samedi 4 septembre 2021

Installation du Conseil d'Administration de la Bibliothèque nationale du Bénin

Dans le cadre d'une cérémonie officielle tenue au Ministère de la Culture


Le ministre du Tourisme, de la culture et des arts, Jean-Michel Abimbola, a procédé, le mardi 31 août 2021, à l'installation officielle du Conseil d'Administration de la Bibliothèque nationale du Bénin. L’événement a eu lieu dans le ministère concerné, en présence des membres de son cabinet et du Directeur général de la Bibliothèque nationale du Bénin, Koffi Attédé.


Photo de famille des membres du Conseil d'Administration de la Bibliothèque nationale du Bénin avec le Ministre Jean-Michel Abimbola (Crédit photo: Point Focal Communication du MTCA)


Serge Hervé Houssou, Sébastien Joël Kiniffo, Alain Hugues Ahounou, Eric Folly Totah, Boris Sèhlouan, Pierre Chanou et Emilien Egbako. Ce sont les sept membres du Conseil d’Administration de la Bibliothèque nationale, officiellement envoyés dans leurs fonctions le mardi 31 août 2021 à la Salle de conférence du ministère du Tourisme, de la culture et des arts par son premier responsable, Jean-Michel Abimbola.

Ces personnalités proviennent, respectivement, de la Présidence de la République, du ministère du Développement, chargé de la coordination de l'action gouvernementale, du ministère de l’Economie et des finances, du ministère du Tourisme, de la culture et des arts, du ministère du Numérique et de la digitalisation, du Ministère des Enseignements maternel et primaire) puis de l’ex-ministère de la Communication et de la poste. Ils avaient été nommés en Conseil des Ministres par le Décret n° 2021-224 du 12 mai 2021. Par le même document, Eric Folly Totah a été promu Président du Conseil d’Administration en question.


Jean-Michel Abimbola, au cours de son allocution d'installation (Crédit photo: Point Focal Communication du MTCA)


Dans son allocution d’installation officielle, Jean-Michel Abimbola a rappelé que la Bibliothèque nationale du Bénin, un organisme sous la tutelle de son département ministériel, fonctionnant selon le statut d’un « établissement public à caractère culturel, doté d’une personnalité juridique et d’une autonomie financière », a été mise en place par le décret n° 75-308 du 28 novembre 1975. En outre, il a rappelé les sept obligations relevant des attributions de la Bibliothèque nationale du Bénin : la réalisation du dépôt légal, la gestion de la mémoire des livres et des journaux produits au Bénin, le suivi du réseau public de lecture et sa gestion, la maîtrise des espaces de lecture, la sauvegarde de toutes les formes de productions intellectuelles au plan national et l’application de la vision de l’Etat concernant la gestion virtuelle de son fonds documentaire.

Avant cette évocation, le Ministre Abimbola a montré que la Bibliothèque nationale du Bénin « a pour mission la conservation de la totalité du patrimoine national imprimé, graphique et oral produit sur le territoire national, et toutes les publications produites sur le Bénin à l’étranger et par les Béninois à l’étranger ». Ensuite, il a fait ressortir le souci qui lui est cher que fonctionne effectivement le Conseil d’Administration de l’institution indiquée, ce qui, d’ailleurs, donnait tout le fondement requis à la cérémonie d’installation tenue.

 

Des attentes décisives


Koffi Attédé, Directeur général de la Bibliothèque nationale du Bénin (Crédit photo: Point Focal Communication du MTCA)


Pour le Ministre de la Culture, le gouvernement béninois a déjà les regards tournés vers 2022, une année pour laquelle il attend la concrétisation de six projets phare par la Bibliothèque nationale du Bénin. Il s’agit de réhabiliter les bibliothèques départementales de Natitingou, de Parakou et de Ouidah, de même que les centres de lecture et d’animation culturelle de Tanguiéta, de Kouandé et de Ouaké, de construire les bibliothèques départementales de Lokossa et d’Abomey, de renouveler le fonds documentaire des bibliothèques sous sa tutelle, de dématérialiser progressivement « l’accès des populations aux ressources documentaires, aux services éditoriaux et bibliographiques », d’élargir progressive le « réseau de lecture publique aux départements qui en sont encore dépourvus » et, enfin, d’améliorer, entre autres, les « dispositifs d’accueil des lecteurs, d’animation et de promotion de la création littéraire nationale ».


Eric Folly Totah, Président du Conseil d'Administration de la Bibliothèque nationale du Bénin (Crédit photo: Point Focal Communication du MTCA)


Face à ce cahier de charges précis, Eric Folly Totah, Président du Conseil d’Administration de la Bibliothèque nationale du Bénin, a pris l’engagement de contribuer à réaliser ce défi, tout en appelant ses homologues à une collaboration inconditionnelle, à cet effet.

Herman Sonon / Marcel Kpogodo Gangbè

mercredi 25 août 2021

La présidence du Cnoa échappera à Philippe Abayi et à Pascal Wanou

Dans le cadre de la relance du processus de création de l’institution


Le Conseil national des Organisations d’artistes (Cnoa) a fait l’objet d’une rencontre entre Jean-Michel Abimbola, Ministre du Tourisme, de la culture et des arts, et plusieurs acteurs culturels ayant fait le déplacement de l’événement qui s’est tenu le vendredi 6 août 2021 à la Salle Vip du ministère concerné. Il ressort de la manifestation l’exclusion de Philippe Abayi et de Pascal Wanou de la présidence du Cnoa si une nouvelle élection devait avoir lieu à la tête de l’institution.

De gauche à droite, Aristide Adjibodou, Secrétaire général du Ministère de la Culture, Jean-Michel Abimbola et Eric Totah, Directeur de Cabinet, au cours de la réunion avec les acteurs culturels sur le Cnoa


Philippe Abayi ne pourra pas être Président de la nouvelle formule du Conseil national des Organisations d’artistes (Cnoa) ni Pascal Wanou. L’information cardinale qui ressort de la réunion qu’a initiée et tenue Jean-Michel Abimbola, Ministre du Tourisme, de la culture et des arts, avec les acteurs culturels, à la Salle Vip du siège de son département ministériel dans l’après-midi du vendredi 6 août 2021.

