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mercredi 20 juillet 2016

Jérôme Tossavi, sur le succès éclatant de la ''Nuit poétique'' : « […] on a visité tous les couvents de la bonne poésie … »

Dans le cadre d’une interview qu’il nous a accordé


La soirée du samedi 9 juillet 2016, à la petite paillote de l’Institut français de Cotonou, s’est trouvée entièrement dédiée à la poésie. Un public immense débordant de partout et occupant tout l’espace disponible et indisponible, assoiffé de déclamations chaudes et envolées, comblé ou dégoûté, selon le cas, par des noms désormais conventionnels de la poésie béninoise : Florent Eustache Hessou, Daté Atavito Barnabé-Akayi, Basile Dagbéto, Armand Adjagbo, Louis-Mesmin Glèlè, Marcel-Christian Ogoundélé, Constantin Amoussou, Jean-Paul Tooh-Tooh, Edwige Chekpo, Esther Doko, Djamile Mama Gao, Toussaint Djaho … Sous le couvert de ’’Poésie et engagement’’, le thème de la 2ème édition de la ’’Nuit poétique’’. Par ailleurs, les petits plats ayant été mis dans les grands, 20 minutes d’un spectacle vivant sur l’évolution de la poésie béninoise, de sa naissance à nos jours, présenté par l’Association ’’Katoulati’’, a planté le décor de la densité des effervescences et des effluves verbales, selon un fondement thématique d’une variété à défier les imaginations les plus fécondes, en cette soirée bénie des mots durs et forts, des paroles douces et condescendantes, venus du tréfonds des cœurs. Des anges de la musique, deux générations conciliantes, Dag Jack et Meschac Adjaho, ont fait monter la tension de l’esprit des spectateurs, tous sexes et tous âges confondus, les deux artistes, à la guitare, Bonaventure Didolanvi, de ’’Wood sound’’, à la batterie, l’homme de théâtre, Anicet Adanzounon, officiant à la platine … L’Institut français du Bénin, le Fonds d’aide à la culture et ’’Darimage’’, partenaires de cette réussite, devront se frotter les mains d’avoir fait confiance à l’Association culturelle, ’’Mignon-tourbillon’’, ayant orchestré l’existence de cette voix forte de la poésie béninoise, la ’’Nuit poétique’’, un événement par rapport auquel lequel Jérôme Tossavi, le manager principal, a accepté de partager avec nous ses idées …    

Jérôme Tossavi, Président de l'Association, "Mignon-tourbillon''

Journal ’’Le Mutateur’’ : Bonjour à vous, Jérôme Tossavi. Vous êtes le Président de l’Association ’’Mignon-tourbillon’’ qui a organisé la 2ème édition de  la ’’Nuit poétique’’, dans la soirée du samedi 9 juillet 2016. Cet événement a été un véritable succès, avec la déclamation musicalement accompagnée de près d’une quinzaine de poètes béninois parmi les plus talentueux, cette séquence de près de 3 heures de temps, précédée d’un spectacle d’une vingtaine de minutes sur l’historique de la poésie béninoise, sans oublier que les 8 et 9 juillet, un atelier de formation en écriture poétique a été offert aux lauréats de l’appel à textes, lancé dans le cadre du projet concernant la ’’Nuit poétique’’. En outre, la ’’Nuit poétique’’ a drainé un monde impressionnant à la petite paillote de l’Institut français de Cotonou, qui débordait de tous les alentours. Comment expliquez-vous ce succès retentissant ? Les Béninois sont-ils si férus de poésie ?


Jérôme Tossavi : Ce succès que vous évoquez est le fruit d’un travail acharné pour offrir une belle vitrine à la poésie béninoise en léthargie. L’association ’’Mignon-tourbillon’’, que je pilote, a simplement voulu offrir aux spectateurs la ’’Nuit’’ de tous les frissons. Ce désir ardent nous a poussés à braver toutes les obstacles pour asseoir une vraie foire aux mots et aux maux, autour de l’idéologie de la poésie et de l’engagement. On pensait avoir affaire à un projet de grande faisabilité. Mais, très vite, nous nous sommes aperçus de la grande difficulté à porter ce rêve commun en réalité. Du coup, on a visité tous les couvents de la bonne poésie pour faire le difficile casting des plus brillants poètes de notre terre et ciel. Puisqu’on tenait à la qualité, nous avons subi une forte pression dans la programmation mais, au finish, nous nous sommes entendus sur la vaste projection de notre slogan qui prise la nuit de tous les rêves. C’est ainsi qu’on a pu réunir sur la même scène et, autour du même micro, une douzaine de poètes tous engagés et enragés, pour porter la plaie d’une société en pleine chute. Cette deuxième saison nous a particulièrement motivés à aller plus de l’avant, vu la forte mobilisation nationale constatée pour porter au pinacle ce projet de grande valeur humaniste. En initiant cette soirée unique de rêves et d’émotions, nous étions loin d’imaginer qu’elle déboucherait sur une telle effervescence nationale. Mais, en toute surprise, nous avons reçu l’appel du peuple à cette ’’Nuit’’ qui n’a pas fermer les paupières de la soirée. Nous avons vu des enfants, des adolescents, des jeunes comme des personnes âgées, qui ont résisté à l’insomnie de la ’’Nuit’’. Pour nous, c’est une vraie réussite, car parvenir à rassembler le peuple béninois, mutilé par les problèmes sociaux autour de la parole, relève, à notre avis, d’un vrai mérite. Deux raisons fondamentales justifient ce succès éclatant que vous évoquez si bien. La première est relative à la grande envie étouffée des Béninois de plus en plus assoiffés de vraies distractions jouissives, faute de canaux de loisirs artistiques, en manque terrible dans le pays. La deuxième est liée à la méconnaissance totale du répertoire poétique béninois. Je pense que la ’’Nuit poétique’’ a gagné cette bataille en misant sur ces deux aspects de la réussite de tout grand événement qui doit chercher à être ludique et utile.



Quelles perspectives vous tracez-vous pour la 3ème édition de l’événement, l’année prochaine ?

