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dimanche 2 septembre 2018

« Le Mag est une opportunité pour le développement des entreprises de notre pays », dixit Aristide Agondanou


Dans le cadre d’une interview de l’initiateur de l’événement

Pendant une bonne quinzaine de jours, plus précisément, du 6 au 21 octobre 2018, aura lieu, dans la capitale économique béninoise, la première édition d’un événement qui s’annonce artistiquement parlant, multidimensionnel, gigantesque et hors du commun : le Marché des Arts du golfe (Mag). Dans une interview qu’il nous a accordée, Aristide Agondanou, fondateur, ancien membre et ancien tourneur des ’’Gangbé brass band’’, nous décline les motivations et les conditions du déroulement d’un Projet pour lequel il appelle la participation abondante des entreprises.
Aristide Agondanou

Le Mutateur
: Bonjour Aristide Agondanou. Vous êtes le fondateur de l’événement culturel dénommé le Marché des Arts du golfe (Mag), qui se déroulera du 6 au 21 octobre 2018 à l’Hôtel ’’Eldorado’’ du quartier d’Akpakpa, à Cotonou, au Bénin. De quoi s’agit-il ?


Aristide Agondanou : Il faut des grands événements pour le Bénin, pour que notre pays émerge, parce que nous avons de bons artistes dans tous les domaines, qui émergent à l’international, qui se battent sur d’autres marchés. Mais, ce n’est pas la même chose quand ils sont dans leur pays.
Donc, mon équipe et moi, nous avons constaté ce que nous faisons : nous aidons les autres pays à organiser des événements, nous trouvons des artistes que nous proposons pour les animer, nous représentons des artistes. Et, nous nous sommes dit que, chez nous, il faut faire quelque chose pour le Bénin. Avec la volonté de l’équipe gouvernementale, nous avons décidé de créer un marché, mais un marché pas comme les autres. 
Comme vous le savez, quand on parle de la Biennale de Dakar, il y a un grand intellectuel qui oriente, qui propose d’accepter ou de rejeter telle ou telle œuvre. Mais, chez nous, les grands seront là, de même que leurs apprentis. Le concept, c’est, d’abord, de transformer Cotonou en une plaque tournante du marché d’art, et de développer le mécénat d’entreprise, de rendre les entreprises plus proches des artistes ; elles ne les utilisent pas comme il se doit, c’est-à-dire comme des ’’brand ambassadors’’. Il faudrait que cela entre dans nos mentalités.
Pendant le grand événement, il y aura la partie ’’Marché’’, avec un espace de plus de 800 mètres carrés, qui réservera, à l’intérieur, des stands qui permettront aux artistes d’exposer leurs œuvres. A part cela, il y a la seconde partie qui est constituée par des installations. Elles sont dans l’Adn du Bénin parce que l’ex-Dahomey, le Bénin, est le berceau du vodoun et, quand on parle d’installations, on pense directement au Bénin ; on parle d’ « installation du vodoun », on dit que « le vodoun a été installé », …
Ce concept est né dans les années 1970, il est allé en Europe, un peu partout dans le monde, à travers nos artistes. Maintenant, il s’agit de ramener ce concept au Bénin. Nous avons prévu dix espaces où les artistes feront des installations. Celles-ci peuvent durer dans le temps ; on ne le sait pas encore.
En dehors de cela, il y aura des projections de films documentaires sur des artistes, sur la manière dont ils travaillent ; il y en a parmi eux qui développent une technique, une manière de travailler que les participants à cette activité découvriront. Il y aura aussi des ’’workshops’’ animés par des grands maîtres. Et, dans l’événement, on fera un hommage à Ludovic Fadaïro qui est l’un des plus grands, l’une des sommités africaines en art contemporain, sur le plan international ; il est en train de fêter ses cinquante ans de carrière. Donc, nous déroulerons une rétrospective de tout ce qu’il a réalisé des années 1970 à nos jours.
Concernant la partie scientifique du Mag, il y aura des conférences-débats sur plusieurs thèmes et, notamment, sur la vie et l’œuvre de Ludovic Fadaïro dans l’art. Nous avons prévu aussi une bonne programmation musicale qui sera bien nourrie par des artistes de l’international et du Bénin, sans oublier des parades dans les rues d’Akpakpa, parce que, souvent, il n’y a rien qui se passe, sur le plan culturel, dans cet important quartier de Cotonou, qu’est Akpakpa. Donc, on va faire du bruit, avec les artistes. Il y aura des performances et des défilés, mais pas des défilés de mode classiques, mais avec une touche artistique. En effet, celui qui va en créer la scénographie sera Alougbine Dine qu’on ne présente plus.
Toutes ces activités vont permettre un genre de brassage, des rencontres entre les artistes et, aussi, il y aura des acteurs comme les collectionneurs d’art, des galeristes, qui viendront faire leur marché dans le Marché des Arts du golfe et, comme des entreprises vont accompagner des artistes, elles auront la chance de nous voir leur organiser des séminaires d’entreprise, du genre ’’workshop’’, dans le système du ’’team building’’, pour créer la cohésion, la solidarité et l’esprit d’équipe au niveau des membres de ces structures. Donc, pour ce grand événement qu’est le Mag, nous invitons le Gouvernement, de même que ceux qui côtoient l’art, à s’y intéresser.
Dites-vous que ce qui est surprenant, c’est que, depuis que nous avons lancé un appel à candidatures pour des projets, le monde entier est en train de postuler, parce que l’événement est ouvert à l’Afrique, à l’Europe et aux Caraïbes. Jusqu’à ce moment, nous ne pensions pas que nous aurions autant de candidatures. Donc, l’équipe technique qui va faire la sélection aura du pain sur la planche.
En réalité, il faudrait que nous transformions ce Marché en une plateforme de communication pour créer de la visibilité à nos artistes. Les concernant surtout, il y a une partie, dans le Marché, qui est réservée aux jeunes talents, même non professionnels, ceux qui veulent proposer ce qu’ils savent faire. En effet, il y aura des acheteurs, des acheteurs de tous genres, des acheteurs d’œuvres d’art et des acheteurs de spectacles.
A part cela, il y aura des groupes de fanfares, des animations, des soirées de jazz, des soirées de slam, des soirées de contes : c’est tout ce qui est art. C’est un Marché qu’on n’a jamais organisé au Bénin, il est unique dans son genre. Nous souhaitons que tout le peuple béninois accompagne cet événement pour que le Bénin puisse s’enregistrer dans le rang de ces grands pays culturels créateurs d’événements, comme le Sénégal, la Côte d’Ivoire, le Burkina Faso, entre autres.


