Fonds d’Aide à la Culture (FAC), elle ne régule pas non plus la corporation des journalistes culturels béninois, celle-ci qui est séculaire, avec des noms illustres l’ayant animée, tels que ceux de Feu Michée BOKO, de Monsieur Pascal ZANTOU, de surcroît, ancien Conseiller à la Haute Autorité de l’Audiovisuel et de la Communication (HAAC) et de Monsieur Luc Aimé DANSOU, autant de personnalités qui n’ont pas dû leur carrière, comme journalistes culturels, à l’ex-FAC, et, mieux, n’ont pas laissé un tel héritage de dépendance à l’actuelle génération de journalistes culturels dont Monsieur Fortuné SOSSA est l’un des plus vaillants animateurs ;

 

11.       N’en déplaise à monsieur Bonaventure DONOU, les journalistes culturels, au-delà de leur étiquette de professionnels des médias, sont, en bonne et due forme, des acteurs culturels, étant donné qu’ils animent, au sein de l’industrie culturelle, un maillon fondamental, celui de la promotion, d’où monsieur Bonaventure DONOU devra souffrir, qu’à des moments donnés, des associations de journalistes culturels puissent postuler à des guichets de financement, afin d’obtenir des subventions pour leurs activités, au même titre que toute association culturelle ;

 

12.       Que le Fonds des Arts et de la Culture (FAC) existe ou soit dissout, cela n’entame en rien l’existence et l’exercice d’ordre professionnel des journalistes culturels qui, à titre individuel, animent le secteur d’activités, qui reste le leur, par vocation, sans attendre quelque aide de quelque genre que ce soit de l’Etat béninois, si ce n’est l’assurance de la régulation efficace et productive du secteur des arts et de la culture ;

 

13.       Dans le ton d’une violence inouïe véhiculée dans son message audio, monsieur Bonaventure DONOU laisse croire que les artistes et autres acteurs culturels, d’une part, et les journalistes culturels, d’autre part, sont en guerre, ce qui n’est aucunement le cas, si ce n’est lui qui s’acharne à entretenir une véritable animosité contre les professionnels des médias. Pourtant, ceux-ci, s’étant donné la vocation de traiter et de diffuser l’information liée aux arts et à la culture, participent à l’animation de ce secteur. Il est donc indispensable de garder à l’esprit que les journalistes culturels, les artistes et autres acteurs culturels béninois ont un combat extrêmement pertinent et plus important à mener, un défi commun de taille à relever face à l’Etat béninois, celui de la structuration durable et bien établie de l’industrie des arts, tous secteurs confondus. Ainsi, tous les artistes qui y exercent pourront jouir des fruits de leurs efforts de mise sur le marché de leurs productions artistiques et seront capables de faire circuler à travers notre pays, dans la sous-région, en Afrique et dans le monde, de manière économiquement rentable, leurs oeuvres, à travers les canaux de diffusion professionnellement appropriés. Cet idéal visé, s’il est atteint, rend naine et inadéquate, stérile et inopérante une situation factice de conflit entre les artistes, les autres acteurs culturels et les journalistes culturels béninois.

 

Compte tenu des considérations précédentes, le CC-AJCA prend à témoin l’opinion publique face à des mesures de rétorsion, que ses membres pourraient être amenés à prendre contre monsieur Bonaventure DONOU, ses acolytes et ses complices, en matière de blocage du relai de leurs activités au niveau des médias béninois voir internationaux.

 

En conséquence, le CC-AJCA ne saurait être tenu responsable des déconvenues consécutives aux mesures de rétorsion, indiquées, en cas de récidive de la part du sieur Bonaventure DONOU. Le CC-AJCA n’exclut aucunement des poursuites judiciaires à l’encontre de monsieur Bonaventure DONOU, en cas de nouveaux actes d’humiliation publique d’un journaliste culturel.

