Affichage des articles dont le libellé est Tanzanie. Afficher tous les articles
Affichage des articles dont le libellé est Tanzanie. Afficher tous les articles

jeudi 12 novembre 2015

Elon-m Catilina Tossou, une mémorable odyssée chinoise

Dans le cadre d’un Projet de la République populaire de Chine


Du 16 septembre au 30 octobre 2015, l’artiste peintre et sculpteur béninois, Elon-m Catilina Tossou, a séjourné en Chine. Il s’agissait, pour lui, d’honorer un Projet de l’Etat chinois visant la facilitation de rencontres professionnelles entre artistes africains et chinois. Une expérience réellement porteuse pour lui.

Elon-m, en plein travail de création
« J’ai profité de ce séjour aux points de vue idéologique, social et touristique ; j’ai joui de paysages qui fleurissent et, cette expérience a influencé ma vie, ma créativité, j’ai été aussi influencé par la peinture chinoise ». Les premiers mots de l’artiste peintre et sculpteur béninois, Elon-m Catilina Tossou, quelques temps seulement après son retour d’un séjour de 90 jours en Chine, dans le cadre du Projet annuel mis en place par le Gouvernement chinois pour mettre en contact les artistes africains avec ceux chinois. Ainsi, du 16 septembre au 30 octobre 2015, en compagnie de ses collègues de pays tels que le Zimbabwé, la Tanzanie, l’Ethiopie et la République sud-africaine, cet artiste béninois, après avoir pris ses quartiers dans la ville de Gengdun, lieu du déroulement du Projet, s’est conformé au programme mis en place. A en croire ses propos, ceci s’est révélé épanouissant, vu qu’il était fait d’échanges en atelier avec les autres participants, de travaux en groupe et de rencontres avec l’organisateur du Projet qui n’était personne d’autre que le Directeur de l’Ecole des beaux-arts de Chengdun.

En visite à la Grande Muraille de Chine ... 
De manière plus détaillée, Elon-m confie que la première semaine de son séjour fut celle de contacts avec ses collègues, d’échanges de photos et de partages sur les techniques respectives de travail. Cette période leur a permis aussi de prendre connaissance du programme des activités au cours du séjour, celles-ci devant se diversifier entre des visites de sites touristiques, de musées, du village des arts et des artistes, à Chengdun et, notamment, d’une galerie spéciale. Aussi, ils ont eu droit à une activité de contrôle de leurs compétences artistiques, ce qui les a amenés à faire du crayonnage.

... dont il immortalisera le parcours, à travers une toile
Par ailleurs, les deux semaines qui ont suivi ont été celles de travaux intenses en atelier et, à celles-ci ont succédé une autre, de visites diverses, et une période de repos.

Il pose, avec un artiste chinois, devant une autre de ses toiles, réalisée sur place et inspirée de la culture béninoise
En tout et pour tout, les artistes en résidence ont effectué deux expositions, l’une au Village des arts et, l’autre, à une galerie. Si, en venant de leurs pays respectifs, chacun des artistes s’est impérativement déplacé avec 3 tableaux, ils ont dû en produire 8 sur site. Particulièrement, Elon-m n’a pu s’empêcher d’en créer 7 supplémentaires, la technique utilisée étant celle de la peinture au couteau.
Pose des artistes résidents avec une toile de groupe, réalisée en atelier
Dans ses impressions globales de profonde satisfaction, il déclare : « Ma découverte de la Chine relève d’un rêve réalisé qui m’a amené à renouveler la démarche de ma peinture. En Chine, il existe du dynamisme et de la créativité artistiques ; la communication était bonne, bien qu’étant en anglais. Les visites touristiques et les rencontres artistiques étaient très magnifiques et irremplaçables ».

Elon-m, en jaune, à gauche, dans le grand groupe des artistes résidents
En réalité, Elon-m Catilina Tossou est un artiste béninois qui, depuis quelques années, développe la démarche de la peinture au couteau parmi plusieurs autres styles qu’il exploite aussi. Ses sujets d’inspiration sont illimités et se rapportent souvent à la vie quotidienne, à la culture et à l’histoire, entre autres, sans oublier que son imagination lui est aussi d’un grand apport pour la construction de son message.  


