samedi 22 août 2020

"(...) Patrice Talon, le choix (...) de 2021, c'est vous (...) !", dixit Pascal Wanou

Dans le cadre de la Journée de Réflexion des artistes et des acteurs culturels

La Grande salle de spectacles du Festival international de Théâtre du Bénin (Fitheb), sis ex-Ciné Vog, à Cotonou, a servi de cadre, le samedi 22 août 2020, à la tenue de la Journée de Réflexion des artistes et des acteurs culturels sur le bilan des actions du Gouvernement dans le secteur culturel, ces cinq dernières années. A l'issue de cette rencontre, une analyse satisfaisante des concernés les a conduits à demander au Chef de l'État, le Président Patrice Talon, de renoncer à sa volonté de n'exécuter qu'un quinquennat. C'était à travers une vibrante allocution présentée par Pascal Wanou, Coordonnateur de la Plateforme des Confédérations et des fédérations d'artistes et d'acteurs culturels du Bénin.

Pascal Wanou, au cours de son allocution 

"Oui, Excellence Monsieur Patrice Talon, (...), la continuité est le gage d'une paix durable et d'un développement certain ; n'arrêtons donc pas la dynamique ! Ensemble, continuons en 2021 !". L'essence de la déclaration effervescente qui a clos la Journée de Réflexion des artistes et des acteurs culturels, qui s'est tenue dans la matinée du samedi 22 août 2020, à la Grande salle de spectacles du Festival international de Théâtre du Bénin (Fitheb), de l'ex-Ciné Vog de Cotonou, concernant le bilan des actions du Gouvernement dans le secteur culturel pour le compte du mandat présidentiel du Chef de l'État, Patrice Talon.


Lue par Pascal Wanou, Coordonnateur de la Plateforme des Confédérations et des fédérations d'artistes et d'acteurs culturels du Bénin, la déclaration indiquée constitue la synthèse du fonctionnement du secteur culturel avant l'arrivée au pouvoir de l'actuel locataire de la Marina face aux réalisations à l'actif du régime de la Rupture et du Nouveau départ depuis son arrivée au pouvoir le 6 avril 2016.


Par conséquent, à en croire Pascal Wanou, sous le couvert des réformes, il faudrait enregistrer la restructuration du névralgique système de financement des arts et de la culture au Bénin par la refonte de l'ex-Fonds d'Aide à la culture (Fac) en Fonds des Arts et de la culture (Fac) avec lequel "seuls les vrais acteurs, quelles que soient leurs positions géographiques et, sans intermédiaires, peuvent obtenir des accompagnements des projets pertinents dont ils sont porteurs", selon le Coordonnateur Wanou, estimant le nombre de projets soutenus à 2000, depuis 2018, l'année de concrétisation de la réforme du mode de subvention de la culture.



D'autres facteurs de satisfaction

Outre le financement à grande échelle des projets émis par les artistes et par les acteurs culturels, Pascal Wanou a évoqué plusieurs autres grands acquis dans le secteur culturel à l'actif du régime du Président Talon, ce que l'orateur a dénommé "les divers chantiers de réforme du secteur culturel". Ainsi, d'abord, du côté du Fac, il a reconnu l'existence d' "une star, 12 dates", une initiative empruntant sa "phase active", de même que "la mise en oeuvre de l'initiative nationale d''animation des territoires" et le "projet de bonification". 


Ensuite, plus généralement, l'intervenant a évoqué "la restructuration du Ministère" de la Culture "avec, pour finir, l'arrimage tourisme et culture", "la création de divers circuits et points d'attraction touristiques", "l'enjeu du retour des biens spoliés", "la réinvention de la cité lacustre de Ganvié", des projets du monde culturel, notamment, "la Marina Avlékété, le Parc de la Pendjari, les chantiers d'Abomey, la Route des Couvents, la Route de l'Esclave, la statue de l'Amazone", sans oublier la mise en place de la Direction des Arts et du livre (Dal), les classes culturelles, "le démarrage du processus d'installation de la Maison de l'Artiste", "le lancement du choeur polyphonique, la recomposition du Conseil d'Administration et le projet de recherches sur le patrimoine culturel immatériel à l'Ensemble artistique national".


Se rapportant au "grand chantier de restauration du statut des acteurs" culturels, le Coordonnateur Pascal Wanou a énuméré six actes forts qu'a concrétisés le Gouvernement du Président Talon afin de "mettre en place une véritable société civile culturelle organisée, unifiée et forte" : l'immatriculation des associations culturelles, la création du Conseil national des Organisations d'artistes (Cnoa), la modernisation de la licence de promoteur culturel, la modernisation du fonctionnement du Bureau béninois du Droit d'auteur et des droits voisins (Bubédra) et l'achèvement de la nomenclature des "métiers artistiques".



L'appel à un nouveau mandat

Étant donné ces  nombreuses réalisations, Pascal Wanou n'a eu d'autre choix que d'appeler, au nom des artistes et des acteurs culturels, le Chef de l'État à revenir sur sa promesse de candidat à n'effectuer qu'un mandat. "Aujourd'hui, nous, acteurs du secteur de la Culture, lançons, solennellement et publiquement, un appel pressant et patriotique au Chef de l'État, le Président Patrice Talon, à rester avec nous dans la barque du développement et à se porter candidat à l'élection présidentielle de 2021", a-t-il, entre autres, conclu, de même qu'une exhortation à Patrice Talon est revenue à plusieurs reprises : "Avançons !". 