Une telle décision d’exclusion de Philippe Abayi et de Pascal Wanou de la présidence du prochain Cnoa reste le point commun des différentes interventions émanant des membres de la société civile culturelle et ayant meublé les échanges au cours de la rencontre indiquée. Si elle s’est imposé, c’est parce que le fait pour Philippe Abayi et Pascal Wanou de se disputer la présidence de l’institution a été à l’origine de l’arrêt de l’achèvement du processus de la mise en place du Cnoa et de sa paralysie pure et simple. Le premier en a même saisi la justice dans le but de voir trancher l’affaire.

Un aperçu des participants ...

D’ailleurs, le ministre Abimbola, dans sa prise de parole, a affirmé ne pas reconnaître les deux bureaux respectifs élus les 21 août et 11 septembre 2020 et que dirige chacune des deux personnalités concernées. Manifestant complètement sa neutralité dans la création des différentes structures impliquées dans les initiatives de sortie de crise, l’autorité de tutelle est engagée vers la reprise pure et simple des élections avec, à la clé, des actes concrets : l’installation d’un comité ad’hoc de cinq membres, qui aura pour tâche la rédaction des nouveaux textes devant régir le Cnoa, l’organisation de l’élection des organes dirigeants de l’institution et leur installation. Ce Comité sera constitué de cinq membres : un représentant du Ministre de la Culture, deux émanant de la société civile culturelle et un représentant de chacun des bureaux respectifs de Philippe Abayi et de Pascal Wanou. Les actions ainsi relancées depuis le 6 août laissent entrevoir l’installation d’une formule consensuelle du Cnoa avant la fin de l’année 2021.

... à la rencontre sur le Cnoa

Pour précision, cette réunion de Jean-Michel Abimbola avec les acteurs culturels et des personnes ressources s’étant déroulée dans un climat calme, détendu et amical, elle avait pour objectifs, d’une part, la validation du Rapport du Comité de Médiation comprenant, entre autres, le Professeur Dodji Amouzouvi et l’artiste contemporain, Ludovic Fadaïro, qui avait été créé afin d’amoindrir les tensions nées de la mise en place du Cnoa,  D’autre part, il était question de la présentation des résolutions consensuelles qu’a retenues le Ministère de la Culture pour la réussite d’une nouvelle initiative de création et d’installation du Cnoa. En réalité, le Rapport concerné a mis un accent particulier sur la volonté de la société civile culturelle du Bénin et du Ministère de la Culture de sortir de la crise et de poursuivre le processus de mise en œuvre du Cnoa. Il recommandait également la reprise transparente et consensuelle des élections des nouveaux membres du Conseil d’Administration du Cnoa.

Philippe Abayi et ...

Pascal Wanou étaient aussi de la partie

Outre les membres du cabinet du Ministre Abimbola, qui ont pris part à la rencontre, il a fallu noter la présence de directeurs techniques tels que Koffi Attédé, ancien Directeur des Arts et du livre, et actuel de la Bibliothèque nationale, Paul Akogni, Directeur du Patrimoine culturel, Gilbert Déou Malè, le Directeur du Fonds des Arts et de la culture (Fac), sans oublier Philippe Abayi, Pascal Wanou et bon nombre d’acteurs culturels de poids avaient pris part à la rencontre.

Annick  Zondéhinkan / Marcel Kpogodo Gangbè

samedi 14 août 2021

Clip intitulé ’’Egayé’’ : Guy Mapoko dans un ’’rockafrica’’ explosif

Dans le cadre de la parution de son nouveau single


Depuis la dernière semaine du mois de juin 2021, Guy Mapoko a fait paraître un nouveau clip : ’’Egayé’’. N’y ayant rien laissé au hasard, l’ancien membre du duo, ’’Les frères Kouda’koll’’, a usé d’ingrédients très simples, rendant, entre autres, les mélomanes béninois addictifs au morceau indiqué, un bijou musical dont les yeux et les oreilles ne peuvent pas se passer pour ces vacances et pour plus longtemps encore !

Guy Mapoko, dans une séquence frappante du clip, ''Egayé''


Paroles en langues béninoises mina et fon, paroles profondément vécues par de grands mouvements expressifs, voix éraillée et forte dictant la vérité universelle et inusable sur l’argent, images zoomées et dé-zoomées dans une rapidité qui déboussole, guitare électrique d’un hard rock absolu et dansant comme à l’africaine. Les quatre éléments de l’intensité d’ ’’Egayé’’, le nouveau clip de Guy Mapoko, rendu public par l’artiste depuis le 25 juin 2021 sur son espace, ’’YouTube’’. Tel qu’il a été composé, ce single de l’ex-membre des ’’Frères Kouda’koll’’ ne peut qu’être adoré par les mélomanes béninois, entre autres.  

Concernant les langues qu’utilise le chanteur dans le morceau, le mina, ayant sa source dans la partie ouest du Bénin, ouvre les explications de l’artiste au public dès la vingtième seconde du clip, laissant la place, dès la cinquante-et-unième, au fon, plus répandu dans le pays, comme pour atteindre un public plus large que jamais, qui s’étend à des personnes de toutes les conditions sociales, qu’elles soient instruites ou non. Ce choix linguistique relève d’une vieille habitude chez l’artiste lorsqu’on se souvient que, cinq à six années en arrière, dans plusieurs des morceaux des ’’Frères Kouda’koll’’, ceux-ci utilisaient les langues indiquées, ce qui leur permettait d’atteindre un public hors des frontières béninoises et de faire de leurs chansons de véritables tubes, à l’instar de ’’Jesu gnon’’, ’’Ayikun gban xo’’, ’’Zoumtombra’’, sans oublier que, dans le morceau ’’Bada’’, le mina virait au pur, versant dans la langue ’’ouatchi’’, parlée plus à l’ouest dans le département du Mono et au Togo. Mapoko se trouve donc en pleine exploitation d’une recette qui marche à chaque emploi : ’’Egayé’’ signifie, en mina, ’’C'est l'argent’’.

Quant à sa voix rauque qui s’est éraillée avec l’exercice professionnel et la pratique musicale, elle s’écoute forte et engagée, emportée montrant comme une psychologie déchaînée contre la banalisation commune de l’argent. Elle fait ressortir la capacité incontournable de l'argent d'apporter à l'être humain la jouissance du respect social, surtout qu’il permet de réaliser un bon nombre de d’objectifs : l'alimentation, le mariage, la construction d’une maison, des investissements, les œuvres religieuses, les études des enfants, de même que leur apprentissage d’un métier. Cette voix s'accorde avec le visage de l'artiste, acteur de circonstance, démontrant de grands gestes et une mine touchante, convaincue du bien-fondé de l'argumentation sur l'argent.