D’abord, nous nous donnons comme prochaine priorité de parvenir à positionner la ’’Nuit poétique’’ sur l’échiquier international. Pour une telle réalité, il nous faut davantage habiller l’événement et le rendre plus consommable. Et, sur ce plan, nous comptons désormais créer et mettre à profit un site web entièrement dédié à la manifestation. Ceci nous assurera la nette visibilité, au plan mondial, car beaucoup de poètes, à travers le monde, nous écrivent pour réserver leurs places pour la 3ème saison qui se tiendra en mars 2017.
La 3ème saison sera encore plus belle, avec une large ouverture sur l’international. Nous attendons une forte délégation de poètes africains et européens. Et, sur le sujet, nous avons déjà une forte demande de participations de grands poètes français, canadiens et africains, de tous les cabanons. Nous ferons le nécessaire pour mettre en scène les grandes voix de la poésie béninoise encore vivantes, et pour rendre les hommages les plus mérités aux poètes béninois qui ont rendu l’âme, plume et verbe dans la bouche. Le volet ’’Formation et initiation en techniques d’écriture poétique’’ sera encore au rendez-vous, lors de la 3ème saison. La ’’Nuit poétique’’ prendra, ainsi, de plus en plus, l’allure d’un grand festival international, avec la prochaine construction, à Sékou (à quelques encablures de Cotonou) de la première résidence internationale des poètes du monde. La ’’Nuit poétique’’ se servira donc de cette résidence pour mettre en place la première maison d’édition entièrement dédiée à la poésie, en Afrique.



L’Association ’’Mignon-tourbillon’’ est l’organisation par laquelle vous avez tenu la ’’Nuit poétique’’. Pouvez-vous définir le concept ’’Mignon-tourbillon’’ ?

L’Association ’’Mignon-tourbillon’’ est d’abord une plateforme de diffusion et de promotion des œuvres littéraires et poétiques, au Bénin et en Afrique. Elle se présente comme un conglomérat de jeunes dynamiques et engagés dont le seul objectif est de parvenir à révolutionner le milieu littéraire et poétique béninois, par des actes très positifs. Elle vient de voir le jour et dégage déjà une forte température d’adhésion, de partout. Elle privilégie la créativité fertile autour des œuvres littéraires et artistiques bénéfiques, pour l’avancée de notre culture. L’association ’’Mignon-tourbillon’’, dont je suis le Président, s’investit aussi dans le domaine éducatif et social, à travers son concours d’excellence littéraire en milieu scolaire, dénommé ’’Challenge les amis du livre’’, qui sera à sa quatrième édition, en mars 2017. Elle est apolitique et ouvre ses portes à toute bonne volonté épousant les mêmes réalités que nous.



Propos recueillis par Marcel Kpogodo

mercredi 22 juin 2016

« […] on n’a aucun intérêt à rater ce rendez-vous unique de la poésie », dixit Jérôme Tossavi

Dans le cadre de l’organisation de l'édition 2016 de la ’’Nuit poétique’’


La ’’Nuit poétique’’, un événement annuel dédié à la poésie, s’est véritablement imposé, dès sa première édition, en 2015. Jérôme Tossavi, le jeune dramaturge et poète béninois, qui en est le concepteur, aborde la tenue de la 2è, dès juillet prochain, à travers cette interview qu’il a accepté de nous accorder.  

Jérôme Tossavi
Journal ''Le Mutateur'' : Bonjour Jérôme Tossavi. Vous êtes le Directeur du Festival, ’’Nuit poétique’’, prévu pour avoir lieu le 9 juillet prochain, à l’Institut français de Cotonou. Qu’avons-nous au menu des artistes poètes ?

Jérôme Tossavi : La ’’Nuit Poétique’’ est une nuit de grande révélation poétique qui donnera la parole aux artistes poètes de tous les cabanons. Nuit de grande fièvre poétique à nulle autre pareille, cette soirée offrira au public qui fera le déplacement un panel de menus faits de musique, de paroles chantées et portées au dos de la poésie d’engagement, qui sera à l’honneur. Ainsi dit, une quinzaine de poètes confirmés sont attendus sur la grande scène de la ’’Nuit’’, pour porter leur parole silencieuse, dans le creux de la fontaine nuptiale. A cette foire de la poésie sont attendus aussi des musiciens de renom pour tailler la pierre dans la verve poétique des poètes qui arpenteront la scène de la ’’Nuit Poétique’’. Cette soirée de performance poétique redorera ses lettres de noblesse à l’événement, à travers le grand spectacle vivant autour des corps-poèmes concoctés, depuis la première génération de poètes jusqu’à la dernière, dans notre pays. Ce spectacle, d’une durée de 20 minutes, nous fera voyager dans la prairie de la poésie béninoise, engagée depuis Paulin Joachim (le père-ancêtre de la poésie d’ici) jusqu’à Daté Atavito Barnabé-Akayi, en passant par les grandes voix telles que Kakpo Mahougnon, Jean-Marc-Aurèle Afoutou, Fernando d’Almeida, Louis-Mesmin Glèlè, pour ne citer que celles-là. La scène sera ensuite ouverte aux poètes confirmés qui passeront, à tour de rôle, dans la fontaine de la ’’Nuit’’, pour déclamer leurs propres textes, sur des notes musicales assurées par le plus grand flûtiste au Bénin, Meschac Adjaho, en compagnie de sa bande. En somme, on n’a aucun intérêt à rater ce rendez-vous unique de la poésie, vu le plat de résistance qui y sera servi.



Quels éléments d’originalité voyez-vous par rapport à la 1ère édition de la manifestation qui a eu lieu en 2015 ?

Déjà, cette deuxième édition gagne en beauté et en originalité par rapport à la première édition qui n’était qu’une édition-test, pour jauger la sensibilité poétique du peuple béninois. Fort heureusement, le public a répondu très favorablement à cet appel et a même émis le vœu que ce rendez-vous soit trimestriel. La première marque d’originalité, pour cette deuxième édition, repose sur l’aspect théâtral de la soirée dont la direction artistique est confiée au metteur en scène professionnel, Patrice Toton, qui proposera des plans de scènes, aussi bien pour la troupe de comédiens qui jouera les morceaux choisis, que pour les poètes qui porteront eux-mêmes leurs poèmes. La deuxième marque d’originalité de la soirée repose sur la forte participation de poètes d’horizons. Une forte participation qui a découlé de l’appel à textes lancé par nos soins pour recueillir des poèmes et des poètes pour la ’’Nuit’’. Nous sommes étonnés de la forte masse de textes poétiques que les poètes du monde entier nous envoient et des demandes des poètes à participer à cette ’’Nuit’’ de tous les rêves. A ce jour, la France, le Sénégal, le Togo, le Cameroun et même la Chine frappent à notre porte pour ne pas rater ce rendez-vous, ce qui nous donne l’élan de ne jamais abandonner ce projet qui prend l’allure d’un grand festival international.  La troisième et dernière marque d’originalité de cette édition est l’aspect thématique imprimé à toute la soirée. En effet, cette édition est placée sous le signe de la Poésie et de l’engagement. Tous les textes qui seront lus, chantés, déclamés au cours de la soirée tourneront autour de ce thème unique. Les poètes invités y travaillent fortement, pour ne pas quitter cette gamme exigée par le Festival.



