Affichage des articles dont le libellé est Centre de Godomey. Afficher tous les articles
Affichage des articles dont le libellé est Centre de Godomey. Afficher tous les articles

mercredi 23 décembre 2020

Démarrage du projet ’’Spécial Boulev’art’’ de lutte contre le coronavirus

Dans le cadre de l’achèvement du processus préliminaire de sélection des plasticiens 


Le projet d’exposition collective, dénommé ’’Spécial Boulev’art (Artistes dans la rue) de lutte contre la Covid-19’’ débute sur des chapeaux de roue ce mercredi 23 décembre 2020 au ’’Centre'’ de Godomey, sis quartier d’Atropocodji à Lobozounkpa, en longeant la clôture du Complexe scolaire ’’La plénitude’’. Pendant cinq jours d’affilée, plus d’une vingtaine d’artistes plasticiens créeront des œuvres de sensibilisation de la population sur le respect des gestes barrière contre le coronavirus.


Des artistes sélectionnés déjà à l'oeuvre

D’un côté, Dominique Zinkpè partageant sa vision avec certains artistes, Carlos Balley penché sur sa toile, Azé Baba contrôlant le séchage du sable sur un contreplaqué vernis de blanc, Yannick Bobby et Akm 229 travaillant acharnement à découper le même type de bois, Psycoffi matérialisant un fond blanc, d’un autre côté, Marius Dansou, coordonnant un groupe d’artistes autour des spécificités matérielles de manifestation de leur travail, sous le regard attentif de Salinas Hinkati, Responsable administratif du projet en cours. L’ambiance qui règne le mercredi 23 décembre 2020 au ’’Centre’’ de Godomey, le lieu de lancement du projet,’’Spécial Boulev’art (Artistes dans la rue) de lutte contre la Covid-19’’.

Ci-contre, à gauche, Marius Dansou, et, entre autres, debout, Salinas Hinkati

Jusqu’au dimanche 27 décembre, tous ces artistes plasticiens et bien d’autres matérialiseront l’inspiration qu’ils auront proposée en postulant à l’appel à candidatures, lancé le 30 octobre 2020 par le Collectif des Artistes du Bénin (Cab), en partenariat avec ''Le centre'' de Godomey et le Ministère du Tourisme, de la culture et des arts (Mtca). 

A l'extrême- droite, Dominique Zinkpè, sur le terrain, dans ses concertations ...

Il était question qu’ils soumettent au jury de sélection des maquettes de leurs œuvres respectives sur la sensibilisation de la population béninoise au respect des gestes barrière de lutte contre la pandémie du coronavirus.

L'artiste Azé Baba ...

Pour Dominique Zinkpè, Président du Cab, la réalisation du projet concerné constituera la contribution des artistes plasticiens du Bénin à la lutte contre la propagation du coronavirus, étant donné que les œuvres créées seront exposées dans des espaces que fréquente un public massif, sur des places publiques, sans oublier qu’un autre lieu retenu pour le travail des plasticiens en plein air est la place de l’Etoile rouge de Cotonou.

Marcel Kpogodo Gangbè 

samedi 22 juillet 2017

Eric Bottéro, un regard irrésistible sur le vaudou

A l’issue d’un mois de résidence de création


Eric Bottéro est un artiste-photographe français qui a séjourné pendant une trentaine de jours au ’’Centre’’ de Godomey, dans le cadre d’une résidence de création. Le regard émerveillé de l’homme et la générosité de son langage en disent long sur la réussite d’une expérience qu’il a effectuée sur le vaudou et dont il a rendu compte aux journalistes culturels, le jeudi 13 juillet 2017.