 

 

Fait à Cotonou, le 5 novembre 2022

 

Ont signé :


Pour l'AJCB,                       

Le Président,

Armand VIDEGLA


Pour le REJAC,

Le Président,

Happy GOUDOU

 

Pour Le Noyau Critique,

Le Président,

Marcel KPOGODO                                                                          

                                                                     

Pour l’AAP-Bénin, 

Le Président,

Elliot DJODJI



Annexes : Eléments-témoins

 

Elément-témoin 1 : Article de compte-rendu du journaliste culturel, Monsieur Fortuné Sossa

 

Lien Internet : https://lamarcherepublicaine.com/index.php/culture/522-le-ministre-abimbola-aux-artistes-plus-de-financement-a-fonds-perdu-a-100

 

Le ministre Abimbola aux artistes : « Plus de financement à fonds perdu à 100% »

 

CULTURE

26 OCTOBRE 2022

 

Que comprendre du message du ministre du tourisme, de la culture et des arts, Jean-Michel Abimbola, à l’adresse des artistes et autres acteurs culturels ? Assurance, sérénité, mais surtout appel aux initiatives culturelles et créatives.

« La dissolution du Fac ne signifie pas la fin du financement du secteur par l’Etat. Mais désormais ce sera vu sous un autre prisme. » Ainsi a parlé le ministre du tourisme, de la culture et des arts, Jean-Michel Abimbola, aux artistes et autres acteurs culturels. La séance qui s’est déroulé vendredi 21 octobre 2022 dans la salle Vip du ministère a connu la participation d’un nombre très important des intéressés.

La salle était devenue trop petite pour contenir la masse d’acteurs culturels venus écouter le ministre de tutelle. Surtout que 48 heures plus tôt, le gouvernement a acté la dissolution du Fonds des arts et de la culture (Fac) remplacé par une nouvelle structure rattachée directement au Trésor public et dénommée Fonds du développement des arts et de la culture (Fdac).

Ainsi, le financement public des projets culturels et artistique se fera avec plus d’exigence. « Si vous êtes financés, précise le ministre Abimbola, on doit pouvoir compter sur votre cofinancement. » Il explique : « Par exemple, si vous avez un spectacle et qu’il y a une billetterie, on doit pouvoir savoir combien cela vous a rapporté, pas pour vous arracher votre recette encore moins pour vous taxer, mais pour savoir si cela impact positivement. »

L’objectif de cette réforme est d’encourager les industries culturelles et créatives parce qu’insiste le ministre : « Nous estimons que c’est une économie, nous estimons que ce sont des emplois, nous estimons que c’est une richesse ; donc on ne va pas faire ça pour perdre de l’argent mais on doit le faire pour vous faire gagner de l’argent. » Pour ce faire, il est envisagé « des propositions de modèles pour rendre le mécanisme de financement plus souple ». C’est pourquoi, le Fdac sera géré par un comité composé du ministre du tourisme, de la culture et des arts, du ministre des finances et de l’économie puis du responsable du Bureau d’analyse et d’investigation du Président de la République.

Au cours de cette séance de travail, Jean-Michel Abimbola a abordé également d’autres chantiers en cours ou à venir avec les acteurs culturels. Entre autres chantiers dans le secteur des arts et de la culture, le projet de création d’un centre pluridisciplinaire des arts, d’un musée d’art contemporain, d’un conservatoire national de la musique, d’un studio de production, d’une haute école de danse, d’un institut culturel franco-béninois, etc.

Le centre pluridisciplinaire des arts sera un complexe dédié à la formation, la production et la diffusion dans les disciplines que sont : le théâtre, le cinéma, la danse, la musique et les arts plastiques. Il sera implanté à Ouidah sur les installations de l’ancienne usine de Tobaco sur une superficie de 14 hectares. Vingt milliards de francs Cfa seront mobilisés pour sa réalisation.

Le musée d’art contemporain, l’institut culturel franco-béninois seront érigés sur le domaine de l’ex-Ocbn d’une superficie de 15 hectares. L’espace sera dénommé Quartier culturel et créatif de Cotonou. L’endroit abritera également des villas de type Médicis construites pour accueillir des résidences de création de sommités de l’art plastique suivi d’exposition in ou off. Le nouveau centre artisanal de Cotonou y sera également implanté.