Comment vous battez-vous pour le financement de l’événement?

Un événement de cette envergure a besoin forcement d’un gros budget pour sa parfaite réussite. Mais, le pays étant ce qu’il est, nous n’avons pas pu totaliser de grands moyens pour porter ce rêve. Nous nous sommes battus pour attirer le regard de l’exécutif vers ce projet salvateur à travers le Fonds d’aide à la culture qui nous a alloué une cagnotte minimale pour la réalisation de ce projet qui nécessite néanmoins un budget conséquent. Nous remercions nos partenaires, l’Institut Français du Bénin, qui a accepté de mettre son cadre à notre disposition pour abriter la ‘’Nuit’’, l’Association Katoulati, pour l’accompagnement artistique, les poètes de tous les cabanons, pour l’acceptation d’exploitation de leurs œuvres, à des fins de promotion. 

L'affiche de l'événement
Selon vous, comment se porte la poésie béninoise, à l’heure actuelle ?

La poésie béninoise s’essouffle en dépit des talents fertiles qui pointent à l’horizon. Le pays compte beaucoup de jeunes poètes de forte fièvre poétique mais qui abandonnent le combat d’édition de recueils trop sportifs. Aucun éditeur n’est prêt à mettre de l’argent dans ce projet audacieux qui n’est aucunement rentable. Des recueils de poèmes de grande défaillance naissent rarement à compte d’auteurs pour enterrer la poésie. Une fois que ces recueils sont publiés, il n’y a pas de canaux de diffusion et de promotion, si bien que le poète se déguise en vendeur ambulant de sa poésie qui n’intéresse personne, car, il faut l’avouer, la poésie est d’ailleurs une affaire personnelle et est vite taxée d’hermétique par la masse laborieuse qui lit tout sauf ce genre littéraire. Cet essoufflement est dû, à notre avis, au manque criard d’événements et de canaux devant assurer sa vulgarisation. La fibre poétique déserte le forum au grand désarroi du slam, mal défriché par la plupart des jeunes qui s’y adonnent. Preuve palpable de l’échec de notre système scolaire qui ne donne plus le goût de la poésie aux apprenants, à travers ces séances de récitation poétique qui égayaient les cœurs et suscitaient des vocations, dans un passé récent.



En matière de poésie au Bénin, quels sont vos faits d’armes ?

Je travaille à redonner à la poésie béninoise toutes ses lettres de noblesse. Je sais que j’y parviendrai après de lourds moments de sacrifices et de critiques, vu que les voix ne sont jamais unanimes lorsqu’il s’agit de discuter de la littérature, dans notre pays. ’’La Nuit poétique’’ que j’organise, par le biais de l’Association dont j’assure la direction, ’’Mignon-Tourbillon’’, répond à ce vœu de redimensionner la poésie d’ici et d’ailleurs sur les rails de la grande émotion et de la grande passion. Mon  rêve, en initiant ce projet, c’est de faire du Bénin la capitale de la poésie mondiale. Et, à cette deuxième édition, je suis pleinement satisfait de mes objectifs, vu la forte pression des demandes de participation qui fusent de toutes parts. 



Un appel au public ?

Nous invitons toutes les bonnes volontés à soutenir l’événement ’’Nuit Poétique’’, qui est un patrimoine national, au même titre que le Fitheb (Festival international de théâtre du Bénin, Ndlr) et d’autres événements qui repositionnent le Bénin sur l’échiquier mondial. J’invite le public à ne pas manquer le rendez-vous du 09 juillet 2016 qui fera de la ’’Nuit’’, la soirée de tous les rêves.

Propos recueillis par Marcel Kpogodo

dimanche 18 octobre 2015

Magali Brieussel aborde son animation de l'atelier d'écriture de l'Association ''Katoulati''

Après le bouclage de 4 jours de travail


Zinvié, à une bonne distance de Cotonou, dans la Commune d'Abomey-Calavi, loin de la salle de conférence de ''Bénincultures'' où se déroule un atelier d'écriture depuis le mardi 13 octobre 2015. Quelques minutes avant d'aborder sa participation à une séance de diction de contes, Magali Brieussel, animatrice de cet atelier, a livré à notre Rédaction ses impressions concernant ses échanges avec la douzaine de stagiaires. 

Magali Brieussel
« Animer un atelier d’écriture n’est pas chose aisée. Il faut trouver le juste milieu entre les consignes qui guident les participants et celles qui les laissent libres de s’exprimer. Après avoir entendu chaque texte produit, il faut tenter de formuler, à chaud, des remarques qui les aideront mais aussi des compliments qui leur donneront confiance. A l’instar d’un chef d’orchestre jazz, on donne le ’’la’’ pour ensuite se mettre en retrait et se laisser surprendre par les improvisations de chaque interprète. Mais, bien souvent, l’animateur ou l’animatrice est perçu (e) comme l’unique détenteur (trice) d’un savoir prescripteur, difficile à porter. Or, qui peut prétendre détenir une vérité unique, en matière d’écriture ?
Ainsi, l’atelier que j’anime depuis le 13 octobre à Cotonou constitue une expérience exceptionnelle pour moi. Non seulement les participants – le jargon les appellerait ’’écrivants’’, mais il s’agit bien ici, sans exception, d’écrivains à part entière, avec leur voix, leur style, leur univers – se montrent réceptifs aux consignes et aux remarques, mais ils savent en outre réagir, avec une pertinence bienveillante et généreuse qui ne cesse de m’émerveiller, aux textes que chacun présente. La parole circule, les propositions émergent, les rires fusent. Nous sommes treize autour de la table, mais il n’y a aucun trouble-fête. Je n’aurais jamais vécu une telle osmose avec un groupe.
Un groupe d’extraordinaire qualité, composé d’étudiants, de comédiens, de journalistes, de dramaturges, de conteurs, d’artistes. En cinq séances, trois consignes par séance et douze textes par consigne, ils auront produit pas moins de 180 textes, écrits dans le vif ! Et je ne me suis jamais ennuyée. Les participants seront immanquablement parvenus à me surprendre, m’amuser, m’émouvoir, m’instruire. Alors, je voudrais adresser mes sincères remerciements, d’une part, aux organisateurs de cet atelier – Patrice Toton, de l’Association ’’Katoulati’’, qui a lancé l’appel à participations, et Koffi Attédé, de ’’Bénincultures’’, qui a accepté d’accueillir l’atelier dans ses locaux - , mais aussi, d’autre part, à ces douze personnes formidables ; merci, Gandhi, Yves, Claude, Jérôme, Marcel, Dine, Jordy, Gérard, Paterne, Souléman, Francisca et Natacha (dans l’ordre d’un tour de table devenu habituel), merci pour votre énergie, vos idées, votre enthousiasme, votre talent. Jamais je n’aurais été autant et aussi bien nourrie ! »

Propos recueillis par Marcel Kpogodo

mercredi 14 octobre 2015

Lancement d’un atelier d’écriture par l’Association ’’Katoulati’’

Dans le cadre de ses activités


Le siège de l’Association ’’Katoulati’’, sis Quartier Zogbohouè, à Cotonou, a abrité, le lundi 12 octobre 2015, une conférence de presse aux fins du lancement d’un atelier d’écriture, prévu pour s’étendre sur une semaine. Elle a été animée par Patrice Toton, Président de l’Organisation.