Est-ce que les moyens financiers sont disponibles pour organiser toutes ces manifestations grandioses ?

Au Bénin, nous disons toujours que nous n’avons pas de moyens, que nous sommes pauvres ; quand on se cache derrière le sous-développement, on ne va jamais rien faire. Je dois vous dire que j’ai eu la chance de sillonner d’autres pays et de les aider à organiser des événements, on me sollicite souvent, à cet effet. Mais, ils ne sont pas plus intelligents que nous. Je le répète : si l’on doit se cacher derrière le sous-développement, on ne va rien faire ! Il faut oser, il faut oser, il faut rêver grand, il faut rêver grand ; nous pouvons faire plus que le Burkina Faso !
Si je vous dis que notre Charte culturelle a été copiée par le Burkina Faso, sa force réside en ce fait qu’il y a des choses qui se passent là-bas ! Au Bénin, on crée bien, nous sommes de bons concepteurs et, c’est le moment d’agir, il faut l’action ! Et, l’action consiste à mobiliser l’argent qu’il y a dans notre pays, à entrer en synergie avec les collectionneurs, avec les galeristes, avec les personnalités de tous genres, qui aiment l’art …


Comment allez-vous faire pour rendre cet argent disponible pour la tenue du Mag ?

Il faut d’abord se reposer sur des entreprises, ce qui est rendu nécessaire par le fait qu’on a constaté qu’au Bénin, les entreprises n’utilisent pas, comme il se doit, les artistes. Prenons l’exemple d’une, étrangère, ’’Glo’’, qui a fermé ses portes. ’’Glo’’ avait commencé à utiliser les artistes. Voyez-vous comment elle a renforcé son chiffre d’affaires et son image ?

