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samedi 24 novembre 2018

Opération ’’6 en 1’’ 2018 : les artistes élus vous parlent (1ère partie)


Dans le cadre de la tenue du géant concert de lancement de leurs albums respectifs

L’oeuvre de détection et de promotion musicale, créée, animée et financée par Claude Balogoun, membre du Conseil économique et social (Ces), dénommée ’’Opération 6 en 1’’, ayant connu un certain arrêt, reprend son souffle et un tout nouvel envol. De six artistes, dans ses premières éditions, celle de l’année 2018 verra, exceptionnellement, une bonne dizaine de créateurs de la musique béninoise mis sous les feux de la rampe. Ce sera à travers le géant concert de lancement de l’album spécifique des récipiendaires, estampillé, à chaque exemplaire, du timbre du Bureau béninois du droit d’auteur et des droits voisins (Bubédra), au Palais des Sports du Stade de l’Amitié Général Mathieu Kérékou de Cotonou.
Dites ce que vous pensez et l’on décèlera qui vous êtes. Lumière sur les artistes concernés, à travers l’interview qu’ils ont bien voulu, chacun, accorder à notre Rédaction … Vue sur ceux-ci qui, à l’issue du concert, se verront gracieusement remettre cinq cents (500) exemplaires de leur nouveau disque !  

L'afficielle du ''6 en 1''

1.       La Reine de Matéri : « Je [remercie] encore Claude Balogoun et tous ceux grâce à qui [le] Projet [’’6 en 1’’] évolue »


La Reine de Matéri

Le Mutateur : Bonjour Idani Pibim. Vous êtes une artiste de la musique traditionnelle béninoise, originaire de Matéri ; on vous appelle encore ’’La Reine de Matéri’’. Vous avez été sélectionnée par le Conseiller économique et social, Claude Balogoun, pour appartenir au Projet ’’6 en 1’’, de l’année 2018. Quelles en sont vos sentiments ?

La Reine de Matéri : Je suis très contente et, je dois en remercier le Conseiller Claude Balogoun ; je suis fière d’être parmi les dix artistes dont l’album sera lancé.


Comment êtes-vous arrivée dans le Projet ?

C’est le Directeur du Ballet, Marcel Zounon, et Maître Adolphe Coffi Alladé qui ont parlé de mon travail au Conseiller Claude Balogoun.


Veuillez nous parler un peu de votre parcours ; nous savons que vous êtes membre du Ballet national …

J’ai intégré le Ballet national en décembre 2017, avec la tournée de recrutement de nouveaux artistes que ses responsables ont effectuée dans l’Atacora et la Donga ; tous les postulants devaient se réunir à Natitingou. Après que les examinateurs nous écoutés et suivis, j’ai été choisie comme chanteuse et danseuse.


Vous exercez dans la musique tradi-moderne. Quel est le rythme de base que vous pratiquez ?

Je fais le ’’kankanséhoun’’ ; cela se danse au rythme du tam-tam ou de la flûte. Je chante en biari et en dendi.


Depuis combien d’années êtes-vous dans la musique ?

Je fais la musique depuis 2013 et j’ai deux albums à mon actif, avec six morceaux, chacun. Le premier s’appelle ’’Déniyakouanioun’’. Cela veut dire que, dans la vie, si tu n’as rien, les gens ne te considèrent pas et, si tu trouves de quoi manger, ils sont encore contre toi. Le deuxième album s’appelle ’’Yayayarou kouatcho’’ ; les gens qui ne font rien parlent des autres. C’est un comportement qu’il faut éviter.


Comment avez-vous réussi à faire ces deux albums en cinq ans de carrière ?

Avec les amis de mon groupe, nous chantions mais il n’y avait pas d’argent pour aller en studio. Un jour, je suis allée voir le Député Barthélémy Kassa et je lui ai posé le problème. C’est ainsi qu’un autre jour, il m’a appelée et il m’a remis des moyens financiers et je suis allée en studio. Après que nous avons réalisé les sons, il nous encore aidés financièrement pour en faire les clips. Cela fut aussi le cas pour le deuxième album.


Vous êtes coiffeuse de profession. Est-ce qu’il est facile de chanter quand on est une coiffeuse ?

Oui, c’est facile parce que, moi, je travaille du matin au soir et, c’est la nuit que je trouve du temps pour faire mes compositions. En dormant, si une inspiration me vient, je me lève, n’étant pas instruite, je compose mentalement le morceau et je le mémorise. C’est comme cela que je chante. Même dans mon atelier, quand je reçois l’inspiration, je fais la même chose. Arrivée à la maison, comme les enfants dorment, l’inspiration m’arrive à cinq heures du matin, je me lève et je fais ma composition. Quand je reçois des commandes de chansons, je fais la même chose. Cela me rapporte un peu de revenus et j’évolue petit-à-petit.