De gauche à droite, Magali Brieussel et Patrice Toton
Une douzaine de stagiaires dont 3 femmes, autant de participants liés à différents métiers proches du système de matérialisation physique des idées : journalistes, artistes, conteurs, slammeurs, notamment. Le profil des personnes sélectionnées pour participer à un atelier d’écriture. Il est prévu pour se dérouler du 12 au 19 octobre 2015, selon les propos de Patrice Toton, Président de l’Association ’’Katoulati’’, à l’origine de cette initiative et principal animateur d’une conférence de presse. Elle s’est tenue le lundi 12 octobre dernier, au siège de la structure d’ordre culturel.
La suite des explications de celui-ci a permis de comprendre que l’activité d’échanges avec les stagiaires sur l’écriture de textes courts, se déroulera au siège du média Internet ’’Bénincultures’’, et sera conduite par Magali Brieussel, auteure française, traductrice et animatrice de ce genre de processus de transmission de la connaissance.
Celle-ci a précisé que sa méthode de travail consistera à développer une approche ludique devant amener les stagiaires à « s’amuser avec les mots », de façon à ce qu’ils abordent différents jeux d’écriture et qu’ils découvrent et exploitent des « pistes d’inspiration, de réflexion, pour poursuivre l’écriture ». C’est ainsi que ceux-ci verront chaque séance journalière de l’atelier s’ouvrir par un jeu ou un exercice d’écriture, d’imagination, « avec un déclencheur ». En outre, ils pourront, toujours selon Magali Brieussel, « construire un récit court, lisible, bouclé, ayant un début, un milieu et une fin », sans oublier qu’ils se verront soumis à des contours théoriques sur le fonctionnement interne du récit.
Par ailleurs, tout ce travail est prévu pour déboucher sur la sélection de quelques-uns des textes produits afin que ceux-ci soient publiés sur son site Internet. Et, le samedi 17 octobre, présisera Patrice Toton, une veillée de contes se tiendra à Zinvié, une localité du Département de l’Atlantique. A en croire ses propos, cette activité a pour objectifs, d’une part, de mettre Magali Brieussel en contact avec l’atmosphère villageoise de diction de contes, au clair de lune, ce qui lui facilitera de toucher du doigt « de quelle manière les conteurs traditionnels portent la parole, dans les langues maternelles, avec tout l’accompagnement corporel adéquat ».  D’autre part, celle-ci opérera une récolte de contes afin de compléter le nombre déjà à sa disposition, pour atteindre la trentaine, ce qui lui facilitera la clôture d’une œuvre commencée depuis quelques années.


Marcel Kpogodo

jeudi 19 mars 2015

Le Ministre Jean-Michel Abimbola lance les Riao 2015

Au cours d'une cérémonie d'ouverture bien agrémentée


Le milieu d'après-midi de ce jeudi 19 mars 2015 a permis de lancer les manifestations fortement conteuses entrant dans le cadre de la 4ème édition des Rencontres internationales des arts de l'oralité (Riao). C’était sous la grande paillotte de l’Institut français de Cotonou, en présence de plusieurs invités parmi lesquels Jean-Michel Abimbola, Ministre de la Culture.

Une séquence d'animation, au cours de la cérémonie d'ouverture des Riao (Photo de l'Institut français du Bénin)
Le Ministre Jean-Michel Abimbola, entouré de membres de son cabinet et de directeurs de structures sous tutelle, a fait le déplacement de l’Institut français de Cotonou, en cet après-midi du jeudi 19 mars 2015, dans le but de l’ouverture officielle des Rencontres internationales des arts de l’oralité (Riao). Dans une adresse assez sobre et succincte à l’assistance, il a encouragé et félicité les membres du Comité d’organisation du Festival et a rassuré Patrice Toton, Président de l’Association ’’Katoulati’’, structure portant le Projet ’’Riao’’, que son Département ministériel apportera son soutien à la réussite des manifestations.
Deux interventions ont précédé la sienne : celle de Patrice Toton et de Luc Fabre, Conseiller de coopération et d’action culturelle de l’Ambassade de France près le Bénin. Les différents discours ont été entrecoupés par des intermèdes de musique traditionnelle, exécutés avec adresse et poigne, de même que par deux séquences de diction de conte, l’une ayant été réalisée par un enfant conteur. Les participants à la cérémonie, parmi lesquels il fallait compter des présidents d’associations et de fédérations d’associations, des artistes, toutes disciplines confondues, et des professionnels des médias, notamment, n’ont pas manqué d’être séduits par la qualité de la prestation des troupes invitées à la manifestation. Voilà qui augure d’un déroulement empreint de satisfaction de la 4ème édition des Riao.

Marcel Kpogodo

mercredi 18 mars 2015

Six grandes manifestations liées au conte pour les Riao 2015

Selon des précisions apportées par Patrice Toton


La salle de conférence du Ministère de la Culture, de l'alphabétisation, de l'artisanat et du tourisme (Mcaat) s'est fait le cadre d'une conférence de presse animée par Patrice Toton, Président de ''Katoulati'', l'Association organisatrice des Rencontres internationales des arts de l'oralité (Riao). Il ressort de ses explications que le Festival, dans son déroulement, tiendra en six catégories de manifestations se rapportant au conte.

