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jeudi 13 décembre 2018

De prestigieuses sociétés de masques sur le Feridama 2018

Dans le cadre de la 9ème édition de l’événement

Le mercredi 12 décembre 2018, par une conférence de presse tenue à Cotonou, le journaliste Happy Goudou, Chargé à la Communication du Festival des Rituels et des danses masquées (Feridama), a annoncé la tenue de la neuvième édition de l’événement avec, comme éléments d’attraction, des sociétés de masques d’un rang remarquable.

De gauche à droite, Justin Anani Kakpo, Happy Goudou et Claude Gougla, au cours de la conférence de presse
Les ’’Guèlèdè’’ du Bénin, les ’’Zaouili’’ de la Côte d’Ivoire et les’’Dogon’’ du Mali. Les trois sociétés de masques attendues à Cotonou pour animer la neuvième édition du Festival des Rituels et des danses masquées (Feridama), ce qu’a fait savoir Happy Goudou, membre du Comité d’Organisation de l’événement, en tant que Chargé à la Communication, dans le milieu de la matinée du mercredi 12 décembre 2018, à travers une conférence de presse, tenue au siège de l’Association ’’Towara’’, sis quartier d’Agla, à Cotonou.
Selon l’orateur, cet échange avec les professionnels des médias constituait la première activité du Feridama qui se poursuivra jusqu’au 16 décembre. A en croire ses propos, les trois sociétés de masques, précédemment évoquées, doivent leur sélection au fait qu’elles sont reconnues, agréées par l’Organisation des Nations unies pour la science et la culture (Unesco), qu’elles sont inscrites sur sa liste de sauvegarde du patrimoine immatériel de l’humanité. Deux autres structures culturelles du même genre sont invitées à prendre part à l’événement parce qu’elles sont en attente d’obtenir le même statut, vu qu’elles en ont entamé le processus : les masques de feuilles du Burkina Faso et les échasses du Togo.   
L'une des affiches officielles du Feridama
« Ces cinq sociétés de masques feront des exhibitions sur le site du Feridama, qui est l’esplanade intérieure du Stade de l’Amitié de Cotonou, tous les jours, du 14 au 16 décembre, dès 15 heures ! », a formalisé Happy Goudou, avant de préciser que le village qui est dédié à la manifestation annuelle, situé au siège de l’Association ’’Towara’’, à Agla, verra plusieurs groupes béninois de masques s’y produire le jeudi 13 décembre : les ’’Zangbéto’’ et les ’’Bourian’’, notamment. Et, l’après-midi du vendredi 14 est prévue pour se dérouler une succession d’activités : à 14 heures, un grand carnaval partira du Carrefour principal du quartier de Zogbo pour déambuler vers l’esplanade intérieure du Stade de l’Amitié, où, à 15 heures, aura lieu la cérémonie officielle d’ouverture du Festival, sous le parrainage du Ministre de la Culture, Oswald Homéky.


Le volet intellectuel du Feridama

Selon Happy Goudou, le Feridama comporte un volet intellectuel qui fait travailler ses organisateurs à voir se déplacer vers Cotonou des spécialistes de haut niveau de l’Unesco et du Conseil international des Organisations de festivals et d’arts traditionnels (Cioff) ; il ne se tiendra qu’en mars 2019, plus précisément, du 6 au 8, dans le sillage de la Journée internationale de la Femme (Jif), étant donné que celle-ci se trouve au centre des réflexions à travers le thème : « Le rôle de la femme dans les sociétés de masques en Afrique », sans oublier qu’un autre se verra développer : « La stratégie de sauvegarde des masques dans les pays détenteurs ». Au cours de son intervention, le Chargé à la Communication du Feridama était entouré, notamment, de Justin Annani Kakpo, Conseiller principal du Festival, et de Claude Gougla, le Vice-Président du Comité d’Organisation ; l'intervenant a tenu aussi à faire savoir que le Fonds des Arts et de la culture (Fac) a fait valoir un appui financier au déroulement de cette neuvième édition du Feridama, ce dont il remercié, respectivement, le Ministre de la Culture et Gilbert Déou Malé, Directeur général du Fac. 