En ce qui concerne le cinéma, il sera créé un Bureau de tournage qui permettra d’avoir un guichet unique pour les formalités et la location des équipements, en attendant la concrétisation du studio de production.

Fortuné SOSSA

 


Elément-témoin 2 : Propos en audio de Bobo D, retranscrits

 

« Oui, bonjour, bonsoir, selon l’endroit où nous nous situons.

(En langue nationale béninoise du fon) Je salue tout le monde pour tout ce dont nous avons débattu sur le forum, aujourd’hui : Vieux Kossi, Aldous Azon, Aladji Zoro, la grande dame, Sèna Joy, le doyen AKALA Akambi.

(En langue nationale béninoise du fon) Je salue tous ceux qui sont intervenus sur l'anniversaire du 26 octobre 1972.

(En langue nationale béninoise du fon) Ce qui s’est passé dans le forum tout à l'heure, je voudrais intervenir là-dessus.

Je salue mes deux jeunes frères. D’abord, Wilfried ZOSSOUNGBO, je te salue. Et, je salue mon frère, Fortuné SOSSA, aussi.

Ce que je veux dire, Fortuné SOSSA, cela s'adresse à toi (En langue nationale béninoise du fon).

Mais, avant que je ne te parle (En langue nationale béninoise du fon), Wilfred, tu avais raison peut-être de dire ce que tu avais dit mais j’ai trouvé que tu as été un peu excessif puisqu'il y a des aînés sur le forum (En langue nationale béninoise du fon).

Je présente les excuses du forum, déjà, à mon frère, LAHA, et à mon frère, Ulrich ADJOVI, et à tous ceux qui ont passé un certain âge et qui sont sur ce forum. Je vous présente toutes les excuses du forum, déjà.

Wilfried, tu as été animé de colère (En langue nationale béninoise du fon), je le comprends. Mais, c’est la façon de dire les choses qui fait … (La suite, en langue nationale béninoise du fon) puisque nous sommes tous des éducateurs et nous savons comment édifier nos enfants à la maison. Même si nous sommes en colère, nous devons savoir nous maîtriser. Bref, mon propos te concernant s’achève là.

Mais, ma question est pour mon frère, SOSSA : monsieur le journaliste culturel, maintenant, tu nous as partagé ce que tu as partagé tout à l’heure, ici. Pourquoi ? Tu n'étais pas sur le forum le jour où le ministre faisait sa conférence avec les artistes, où quelqu'un qui n'est même pas journaliste vous a damé le pion ? Je voudrais parler de mon jeune frère, AZON.

Il vous a damé le pion et c'est lui qui nous a permis, à nous qui sommes en Europe, d'être au courant de tout ce qui se disait dans la salle. C'est votre boulot parce que vous vous dites tous journalistes culturels. Tu n'étais pas sur le forum ? Maintenant, qu'est-ce que tu viens nous poster aujourd’hui ? Tu es le CCOM du ministre ? Qui c’est qui te dit que ce que le ministre a dit nous intéresse ? Parce que, vraiment, on était un bon nombre à être fâchés par rapport à cela. Oui ! Maintenant, tu relaies ça pourquoi ? Tu relaies ça pourquoi ? Tu n'étais pas sur le forum quand AZON a fait ton travail à ta place ?

Vous êtes un certain nombre à dire que vous êtes des journalistes culturels. Quels journalistes culturels ? C'est ce qu'on vous apprend à l'école du journalisme et vous sortez journalistes ? Point barre ! C’est vous qui choisissez la culture parce que la culture est perméable à cela.

Parce qu'il y a un fonds d'aide à la culture, un fonds qui est là, vous vous acharnez tous sur ce fonds-là. Arrêtez un peu ! Arrêtez un peu !