Parlons un peu de ce groupe avec lequel vous travaillez …

Mon groupe comporte 25 personnes et il s’appelle ’’Kankanséhoun’’. On y trouve même des mères de famille parce que quand je fais mes compositions et qu’il s’y trouve des insuffisances, je les appelle à venir m’aider. Et, elles le font. Nous travaillons selon les circonstances. Quand, par exemple, on nous invite pour faire une animation, lors d’un décès, s’il faut jouer des instruments, en tant que chef, je sélectionne les jeunes filles et les jeunes garçons, puis je laisse les mamans à la maison. Voilà comment je procède.


Avez-vous un appel à lancer à des femmes qui, comme vous, éprouvent parfois des difficultés à évoluer dans la musique ?

Nous, nous sommes en train de prendre de l’âge. Il est important que celles qui me suivent gardent bien les danses traditionnelles. Ce n’est pas pour rien que chacun sauvegarde la sienne ; c’est elle qui m’a amenée au Ballet national. Ce n’est pas bon de ne pas savoir pratiquer sa danse. Donc, mes frères et mes sœurs doivent apprendre et connaître leur danse, de même que chanter dans leur langue, avant d’y ajouter d’autres langues. C’est la danse traditionnelle qui m’amène partout : au Bénin, au Togo, au Nigeria ; je suis même allée au Burkina Faso. Je ne peux terminer sans remercier encore Claude Balogoun et tous ceux grâce à qui ce Projet évolue bien.

Propos recueillis par Marcel Kpogodo






2.      Eto Dhos : « Cela m’a fait beaucoup plaisir de passer par M. Claude Bagoloun, Pdg de ’’Gangan prod’’, pour faire sortir mon premier album … »


Eto Dhos
Le Mutateur : Bonjour Eto Dhos, de votre vrai nom, Hubert Tonoukoin. Vous êtes artiste musicien et vous participez à l’Opération ’’6 en 1’’ de l’année 2018. Quel est le rythme que vous pratiquez ?

Eto Dhos : Je fais le ’’tchink system’’ modernisé. Le mien ne se joue pas comme ce que les anciens faisaient. Cela se fait en studio ; il y a des instruments comme la batterie, la guitare, les castagnettes, la flûte et encore d’autres ; je ne peux tout citer ici. Donc, j’en ai enlevé le gong, contrairement à ce que faisait Tohon Stan. 


En inventant cette manière de faire le ’’tchink system’’, pourquoi avez-vous trouvé la nécessité d’enlever un instrument comme le gong ?

Dans la vie, il faut créer ; j’ai voulu le faire.


Veuillez nous parler de l’album que vous allez faire paraître dans le cadre de l’Opération ’’6 en 1’’.

L’album s’appelle ’’La correction’’ et comporte huit titres qui sont tous dans le ’’tchink system’’ modernisé.


Comment avez-vous été repéré par le Conseiller Claude Balogoun ?

M. Claude Balogoun écoute mes chansons ; elles lui ont plu, il m’a appelé, on s’est rencontrés et on en a discuté.


Quelles sont tes impressions pour avoir été retenu ?

Cela m’a fait beaucoup plaisir de passer par M. Claude Bagoloun, Pdg de ’’Gangan prod’’, pour faire sortir mon premier album, parce que, dans la culture béninoise, il est une grande personnalité. Si je chante, ce n’est pas pour seulement la nation, mais c’est pour être aussi international.


Quel est le message que tu aimes faire passer dans tes chansons ?

Je parle des réalités de la nature, de ce qui se passe dans la vie actuelle. Comme le dit le titre de l’album, c’est pour corriger certaines choses que je vois et qui ne me plaisent pas du tout.


As-tu jamais rencontré le roi du ’’tchink system’’, Tohon Stan ?

Non, je ne l’ai jamais rencontré.


Tu penses que tu le feras après la sortie de l’album ?

Si j’en trouve le chemin, si je trouve quelqu’un qui peut m’y guider, je le ferai.

Propos recueillis par Marcel Kpogodo





3.      Clérès : « […] dans la vie, sans le respect, vous ne pouvez rien »


Clérès
Le Mutateur : Bonjour à vous, Clément Hounnou, alias Clérès. Vous aimez aussi qu’on vous appelle ’’Clément-le-Respect’’ …

Clérès : Bonjour à vous. Oui, ’’Clément-le-Respect’’, parce que, sans le respect, on ne peut rien dans la vie.