Marcel Kpogodo

lundi 30 mars 2015

Le Ministre Jean-Michel Abimbola relève le défi du 1er Carnaval de Cotonou

Au cours d’une manifestation riche en couleurs et en danses


Le Carnaval international de Cotonou a eu lieu le samedi 28 mars dernier. C’était au cours d’un grand déambulement de nombreuses troupes de danses, qui ayant abouti à l’esplanade du Stade de l’Amitié de Kouhounou, à l’initiative du Ministre de la Culture, Jean-Michel Abimbola.

Une tranche de danse des revenants
Pas moins de 28 groupes, d’une part, manifestant des prouesses spécifiques de danse, ont paradé, pendant 1 minute, devant le Ministre de la Culture, Jean-Michel Abimbola, et son collègue du Développement, Marcel de Souza, devant les cadres respectifs des deux départements ministériels et face à une population nombreuse ayant fait le déplacement. D’autre part, trois autres troupes émanant, respectivement, du Burkina Faso, du Niger et du Bénin, se sont livrés à un exercice d’une longueur plus conséquente de 10 minutes. C’était sur l’esplanade extérieure du Stade de l’Amitié de Kouhounou, dans le cadre du Carnaval international de Cotonou, le samedi 28 mars 2015, en milieu d’après-midi. Ce lieu de rassemblement s’est révélé l’aboutissement d’une procession épaisse et colorée, ayant eu à sa tête, Jean-Michel Abimbola et les directeurs à divers niveaux du Ministère de la Culture, une procession qui a pris le départ à la place de l’Etoile rouge de Cotonou.
Près d’une heure après avoir quitté le point de départ, Marcel de Souza rejoignait les carnavaliers. C’est ainsi que les démonstrations diverses et variées des structures culturelles et cultuelles invitées ont fasciné le public, même si la durée semblait trop courte, pour la première vague des passages. Parmi les groupes étant intervenus à cette première phase, il fallait compter ceux bien connus comme les ’’Super anges’’, les ’’As du Bénin’’, ’’Towara’’, ’’Oshala’’, ’’Achakata’’, les ’’Bourian’’, deux groupes de joueurs de fanfare et deux autres émanant du Centre culturel chinois, le premier incarnant des lions et, le second, le dragon.
La deuxième partie du spectacle a permis à la ’’Société des masques Gossina’’ du Burkina Faso, à ’’Mawazaki Zango’’ du Niger et à un groupe de tamtameurs et de danseurs béninois de proposer une animation vigoureuse et variée, qui a enchanté le public et suscité beaucoup d’applaudissements. D’abord, le groupe burkinabè a exécuté la danse d’une succession de masques représentant divers animaux dont le crocodile. Quant aux Togolais, ils ont plu par les numéros éprouvants des échassiers qui, à la fin du spectacle, ont pu savamment se débarrasser de leur échasse, sans compter les chanteuses et danseuses à la fois qui voyaient rythmer leurs chants et leurs suggestifs déhanchements par des coups de tam-tam. Enfin, les Béninois, de leur côté, ont impressionné par leur adresse dans l’exploitation de tambours plus hauts qu’eux qui, tantôt se prenaient au dos pour y accéder de leur bâton, tantôt s’associaient pour les frapper par le côté. Le tout était harmonieusement associé aux chants de leurs voix mâles et à leurs danses remuantes bien synchronisées. Même si la délégation ivoirienne qui était annoncée pour participer à la manifestation n’a pu qu’être déclarée en train de pénétrer sur le territoire national, au moment de la clôture de la manifestation, le public a donné l’impression d’avoir été profondément comblé par le spectacle.
Entre temps, les interventions respectives de Jean-Michel Abimbola et de Marcel de Souza ont remercié le Chef de l’Etat, le Docteur Boni Yayi, sous le patronage de qui la manifestation culturelle a eu lieu ; ils n’ont pas oublié toutes les troupes ayant réellement participé à animer l’événement. Par ailleurs, il ressort que le Carnaval de Cotonou, un événement annuel, devra se dérouler régulièrement et acquérir une réputation semblable à celle du Carnaval de Rio.