La raison pour laquelle je dis que (En langue nationale béninoise du fon) vous vous acharnez sur ce fonds … Vous aussi, vous avez un fonds dans votre domaine journalistique, non ? YAYI Boni avait créé un fonds. Comme les patrons, là-bas, s’acharnent sur ce fonds, (La suite, en langue nationale béninoise du fon), vous n’en avez plus ; vous devenez tous journalistes culturels pour nous embêter. C’est pour nous embêter. Je dis bien : pour nous embêter.

Moi, j'organise la Fête de la Culture. Toi là, je t'ai vu dans la salle le 19 février passé ? Quel journaliste, soit dit, entre guillemets, « culturel », j’ai vu dans la salle, qui avait payé sa participation pour aider cette culture-là ? Et, vous dites que vous êtes journalistes culturels. Vous n’êtes pas journalistes culturels. Vous êtes journalistes. Retirez le mot ’’culturels’’ et allez vous asseoir, chez vous et, dans votre domaine. Arrêtez ! Je viens de parler de moi.

Il y a mon jeune frère que j’ai produit, Pharaon, qui fait, comment dirai-je, ses ’’Trophées d’Or’’. Je ne vous ai jamais vu écrire quoi que ce soit là-dessus. (La suite en langue nationale béninoise du fon) Avant même que vous ne puissiez écrire quelque chose sur un événement, vous demandez de l’argent. Ouais ! J’en ai gros sur la patate. Cessez de nous mentir. Cessez de nous bleuir. On en a marre !

Puisque tu viens de poster quelque chose sur le forum, ce qui veut dire que tu étais sur le forum la dernière fois quand Aldous AZON a fait ton travail à ta place ! Alors, qu’est-ce que tu viens nous partager quelque chose maintenant ? Cessez de nous prendre pour des naïfs ; on a été à l’école. (La suite en langue nationale béninoise du fon) Nous ne sommes pas votre égal !

Arrêtez de vouloir vous infiltrer chez nous parce qu’il y a un fonds d’aide à la culture. C’est fini ! Il va y avoir des réformes. Nous allons nous lever, nous aussi, et, maintenant, demander au ministère que ce soit nous qui disions qui est journaliste culturel ou pas. Arrêtez ça !

Ce que tu as posté, moi, Bobo D, ça ne m’a pas plu. Je te le dis en direct, flat ; ça ne m’a pas plu. Ce que tu as relayé là, ça ne m’a pas plu.

Et, le jeune Wilfried ZOSSOUNGBO a eu raison de t'attaquer comme il t’a attaqué mais, il a été un peu excessif. Cessez de nous prendre pour des idiots. Nous ne sommes pas des idiots. Et, c’est formel, ce que je suis en train de te dire, mon cher ami, SOSSA. Je te le dis vraiment parce que je le pense ; ça me sort des tripes : ton post m’a vraiment fait mal. Et, je pense que ton post que tu as partagé a fait mal à beaucoup de gens ici.

Bonne soirée à vous ! »

mercredi 23 mars 2022

Pour Bobo D, « [il faut] pouvoir en finir avec la main toujours tendue de l’artiste »

Dans une interview accordée à notre rédaction


La Fête de la Culture béninoise (FCB) s’est tenue le 19 février 2022, avec grand succès. Dans le sillage de cet événement, Bonaventure Donou, alias Bobo D, qui en est le principal initiateur, a accepté d’en discuter des suites au cours d’une interview qu’il nous a accordée. Il ressort des considérations qu’il a abordées que la misère des artistes musiciens est le cheval de bataille qu’il est question d’enfourcher. Par conséquent, l’invité propose des solutions concrètes à ce fléau … 


De gauche à droite, Bobo D, en compagnie de l'Administrateur du Fonds des Arts et de la culture (Fac), Gaston Eguédji, à la Fête de la Culture béninoise 

Stars du Bénin : Bonjour Bonaventure Donou, plus connu sous votre pseudonyme d’artiste musicien et de producteur, Bobo D. L’actualité culturelle retient qu’en tant qu’acteur culturel, vous avez organisé la Fête de la Culture béninoise (Fcb) le samedi 19 février 2022 à l’espace, ’’Le marin’’, situé à la plage du quartier de Fidjrossè à Cotonou. Elle a réuni, à en croire vos statistiques, plus de 250 personnes parmi lesquelles des artistes, tous domaines confondus, et des acteurs culturels. Veuillez nous donner des détails sur le déroulement de cette Fête. Quelles en ont été les différentes activités ?