De gauche à droite, Patrice Toton et Patrick Idohou (Photo d'Emmanuel Tométin)
Une cérémonie d'ouverture des Rencontres internationales des arts de l'oralité (Riao), le jeudi 19 mars 2015 à 17 heures, et trois spectacles de contes à l'Institut français de Cotonou, dont une première "grande soirée contée", une seconde, à l'Espace ''Mayton'' de Zogbadjè, derrière le Campus d'Abomey-Calavi, des séances de diction de contes dans une école, dans un hôpital et à l'Assemblée nationale, une ballade contée sur la ''Route des pêches'', deux ateliers de formation et un colloque. La substance du programme des Riao 2015, présenté par Partice Toton, Président de l'Association ''Katoulati'', aux professionnels des médias, le mardi 17 mars 2015, à la salle de conférence du Ministère de la Culture, en présence de Patrick Idohou, Directeur de la Promotion artistique et culturelle, représentant le Ministre de tutelle, des membres du Comité d'organisation du Festival et de quelques artistes conteurs nationaux et étrangers. 
Se rapportant aux phases marquantes des Riao, Patrice Toton a laissé entendre que le vendredi 20 mars étant la Journée mondiale du conte, elle permettra aux festivaliers de vivre cette commémoration à Abomey-Calavi, d'abord, par une marche, à partir de 19 heures, lampions allumés qu'ils exécuteront, faisant le tour complet du Campus d'Abomey-Calavi. Ensuite sera lancé, à l'Espace Mayton, à 20h30, le premier grand plateau qui permettra à plusieurs conteurs invités de faire montre de leur art de narration de contes. 
Un autre temps fort de ce genre sera vécu dans la soirée du vendredi 21 mars, cette fois-ci, à l'Institut français de Cotonou, une institution qui n'a pas manqué d'inviter un spectacle pour la circonstance des Riao, ''Et si Billie Holiday était une sirène'', prévu pour être joué deux jours plus tôt, juste après la cérémonie d'ouverture du Festival. Elle en a produit un autre, "Sur un air de jazz", programmé pour la soirée du 28 mars.
En outre, un spectacle mixte de conteurs belges et burkinabè, intitulé ''Les petits contes africains faits avec trois fois rien'', sera aussi de mise, dans la même structure française de promotion de la culture, le vendredi 27 mars à 20h30. 
Un autre événement d'attraction des Riao sera inévitablement la ''balade contée'' sur la ''Route des pêches'', à l'Ecole internationale de théâtre du Bénin (Eitb) de Togbin, à l'initiative d'Alougbine Dine, professionnel avéré et expérimenté du théâtre béninois, qui fera apprécier ses capacités de conteur. Quant au spectacle de contes à l'Assemblée nationale, il aura lieu le lundi 23 mars, en milieu d'après-midi, précisera l'orateur.
Par ailleurs, les Riao ayant pour thème, "Le rôle du conte dans l'éducation des enfants", elles permettront la tenue de trois ateliers de formation dont les thèmes sont connus et seront assurés par des experts conteurs de la sous-région ouest-africaine. Ils auront lieu, respectivement, les deux premiers, les 21 et 24 mars, en matinée, à l'Institut français de Cotonou et, le troisième, à la bibliothèque Jean Monnet F.Z. de Fidjrossè, le 25 mars, toujours en matinée, toutes ces séances de renforcement de capacités devant accepter un maximum de 15 auditeurs parmi lesquels il faudra trouver des conteurs, des journalistes et des animateurs de bibliothèque. A en croire toujours Patrice Toton, l'aspect intellectuel du Festival se renforcera par la tenue d'un mini-colloque, de 4 à 5 heures de temps, dans la matinée du 23 mars, à partir de 8h30, au Hall des arts de Cotonou, sur le thème : "Importance du conte dans le développement socio-culturel, humain et économique au Bénin". Il sera dirigé par l'expert des questions culturelles en Afrique, Espéra Donouvossi, avec la participation de personnalités du monde enseignant, tels que Magloire Cossou et Appollinaire Agbazahou.


La prise de parole de Patrick Idohou 

A la présentation vigoureuse du Président de l'Association ''Katoulati'' a succédé l'intervention de Patrick Idohou qui, dans son propos, a témoigné du grand plaisir qui était le sien, à la découverte des manifestations annoncées ; il a prodigué ses remerciements à toutes les catégories d'acteurs intervenant dans la réalisation des activités des Riao. Selon lui, on devrait y amener les enfants, ce qui devrait leur permettre de s'instruire sur la vie et de s'initier à la prise de parole en public. Abordant la question du financement du Festival par le Ministère de la Culture, il a déclaré : "Le soutien dont nous vous avons parlé sera chose faite, dans les prochains jours", sans manquer de conclure avec enthousiasme : "Nous allons institutionnaliser votre Festival".

Marcel Kpogodo

mardi 17 mars 2015

Le programme des Riao 2015 disponible

Pour un Festival de près d'une dizaine de jours


Des 19 au 28 mars 2015, les Rencontres internationales des arts de l'oralité (Riao) se tiendront à Cotonou, selon une initiative de l'Association ''Katoulati'', présidée par Patrice Toton. Le Comité d'organisation de la manifestation a rendu public, à l'effet du déroulement du Festival, un programme véritablement soutenu.


Patrice Toton

Programme des Riao 2015

Mardi 17 mars - 16h : Conférence de presse - Lieu : Salle de conférence du Ministère de la Culture

Jeudi 19 mars - 9h à 11h : Info (96220136)

                       - 17h : Cérémonie d'ouverture
                       - 20h30 : Spectacle

Vendredi 20 mars (Journée mondiale du conte) - 19h : Parade aux lampions - Lieu : Campus-Espace Mayton
                                                                            - 20h30 : Grande soirée contée - Lieu : Espace Mayton

Samedi 21 mars - 9h : Atelier de formation 1 - Lieu : Institut français de Cotonou
                           - 20h30 : Grande soirée contée 2 - Lieu : Institut français de Cotonou

Dimanche 22 mars - 14h : Balade contée - Lieu : Route des pêches

Lundi 23 mars - 8h30 : Colloque - Lieu : Salle de conférence du Hall des arts
                        - 17h : Séance de conte -Lieu : Assemblée nationale

Mardi 24 mars - 9h : Atelier de formation 2 - Lieu : Institut Français de Cotonou
                         - 15h : Conte dans un hôpital - Lieu : Cnhu

Mercredi 25 mars - 9h : Atelier de formation 3 - Lieu : Bibliothèque Jean Monnet FZ

Vendredi 27 mars - 9h : Conte à l'école - Lieu : Info (96220136)
                              - 20h30 : Spectacles - Lieu : Institut français de Cotonou

Samedi 28 mars - 20h30 : Spectacles - Lieu : Institut français de Cotonou

Clôture des Riao       

Marcel Kpogodo

lundi 2 mars 2015

Bientôt l’effervescence des Riao à Cotonou

Dans le cadre des activités de l’Association ’’Katoulati’’


Les Rencontres internationales des arts de l’oralité (Riao), abordent leur quatrième édition. Ce sera à Cotonou, des 19 au 28 mars 2015, à l’initiative de l’Association ’’Katoulati’’. Avec plusieurs facteurs d’innovation.