Marcel Kpogodo  

dimanche 7 avril 2013

Art de la sculpture au Bénin

Sébastien Boko, le coup double  de l'excellence

Sous une apparence réservée, sous des dehors de grande discrétion, Sébastion Boko, artiste sculpteur sur bois, béninois, déploie un génie de travail qui n'est pas connu par tous. Justement, son travail, apparemment peu remarquable, est percutant. Et, comme le talent ne peut jamais rester longtemps sous le boisseau, Sébastien Boko vient de démontrer la force de son exercice artistique, à travers deux circonstances différentes de rude sélection, où il dicta la loi du plus compétent, celle de la première place.

"Dahoméennes enceintes"
Sébastien Boko vient d'honorer le Bénin par sa victoire sans appel à deux compétitions organisées au niveau international pour le reconnaissance de sculpteurs de poids. D'abord, du 14 au 16 août 2012, pas moins de trente artistes béninois de ce domaine se sont retrouvés à Ouidah pour s'affronter. Il s'agissait que le meilleur d'entre eux se qualifie pour prendre part à une autre compétition plus serrée. Le thème ayant servi de fondement d'inspiration aux concurrents était ainsi libellé : "Bois, art, culture et joie". Après la prestation de chacun par la production d'une sculpture, Sébastien Boko fut qualifié pour représenter le Bénin en Tanzanie. C'est après avoir présenté l'oeuvre intitulée: "Dahoméennes enceintes". Selon lui, son message était celui de la matérialisation du processus que suivait la femme dahoméenne dès qu'une grossesse était décelée chez elle; elle devait subir une consultation chez un charlatan qui se chargeait de lire de quelle facture morale serait l'enfant qui naîtrait. Dans le cas où le présage n'était pas favorable ou s'annonçait menaçant pour sa réussite dans la vie, des sacrifices étaient faits chez un fétiche pour conjurer le malheur.


L'étape tanzanienne

"Comme du riz"
Armé de sa distinction et de son avis de sélection, le vainqueur, couvert du drapeau béninois, se rend en Tanzanie pour frotter sa pratique artistique à celle de vingt-neuf autres aspirants à la consécration finale, représentant chacun un pays africain. Le contexte de la compétition était le symposium "Wood is good". Il s'est déroulé du 17 au 24 mars 2013 en terre tanzanienne. Six sujets étaient soumis au choix des candidats. Celui dans lequel le Béninois choisit de s'inscrire se formulait explicitement : "Utilisation historique et valeur culturelle du bois". Répondant à cet appel, Sébastien Boko conçoit une nouvelle sculpture en bois : "Comme du riz". Il voulait, par cette formulation, faire allusion à l'existence du bois dans la société africaine, plus particulièrement dans la nourriture. L'oeuvre sculptée laissait voir un tam-tam et l'objet de divination du consultant de l'avenir, le "fatè", en langue fon. Elle avait des dimensions de 1,20 m de hauteur sur 30 cm de largeur, et a pris à l'artiste deux jours de travail. Verdict : il obtient, une fois de plus, le premier prix, semant ses adversaires. 


Impressions

Sébastien Boko
De retour au pays, c'est un Sébastien Boko plus que jamais discret qui se confie aux journalistes. Désormais auréolé d'un prix national et d'un autre, africain, ce sculpteur sur bois de 28 ans capitalisant sa douzième année de carrière, pense que ces compétitions auxquelles il a participé avec succès donnent plus de confiance à son choix artistique ; elles permettent que les gens accordent de l'importance à ce qu'il fait. "Il me reste beaucoup de choses à apprendre et beaucoup de choses à faire ; ce n'est que le début, ce n'est qu'un encouragement à croire plus en ce que je fais et à aller au-delà de moi-même", conclut-il. Quand il s'agit pour lui d'aborder les perspectives qu'il se construit à moyen ou à court terme, il affirme vouloir travailler beaucoup plus encore dans le but d'approfondir son art. Il entrevoit en outre pour plus tard de faire des expositions.
Si, cependant, un hic se fait jour, il concerne l'anonymat total dans lequel ce jeune artiste talentueux fait des preuves professionnelles qui annoncent une génération qui, bien que discrète, n'entend pas marchander sa compétence. Inévitablement, la persévérance dans cette voie aidera à faire remonter jusqu'aux autorités compétentes, la vérité du caractère incontournable de la force de sculpture de Sébastien Boko que n'attendra qu'un succès multidimensionnel bien mérité.

Marcel Kpogodo