Vous participez à l’Opération ’’6 en 1’’, édition 2018, initiée par le Conseiller Claude Balogoun. Quel est l’album qui vous permet d’y être ?

J’ai un album de sept titres, qui s’appelle ’’Mèsisi’’, c’est-à-dire le respect. J’y fais du ’’tchink system’’. J’ai donné ce nom parce que, dans la vie, sans le respect, vous ne pouvez rien. Moi, j’ai un père et une mère, mais je suis venu à Cotonou, le pagne attaché au cou. C’est avec le respect que je suis comme cela, aujourd’hui. Je chante et je fais du cinéma, par le respect. Je n’ai rien mais, par le respect, les gens m’aident. C’est grâce aux gens que je suis devenu quelque chose aujourd’hui : j’ai mon atelier, je travaille, j’ai des apprentis, par le respect. Même si vous êtes Président de la République, il faut respecter les autres.


Comment pensez-vous évoluer dans votre carrière musicale, après le lancement de cet album qui est le premier ?

Après le lancement de l’album, le 25 novembre, je veux retravailler mes morceaux, parce que j’aime le live mais je n’en ai pas les moyens. Pour faire du ’’tchink’’, il faut deux seaux d’eau, deux petites calebasses et, après, une grosse, ce qu’on appelle ’’gota’’. Après, il faut deux ou trois gongs. C’est le fonds qui nous manque, au Bénin.


Votre ’’tchink system’’ est-il différent de celui de Tohon Stan ?

Non, il n’y a pas de changements par rapport au ’’tchink system’’ de Tohon Stan.


L’avez-vous rencontré une fois ?

Je l’ai vu plusieurs fois mais je ne suis jamais allé chez lui.


Pourquoi avez-vous choisi de faire du ’’tchink system’’ ?

Le ’’tchink system’’ est le premier rythme au Bénin.


As-tu un appel à lancer au public ?

Je veux de l’aide.

Propos recueillis par Marcel Kpogodo





4.      Hangnondé : « Un jour, nous serons de ’’15 en 1’’, de ’’20 en 1’’, au nom de Jésus-Christ de Nazareth ! »


Hangnondé

Le Mutateur : Bonjour Félicienne Abadassi, alias Hangnondé.

Hangnondé : Bonjour M. le journaliste.


Vous participez à l’Opération ’’6 en 1’’, dans son édition de l’année 2018, en tant que l’une des artistes sélectionnés, dont l’album sera lancé le 25 novembre. Voulez-vous bien nous parler de cet album ?

C’est mon premier album et il s’appelle ’’Dagbémabou’’, ce qui veut dire que, dans cette vie, naturellement, il faut toujours semer du bien, semer du bien nécessairement, pour le récolter. Mais, il faut le semer pour l’oublier, cela rattrape. De la même manière, quand vous semez du mal, cela va vous rattraper. Donc, ’’Dagbémabou’’, cela signifie que si tu fais du bien, cela ne se perd jamais. Le bien que l’on fait peut se récolter en même temps comme il peut être rejeté sur notre progéniture.


Combien de titres comporte ’’Dagbémabou’’ ?

C’est un album de sept titres.


Quels sont les messages que vous aimez passer à travers vos morceaux ?

L’hymne national de notre pays, qui est ’’L’aube nouvelle’’, me préoccupe beaucoup ; on le chante mal. En tant qu’enseignante de carrière, je trouve que ce que les enfants exécutent au mât, cela ne s’entend pas et, ce n’est pas de leur faute ; les adultes que nous sommes ne savent pas le faire correctement. C’est cela qui m’a poussée à faire une recherche profonde sur notre hymne national. Et, je me suis dit que si on ne pouvait pas le chanter en français, on pouvait quand même l’exécuter dans notre langue maternelle. Donc, j’ai fait des recherches, depuis 2014, pour faire ressortir l’authenticité de notre hymne national en fon, qui comporte six couplets. Si l’on pouvait pratiquer le message qu’il véhicule, dans notre comportement, cela va changer beaucoup de choses dans notre vie. Il véhicule la fraternité, la solidarité, … ; tout est dans notre pays, la richesse y est naturelle et tout est déjà inclus dans notre hymne national. C’est parce que nous ne le connaissons pas que nous ne le pratiquons pas, que nous ne savons pas l’exécuter. Je l’ai appris aux enfants et ils l’ont chanté naturellement, sans montage, par rapport à ce qu’ils savent et, nous, nous l’avons repris correctement par trois couplets en français et, tous les six, en fon.
Si nous, les adultes, nous ne pouvons pas appliquer le message qui se dégage de l’hymne national, les enfants, eux, le peuvent et, cela va changer le devenir de notre pays. C’est l’ignorance qui nous tue, au Bénin.