Patrice Toton, Président de l'Association ''Katoulati''
« Le rôle du conte dans l’éducation des enfants ». Le thème sous lequel est placée la quatrième édition des Rencontres internationales des arts de l’oralité (Riao), organisée par l’Association ’’Katoulati’’, dans ses sections béninoise et française. Donc, du 19 au 28 mars, 2015, du côté béninois, Nicole Tamadaho, Marcel Orou Fico, Susuji Béhanzin, Hervé Wégbomé, Fancy Carlos Zinsou, Charrelle Tété Hounvo, Parfait Dossa et Claude Balogoun, sont les conteurs qui animeront plusieurs manifestations de diction de contes au cours de soirées opportunément organisées à cet effet, dites « contées, chantées, rythmées et dansées » et de séances identifiées comme des « balades contées sur la Routes des pêches ». Il est aussi prévu, dans le cadre des Riao 2015, des visites par les conteurs d’écoles, d’hôpitaux et de cadres prestigieux de notre pays, de même que ces artistes sont appelés à s’exprimer dans des espaces tels que l’Institut français de Cotonou, la Fondation Zinsou, le ’’Blackstage’’, au quartier Akpakpa et, notamment, l’Ecole internationale de théâtre du Bénin (Eitb) . Du côté des étrangers, plusieurs compagnies seront de la partie : le Festival de contes ’’Yeleen’’, du Burkina Faso, la Compagnie ’’Naforo-ba’’ de la Côte d’Ivoire, la ’’Maison Gabité du conte’’ du Togo, l’Association des conteurs du Niger et, en complément à tout ce système, uns structure béninoise : la Fédération béninoise de conte et des arts de l’oralité. Des pays occidentaux comme la France et la Belgique seront de la partie. Selon Patrice Toton, cette quatrième édition des Riao réunira les « conteurs les plus talentueux de leur temps ».


Les Riao, côté intellectuel


Pas moins de trois ateliers de formation sont prévus à l’endroit des professionnels du conte : « Trouver le conteur en soi », animé par Alassane Sidibé, « Le travail de l’imaginaire des conteurs », tenu par Rogo et le thème « Le conte comme outil linguistique », avec la partition essentielle d’Adama Adépojo, dit ’’Taxi conteur’’, Directeur de la Compagnie ’’Naforo-ba’’. En outre, il sera tenu un  colloque sur le thème : « Importance du conte dans le développement socio-culturel, humain et économique au Bénin ».


Marcel Kpogodo

samedi 7 juin 2014

’’Danxomè-xo », une magistrale réussite artistique et intellectuelle

Suite à sa représentation à l’Institut français de Cotonou


La soirée du vendredi 30 mai 2014 a donné lieu à la représentation de la pièce, ’’Danxomè-xo’’, écrite et mise en scène par l’homme de théâtre, Patrice Toton. Un spectacle d’une totale réussite qui a marqué les esprits aux plans artistique et intellectuel.

De gauche à droite, Patrice Toton, Souléman Laly, Parfait Dossa, Charrelle Hounvo et Edouard Ahlonsou, remerciant le public, à la fin de la représentation
A la fin de la représentation du spectacle, « Danxomè-xo », le vendredi 30 mai dernier, à la grande paillote de l’Institut français de Cotonou, les nombreux spectateurs, encore sous l’effet de la prestation impressionnante des artistes de l’Association ’’Katoulati’’, déambulant dans les environs de la cafétéria, voient Alougbine Dine, comédien, metteur en scène, responsable d’espace de représentation théâtrale et ancien Directeur du Festival international de théâtre du Bénin (Fitheb), les deux mains sur la tête de Patrice Toton, auteur et metteur en scène de la pièce jouée, comme en signe de bénédiction, le féliciter en ces termes : « C’est très bien ! C’est très bien ! Tu as frappé fort ! Je suis content, je suis content ! »

L'inédit "standing ovation" des universitaires avec, de gauche à droite, les Professeurs, Bienvenu Akoha, Toussaint Tchitchi et Guy Ossito Midiohouan
Une autre image saisissante et révélatrice du succès éclatant de "Danxomè-xo" : le ’’standing ovation’’ d’un carré de professeurs d’université venus assister à la représentation théâtrale, au moment où les acteurs avaient fini de faire connaître leur identité au public. Bienvenu Akoha, appuyé de son épouse, Guy Ossito Midiohouan, Toussaint Tchitchi et, d’un autre côté du premier rang des bancs, Dodji Amouzouvi, continuaient d’applaudir après le public.

Après la pièce, la satisfaction probante du Professeur Guy Ossito Midiohouan, en bleu, du Département des Lettres Modernes, de la Faculté des Lettres, de l'Université d'Abomey-Calavi
Même lui, ce public, n’est pas resté en marge des félicitations par le geste. Après avoir app

laudi à tout rompre, à plusieurs reprises, à la fin du spectacle et au cours de la présentation des acteurs par Patrice Toton, il resté, pendant plusieurs minutes, accroché à son siège, comme s’il demandait une reprise du spectacle. Intensément et abondamment comblé par la prestation des acteurs, il n’avait de cesse de finir de digérer ce jeu extraordinaire, animé et instructif.   
Côtoyant ces maîtres du savoir, Ignace Yètchénou, comédien, acteur de cinéma, n’a pas manqué de faire connaître ses impressions, à la fin de la pièce, confiant à Patrice Toton : « J’ai perdu le goût d’aller au théâtre. Mais, avec ce spectacle, tu m’as redonné l’espoir et l’envie d’aller au théâtre. »
Toutes ces marques d’un succès éclatant qui ne trompe pas, ne sont pas gratuites. En 65 minutes, les trois comédiens-conteurs-personnages et le percussionniste, alternant les rôles, passant du récit engagé au jeu bien cadré d’un héros circonstanciel, en transitant par des séquences bien synchronisées de chants traditionnels en chœur, Parfait Dossa, Charrelle Hounvo, Souléman Laly et Edouard Ahlonsou, pour ce qui est de leur nom à l’état-civil, ont restitué des réalités historiques stratégiques du Bénin pré-colonial à celui contemporain, résumant, dans une exposition fortement exprimée, la volonté inextinguible d’hégémonie du royaume du Danxomè sur les 14 autres, de la côte, de l’est, du centre, de l’ouest et du nord de l’actuel Bénin. Une volonté érigée en une forte détermination conquérante de souverains successifs, Houégbadja, Agadja, Guézo, Glèlè, Béhanzin, aux déboires spécifiques et fatals  mais, une détermination concrétisée par des avancées conquérantes sérieuses, freinées opportunément par le colon militaire français et récupérées à son profit par lui pour asseoir une colonisation durable. 