Intégralité du clip, ''Egayé''

En outre, les images du clip acquièrent une puissance suggestive, étant donné qu’elles décrivent d’autres objectifs que l’argent amène à réaliser sans que soit rendu nécessaire l’usage de la voix éraillée de Guy Mapoko : l’aumône, le tourisme, l’épanouissement familial, l’équipement vestimentaire, la joie de vivre provoquée par la possession financière, … ’’Egayé’’, par son clip et par les paroles du morceau, sont une défense et une illustration de l’importance de l’argent dans la société.

Par ailleurs, le film musical présente des images en gros plan ; en intro, une courte séquence fixe de Mapoko, l’acteur principal, qui dansant, de dos, se retourne progressivement et apparaît en un profil majestueux, ce à quoi succède, à partir de la douzième seconde, une autre séquence montrant neuf billets de 20 euros que l’on décompte sur une table. Le ton est donc donné du thème qui va faire l’objet de l’intérêt de l’artiste. Des images fixes et précises qui défilent rapidement entrent en harmonie avec le rythme dynamique de la musique rock, des liasses de billets craquants d’euros ou de dollars, selon le cas, en donnant envie de la possession, en plus des situations symboliques de la vie où l’utilité de l’argent est incontestable, des faits faisant voyager sur la planète de l’opulence et de ses différentes facettes.

Avec, de plus, de manière prédominante, la guitare électrique d’un hard rock absolu et dansant, vient en appui à cet instrument de musique, la tumba, ce tambour qui donne une capacité dansante à l’africaine, d’où la tendance ’’rockafrica’’ du morceau, ’’Egayé’’ qui, en trois minutes quinze secondes, égaie, de par le bonheur communicatif des acteurs du clip sous l’emprise de la puissance financière et le caractère de la chanson qui fait danser le corps, le secoue, remue l’esprit sur la nécessité de ne pas philosopher sur l’argent sans être riche. Mapoko, par le single, ’’Egayé’’, vient de frapper un nouveau grand coup artistique, montrant que sa vie, son travail et sa résidence au Canada n’ont rien entamé d’un talent et d’une compétence musicaux qui continuent à se développer.

Marcel Kpogodo Gangbè  

lundi 9 août 2021

L’affiche officielle du Fiff-Cotonou dévoilée

Dans le cadre des préparatifs de sa 2ème édition

Depuis le jeudi 5 août 2021, l’affiche officielle du Festival international des Films de femmes de Cotonou (Fiff-Cotonou) est connue. La femme, dans plusieurs de ses dimensions fusionnées, y apparaît.

L'affiche officielle du Fiff-Cotonou


Zoom en portrait magistral d’une femme joliment parée aux éléments de beauté symboliques. Ce qui frappe à la découverte de l’affiche officielle du Festival international des Films de femmes de Cotonou (Fiff-Cotonou), lors de son lancement le jeudi 5 août 2021 à Cotonou, la capitale économique du Bénin. 

A en croire Marina Hounnou, Responsable à la Communication du Fiff-Cotonou, l’affiche concernée « met en évidence une femme africaine, la brave femme cinéaste et la vaillante femme rurale, travailleuse, grâce à qui nos assiettes sont pleines ». La priorité étant donnée à ce troisième type de femme, elle précise qu’à travers les yeux de la femme cinéaste se perçoit la femme rurale dont elle est l’avocate, dont elle défend la cause.

L’affiche montre donc la femme, de grosses boucles aux oreilles, le cou enroulé de quatre colliers de longueur et de perles de taille, variables, les épaules nues, la poitrine nouée d’un pagne aux fondements locaux de fabrication, ce tissu s’harmonisant avec le foulard attaché sur une belle tresse dont les débuts en fin de front apparaissent. Le talc de l’épaule droite, les perles, les boucles d’oreilles, le vêtement et les épis de maïs allongeant le foulard renvoient à la femme rurale nourricière, les yeux clairs et observateurs, perspicaces, surmontés de sourcils harmonieusement maquillés comme une bouche pulpeuse, la trace au bras gauche de la bretelle d’un soutien gorge et les rouleaux de bandes de films indiquent la femme moderne, la femme cinéaste « qui se bat pour émerger dans son secteur », commente Marina Hounnou. De même, la peau couleur café au lait permet de remonter à la femme africaine.  

La beauté que dégagent ces trois femmes en une, ayant chacune, pour Marina Hounnou, « une voix qui compte », constitue le soleil dont les rayons éclairent un ciel bleu dégagé purement cotonois par deux symboles identificatifs d’appartenance : le fameux « Jacob », armé d’une houe et perché au sommet de la place de l’Etoile rouge, puis des combattants armés appuyés d’un drapeau, du monument de la Place du Souvenir, au quartier des Cocotiers, non loin de Cadjèhoun.

L’affiche officielle du Fiff-Cotonou, ainsi composée, dit donc tout sur le festival de cinéma, qui, axé sur le thème, « Regard du cinéma africain sur le pouvoir économique de la femme rurale », se tiendra à Cotonou des 14 au 18 septembre 2021, organisé dans sa deuxième édition par l’association, ’’Ecran Bénin’’, pour un peu moins d’une dizaine de partenaires dont les logos respectifs ornent le bas de l’affiche indiquée. Toujours se rapportant à ces femmes que campe l’affiche, Marina Hounnou invite : « Venons les célébrer  à Cotonou » pendant le Festival, soit dit, en passant.

Marcel Kpogodo Gangbè

samedi 7 août 2021

Les Recico reviennent en force avec plus de 20 films en compétition

Dans le cadre de la 2e édition du Festival de cinéma

Les Rencontres cinématographiques et Numériques de Cotonou (Recico) auront lieu dès le mois de septembre 2021 à Togbin, dans la banlieue ouest de Cotonou, au Bénin, selon les informations qu’a bien voulu en partager Dimitri Fadonougbo, le Délégué général du Festival concerné de cinéma. Une vingtaine de films africains sont prévus pour animer la compétition en vue de la conquête du Prix d’Or ’’Paulin Soumanou Vieyra’’.