 

Bobo D : Bonjour, Marcel Kpogodo. Vous avez tout dit, dans la question. Effectivement, nous avons organisé la Fête de la Culture béninoise, qui a été inspirée par une réalité : la misère ambiante dans laquelle végètent les artistes de ce pays.

C'est l'artiste, Sèdami, qui m'a demandé d'organiser cette fête, qui débouche sur l'installation par des artistes de quatre maquis qui seront, pour eux, une activité génératrice de revenus.

Pour en revenir aux différentes activités de la soirée, on l’a démarrée avec mon mot de bienvenue aux artistes. Et, il y a eu des prestations d'artistes comme Sèna Joy, Aline D, la Compagnie Momby, de Tonton J, de ’’Coffi Danger’’, et de Da Yovo, Johnny Ahossi, Ebawadé, Sambiéni, Eliane Chagas, Josette Loupéda, Sèdami, et le grand frère, Nel Oliver.

Nous avons eu des temps forts de la soirée, très appréciés, sans oublier le passage des ’’Super Anges’’ d’Alladé Coffi, avec ses danseuses, et le ’’Zangbéto’’ qui faisait des démonstrations, avec sa métamorphose en tortue et en pigeon, la prestation des ’’As du Bénin’’ de Stanislas Dègbo et de ses splendides danseuses, sans oublier le ’’Guèlèdè’’, et la magnifique prestation des enfants d’Oscar Allossè.

Nous avons surtout apprécié, pour la première fois, au Bénin, l'union sacrée entre des artistes de toutes les catégories : plasticiens, hommes et femmes de théâtre, du cinéma, des musiciens et des chanteurs.

Mon grand regret, c'est l'absence de mes grands frères, Sagbohan Danialou et Tola Koukoui. Mais, je ne désespère pas qu'ils seront avec nous à la 2ème édition, en 2023.

 

Quel bilan pouvez-vous établir de cette manifestation que vous avez préparée de longue date ?

Avant d'en arriver à un bilan, il reste la mise en place des activités génératrices de revenus pour les artistes : les maquis. Nous avons commencé à les créer avec, en premier lieu, celui de Charles Momby le fils du professeur Momby ; il est quasiment fini.

Concernant votre question, nous tirons un bilan positif de cette 1ère édition. Cette Fête de la Culture béninoise a réuni tous les artistes, toutes catégories confondues, et, ceci, pour la 1ère fois, depuis 1960.

J'attire votre attention sur le fait qu'il est difficile à un artiste de sortir 2000 Francs, aujourd'hui, pour assister à un regroupement et, pourtant, nous devrions remercier nos frères artistes qui ont fait l'effort de sortir 10200 Frs, et, qui, au finish, ne sont pas déçus. Tous les artistes en redemandent, y compris ceux qui nous avaient critiqués, au début.

 

La Fcb est-elle une réjouissance de plus, entre artistes béninois ?

Pas du tout ! La Fête de la Culture béninoise n'est pas une réjouissance de plus. Celle-ci en est une qui réunit tous les artistes et qui a une particularité : les maquis que nous allons offrir à certains artistes.

 

Quelles sont les raisons qui vous ont poussé à organiser la Fcb ?

La misère ambiante dans laquelle nous autres, artistes, végétons.


Au cours de votre prise de parole, lors de la Fcb, le 19 février 2022, vous avez déclaré : « Si nous pouvons nous amener, nous-mêmes, à travailler et à commencer à nous assurer socialement, aussi à nourrir nos enfants, c’est déjà assez, que d’attendre toujours […] un transitaire ou […] un douanier, ce que nous appelons vulgairement des parrains … Mettons-nous ensemble ».