Vous êtes enseignante de carrière. Comment êtes-vous venue à la chanson ?

J’ai fait l’école primaire à Parakou, l’école Ga. Mon directeur, un homme d’ethnie fon, de la famille Adjovi, était le tam-tameur principal de notre école. En ce moment, en 1975, je pense bien, quand le Président Seyni Kountché du Niger était arrivé au Bénin, on a sélectionné des écoles pour l’accueillir et la nôtre était la première parce que le directeur était le batteur principal des échassiers, au Nord. A peine, moi, j’avais huit ou neuf ans et j’étais au Cm1 ; j’étais la chanteuse, à cette époque-là. Avant de venir à la craie, je chantais et je n’avais pas laissé cet art. Même dans la vie active, j’avais un groupe, ’’Toyissé’’ dont je participais aux activités et c’est cela qui m’a davantage encouragée. Il s’y trouvait une maman qui était formidable et qui jouait un peu de tout ; j’y avais adhéré dès le bas-âge, avant de passer le concours de l’enseignement. Je chantais, on parcourait des pays, le Ghana, le Burkina Faso, le Togo et même le Bénin.


Sur votre album que le public va découvrir ce 25 novembre 2018, quels sont les rythmes qui sont pratiqués ?

Nous avons le ’’hanyé’’, le ’’houngan’’, le ’’ogbon’’.


Comment le Conseiller Claude Balogoun vous a remarquée pour que vous participiez à l’Opération ’’6 en 1’’ ?

J’ai été faire une prestation quelque part et, un magistrat, du nom de Romaric Azalou, qui ne me connaissait et qui m’a demandé un album ; je lui ai dit que je n’en avais pas, que je n’avais pas de Cd à vendre et que j’avais tout fait, depuis 2014, pour en avoir un et que je n’avais pas pu parce que j’avais le dos au mur, que je n’avais pas les moyens pour faire un lancement. C’est alors qu’il m’a demandé un Cd à écouter, ce que je lui ai donné. Quelques jours plus tard, il m’a amené vers le grand homme, le Directeur Claude Balogoun.


Quelles sont vos impressions par le fait d’appartenir à l’Opération ’’6 en 1’’ ?

J’apprécie beaucoup cette Opération parce qu’on dit souvent chez nous que « c’est une main qui lave l’autre ». Si, dans tout le Bénin, on pouvait trouver jusqu’à seulement cinq personnes comme Claude Balogoun, je pense qu’il y aurait de l’entraide et, on serait amenés à découvrir les artistes qui ne sont pas connus. Donc, j’apprécie beaucoup l’Opération ’’6 en 1’’ et, je lui souhaite une longue vie. Un jour, nous serons de ’’15 en 1’’, de ’’20 en 1’’, au nom de Jésus-Christ de Nazareth !


Quel appel avez-vous à lancer à ceux qui apprécient ce que vous faites et qui viendront à ce concert du 25 novembre ?

L’enseignant incarne tout le peuple que j’invite à nous soutenir.

Propos recueillis par Marcel Kpogodo




5.      Alê Minfon : « Je demande à tout le monde  de venir nous soutenir ce jour de l’Opération »


Alê Minfon
Le Mutateur : Bonjour à vous, Guy Agbétossou, dit Alê Minfon. Le dimanche 25 novembre 2018, vous participez à l’Opération ’’6 en 1’’ à travers votre deuxième album qui s’intitule ’’Hounhonoumadjèvo’’ dont le rythme que tu y joues est le ’’toba hanyé’’. Comment le Conseiller Claude Balogoun t’a-t-il remarqué ?

Alê Minfon : Le Conseiller Claude Balogoun est originaire de la Commune de Toffo, de même que moi. Donc, il est mon aîné. Il ne lui a pas été difficile de me remarquer dans la région ; j’étais allé faire une prestation musicale et l’une de ses relations importantes m’a envoyé vers lui et il m’a reçu. Il faut reconnaître qu’avant de me sélectionner, il m’a mis à l’épreuve, m’a posé des questions et j’y ai répondu.


Depuis quand pratiquez-vous la musique ?

J’ai commencé à chanter depuis bientôt vingt-cinq ans ; je chante depuis mon jeune âge.


Avez-vous un appel pour le public ?

Je demande à tout le monde  de venir nous soutenir ce jour de l’Opération.

Propos recueillis par Marcel Kpogodo