Dimitri Fadonougbo


6 films de fiction de long métrage, 5 de fiction de court métrage, 7 films documentaires de long métrage et 2 films documentaires de court métrage, de même que 5 films réalisés par des étudiants en formation dans des écoles de cinéma. Les 25 réalisations africaines qui animeront la deuxième édition des Rencontres cinématographiques et Numériques de Cotonou (Recico), prévue pour avoir lieu du 25 septembre au 2 octobre 2021 à ’’Kwabo’’, le village du festival, circonstanciellement construit et qui se situera à la plage de Togbin, à l’ouest de Cotonou.

Les films attendus pour être visionnés et évalués émanent de pays diversifiés d’Afrique. Ainsi, dans la catégorie des films de fiction de long métrage, le Kenya s’annonce, respectivement, avec ’’Rafiki’’, de Wanuri Kahiu, et ’’Supa mondo’’ de Joffe Taryn, pendant que la Tunisie se fera représenter par ’’Fatwa’’ de Ben Mohmound, le Maroc, par ’’Indigo’’, de Selma Bargach, le Mali, par ’’Barkomo’’, d’Aboubacar B. Draba et de Boucary Ombotimbé, et qu’enfin, le Burkina Faso postulera avec ’’Duga les charognards’’ d’Abdoulaye Dao et d’Hervé Lengani.

Du côté des films de fiction de court métrage, le Togo manifestera une triple présence à travers ’’Les tueurs verts’’, ’’Un mariage mortel’’ et ’’Pourquoi moi ?’’, des productions respectivement réalisées par Kossivi Nolitsé, Sèwa Mensah-Domkpin et Dieu-Donné Tchani. Quant au Bénin et au Gabon, ils se feront remarquables dans la même catégorie à travers ’’Les vulnérables’’ de Samuel Aményénu et ’’Afiti’’ de Wilfried Lengoyé Ombamba.

Avec les films de documentaire de long métrage, le Bénin sera représenté par le jeune réalisateur béninois, Tchayé Okoudjou, avec ’’Owo-Lobè, mystère d’un homme’’. Ce film entre en compétition avec ’’Le loup d’or de Balolé’’, de la Burkinabè, Aïcha Boro Leterrier, ’’Jean Rouch, cinéaste africain’’, de l’Ivoirien, Idriss Diabaté, ’’Kinshasa makambo’’ de Dieudo Hamadi, de la République démocratique du Congo, ’’Le cimetière des éléphants’’ d’Eléonore Yaméogo, ’’On a le temps pour nous’’, de la Sénégalaise, Katy Léna Ndiaye, et avec ’’Quel valeureux nom as-tu ?’’, du Malien, Salif Traoré.

De plus, pour les films documentaires de court métrage, il faudra compter avec ’’Vernissage O’’, du Béninois, Giscard Dah-Fonton, et ’’3ème âge’’, du Togolais, Martial Folly-Kouévi. Enfin, selon Arsène Kocou Yémadjê, Coordonnateur chargé de la Programmation, cinq films d’école de cinéma seront retenus ultérieurement pour s’affronter afin que le meilleur décroche le prix destiné à cette catégorie.

Puis, à l’effet de l’évaluation de l’ensemble de ces films, deux jurys seront constitués : celui des films de long métrage, que dirige l’universitaire tunisienne, Sayida Bourguiba, et celui des films de court métrage et des films d’école, que coordonnera Clémentine Lokonon, journaliste et réalisatrice béninoise, ancienne vice-présidente de la Haute autorité de l’Audiovisuel et de la communication.

 

 

Des distinctions

Concernant les distinctions qui départageront les concurrents, le Délégué général des Recico, Dimitri Fadonougbo, précise qu’il y aura, d’une part, le Grand prix ’’Paulin Soumanou Vieyra’’, de la catégorie des longs métrages, le Grand prix ’’Paulin Soumanou Vieyra’’, de la catégorie des courts métrages et, d’autre part, le  Prix du Meilleur film documentaire de long métrage, celui du Meilleur film documentaire de court métrage, les prix du Jury, de la Meilleure réalisation, du Meilleur scénario, du 1er rôle féminin, du 1er rôle masculin, de la Meilleure direction de la photographie, du Meilleur montage, de la Meilleure musique de film, sans oublier les prix immortalisant des personnalités remarquables du cinéma : les Prix ’’Joseph Kpobly’’, du Meilleur décor de long métrage, ’’Grégoire Noudéhou’’, du Meilleur décor de court métrage, ’’Pascal Abikanlou’’, du Meilleur film de fiction d’école, ’’Pascal Abikanlou’’, du Meilleur film documentaire d’école, et ’’Donatien Gbaguidi’’, du Meilleur article de critique de cinéma.

Se rapportant aux prix spéciaux, pour Dimitri Fadonougbo, il s’agit des Prix ’’Président de la République’’, ’’Général Mathieu Kérékou’’, ’’Mairie de Cotonou’’ et ’’Frédéric Joël Aïvo’’ pour la défense de la démocratie. Ils sont uniquement destinés aux films de long métrage.

En dehors de toute compétition, toujours selon Arsène Kocou Yémadjê, cinq films en provenance du continent européen viendront créer un effet de diversification culturelle au niveau des festivaliers avec les longs métrages ’’Tilo Koto’’ et ’’Le rêve français’’, des réalisateurs français, Sophie Bachelier et Valérie Malek, d’une part, et de Christian Faure, d’autre part, ’’Congo Lucha’’, et ’’La prochaine fois que je viendrai au monde’’, respectivement, des Belges, Marlène Rabaud et Philippe Pierpont, puis, enfin, avec ’’Quand Paul traversera la mer’’, de l’Allemand, Jakob Preuss.

 

Aperçu d’un programme dense


Affiche officielle des Recico 2021


Placées sous le thème, « Cinéma, art et économie », qui fera l’objet d’un colloque international du 27 au 29 septembre 2021 au campus d’Abomey-Calavi, les Recico qui, selon Dimitri Fadonougbo, espèrent drainer plus de 1500 visiteurs, donneront l’occasion du croisement attendu entre les réalisateurs de plusieurs pays africains puis européens, tous les autres ordres de festivaliers parmi lesquels il y aura les professionnels des métiers du cinéma, et le public. Ce sera à travers une série d’activités telles que le Marché international de Films (Mif) pourvu de 25 stands promotionnels pour une soixantaine de films attendus, des débats forum sur les films en compétition, un atelier de formation sur la musique de film, qui, particulièrement, se tiendra du 27 au 30 septembre.