Marcel Kpogodo

mercredi 17 décembre 2014

"Towara" réussit la 5ème édition du Feridama

Le déroulement de la manifestation s'est effectué le dimanche 14 décembre dernier

Le Festival des rituels et des danses masquées a tenu sa 5ème édition, le dimanche 14 décembre dernier, au Stade de l’Amitié de Cotonou. Si plusieurs groupes se sont succédé pour impressionner le public dense et insatiable, la manifestation a été un véritable succès, sous la houlette de Marcel Zounon, Directeur de l’Ensemble artistique national (Dean) et Président du Groupe ’’Towara’’.

Une vive démonstration
Les groupes de Guèlèdè de Kétou, d’Agonlin-Covè et de Cotonou, ’’Hwénuxo’’ de Porto-Novo et du Nigeria, les ’’Bourian’’ des de Souza de Ouidah, des Oloubi et des Codjia de Cotonou, les ’’Zangbéto’’ de Zogbo, d’Ahouansori-Agué, de Godomey et ceux de Hèvè-Dogbadji. C’est le tableau des ensembles culturels ayant meublé le programme des démonstrations à la charnière du cultuel, de l’ésotérique et du culturel.

Ainsi, Marcel Zounon, par le biais du groupe artistique et culturel ’’Towara’’, qu’il dirige, a tenu en haleine la population de la ville de Cotonou, sur l’esplanade extérieure gauche du Stade de l’Amitié de Kouhounou. C’était le dimanche 14 décembre 2014, dans le cadre de l’organisation de la 5ème édition du Festival des rituels et des danses masquées (Feridama). Selon lui, justifiant l’organisation de cette manifestation par sa structure culturelle, ’’Towara’’, il affirmait : « La culture traditionnelle est encore vivante dans notre pays et cette culture mérite d’être valorisée ». A la fin du spectacle, presqu’à la nuit tombante, des attestation de participation ont été décernées à chacun des 10 groupes ayant garanti l’animation et la réussite du 5ème Feridama.  

Marcel Kpogodo

jeudi 27 novembre 2014

’’Towara’’ réalise une double sortie d’album

C'était le dimanche 23 novembre dernier


Le théâtre de verdure du Hall des arts de Cotonou a donné lieu, dans la soirée du dimanche 23 novembre 2014, au lancement de deux albums. Il s’agit d’une cérémonie à l’actif de l’Association ’’Towara’’, sur un fond d’un spectacle enrichi de plusieurs animations.

Wèkè, ci-contre, en démonstration de chanson, dansant en compagnie de dignitaires d'un culte religieux endogène
’’Amandogbé’’, un album audio de 10 morceaux de musique traditionnelle selon le rythme ’’blékété’’ et ’’Vioutou et l’amour’’, un court métrage de 47 minutes. Ce sont les deux œuvres que l’Association ’’Towara’’ a mis sur le marché discographique, depuis le dimanche 23 novembre dernier.
Dans un premier temps, ’’Amandogbé’’, bien qu’étant réalisé par cet ensemble artistique et culturel, permet de mettre, particulièrement, sous les feux de la rampe, une chanteuse phare de la structure, son lead vocal, Françoise Adjovi, de son nom d’artiste, Wèkè, dont la fidélité au groupe artistique a été mentionnée, au cours de la soirée, malgré les nombreuses difficultés qu’il a connues. Au cours de la cérémonie de lancement, l’artiste n’a pas manqué d’exécuter quelques chansons de l’album, à la grande satisfaction du public dans lequel se trouvaient plusieurs autorités du Ministère de la Culture et, notamment, des dignitaires de cultes religieux endogènes.