Quels sont les problèmes que vous avez donc perçus et que vous pensiez résoudre en organisant la Fcb ?

Le problème que nous voulons résoudre, c’est bien ce que nous sommes en train de faire, aujourd’hui. Quand on a fini d’observer le décès de nos frères qui sont morts, tous, dans une misère sans nom, lequel on peut noter, aujourd’hui, qui a laissé un compte en banque à moitié rempli ? Même le grand Tohon, qui a vu passer dans ses mains plus d’un milliard de francs ! Cela fait mille millions, hein ? Tohon en a gagné de l’argent mais, oui !

Mais, maintenant, lesquels, parmi nos artistes défunts, ont laissé de l’argent, quand on pense à Honoré Avolonto, à Assa Sika, tout récemment, qui était complètement à la déchéance ? Et, il y en a d’autres ! Il y en a d’autres ! Il y en a d’autres qui sont décédés et l’on pensait même qu’ils avaient une maison à Porto-Novo. Mais, ils n’avaient rien … Suivez mon regard …

Nous, nous pensons pouvoir en finir avec cela, pouvoir en finir avec la main toujours tendue de l’artiste. Nous ne voulons plus que nos frères, artistes, continuent de tendre la main. Il faut que cela cesse. Mais, pour que cela cesse, nous devrons nous mettre au travail et avoir un job de substitution, ce que nous allons pouvoir faire pour nourrir nos enfants, notre femme, notre petite famille, et pouvoir être père de famille ou mère de famille. C’est ce que nous voulons faire en cherchant à donner du travail à nos frères, comme ce que font tous les artistes, pas seulement béninois, mais tous les artistes de la diaspora.

Dès qu’ils arrivent en Occident, ils travaillent. Dès qu’ils arrivent en France, ils travaillent. S’ils ne le font pas, qui va les nourrir ? Il n’y a pas de douanier qui leur donnera un franc. Là-bas, s’ils ne gagnent pas de l’argent, c’est fini pour eux. Ils sont tous obligés de travailler.

Moi, particulièrement, j’étais transporteur, comme je l’ai souvent dit ; j’avais cinq camions qui me permettaient de gagner de l’argent à mettre sur les artistes béninois, en termes de production. Donc, il faudrait que nous puissions travailler à côté puisqu’il n’y a plus de vente de Cd, le matériel qui nous faisait gagner de l’argent. S’il n’y a plus de vente de Cd, combien de concerts l’on fait par an ? Et puis, le secteur de la musique n’est pas organisé. S’il l’était, il y aurait des tournées qui permettraient de nous faire vivre. Mais, le secteur n’est pas du tout organisé !

Honnêtement, il y a encore des choses à faire : s’il y a des promoteurs qui se mettaient en place, aidés par le Fonds des Arts et de la culture, avec un cahier de charges, bien élaboré, je pense qu’il y aurait des tournées et, nous pourrions passer de ville en ville. En voilà un problème.

L’autre problème : est-ce que le mélomane béninois consomme le produit du musicien béninois ? C’est difficile, vraiment difficile ! On voit bien ce qui se passe au Mali, en Côte d’Ivoire, au Sénégal, au Cameroun ! Les mélomanes de ces pays consomment les produits de leurs artistes, d’abord. En République démocratique du Congo, vous n’allez pas faire venir un disque béninois et arriver à l’y vendre. Ce sera difficile. Les mélomanes de ce pays ne voudront même pas l’écouter. D’abord, ils ne comprennent pas notre langue. Tout cela est bien compliqué pour nous.

Quand nous observons que nos propres Disc jokers (Dj) vont télécharger les nouvelles sorties de Koffi Olomidé sans jamais l’avoir vu ! Ils les téléchargent après les avoir achetées et les jouent sans l’avoir vu. Tu es un artiste béninois, tu apportes ton produit à un Dj pour qu’il le joue ; si tu ne lui donnes pas de l’argent, il ne le fait pas. Il préfère jouer du Congolais ou du ’’coupé-décalé’’.