En outre est prévue une animation quotidienne de ’’Kwabo’’, le village des Recico, sis quartier de Togbin, non loin de la mer, à travers des manifestations culinaires, commerciales, artistiques et culturelles, sans oublier que l’espace de projection de films de ’’Canal Olympia’’, sis quartier de Wologuèdè, à Cotonou, est l’un de deux sites prévus pour le visionnage par les jurés et le public des films sélectionnés et qu’il abritera la cérémonie officielle d’ouverture des Recico, de même que celle de la clôture, suivie de la remise solennelle des distinctions. Quatre catégories spécifiques de badges donnent accès à ces manifestations.   

Marcel Kpogodo Gangbè

vendredi 23 juillet 2021

Présentation des 3 points du réaménagement du Grand prix littéraire du Bénin

Dans le cadre du lancement de l’appel à candidatures pour l’édition 2021


Par le biais d’une séance d’échanges avec les journalistes, le Ministère du Tourisme, de la culture et des arts (Mtca) a rendu public l’appel à candidatures pour la détection de l’écrivain béninois lauréat de la 3ème édition du Grand prix littéraire du Bénin. L’événement s’est déroulé le mercredi 21 juillet 2021 à la Salle de Conférences du siège du département ministériel, sous la direction de Florent Couao-Zotti, Conseiller technique à la Culture du Ministre de la Culture, Jean-Michel Abimbola, avec l'animation de Blaise Tchétchao, Directeur des Arts et du livre. Il est à retenir trois points de réaménagement du prix littéraire décerné par l’Etat béninois.

Ci-contre, de gauche à droite, Blaise Tchétchao et Florent Couao-Zotti, au cours de la séance d'échanges avec les journalistes - Crédit photo : Daniel Hountondji

Octroi d’un unique Grand prix littéraire du Bénin, augmentation de la valeur financière de la distinction indiquée et création de deux autres distinctions afférant au Grand prix littéraire du Bénin. Les trois innovations fondant désormais le Grand prix littéraire du Bénin, elles qui ont été portées à la connaissance du public avec le lancement officiel de l’appel à candidatures pour cette distinction littéraire nationale du secteur public, dans l’après-midi du mercredi 21 juillet 2021, par Blaise Tchétchao, Directeur des Arts et du livre, à travers une causerie avec les journalistes, dirigée par Florent Couao-Zotti, Conseiller technique à la Culture du Ministre de la Culture, à la Salle de Conférences du Ministère de la Culture.

D’abord, à partir de l’édition 2021 du Grand prix littéraire du Bénin, il sera décerné une distinction unique qui mettra en vue une œuvre issue de l’une des catégories littéraires validées pour entrer en compétition que sont la nouvelle, le théâtre, le roman, le conte et la poésie. Ensuite, le nouvelliste, le dramaturge, le romancier, le conteur ou le poète qui sera retenu par le jury final comme le Grand prix littéraire du Bénin recevra une enveloppe financière de cinq millions de Francs Cfa et un trophée. Enfin, deux prix spéciaux seront décernés. Il s’agit du Prix de l’Editeur, d’une valeur de trois millions de Francs Cfa, et du Prix du Journaliste littéraire, pour une enveloppe financière d’un million de Francs cfa.

Ces innovations sonnent comme une mini-révolution dans la distinction littéraire nationale conduite par l’Etat béninois lorsqu’on se souvient que le Grand prix littéraire du Bénin, qui a connu sa première édition en 2019, en remplacement du Prix du Président de la République, en vigueur les années antérieures, laissait triompher un lauréat par catégorie littéraire, ce qui en faisait cinq, représentant chacun des genres littéraires retenus, sans oublier que chacun d’eux avait droit à deux millions de Francs Cfa. Il n’y a pas de doute que la situation de délibération où, en 2020, le Grand prix littéraire du Bénin n’avait pas été décerné dans les catégories du conte et de la poésie ait encouragé à détecter et à mettre en valeur un lauréat unique représentatif de la meilleure qualité de la littérature béninoise, avec une envergure qui s’épaissit par une hausse de la cagnotte de la distinction nationale.

En outre, désormais, les maisons d’édition et les journalistes littéraires, deux maillons incontournables du monde de la littérature, se voient dans l’obligation de fournir une plus grande qualité de production, vu que leurs acteurs respectifs entrent en compétition.


 

Des conditions de participation


Pour un concours littéraire national annuel initié par l’Etat béninois à travers le Ministère de la Culture et conduit par la Direction des Arts et du livre (Dal), le Grand prix littéraire du Bénin est officiellement lancé depuis le jeudi 22 juillet 2021 pour les écrivains béninois de la nouvelle, du théâtre, du roman, du conte puis de la poésie et prend fin le 31 août 2021 à 12 heures précises. Ce sont alors les maisons béninoises d’édition, accréditées par la Dal, qui présenteront la candidature d’au plus trois auteurs différents dont elles ont publié l’ouvrage entre le 1er janvier 2019 et le 30 juin 2021. Elles ne sont pas autorisées à faire postuler des ouvrages collectifs.

Par ailleurs, selon Blaise Tchétchao, « pour faire acte de candidature, l’éditeur doit soumettre, sous pli fermé pour toute catégorie visée, à la Direction des Arts et du Livre, dix (10) exemplaires identiques de l’œuvre, accompagnés de la fiche de candidature et d’une copie de l’agrément d’éditeur », de même que « les dossiers de candidature comprenant des exemplaires de titres d’éditions différentes, ne seront pas acceptés » et que « les plis, soigneusement fermés, doivent porter la mention : « Candidature au Grand Prix Littéraire du Bénin – 3e édition » et déposés contre récépissé à la Direction des Arts et du Livre ».

En rapport avec le Prix de l’Editeur, peuvent y concourir, à en croire l'orateur indiqué, les maisons d’édition pouvant « justifier d’un minimum de deux ans d’existence, remplir toutes les conditions réglementaires exigées par la Dal » et qui ont « publié au moins trois ouvrages à la date de la candidature ». De plus, le dossier à fournir comportera les pièces ci-après : une lettre de motivation présentant la maison d’édition, l’agrément signé par la Dal, un catalogue dans lequel figurent les titres des ouvrages et trois exemplaires d’ouvrages édités par la maison.