Par ailleurs, la soirée a aussi permis d’enregistrer la mise sur le marché par ’’Towara’’ du court métrage ’’Viuotou et l’amour’’ qui, en substance, relate l’enlèvement par un jeune homme de sa bien-aimée, ce qui lui valut bien de déboires.    

Marcel Kpogodo

vendredi 24 octobre 2014

Le Centre artistique et culturel ’’Oshala’’, un système qui contraint à l’excellence

Une structure culturelle de pointe

A l’épreuve de l’atteinte de défis majeurs, la jeunesse béninoise se fait remarquablement présente. C’est ce que donne l’occasion de constater une structure entièrement culturelle dont les principaux animateurs, des jeunes, témoignent d’un sens inouï de rigueur et d’organisation : le Centre artistique et culturel ’’Oshala’’ (Caco).

Denis Abiona, Président du Centre artistique et culturel "Oshala"

Une structuration efficace

La promotion de la culture béninoise reste le fondement profond d’une organisation qui a imposé ses preuves : le Centre artistique et culturel ’’Oshala’’, une association relevant de la Loi 1901, ayant vu le jour, en 2006, s’étant armé de l’objectif de s’illustrer dans les arts de la scène, s’enrichissant de la participation d’une trentaine de membres actifs et, s’illustrant, par excellence, dans l’art du ballet à thème, c’est-à-dire, dans la pièce de théâtre dansée, « le ballet intellectuel ! », s’exclamera quelqu’un. Une connaissance de plus grande proximité avec le système de fonctionnement de cette structure permet de se rendre compte de sa subdivision savante en quatre sous-sections : la danse traditionnelle patrimoniale, la danse contemporaine, l’art dramatique et la musique moderne d’inspiration traditionnelle. Les jeunes dirigeants de ces domaines n’ont pas requis un anonymat vain : respectivement, Raphaël Tokplonou, Clément Kakpo, Humbert Boko et Denis Abiona. Tout est donc bien parti, pour des résultats respectables.

Clément Kakpo, Chef de la Section "Danse contemporaine"
Un système exigent de formation

En dépit de sa naissance récente et de la jeunesse de son équipe dirigeante, le Centre artistique et culturel ’’Oshala’’ ne laisse aucune place à la complaisance, lorsqu’il s’agit de transmettre à des apprenants les précieuses connaissances devant leur permettre de faire leurs preuves dans les arts de la scène. D’abord, l’aspirant au professionnalisme se fait accepter comme simple observateur, pendant 90 jours, et se laisse analyser, après avoir rédigé une bonne demande et avoir été présenté au groupe. Au cours de son évolution, il est l’objet d’une enquête de moralité et, gare aux résultats défavorables pour sa personnalité ! De mauvais échos sur son caractère font renvoyer purement et simplement cet apprenant indélicat. Mais, un petit bémol : on peut le racheter, en cas de repentance et d’un engagement signé à adopter des comportements moraux. Comme l’explique Denis Abiona, Président du Cac ’’Oshala’’, « il ne faut pas tolérer qu’un apprenant se cache derrière la formation pour développer ses caprices, son mauvais caractère ». De même, il fait ressortir qu’à ’’Oshala’’, signifiant, en français, ’’la divinité’’, on ne tolère pas l’usage de stupéfiants tels que la cigarette, le tabac, l’alcool, la drogue, notamment, ce qui fait expulser sans pardon, celui qui s’y adonne. « Quand on est dépendant de cela, on n’est plus soi-même », ne manque pas d’ajouter Clément Kakpo, du haut de son expérience à succès dans la danse contemporaine. Voilà de quoi assainir l’image d’une corporation que beaucoup associent à la manifestation par ses acteurs de comportements déviants. En conclusion, la formation, au Caco, laisse les responsables s’imposer de réussir une relation réellement connivente, une forte collaboration entre l’aspirant à la formation, ses parents et son entourage. Qui aurait pu y croire ? Et, il s’agit d’une organisation où ne vient pas qui veut, étant donné la rigueur qui en caractérise le fonctionnement et la promotion de valeur comme la ponctualité et l’assiduité aux répétitions : « Il vaut mieux être seul que d’être mal accompagné », conclut Abiona, devant la remarque que la rigueur de ce groupe ne lui fait pas une abondante compagnie.