Parfait Dossa, Agadja
Souléman Laly, en Béhanzin
Parfait Dossa, à cet effet, a incarné le téméraire Agadja et y a réussi, de même que Souléman Laly, par rapport à Béhanzin, sans compter Charrelle Hounvo qui, dans la même plus que châtiée diction que ses homologues de scène, une profération parfois mécanique, à souhait, a retracé des tranches de parcours illustres de ces célébrités. Et, que ne pas dire d’Edouard Ahlonsou, dont la voix mélodieuse et entraînante, renforcée par un timbre de griot, a lancé et scellé des chants du sud et du nord du Bénin, contraignant ses trois compagnons de scène à une chorégraphie circonstancielle embellie par le chorus de l’accoutrement.

L'engagement sans failles des comédiens-conteurs dans le conte théâtralisé, "Danxomè-xo"

Un accoutrement uniforme des conteurs, constitué, à la base, d’une sorte de tunique en coton, de manches courtes ovales et débordantes, une tunique ornée, le long des boutonnières, au col et au bord des manches, du même registre d’un large motif indigo dominant, agrémenté par de gros points jaunes. C’était une tunique sur un pantalon ample. Cet accoutrement, surtout chez les trois premiers conteurs, était extraordinaire par sa capacité, sans rien en laisser paraître au spectateur, à se muer rapidement en un autre. Ainsi, l’accoutrement de scène était aussi colonial, avec, pour les conteurs, des lunettes à la petite monture fine posée sur le nez. Dans un autre univers, constitué, en quelques petites minutes, par le biais d’un chant chaleureux exécuté à l’unisson, toujours par les mêmes trois conteurs, dos tourné au public, en retrait dans un coin droit de la scène, ce nouvel univers leur a fait continuer la pièce avec une chemise désormais sans manches sur un pantalon blanc, le tout mis en valeur par un chapeau feutre noir !
Et, nous voilà, en un tournemain, plongé dans notre Bénin du 21ème siècle, dans la capitale économique, avec ses réalités côtières de pêche d’une habitude séculaire, de belle vie de plage et de pratiques sexuelles débridées. Toute l’atmosphère savoureuse de l’environnement de la ’’Route des pêches’’ !

Les comédiens-conteurs, dans une séquence à la fois chantée et dansée

Et, dans ce passage aisé d’une époque historique à l’autre de notre pays, pas de rupture dans le jeu de scène, les chants et les danses aidant à cela. Le public a savouré des séquences chorégraphiques courtes et plaisantes qui s’enchaînaient habilement à d’autres séquences de récit ou de jeu de rôles. Ces moments chorégraphiques, mis au point stratégiquement, ont permis au metteur en scène de faire pratiquer par les comédiens-conteurs un déplacement agile et aisé sur la scène ; l’exploitation équilibré de celle-ci était fondée sur le positionnement des comédiens-conteurs en un triangle qui se déployait, s’élargissant en carré, en rectangle ou en cercle, selon les circonstances. Ceux-ci, maîtrisant leur texte, le vivaient, chaleureusement et joyeusement, disant, chantant, déclamant, célébrant même des rituels royaux, sacrés ou profanes, manipulant facilement des accessoires convertibles qui, eux aussi, changeaient de fonction : les bâtons à sculptures de jumeaux étaient auparavant des esclaves et les tabourets ont été restitués en balcons de maison à étages, balcons du haut desquels les colons pouvaient dédaigneusement considérer la population réduite à la soumission.
Au centre, Edouard Ahlonsou, dans son rôle de chanteur-percussionniste
Entrant en concordance avec tout ce système de successions des époques, des héros, des costumes, des accessoires, la lumière, blanche, jaune ou rouge, forte ou allégée, alternait, s’adaptant aux circonstances de détresse, de recueillement ou de joie, rougeoyant s’assombrissant ou éclatant, lançait ses feux.
Voilà une complète effervescence qui a animé la pièce, chassant du public l’ennui, l’instruisant par les faits d’histoire, le maintenant attentif et entretenant en lui un suspens qui a duré jusqu’à la fin de la pièce. Voilà une totale réussite ayant induit aussi bien la réticence du public à quitter les lieux du spectacle à la fin de la pièce, que les nombreuses félicitations au metteur en scène et la reconnaissance des professeurs d’université. Une telle pièce ne pourrait-elle pas épanouir les spectateurs du prochain Festival international de théâtre du Bénin (Fitheb) ?


Un speech de feu


Au-delà de son volet purement artistique, la pièce ''Danxomè-xo'' a laissé Patrice Toton, son auteur et metteur en scène, rappeler le contexte du premier jeu du spectacle, la participation de l’Association ’’Katoulati’’ au Festival ’’Yeleen’’ du Burkina Faso, en novembre-décembre 2013. 

Patrice Toton, dans son adresse au public, après le spectacle
L’homme de théâtre a alors, fortement et brièvement, partagé sa conviction de la nécessité que les universitaires s’emparent du processus qui est le sien de la réécriture de l’histoire nationale, selon la vérité des faits et non à partir de celle qui arrangeait l’ancien colonisateur et qui a été véhiculée jusqu’à aujourd’hui. Une véritable envolée intellectuelle de Patrice Toton qui, visiblement, a suscité l’intérêt des professeurs présents, quitte à ce que des initiatives scientifiques ultérieures viennent donner corps à un tel projet.     


Marcel Kpogodo

vendredi 30 mai 2014

Patrice Toton parle de "Danxomè-xo" qui sera jouée ce vendredi

Sous la grande paillote de l'Institut français de Cotonou

A quelques heures du jeu, sous la grande paillote de l'Institut français de Cotonou, ce vendredi 30 mai, à 20h30, de la pièce de théâtre, "Danxomè-xo", Patrice Tonakpon Toton, qui en est l'auteur et le metteur en scène, se prononce sur la quintessence de cette œuvre, tout en justifiant la nécessité pour le public de faire un déplacement massif en cette soirée du vendredi 30 mai. 


Patrice Tonakpon Toton

Stars du Bénin : Patrice Toton, tu es l’auteur et metteur en scène de la pièce de théâtre, ’’Danxomè-xo’’, qui sera jouée ce vendredi 30 mai, à l’Institut français de Cotonou. Après la dernière répétition avec les comédiens, quel appel as-tu à lancer au public béninois ?