Le mal est profond.

 

Votre objectif a-t-il été atteint, en organisant la Fcb ?

Oui. Avoir organisé cette fête, sans encombre, et, aujourd'hui, commencer la mise en place des maquis sont une grande satisfaction pour notre Comité d’Organisation.

Avoir déjà pu remplir la salle, connaissant les finances de nos frères, artistes, montre que le Seigneur Shiva était à nos côtés. Notre objectif est atteint.


Pourquoi avoir choisi les maquis comme l’activité dans laquelle doivent s’investir les artistes béninois de la musique pour sortir de la misère ?

On aurait pu choisir une autre activité génératrice de revenus, seulement que cette idée des maquis est la mienne, car j'estime que quelqu'un qui tient un maquis ne pourra pas laisser ses enfants retourner à l'école le ventre vide.

 

Comment se fera le financement des maquis qui seront construits pour les artistes musiciens ? Ceux-ci devraient-ils prévoir une quote-part, pour cela ?

Les maquis seront, dans un premier temps, installés sur fonds provenant de sponsors et de mécènes. Après le démarrage effectif des activités culinaires, la Sobébra (Société béninoise de Boissons, Ndlr) se propose de rééquiper les locaux.

 

Nous avons constaté l’absence du Ministre de la Culture à la Fcb. Pourquoi ne l’avez-vous pas invité ?

Pour la 1ère édition, nous avons préféré n'inviter aucune autorité politique.

 

Pourquoi avoir fait cette option ?

Je souhaiterais répondre à cette question, en tête à tête, avec Monsieur le Président de la République.

 

Prévoyez-vous d’autres éditions de la Fcb ? Si oui, selon quelle périodicité ?

La fête de la Culture béninoise sera organisée tous les ans.

 

En tant qu’acteur et observateur du fonctionnement de l’industrie musicale, que pensez-vous qu’il faudra faire pour le rayonnement, à l’international, d’un rythme fort et authentique de la musique béninoise, comme l’on le voit en Côte d’Ivoire, avec le ’’Coupé-décalé’’, au Sénégal, avec le ’’Mbalax’’, au Nigéria et au Ghana, avec l’ ’’azonto’’, entre autres ?

Voilà. J'observe que nous sommes en train de rater le coche, dans cette affaire. Si j'avais quelques conseils à donner, je demanderais aux autorités de commencer par construire un grand conservatoire et un grand ’’music-hall’’, dans le Sud, et, les mêmes infrastructures culturelles, dans le Nord. Ici, je mets l'accent sur la formation des artistes, ce qui est primordial, pour notre secteur.

Parlant d'un rythme authentique et fort, je l'ai toujours dit : nous n'aurons jamais une place sur l'échiquier mondial tant que nous n'irons pas à l'unisson vers un rythme. Et, le rythme existe déjà puisque, pour moi, Tohon a déjà commencé ce travail. Mais, certains artistes béninois  n'ont pas suivi. Sans un rythme et une danse, pour le Bénin, notre pays sera toujours à la traîne. Tous les pays de grande culture musicale se sont installés à travers le travail à l'unisson de leurs artistes musiciens, comme nous en voyons l’exemple dans l’ex-Zaïre, actuel Congo démocratique, et en  côte d'ivoire.

 

Avez-vous un mot de fin ?

Nous allons entamer la préparation de la 2ème édition de la Fête de la Culture béninoise, saison 2023. Je serai heureux de voir, à cette fête, ceux qui n'ont pas pu se joindre à nous, lors de la 1ère édition.

Vive la culture béninoise !

Propos recueillis par Marcel Kpogodo Gangbè

mercredi 27 janvier 2010

Cbaccem 2010

Bobo D


En marge de l'installation du nouveau Directeur du Fitheb


L'artiste Bobo D, fraichement libéré de prison, crucifie Ganiou Soglo : "[...] je ne sais même pas ce qu'il fout à ce ministère ..."