Lié au Prix du Journaliste littéraire, il s’agit, selon Blaise Tchétchao, pour le postulant, de remplir quelques conditions : « être un journaliste officiant dans une rédaction, avoir régulièrement publié des chroniques, des comptes rendus de lecture et des critiques littéraires », avec l’obligation de présenter les éléments de réalisation de ces faits dans le dossier de candidature comportant une lettre de motivation, une photocopie légalisée de la carte de presse de la HAAC, la preuve de trois publications diffusées entre le 1er janvier 2019 et le 30 juin 2021.

Enfin, la présélection pour le Grand prix littéraire du Bénin et les prix spéciaux sera connue le 29 octobre 2021. Quant à la délibération finale, elle est prévue pour se dérouler le 27 décembre de la même année au cours d'une cérémonie officielle pendant laquelle les lauréats seront annoncés et pourvus de leurs prix respectifs.

Daniel Hountondji / Marcel Kpogodo Gangbè 

lundi 28 juin 2021

Franck Hantan : 4 jours pour faire connaître une nouvelle démarche d’identité

Dans le cadre de sa très prochaine exposition en Ile-de-France

L’artiste peintre béninois, Franck Hantan, est en exposition à Bessancourt, en Ile-de-France, au début de juillet 2021. Ce sera une opportunité inédite pour le public de découvrir sa nouvelle démarche de travail.

Franck Hantan, dans on art de la performance - Crédit photo : Détours Photo

’’La sortie des masques de Franck’’. Le thème selon lequel le peintre béninois, Franck Hantan, présente, à Bessancourt, en région d’Ile-de-France, ses œuvres, du 1er au 4 juillet 2021, celles-ci émanant de sa nouvelle manière de matérialiser son inspiration, sans oublier que le créateur entend se conformer à l’un de ses fondamentaux favoris, la déambulation : une danse aux pas princiers pesants dont lui seul détient un certain secret, au son d’une musique traditionnelle du Bénin, dont il raffole, celle de l'inusable Sagbohan Danialou et celle de Zeynab Abib !

Pour rien au monde, le public ne devra marchander sa présence, notamment, le vendredi 2 juillet 2021 à 18 heures, le point d’orgue de cette exposition, pour une performance qui ne s’annonce pas simple ni conventionnelle. Et, il faudra faire le déplacement afin de découvrir cet art discrètement chanteur mais explosivement danseur chez le peintre, et de s’en délecter du spectacle, lui qui arborera un accoutrement typique et suggestif de la logique vestimentaire des chefs religieux des divinités vodoun du Bénin. Franck Hantan est inné dans son caractère artistique transversal comme s’il chantait et dansait les masques qu’il peignait.

Du côté des masques dont il porte l’étendard, ceux qu’il peint désormais, en 2021, sont le résultat d’une recherche de longue haleine. « J’ai eu la lumière », triomphe-t-il, avant de détailler : « Après plusieurs questionnements, j’ai trouvé mon chemin, c’est celui des masques sur lesquels j’avais toujours travaillé mais dont je n’avais pas perçu le message de leur lien avec mon moi intrinsèque ».

Il faudra alors les quatre premiers jours de juillet 2021 dont dispose le public de la commune de Bessancourt et de partout ailleurs, en provenance de Paris, de la France, du Bénin et du monde afin de découvrir la nouvelle technique de production par Franck Hantan de ses masques sur des supports qu’il veut adéquats.

A l’effet de cette présentation de son travail, comme il le faisait pour le balcon de sa maison à étage lors du confinement, l’artiste mettra le quartier des Meuniers aux couleurs de ses toiles de masques. A l’en croire, il est alors indiqué de se rendre à l’aire de jeu, dénommée ’’Promenade de Zè’’, plus précisément dans la rue de Sao Joao Da Pesquera, du code postal de 95550, à Bessancourt. En lien avec son pays natal, Zè, le nom donné à la Promenade, se réfère à cette commune béninoise en coopération décentralisée avec Bessancourt.

Donc, tous les jours, du 1er au 4 juillet, de 11h30 à 19h30, Franck Hantan entend faire vivre des sensations fortes autour des masques de sa nouvelle démarche artistique, ne laissant aucune chance à l’ennui ni à la monotonie de prendre le contrôle de ces moments précieux pour un artiste peintre qui en est arrivé à se trouver.

 

Franck Hantan : assumer un héritage séculaire

L’artiste vient d’aussi loin que ses ancêtres, des as de la tenture consistant en la superposition de tissus colorés et découpés puis cousus sur un pagne, selon une logique donnée, afin de faire valoir l’esthétique d’un message sur un habit servant à vêtir les représentations des divinités du vodoun.

Selon les explications de Franck Hantan, cet art, exceptionnel pour les conquérants du royaume du Danhomè, avides d’esclaves à vendre et pratiquant la razzia, à cet effet, est le passeport qui fait échapper à ses ancêtres ayant pied à Avrankou, une ville du sud-est du Bénin, l’entrée dans le processus de la déportation vers les Amériques. Le roi Agadja, impressionné par un tel talent, les ramène dans son pays, les y garde, les loge et leur donne les marques d’une existence pérenne ; ils réalisent désormais les tentures des vêtements royaux.       

De l’ère des royaumes à celui de la république, par le biais de l’indépendance du Dahomey renommé Bénin, en passant par la colonisation, l’art tenturier des Hantan s’est conservé.  

Feue Suzanne Hantan, entourée de ses productions - Crédit photo : Franck Hantan


Et, en ces moments contemporains, deux visages forts incarnent l’immortalisation du patrimoine artistique familial : Suzanne Sodokpa, épouse Hantan, tenturière au Centre de Promotion de l’artisanat (Cpa) à Cotonou, et son fils, Basile Hantan, artiste peintre et tenturier puis professeur d’arts plastiques au collège Montaigne, l’établissement d’enseignement français à Cotonou. Tous deux décédés, Franck Hantan porte aujourd’hui le flambeau de la technique tenturière qu’il a adaptée à la modernité : lui ne coud plus les morceaux colorés et découpés de tissus mais les colle.  

 

Six années de recherche !