Patrice Tonakpon Toton : J’invite tout le peuple béninois, hommes comme femmes, étudiants et élèves, tout le monde, j’invite tout le monde, j’invite le public, à venir nombreux, pour voir ce spectacle, ’’Danxomè-xo’’, qui est le spectacle de tout le monde. A partir de cet instant, ce n’est plus mon spectacle, c’est le spectacle de tout le monde.
Nous, on a fait un travail et, on l’a fait pour le peuple béninois, on l’a fait pour le monde entier, pour que ceux qui sont ici et qui n’ont pas eu la possibilité ou qui n’ont pas l’occasion de traverser, de voyager à travers l’histoire, de la remonter, depuis les origines jusqu’à nos jours, de vivre, en une heure dix minutes (1h10mn), les guerres de conquête du royaume du Danxomè, les rapports qu’entretenaient les royaumes du Bénin, les rapports entre le royaume du Danxomè et les royaumes du Nord, les rapports entre le royaume du Danxomè et les royaumes du Sud, ceux de Porto-Novo, d’Allada, de Savi, des Sahouè, à travers les différentes guerres de conquête. Ceux qui n’ont pas eu l’occasion donc de vivre ça en peu de temps, je les invite à venir voir ce spectacle et à venir voir comment on peut raconter plusieurs siècles d’histoire en une heure dix minutes, tout en parcourant, de manière cohérente, l’essentiel, c’est-à-dire, la période pré-coloniale, à travers le royaume du Danxomè et les guerres de conquête et l’esclavage, la période coloniale, - qui sont deux époques douloureuses pour le Bénin – et puis, après, la période communiste, donc, le marxisme-léninisme, et, la période démocratique, donc, la période contemporaine. Tout cela a été raconté, joué, sur fond de musiques et de chants traditionnels, de chants béninois, sur fond d’incantations, sur fond de poésie aussi et, par de charmants conteurs, par un percussionniste-chanteur talentueux.


Une des séquences fortes de la répétition du jeudi 29 mai, sous la grande paillote de l'Institut français de Cotonou
Je demande à tout le monde de venir apprécier ce texte, d’apporter sa pierre à l’édifice, parce que, ce pour quoi nous faisons ce spectacle, ce n’est pas seulement pour plaire au public, c’est pour amener les gens à réfléchir … Ce n’est pas une sorte de pacotille, ce n’est pas un spectacle créé pour gagner de l’argent, c’est pour susciter un débat de société, c’est pour inviter les gens à réfléchir sur l’histoire qu’on enseigne à nos enfants, c’est pour amener les gens à se poser la même question que nous : « Qu’est-ce que nous savons de notre histoire ? Qu’est-ce qui s’est réellement passé et, où allons-nous ? Ceux qui vont venir après nous, des décennies et des siècles après nous, qu’est-ce qu’ils vont avoir en héritage ? Quel patrimoine laisserons-nous à nos enfants et aux générations à venir ? »
C’est maintenant qu’il faut susciter cette réflexion-là, c’est maintenant qu’il faut provoquer ces débats, pour que demain soit meilleur à ceux qui vont nous succéder, à notre descendance. C’est pour ça que je pense que, d’une manière ou d’une autre, tout le monde est interpellé, ce n’est pas seulement pour le plaisir de venir au spectacle, mais c’est une mission et, cette mission, je me demande s’il faut l’honorer ou la trahir, cette mission qui consiste à réinventer notre histoire, à la réinventer, à notre manière, de notre point de vue, afin que nos enfants et les générations à venir en soient fière.
C’est de ça qu’il s’agit ; c’est pour ça que je demande à tout le monde de venir soutenir ce spectacle, ce n’est plus soutenir Patrice Toton, ce n’est pas soutenir l’Association ’’Katoulati’’, mais c’est soutenir une cause commune, une cause nationale, c’est une cause noble, parce qu’on dit souvent que celui qui ne connaît pas son passé est comme un enfant ; on dit que tout le peuple qui n’a pas d’histoire est un peuple sans vie.

Propos recueillis par Marcel Kpogodo

dimanche 27 mai 2012

Festival ''Gankéké'' 2012


Appel à candidatures pour le Festival GANKEKE 2012


Dans le cadre du projet ’’Arts de la Scène, des Langues et de l’Oralité’’ (PASLO), financé par le Programme Société Civile et Culture (PSCC) à travers le 10e FED, l’Association Théâtre d’Afrique et son partenaire l’Association Katoulati lancent l’appel à candidatures pour l’organisation du Festival International des Langues Maternelles et de l’Oralité, « GANKEKE 2012 » 4e Edition, qui se tiendra à Porto-Novo, du 08 au 11 septembre 2012.

Catégories : Théâtre, Danse, Contes, Chanson Traditionnelle.

Critères :

* THÉÂTRE 
-Etre une troupe théâtrale ou une compagnie artistique du Bénin.
-Produire un spectacle de théâtre dans la langue maternelle de son choix sur un thème socioculturel, entre 15 et 20 minutes.
- Remplir une fiche d’inscription.


* DANSE
- Etre un groupe de Ballet ou une compagnie de danse du Bénin.
- Produire un ballet à thème dans un rythme local de son choix entre 15 et 20 minutes.
- Remplir une fiche d’inscription. 


*CHANSON
- Etre un groupe ou un chanteur de musique traditionnelle ou tradi-moderne du Bénin.
- Composer et interpréter une chanson sur un thème socioculturel et dans un rythme de son choix entre 03 et 07 minutes. 
- Remplir une fiche d’inscription. 


* CONTES
Seuls les conteurs traditionnels ayant participé aux séances de collectes de contes à Savalou, du 1er  au 12 mars 2012, sont éligibles.

Prix à gagner

Théâtre/ Danse :
1er prix : Trophée + 150.000 FCFA
2e  prix : Trophée + 100.000 FCFA


Chanson / Conte:
1er  prix: Trophée + 60.000 FCFA
2e  prix : Trophée + 40.000 FCFA 


Date limite de dépôt de dossier : 30 juin 2012 à 18h, heure locale.


NB : Présélection des troupes et compagnies du 05 au 10 Août 2012
Contacts : 97 889891 – 97607209 – 95170332 

02 BP 858 P/Novo - Email : theatre.dafrique@yahoo.fr , katoulati@gmail.com

Visiter le site: www.benincultures.com pour le formulaire d'inscription ou, encore, www.theatredafrique.blogspot.com


Source : Magazine ''Sport Culture News''