Venu assister à la passation de service entre les directeurs sortant et entrant du Festival international du théâtre du Bénin (Fitheb), Bobo D, libéré seulement le lundi 25 janvier 2010, d'un écrouement relevant du conflit l'opposant au Bureau béninois des droits d'auteur (Bubedra), a accepté de se prononcer à notre micro sur la situation qu'il a traversée le weekend dernier. A cet effet, il n'a pas épargné Ganiou Soglo, Ministre de la Culture, de l'alphabétisation et de la promotion des langues nationales.

Journal Le Mutateur : Bonjour Bobo D. On a appris la nouvelle : vous avez été incarcéré le weekend dernier. Aujourd'hui, mardi 26 janvier, nous vous voyons libre, dans les locaux du Fitheb. Est-ce que vous pouvez nous expliquer un peu ?

Bobo D : Evidemment, il y a quelques personnes qui ont cru bon que Bobo aille en prison, tout simplement parce que Bobo D a créé le Cbaccem, le Conseil béninois des auteurs compositeurs comédiens et éditeurs de musique, pour défendre le droit des artistes. C'est une association qui a vocation de faire la même chose que le Bubédra (Ndlr : Bureau béninois de droits d'auteur). Il s'est avéré que la loi 12-2006 donne le monopole au Bubédra de vendre les timbres ici au Bénin. Mais, vu que le Bubédra n'a jamais rien fait de bon, et qu'il est soutenu par un Ministre qui ne comprend rien, je voulais parler de Ganiou Soglo, il ne comprend rien, il est complètement à côté de la plaque, je ne sais même pas ce qu'il fout à ce ministère et, nous, le Cbaccem, nous demandons au Président de la République de prendre ses responsabilités, nous demandons au Président de la République de nous débarrasser purement et simplement de ce ministre-là qui envoie un artiste en prison, car c'est sous lui qu'on envoie un artiste qui veut défendre ses droits et celui de ses compagnons, en prison, sous prétexte qu'il n'a pas le droit de vendre des timbres. Nous avons fabriqué des timbres, parce que nous sommes une association de fait. Evidemment, nous n'avons pas eu l'agrément auprès de la préfecture qui refusait parce que le Bubédra faisait la pression sur notre préfet, pour ne pas que le préfet nous signe cet agrément. Mais, comme nous sommes une association de fait, parce que le loi 1901 dit qu'on peut être une association de fait, même si le préfet ne signe pas, nous avons cru bon de fabriquer des timbres, parce qu'on ne peut pas être une association qui doit défendre le droit des artistes et ne pas pouvoir vendre des timbres, pour contrôler si ces artistes sont réellement inscrits pour récupérer leur droit et le leur donner. Evidemment, ils m'ont convoqué en donnant une autre qualification à la plainte, en disant que Bobo D est un pirate. Moi, je n'ai pas attendu Ganiou Soglo ou Eric Totah, je dis bien Eric Totah, qui n'a rien compris non plus, je ne les ai pas attendus pour commencer à promouvoir les artistes béninois en France ; je voudrais parler de Sonia, Lèvodjo, Les Pharaons, Pélagie la vibreuse, qu'ils connaissent bien, les Super Anges, Tohon Stan. Je n'ai attendu personne pour le faire et, moi, je n'ai jamais touché un centime du Fonds d'aide, ils ne m'ont jamais rien donné pour que je fasse ce que je fais, je ne les attends pas ; eux, ils sont partants mais, moi, je serai toujours artiste et producteur. La justice, elle est dite maintenant ; ces gens-là doivent comprendre maintenant que le Cbaccem existe, le juge m'a rendu les 200 mille timbres que nous avons faits et, ça fait jurisprudence à partir de maintenant, le Cbaccem est là et on sera deux sur le terrain : le Bubédra et le Cbaccem maintenant ! Je vous remercie.


Propos recueillis par Marcel Kpogodo