Auparavant, graphiste et spécialiste de maintenance en informatique, Franck Hantan a réduit son exercice dans ses professions au profit de l’art de la peinture, comme aiguillonné dans son esprit par une relève patrimoniale à prendre. En 2015, il fait de son métier les arts plastiques en réalisant des œuvres de tenture par la technique de collage par superposition et non de couture, comme ses ascendants. Ce niveau de conformisme s’achève en 2017, une année à partir de laquelle s’effectue un retour aux sources ancestrales très affirmé avec, à la clé, un leitmotiv : « Hwendo tché na bou a », en langue béninoise du fon, « Ma culture continuera d’exister ». En s’appropriant le fondement artistique ancestral et en s’y posant des questions, il débouche, dans ses toiles, sur ce qu’il appelle la « peinture du regard du vodoun », « Hounnoukounmè », en fon avec, à la base, des questions précises : « Pourquoi je suis là ? Quel est le fondement de mes tentures ? », entre autres. Et, en 2018-2020, ses toiles deviennent d’une exploration des tréfonds de sa psychologie des moments douloureux de sa vie personnelle ; elles sont alors sombres, tristes, elles qu’il produit à la pelle, explorant l’invisible, allant à la conquête de soi, accompagnant ses tableaux de pensées écrites, comme pour se livrer, se décharger et se purger de moments noirs de sa vie, dans un débouchement sur la période de la crise sanitaire du coronavirus. Aujourd’hui, ses masques sont le signe qu’il s’est arraché son identité, elle qu’il invite le public à venir massivement saisir, du 1er au 4 juillet 2021 à Bessancourt, par la lecture de ses masques de type nouveau, les rendant accessibles au grand public désireux de comprendre « les masques de Franck », ceux que ce public ne trouve pas toujours le temps d'aller regarder dans les musées en Europe.

Marcel Kpogodo Gangbè  

dimanche 27 juin 2021

Le Fiff-Cotonou 2021 s’effectue en 5 activités

Dans le cadre de l’organisation de la 2ème édition de l’événement


Le Festival international des Films des femmes de Cotonou (Fiff-Cotonou) aura lieu du 14 au 18 septembre 2021 à Cotonou. Cette deuxième édition de l’événement initié et conduit par la journaliste et réalisatrice documentaire, Cornélia Laurence Glèlè, se déroulera sur la fondation de cinq activités variées.

Le logo du Fiff-Cotonou

Une conférence-débats, des projections de films, une visite touristique, une formation et une soirée de distinction. Les cinq activités qui sont prévues pour alimenter la deuxième édition du Festival international des Films des femmes de Cotonou (Fiff-Cotonou) du 14 au 18 septembre 2021 à Cotonou.

Concernant la conférence-débats, un thème est prévu pour alimenter la présentation de connaissances et les échanges. Il projette le cinéma comme un moyen de scénariser des solutions aux situations sociales. Ce thème se formule comme suit : « Le cinéma comme outil pour mettre la lumière sur le pouvoir économique des femmes et proposer une histoire ». Quant à la deuxième activité, elle s’enferme dans le classique des festivals de cinéma : la projection de films et, surtout, de ceux en compétition. La troisième manifestation du Fiff-Cotonou 2021 laisse attendre le déroulement d’une visite touristique aux fins de la découverte de la ville de Porto-Novo avec une cerise sur le gâteau, un pique-nique dont sont amenées à jouir les festivalières. En matière de renforcement des capacités techniques, celles des journalistes culturels seront enrichies par la tenue d’une formation en critique d’art, animée par deux pointures : le critique et historien français du cinéma, Charles Tesson, puis la critique de cinéma et journaliste belgo-congolaise, Djia Mambu. Respectivement, ils ont participé au jury de la Semaine de la Critique du Festival de Cannes en 2011 et en 2019. Enfin, une manifestation inédite viendra clore la 2ème édition du Fiff-Cotonou 2021 : la Soirée des Amazones. Elle consistera en la distribution des distinctions aux réalisatrices méritantes en Afrique et, notamment, au Bénin.

Par la concrétisation de toutes ces activités annoncées aura été atteint l’objectif cher à Cornélia Laurence Glèlè, présidente de l’association, ’’EcranBénin’’, de « contribuer à la promotion et à la sauvegarde des travaux des femmes dans le cinéma en vue de leur promotion et de leur revalorisation ». Pour l’instant, les 113 films ayant répondu à l’appel à candidatures du Comité d’Organisation du Fiff-Cotonou 2021 sont à l’étude par celui-ci afin de déterminer les productions qui seront mises en compétition, le thème à l'honneur, pour cette édition, étant : « Regard du cinéma africain sur le pouvoir économique de la femme rurale ».  

Marcel Kpogodo    

samedi 26 juin 2021

Lancement de la ''Belle bibliothèque'' par Dominique Zinkpè

Dans le cadre du partenariat avec Matthias Leridon

Le samedi 26 juin 2021 aura lieu à Abomey l’inauguration de la ’’Belle bibliothèque’’, une initiative de l’artiste contemporain béninois, Dominique Zinkpè, et du collectionneur et philanthrope français, Matthias Leridon, co-Président de l’ ’’African artists for Development’’ (Aad-Fund). ’’Unik-Lieu de Création contemporaine’’ est l’espace artistique et culturel abritant la bibliothèque concernée dont la cérémonie officielle de lancement est patronnée par le ministre de la Culture, Jean-Michel Abimbola. Plusieurs milliers de livres seront dès lors consultables par les élèves.


Aperçu de la devanture de la ''Belle bibliothèque''

Plus de 5000 livres. Le fonds documentaire dont se trouve enrichie la ’’Belle bibliothèque’’ qui, sous le patronage de Jean-Michel Abimbola, Ministre de la Culture, sera inaugurée le samedi 26 juin 2021 par Dominique Zinkpè et Matthias Leridon, co-initiateurs de l’infrastructure intellectuelle, au quartier de Dokpa-Tohizanly dans l’arrondissement de Djègbé à Abomey dans le département du Zou, au niveau de l’espace artistique et culturel dénommé ’’Unik-Lieu de Création contemporaine’’, d’une superficie de dix mille mètres carrés.   

Les livres dont disposera le public scolaire ont été acquis dans des librairies béninoises et proviennent de France et d’Europe.  Et, ce cadre de conquête du savoir mettra ses services à la disposition des élèves et des artistes, en particulier, et de la population, en général, du mardi au samedi de dix heures à dix-huit heures trente précises.