Eric Bottéro, en possession de son kit de protection
Caressant le visage, de fins et plus ou moins longs rameaux donnent entrée à une belle salle de travail avec des masques aux murs, celle-ci comportant différents ordres de supports sur lesquels sont alignés, respectivement, des ’’botio’’ verts, ici, connus comme des statuettes utilisées dans les cultures africaines à des fins de nuisance mystique, une série de flacons contenant du liquide pour guérir des maladies, sans oublier, dans un coin, un tronc de bois noir, verticalement posé dans lequel sont implantés de gros clous à tête et dont le sommet est surmonté d’une sorte de parapluie en miniature abritant une statuette de bonhomme, ce tout, la représentation d’un ’’assin’’, l’autel des ancêtres, propice à diverses cérémonies, et, quelque part, ailleurs, la sculpture de ’’Hèviosso’’, le dieu de la foudre puis, non loin de lui, celle de son épouse. Le décor du vaudou dont le caractère ordinairement redoutable se trouve balayé par le sourire rassurant d’Eric Bottéro, photographe français d’art, faisant face aux hommes des médias, pour des explications sur ces résultats d’une trentaine de jours d’une résidence de création, par ce milieu d’un après-midi doucement ensoleillé, le jeudi 13 juillet 2017, au ’’Centre’’ de Godomey, à Atrokpocodji, dans la Commune d’Abomey-Calavi.
« Il faut assumer vos valeurs, vos traditions, vos secrets », dit Eric Bottéro, comme pour desserrer l’étau d’effroi sur certains visages. Ce photographe d’art, d’un genre particulier, ayant exercé, à la base, dans le monde de la mode, fabrique de ses mains les modèles qu’il va plus tard immortaliser, de son appareil. C’est ainsi qu’il est à l’initiative de toutes les pièces précédemment évoquées, qu’il a présentées aux journalistes. A en croire ses propos, Dominique Zinkpè, Directeur exécutif du ’’Centre’’ de Godomey’’, en a été pour beaucoup dans son instruction sur le vaudou. Et, dans la foulée des orientations qu’il a reçues, il s’est procuré bon nombre de pièces, ce qui lui a facilité la reconstitution d’objets caractéristiques de l’atmosphère du vaudou.
Conséquence : la fascination première s’est développée et a produit un effet de dépouillement de  son regard de tout ce que le vaudou annonce de négatif et de repoussant chez le Béninois, lorsqu’il en entend parler.
L'artiste, dans son univers-modèle
Pour lui, ce système religieux est hautement productif, dans sa capacité à guérir des maladies, dans une « pharmacie vaudou », grâce à l’exploitation du secret des plantes, des essences, à « guérir et à soulager les maux de la vie, à rapporter l’amour, la pluie, l’être aimé, tout ce qu’on peut espérer », se réjouit l’artiste. Loin, en outre, de vivre une fascination béate, il oriente tous vers un comportement qui est déjà le sien : le respect vis-à-vis des différentes dimensions du vaudou : le fonctionnement interne avec les pratiques cultuelles, l’organisation des initiés, la tenue des couvents, les représentations des divinités, l’existence d’une véritable hiérarchie.
Par ailleurs, pour Eric Bottéro, l’ouverture du vaudou au monde est nécessaire, indiscutable : « Il faut réduire les barrières entre le secret et le visible », commente-t-il. Cette vision lui fait entrevoir de faire des objets cérémoniels de cette religion des produits marchands en bonne et due forme, que le consommateur pourra se procurer dans des magasins, à travers le monde. Un modèle typique de ce genre d’objet est un kit de protection, qu’il n’a pas manqué de confectionner, lui qui voit dans le vaudou un système semblable à la mondialisation. Ainsi, à en croire ses analyses, l’ ’’assin’’, l’autel des ancêtres, n’est rien d’autre qu’un système de connexion wifi de l’homme avec ses ancêtres, ce qui se trouve réalisé par l’officiant traditionnel.
De plus, Eric Bottéro valorise le vaudou qu’il célèbre comme un creuset remarquable d’une riche production artistique, à travers, notamment, la sculpture des statuettes, les chants et les danses qui sont conçues pour donner du poids aux cérémonies. Eric Borréto et le vaudou, voilà donc une histoire d’amour, qui devrait se faire contagieuse, de quoi amener les pratiquants authentiques de cette religion à une exploitation plus productive pour l’Africain et l’Afrique.


Marcel Kpogodo