La devise du Mag
A travers le Mag, nous voulons donner des occasions aux entreprises pour qu’elles utilisent la création artistique pour leur visibilité, pour la création de la solidarité au niveau de leur personnel, de même que l’esprit d’équipe, parce qu’avec l’art, nous exerçons une fonction économique et une fonction sociale. L’art aide aussi à résorber le trop plein de crises au niveau de la communauté. C’est dire que le Mag est une occasion pour les entreprises, pour les chefs d’entreprises, afin qu’ils utilisent les artistes comme une plateforme de communication. Et, en même temps, ils accompagnent ces artistes, ce qui nous permet de leur offrir le ’’team building’’. Ainsi, nous avons pensé à inviter un spécialiste en la matière, qui travaille pour l’Union européenne, en France, en Belgique et en Hollande, qui use de l’art pour concrétiser l’esprit d’équipe, au niveau des fonctionnaires. Les ministères aussi ont besoin de cela pour créer cette valeur au sein de leur personnel.
Donc, une entreprise qui accompagne un sculpteur voit celui-ci faire une exposition aussi bien sur le Mag que dans les locaux de celle-ci, et même dans le bureau du Directeur, ou dans sa salle d’attente. C’est un genre de troc ; il y a un bon nombre d’outils que le Mag donne aux entreprises et, en retour, elles accompagnent financièrement les artistes, dans le cadre de l’organisation du grand événement.
Précisons aussi qu’au cours des ’’workshops’’, ces entreprises dont nous nous sommes rapprochés et dont nous attendons la réponse favorable, peuvent voir leurs cadres mettre la main dans les peintures et construire, avec les artistes, des œuvres d’art, histoire de développer les qualités que nous avons évoquées précédemment. Le Mag est une opportunité pour le développement des entreprises de notre pays ; les responsables de celles-ci peuvent utiliser cet événement inédit comme un moyen de communication et de visibilité. Nous attendons donc les entreprises, pour une opportunité qu’il serait dommage qu’elles ratent.
A leur endroit, je peux aussi partager qu’aller faire de la communication à la télévision, ce n’est pas mal, alors qu’en Afrique, dans les pays en voie de développement, il faut une communication de masse, celle qu’utilise ’’Coca-Cola’’ qui, bien que n’ayant plus besoin de visibilité, continue à faire largement parler d’elle, l’exemple en étant la Coupe du monde où elle est toujours présente. Des entreprises béninoises peuvent faire la même chose, pour avoir de la plus-value.
Donc, c’est le moment ! Les entreprises doivent saisir le Mag qui est venu pour faire rayonner, pour développer le tourisme. En effet, le Gouvernement peut utiliser le Mag pour développer le tourisme, parce que les gens viendront de partout dans le monde ; c’est ouvert pour la diaspora, mais aussi pour l’Afrique, l’Europe et les Caraïbes. Qu’est-ce qu’on fait avec les Caraïbes ? Rien ! Or, la majorité de leurs habitants sont passés par le Bénin, de Cotonou à Ouidah, pour se retrouver de l’autre côté. Ils connaissent l’histoire et, le nombre d’artistes inscrits pour le Mag, en provenance de cette partie du monde, est énorme, énorme !
Le Mag est donc une occasion pour rencontrer ceux-là, surtout qu’il y a des galeristes qui veulent faire leur marché ici. C’est une opportunité. Le Mag est bien venu pour le Bénin, pour la visibilité du Bénin.


Que dit le Gouvernement du Mag ?

Il en a eu vent, je suis sûr qu’il est en train d’y réfléchir, je suis sûr qu’il est en train de voir comment il va nous accompagner, de voir comment il va saisir le Mag. Je suis sûr qu’il va y participer, qu’il prendra cela comme un outil de développement du pays.


Un appel à lancer ?

Je demande à toutes les entreprises qui sont installées au Bénin de saisir le Mag comme un outil de prospérité, de venir y participer. Je demande aux dirigeants, aux responsables de la chose culturelle au Bénin d’utiliser le Mag pour faire rayonner le Bénin, partout dans le monde, pour faire développer le tourisme, pour faire affirmer la culture béninoise sur le plan international.