Raphaël Tokplonou, Chef de la Section "Danse traditionnelle"

Des dirigeants ’’baraqués’’

La jeunesse des dirigeants du Cac ’’Oshala’’ peut tromper, mais ils sont des poids lourds dans leur domaine, à commencer par le Président Denis Abiona, Directeur artistique, de surcroît et, Chef de la section ’’Musique moderne’’. N’allez pas croire qu’il est un expositeur de titres ; ancien membre de la célèbre troupe ’’Towara’’, il a participé à plusieurs manifestations internationales, a fait le tour du monde pour des prestations artistiques en danse patrimoniale, est l’auteur d’un album de musique traditionnelle et, l’observateur averti ne manquera de le voir évoluer sur des scènes de danse, à l’heure actuelle, malgré ses humbles vêtements de comptable d’un établissement scolaire de la place, le Complexe scolaire ’’La Synthèse’’, un cadre qui sert aux membres de l’Association à s’entraîner, tenir des événements d’ampleurs variables et à former des scolaires.
Ce Denis Abiona, s’il n’est pas harcelé de questions, parle peu, mais n’en est pas moins percutant quand on le voit évoluer, dans une captation vidéo actuelle, dans un accoutrement de danse, resplendissant. Ce n’est pas non plus Clément Kakpo qui aime s’exhiber, mais ses faits d’armes sont énormes et multiples : père de la formation en danse contemporaine au Bénin, depuis les années 1987-1988, père intellectuel, scientifique des désormais célèbres Richard Adossou, Rachelle Agbossou, entre autres. Quant à Humbert Boko, il s’est dernièrement illustré, à la grande paillotte de l’Institut français de Cotonou, par la comédie musicale, ’’Miriam Makéba’’, et, le succès qu’il en a remporté ne lui monte pas à la tête, son leitmotiv étant de travailler encore plus. Le plus discret de toute l’équipe, devant l’éternel, n’est personne d’autre que Raphaël Tokplonou ; peu loquace, il ne retrouve tous ses repères que sur des scènes de danse où il faut jouer littéralement avec le feu, dans un flot de paroles incantatoires prouvant une initiation sacrée à laquelle les autres dirigeants avouent n’avoir pas échappé, de quoi s’abreuver à la source de la réelle connaissance culturelle séculaire de nos aïeux, et s’enlever les moyens de verser dans l’à-peu-près artistique.
En réalité, ces membres dirigeants du Caco, si, à divers niveaux, ils se connaissent depuis plusieurs années, n’ont fait que se retrouver dans cette association, un véritable creuset d’esprits convergents qu’ils sont, vers le sens de la libre entreprise, eux qui ont fini par s’imposer par leur foi, leur persévérance et par leur réussite artistique, à leurs parents, autrefois réticents à leur orientation à risques.

Humbert Boko, Chef de la Section "Art dramatique"

Une noble ambition  

Des formations diplomantes, désormais. C’est la préoccupation essentielle de cette équipe de jeunes gagneurs qui n’ont jamais postulé à quoi que ce soit dans la fonction publique, mais qui vivent bien de leur vie d’artiste, montrant à leur génération un exemple de prise en charge de soi pour se réaliser, s’épanouir et faire resplendir la nation, eux qui sont les ambassadeurs de la culture de ce pays vers l’Extérieur. A coup sûr, leur foi inébranlable ne manquera pas de leur faire obtenir les moyens et les circonstances favorables à la réalisation de ce défi de formations diplomantes.


