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vendredi 12 mars 2010

Théâtre au Ccf de Cotonou

Philippe Adrien, face aux journalistes

Spectacle au Ccf de Cotonou ce weekend
Philippe Adrien parle de la pièce "Rêver à Cotonou"
"Rêver à Cotonou" est une pièce de théâtre d'un genre particulier qui sera représentée les vendredi 12 et samedi 13 mars 2010 au Centre culturel français de Cotonou. Le Français Philippe Adrien, qui en est le metteur en scène, montre l'ancrage de cette création dans l'univers du rêve.
Premier élément d'originalité: "Rêver à Cotonou" est un spectacle déambulatoire, ce qui suppose que les spectateurs seront amenés à se déplacer d'un point à un autre. Plus précisément, ils iront, notamment, au sein du Centre culturel français, de la scène au bar, en passant par la paillotte et, quelque part sur le parcours sera visualisable la vidéo de l'artiste béninois Totché, qui est un film monté en boucle. A en croire Philippe Adrien, la mobilité de la pièce se justifie par la nécessité de "déshabituer les spectateurs", de leur faire "voir autre chose"; il affirme, en outre, que ''l'idée de ce parcours est cohérente avec le rêve où il faut sans cesse décaler." Et, dans cette vague d'anticonformisme de la mise en scène s'inscrit le second facteur d'originalité: la pièce elle-même est une pratique initiatique de l'univers du rêve! Selon Philippe Adrien, "Rêver à Cotonou" donne lieu à un ''traitement scénique des rêves''.
Pour une pièce qui sera jouée lors du prochain Festival international du théâtre du Bénin (Fitheb), il s'agit d'un jeu fondé sur un maximum de quinze rêves sélectionnés parmi près d'une cinquantaine, des rêves faits par des comédiens, collectionnés par ceux-ci auprès de leurs amis, de leurs connaissances, en général, des rêves racontés, scénarisés et mis en scène, avec le concours de deux personnalités d'une importance capitale: Rémi Secret, Directeur du Centre culturel français, avec l'engagement et la collaboration de qui l'idée de représentation de rêves au théâtre est née et s'est vue concrétisée par Philippe Adrien appelé à cette oeuvre. Deuxièmement, le metteur en scène laisse entendre que Gustave Akakpo, écrivain togolais de pièces de théâtre, a joué une partition fondamentale, celle du traitement des rêves collectionnés, un cru que lui aussi a contribué à enrichir de ses propres rêves. En ce qui concerne les langues de la pièce, les spectateurs entendront du fon et français, et "des langues inventées", pour des rêves dont le contenu étonne Philippe Adrien, de par les thèmes typiquement béninois: l'argent, le sexe et la mort. Donc, ce sont des rêves qui vont permettre d'entendre "des malheurs, des misères, des vérités contradictoires, paradoxales, dérangeantes ... " Ils donneront l'occasion aux spectateurs d'entrer en contact avec l'inconscient des Béninois, s'inscrivant dans une problématique globale qui matérialise la manière dont les Africians vivent la question de l'ailleurs, la manière dont les Béninois entendent les rapports Nord-Sud.
Le fond de la préparation
Pour Philippe Adrien, il a fallu une dizaine de jours de stage, qu'il a passés à l'Ecole internationale de théâtre du Bénin (Eitb) d'Alougbine Dine, à former treize comédiens béninois qui ne sont plus des inconnus. Parmi eux, Jean-Louis Kédagni, Charelle Hounvo, Tonton Mass, Alfred Fadonougbo, Florisse Adjanohoun, Carole Lokossou, Guy Kpohento, Didier Nassègandé et Fidèle Anato. D'autres noms très influents du monde artistique béninois ont apporté leur pierre à l'édifice de l'oeuvre, tous autres domaines confondus, entre autres, le musicien Eric Thomson, le plasticien Dominique Zinkpè, le producteur et réalisateur Claude Balogoun et le spécialiste de vidéos Totché. Grâce à tout ce beau monde, Philippe Adrien, Diresteur du "Théâtre de la tempête", Professeur de théâtre et d'interprétation au Conservatoire national de Paris, qui se réjouit d'avoir travaillé avec des artistes béninois, promet: les spectateurs "vont avoir quelque chose à démêler, ils auront à démêler des sensations, ils auront des surprises". Reste alors à aller voir cette pièce, de quoi constater si les fruits vont tenir la promesse des fleurs.
Marcel kpogodo