Propos recueillis par Marcel Kpogodo

samedi 28 janvier 2017

L’artiste Damas tient l'exposition, ’’La réconciliation’’

Dans le cadre d’un vernissage organisé à Cotonou


Le restaurant ’’Le Steinmetz’’, sis quartier Guinkomey, à Cotonou, a accueilli le vernissage de l’exposition dénommée ’’La réconciliation’’, organisée par l’artiste peintre béninois, Joseph Dama, alias Damas. C’était dans la soirée du vendredi 20 janvier 2017.

Damas, en face du diptyque, ''La réconciliation'', à son atelier de travail
17 tableaux répartis aux murs du salon du restaurant ’’Le Steinmetz’’ de même qu’à ceux de l’espace d’exposition du 1er étage que le public pourra aller regarder. L’essentiel à retenir de l’exposition, ’’La réconciliation’’, dont le vernissage a eu lieu dans la soirée du vendredi 20 janvier 2017, devant un certain nombre d’invités. Parmi eux, l’artiste peintre Charly d’Almeida dont l’atelier a servi de centre d’apprentissage à l’artiste du jour, Damas, de son nom à l’état-civil, Joseph Dama, pendant un peu plus de sept années.
Dans ses explications aux visiteurs, au lancement de l’exposition, Damas a montré que, pour une manifestation prévue pour se terminer le 20 février, il donne à voir des tableaux dont les titres varient, notamment, ’’Rêve’’, ’’Femme africaine’’, ’’Destin’’, ’’La sagesse’’, ’’Femme enceinte’’, ’’Le monde’’, ’’Femme amazone’’, ’’La force’’, ’’Couple’’, ’’La réconciliation’’. Si la dernière est un diptytique indissociable, c’est-à-dire une toile réalisée en deux parties détachables mais illisibles l’une sans l’autre, elle symbolise pour lui une demande personnelle de pardon à tous ceux qu’il aurait offensés, l’année précédente, une attitude qui, selon lui, devrait être récupérée par tous, vu que chacun a quelque chose à se faire pardonner chez beaucoup de personnes. Et, dans le cas où l’on aurait réussi à atteindre cet objectif, chez nos offensés, cela amènerait une gestion de l’année nouvelle, dans de bonnes conditions.
Par ailleurs, concernant ses œuvres, abonné à l’acrylique, l’artiste la rend compatible avec le rouge de la latérite d’Abomey, qui reste un matériau de travail, sans oublier que ceux auxquels il tient le plus sont les filets de pêche et les moustiquaires, tous deux étant la base des reliefs remarquables sur la plupart des tableaux aux couleurs de prédilection dont les tons sont souvent foncés, sombres.
Dans le premier cas, l’utilisation des filets de pêche revêt pour Damas une importance capitale, vu qu’ils le réfèrent aux pêcheurs qu’il côtoie dans les environs de l’Hôtel ’’Eldorado’’, à Akpakpa, où se trouve son atelier. Ceux-ci l’impressionnent par la rudesse de leur travail relatif à la quête du poisson au fond des mers. En la matière, l’artiste se fait plus clair : le filet le renvoie à la corde et, celle-ci, au tissu, ce qui l’amène à considérer que la corde est la base de tout vêtement qu’utilise l’être humain, ce dont celui-ci ne saurait se passer, dans la civilisation actuelle, étant donné qu’il en tire toute la valeur que la société lui accorde ; elle reste, selon Damas, sa couverture contre les intempéries et contre l’accès de l’autre à son intimité physique.
Un autre matériau qui fait de cet artiste peintre un récupérateur est la moustiquaire. Elle lui sert de tremplin pour la suggestion d’un message d’appel à la protection de la mère et de l’enfant contre le paludisme.
Ce réalisme thématique inonde les 17 productions que le public devrait aller contempler au restaurant ’’Le Steinmetz’’, en face de l’Hôtel ’’Vertigo’’, situé sur l’Avenue ’’Steinmetz’’, tous les jours jusqu’au 20 février, de quoi se rendre compte de quelle manière Damas en a pris quelque peu de Charly d’Almeida, son principal maître et, aussi, des autres artistes peintres béninois reconnus, Tchif et Dominique Zinkpè ; il y a aussi acquis les repères de son art, pendant, respectivement, cinq et un an.

Marcel Kpogodo