Matthias Leridon

Le voyage, considéré comme le mouvement d’appropriation de la connaissance contenue dans le livre, est le facteur ayant convaincu Matthias Leridon à contribuer à la concrétisation de la ’’Belle bibliothèque’’. Selon lui, les livres sont « les biens les plus précieux qui soient », surtout que « chaque livre est un voyage de la pensée », affirme-t-il, avant de conclure : « Nous souhaitons de multiples et créatifs voyages à toutes celles et tous ceux qui vont être accueillis dans cette nouvelle ’’Belle bibliothèque’’ ».

Dominique Zinkpè

De son côté, Dominique Zinkpè, étant à l’origine de la création d’ ’’Unik-Lieu de Création contemporaine’’, se réjouit que la naissance de la ’’Belle bibliothèque’’ relève de l’implication dans le projet de l’Aad-Fund par le biais de Gervanne et de Matthias Leridon, eux à qui il rend hommage pour leurs actions en faveur de l’épanouissement des artistes africains, en général, et des plasticiens béninois, en particulier.


’’Chroniques d’Abomey’’, cerise sur le gâteau

Le public qui fera le déplacement de l’inauguration de la ’’Belle bibliothèque’’ découvrira l’exposition, ’’Chroniques d’Abomey’’, du nom d’une bande dessinée créée par le bédéiste béninois, Gjimm Mokoo, à l’initiative de l’Aad-Fund. Les planches de cette œuvre, imprimées sur des bâches, seront présentées aux visiteurs. Elles racontent le déroulement quotidien de la vie à Abomey sous la Covid-19. L’intérêt d’une telle démarche de témoignage est le génie de Gjimm Mokoo qui a réussi à tisser à ce présent de la pandémie des faits de l’histoire de la ville, un ancien royaume de renommée internationale. Ultérieurement, tout demandeur pourra se connecter à la bibliothèque numérique, ’’Youscribe’’, pour avoir accès à la bande dessinée, ’’Chroniques d’Abomey’’.

Marcel Kpogodo


Localisation de la ''Belle bibliothèque'' à Abomey


M. K.

lundi 5 avril 2021

Ishola Akpo : "Agbara women", le cheval de la projection de la femme africaine d'influence

Dans le cadre de l'exposition collective, "[In]visibles : Femmes souveraines"


L'exposition collective intitulée "[In]visibles : Femmes souveraines" laisse contempler, depuis le vendredi 5 mars 2021, les œuvres de cinq artistes visuels que sont Sophie Négrier, Sènami Donoumassou, Moufouli Bello, Joannès Mawuna et Ishola Akpo. Les oeuvres qu'ils présentent forcent l'admiration et édifient, faisant se surprendre de l'érotisante projection grandeur nature de tétons féminins, de l'installation d'une récade de reine, de produits de beauté et de maroquinerie féminines de luxe, de l'imposition d'un portrait de l'unique femme reine du royaume du Danhomè, Tassi Hangbé, de la matérialisation photographique de la robustesse de la femme dans l'exécution de métiers masculins et, enfin, de l'érection de postures imposantes de celle-ci. Si la particularité de l'exposition indiquée reste d'avoir réuni des réalisations artistiques ayant été vues dans le cadre d'expositions passées, Ishola Akpo en est le commissaire et ses photos méritent une attention particulière, étant donné la posture qu'elles campent de femmes mûres déployant un charisme frappant de reines.

Un aperçu de la série, "Agbara women"

Une couronne, de la prestance, de la présence et une autre marque extérieure de pouvoir. Ce qui caractérise les quatre portraits de femmes que présente, sous le titre d' "Agbara women", depuis le 5 mars 2021, à la galerie "Joseph Kpobly" de l'Institut français de Cotonou, l'artiste photographe béninois, Ishola Akpo, dans le cadre de l'exposition collective, "[In]visibles : Femmes souveraines". 


Si le mot "agbara" émanant de la langue igbo du Nigeria signifie "femme puissante d'âge mûre", cela ne surprend nullement que les portraits qu'Ishola Akpo donne à voir au public intéressent par le fait qu'ils soient ceux respectifs de femmes appartenant à la classe du pouvoir, qu'il soit politique, militaire ou spirituelle. Une façon, apparemment, pour l'artiste d'identifier et d'immortaliser de la femme une potentialité non communément vue de pratiquer la décision engageant le devenir d'une communauté, d'un peuple ou d'un pays. Avec lui, c'en est fini des clichés de la femme africaine réduite, socialement, à rester le bastion de la tradition, la procréatrice par excellence, l'être des durs travaux champêtres, des tâches ménagères, de la prise en charge éducative des enfants ou la proie de fléaux comme l'excision ou le mariage forcé.


Elles arpentent alors les couloirs du pouvoir, même le plus suprême, surtout, d'ailleurs, que, pour Ishola Akpo, il a existé des reines, en Afrique, qui, en dépit de leur passage à la tête de royaumes redoutables à une certaine époque, n'ont pas marqué la mémoire de leurs peuples respectifs, avec tout l'effort qu'un système patriarcal têtu et jaloux a réussi à mener pour les extraire de cette mémoire collective. Il se souvient, en l'occurrence, de Tassi Hangbé, au Danhomè, et de Nzinga, en Angola.


Et, ce qui reste fondamentalement frappant et qui vaut la visite massive du public est la contemplation directe et concrète de la magie, du miracle qu'il a pu opérer sur des femmes ordinaires de notre époque, qu'il a réussi à métamorphoser, le temps d'une pose de photo, en des souveraines, en des êtres puissants armés de l'influence et de la force de la décision publique. A cet effet, il faudra scruter le moindre trait, les caractéristiques d'une couronne, d'une arme ou d'un objet religieux significatif, de même que le caractère unique d'un vêtement voulu de classe. 

De gauche à droite, Coline-Lee Toumson-Vénite, Directrice de l'Institut français de Cotonou, son mari et Ishola Akpo, à la soirée du vernissage de l'exposition collective

Par conséquent, pour les amateurs ou non d'arts visuels, qui n'ont pas encore vu les œuvres photographiques d'Ishola Akpo de la série d' "Agbara women", ils disposent jusqu'au 19 avril 2021 afin d'aller se faire une idêe, à leur manière, de la stratégie technique qu'a pu appliquer l'artiste pour composer ces postures réconfortantes pour l'Afrique, celles de femmes dont l'Afrique pourra, à coup sûr, rêver, dans un certain avenir, pour prendre des commandes peut-être plus satisfaisantes de la gestion des pays africains.

Marcel Kpogodo Gangbè