Marcel Kpogodo

dimanche 5 octobre 2014

Selon Denis Abiona : « [...] quand on ne parvient pas à tirer le drap de son côté, on sème le désordre … »

Dans le cadre de l'élection manquée des représentants du secteur théâtral au Ca/Fitheb


Plus de trois semaines après l’élection manquée des représentants des comédiens, des metteurs en scène et des dramaturges dans le Conseil d’administration (Ca) du Festival international de théâtre du Bénin (Fitheb), Denis Abiona, candidat favori des metteurs en scène, a accepté de se confier à nous pour faire partager son analyse des événements, en appelant au consensus.


Denis Abiona
Stars du Bénin : Bonjour M. Abiona. Nos informations nous permettent de croire que vous étiez le favori, pour le compte des metteurs en scène, lors de l’élection qui devait se tenir le vendredi 12 septembre dernier, dans le cadre de la désignation des représentants des comédiens, des metteurs en scène et des dramaturges dans le prochain Conseil d’administration (Ca) du Festival international de théâtre du Bénin (Fitheb). Finalement, cette élection n’a pas eu lieu. Pouvez-vous nous dire ce qui s’était passé ?

Denis Abiona : Ce qui s’était passé réellement, c’est que, à l’entrée, ce jour-là, les membres du bureau de vote ont d’abord commencé par vérifier les agréments, ce qui leur a permis d’éliminer, déjà, tous ceux qui n’appartenaient pas au secteur du théâtre. Donc, ils ont fait entrer tous ceux qui avaient un agrément lié à la danse et au théâtre ; c’est ceux-là qui ont été acceptés dans la salle, pour les élections.
Mais, force est de constater que quand les choses sérieuses devaient commencer, les amis ont commencé à soulever un certain nombre de préoccupations que j’avais trouvé légitimes, parce qu’ils ont parlé du décret ayant fixé les conditions de déroulement de l’élection. C’est vrai qu’au niveau de ce texte, il y a des choses qu’on peut corriger, mais, là, le moment n’était pas opportun pour le faire. Quand le débat a évolué, j’ai compris qu’en réalité, les amis s’attaquaient à ma personne ; ils disaient me voir plus dans le domaine de la danse que du théâtre, alors que, moi, je suis metteur en scène, chorégraphe, artiste chanteur et compositeur, je suis Directeur artistique et pédagogique du Centre artistique et culturel (Cac) ’’Oshala’’. Or, dans cette structure, nous faisons du théâtre, de la danse, de la musique, un peu de tout ce qui concerne les arts de la scène.
Donc, ils ont commencé à contester ma présence dans la salle, puisqu’ils prétendaient que mon électorat venait plus du milieu de la danse. Prenons, par exemple, Adolphe Alladé, qui est, certes, connu pour la danse, mais, qui a quinze dates de tournée nationale, chaque année, pour le théâtre. Nos amis disaient que nous avons amené des gens du ballet, alors qu’Adolphe fait de la danse et du théâtre. Des gens comme Stanislas  Dègbo aussi étaient là.
En bref, comme mes amis ont vu que j’étais quand même avec un nombre d’électeurs, qui allait me permettre de gagner, ils ont commencé à faire du bruit … Mais, je dis à mes amis qu’il y a un malentendu entre nous parce que, même quand je prends la danse, il y a une mise en scène qui se fait ; surtout quand vous faites de la danse thématique, vous travaillez autour d’un thème. Donc, il y a une mise en scène qui se fait. En dehors de cela, nous faisons aussi du théâtre, dans son genre populaire et, même au sein du Cac ’’Oshala’’, nous faisons le genre classique ! Voilà que les amis disent que nous sommes seulement du côté de la danse ; cela a fait que les élections n’ont pas pu se dérouler.
Personnellement, j’attends. J’ai appris qu’ils ont écrit et j’ai consulté ma base, parce que, après tout, je suis membre de la Fédération nationale des troupes de danse et de théâtre du Bénin. Nous attendons de voir quand la Direction de la Promotion artistique et culturelle va convoquer le corps électoral pour le déroulement des élections.


Nous avons entendu dire qu’à cette élection, il y avait plus de votants dans le camp du ballet et de la danse que dans celui du théâtre classique. Est-ce que vous confirmez cela ? Comment avez-vous fait ?

Comme vous le savez, quand il y a une élection, il faut battre campagne. Moi, de mon côté, comme je suis de la danse et du théâtre, j’ai contacté les amis qui font la même chose que moi et, ils ont répondu présents, ils sont venus là pour me soutenir. C’est vrai que, si l’élection s’était passée, ceux qui étaient là auraient voté pour moi. Et, même ceux qui font du théâtre classique sont aussi venus  voter pour moi. Donc, j’avoue que j’avais la majorité, ce jour-là. 


Est-ce que vous confirmez qu’il y a une différence entre les hommes du ballet et du théâtre, d’une part, et ceux du théâtre pur, d’autre part, surtout qu’on entend dire que les premiers n’ont pas fait de longues études, qu’ils n’ont pas un niveau intellectuel élevé, qu’ils sont plus brutaux, plus instinctifs, alors que les seconds seraient plus intellectuels ?

Ecoutez, à quoi comparez-vous l’intellect ? Ce jour-là, mon électorat n’avait pas le manteau de danseurs. Je ne voulais même rien dire … Quand certains se voient plus intellectuels, ils veulent me dire que, parmi eux, ils ont tous des diplômes universitaires ? Quand on fouille, ce n’est pas vraiment le cas ! Moi, de mon côté, j’ai fait au moins un Bac+2 ! Donc, on ne peut pas me dire que je ne suis pas un intellectuel … C’est vrai qu’au niveau du théâtre populaire, il y en a beaucoup qui n’ont pas fait de grandes études, ce qui fait qu’on a l’impression que ceux-là sont des gens qui ne réfléchissent pas, alors que l’intellect n’est pas synonyme de diplôme. Moi, je ne veux pas entrer dans ce débat. Quand ils disent que, dans notre groupe, nous n’avons pas de grands diplômes, je le leur concède. Mais, dans ce que nous faisons, on se connaît ; quand on entre dans le domaine du théâtre classique, on sait qui fait quoi et qui a quel diplôme ; on se connaît …
Donc, avec cette affaire de diplôme, ils cherchent tout simplement des prétextes pour distraire l’opinion publique, dans je ne sais quel objectif …


Est-ce que vous pouvez présenter un peu votre parcours ?

J’appartiens au Centre artistique et culturel ’’Oshala’’, ’’Oshala’’ qui veut dire ’’La grande divinité’’. Mais, je n’ai pas commencé mes expériences avec cette structure, j’étais le metteur en scène et le chorégraphe de l’Ensemble artistique et culturel ’’Towara’’, que tout le monde connaît. C’est à ce niveau que j’ai commencé à faire de la mise en scène. Par la suite, j’ai décidé de prendre mes responsabilités et, c’est là où j’ai mis en place le Centre artistique et culturel Oshala, en 2006 ; nous y faisons de la danse, du théâtre, de la musique moderne d’inspiration traditionnelle. Chacun de ces domaines constitue une section avec, à sa tête, un responsable. Concernant le Cac ’’Oshala’’, j’en suis le Directeur artistique et pédagogique. Nous nous sommes lancés dans la formation des élèves, une des activités du Centre, puisqu’ils constituent la relève efficiente de demain.


Avez-vous un appel à lancer ?

Nous avons l’obligation de nous mettre ensemble pour que la politique n’entre pas dans la culture, parce que tout se passe de telle sorte qu’aujourd’hui, on veut tout politiser si bien que quand on ne parvient pas à tirer le drap de son côté, on sème le désordre. L’appel que j’ai à lancer est que, nous sommes dans le domaine et nous y resterons, donc, si nous sommes divisés, on ne peut rien ; il faut que nous restions soudés et que nous nous entendions. Il faut que nous cultivions l’écoute ; quand l’autre parle, il faut que son interlocuteur ait la patience de l’écouter. Pour finir, je dirai que « ce qui nous réunit est plus fort que ce qui nous divise ».



Propos recueillis par Marcel Kpogodo