La force d'un acte symbolique


Pascal Wanou, transmettant à Gilbert Déou-Malé la plaque destinée au Chef de l'État

Pascal Wanou, matérialisant les conclusions de la Journée de Réflexion des artistes et des acteurs culturels, ne s'en est pas arrêté à la délivrance de la déclaration mentionnée. Son intervention appartient à un processus savamment mis en place et méticuleusement exécuté qui s'est achevé par la remise à Gilbert Déou-Malé, Directeur général du Fonds des Arts et de la culture, d'une plaque d'exhortation à la conquête d'un nouveau mandat présidentiel, que cette personnalité devrait remettre au Ministre de la Culture, Jean-Michel Abimbola, qui est appelé à la transmettre au Chef de l'État.


Plusieurs personnalités participantes

De gauche à droite, Ousmane Alédji, Philippe Abayi, Marcellin Tossou Ahonoukoun et, entre autres, Gilbert Déou-Malé ...

Le public abondant ayant transformé la Grande salle du Fitheb en un oeuf était constitué d'un nombre impressionnant d'artistes, tous domaines confondus, d'acteurs culturels et, aussi, d'une crème de personnalités : Ousmane Alédji, Chargé de Mission du Chef de l'État, Marcellin Tossou Ahonoukoun, Député à l'Assemblée nationale, Gilbert Déou-Malé, Directeur général du Fac, Marcel Zounon, Directeur de l'ensemble artistique national, Koffi Attédé, Directeur général des Arts et du livre, Claude Balogoun, Trésorier général du Conseil économique et Social (Ces), Philippe Abayi, Président du Conseil national des Organisations d'artistes (Cnoa), les artistes très célèbres Nel Oliver, Alèkpéhanhoun, Vincent Ahéhéhinnou, Alèvi, Gbèzé, Pélagie la Vibreuse, notamment, et plusieurs acteurs culturels : Koffi Adolphe Alladé, Stanislas Dègbo, Jean-Pierre Hounti-Kiki.
... et bien d'autres artistes et acteurs culturels, ont pris part à la Journée de Réflexion

Il s'agit d'une manifestation dont l'Administrateur du Fac, Gaston Éguédji, était le Président du Comité d'Organisation. Il a, par une courte allocution, lancé les activités de présentation des conclusions de la Journée de Réflexion, avant que ne se succèdent quelques tableaux de chants accompagnés des danses du cru des régions du Bénin. 


Il reste à savoir si le Président Patrice Talon se laissera fléchir par l'appel des artistes et des acteurs culturels béninois, à quelques petits mois de l'élection présidentielle.

Marcel Kpogodo

vendredi 21 août 2020

Le "Circo Bénin" reçoit une délégation du Fndajsl

Dans le cadre d'un partenariat en construction

"Circo Bénin", l'école des Arts du cirque au Bénin, a reçu une délégation du Fonds national des Activités de jeunesse, de sport et de loisirs (Fndajls) à son siège, à Cotonou, le mercredi 19 août 2020 afin de lui faire découvrir ses activités, suite à un processus de prise de contacts entre les deux structures.

De gauche à droite, Prime Ézinsè et deux des visiteurs

Prime Ézinsè et son équipe faisant découvrir leurs locaux de travail à une délégation du Fonds national des Activités de jeunesse, de sport et de loisirs (Fndajsl) du Ministère des Sports, en fin de matinée, dans une atmosphère empreinte de cordialité. Ce à quoi il a fallu assister dans la journée du mercredi 19 août 2020 au siège de "Circo Bénin", l'École des Arts du cirque au Bénin, sis quartier de Cadjèhoun, à Cotonou. 


Émanant du Service de Promotion des Activités de jeunesse et de loisirs du Fndajsl, Miclel Olou, à la tête de l'équipe ministérielle constituée de Lionel Abatti et de Fréjus Ahouandjinou, a été accueilli, à son arrivée, par Prime Ézinsè, appuyé par les membres de son équipe de gestion. 

Aperçu de la prestation d'une apprenante circassienne

La délégation administrative a, par conséquent, été, d'abord, installé à l'espace d'entraînement des apprenants, ce qui lui a permis de découvrir certains de ceux-ci, présents, qui ont été répartis à exécuter, sous la surveillance d'un instructeur, des tours, respectivement, dans chacune des cinq disciplines qui sont enseignées dans la structure pédagogique : la jonglerie, l'équilibre sur objet, le touré, l'aérien et l'expression. 

Prime Ézinsè, faisant visiter l'espace à la délégation

Ensuite, il a fallu faire découvrir les lieux aux visiteurs du Ministère des Sports : l'espace d'entraînement avec les équipements techniques adéquats, le cadre administratif, les toilettes et le magasin de stockage d'un matériel acquis en Europe, étant donné son manque de disponibilité au Bénin ni en Afrique. A cette étape du déroulement du parcours, Prime Ézinsè a fait connaître ses projets d'élargissement du "Circo Bénin".


Réactions des délégués du Fndajsl

Enfin, une séance d'échanges s'est effectuée entre les deux équipes, ce qui a amené les membres de la délégation ministérielle à faire connaître leurs impressions. 


Pour Fréjus Ahouandjinou, il y a lieu que les visiteurs soient "contents de ce qui se passe" et "sidérés de voir les travaux". Puis, il a conclu : "C'est ce qu'il nous faut pour être convaincus de l'efficacité des activités de l'École afin de vous accompagner". 

Discussions de débriefing entre les deux équipes

Pour Lionel Abatti, il s'agissait pour l'équipe à laquelle il appartenait de "constater l'effectivité de ce qui a été dit, l'existence de l'École et l'effectivité des conditions théoriquement manifestées". Selon lui, "tout se passe dans un environnement adéquat", ce qui l'a conduit à promettre : "Nous allons rendre compte, pour la suite".


Quant à Michel Olou, après avoir marqué sa satisfaction, suite à la découverte des infrastructures du "Circo Bénin", il a invité les responsables de l'établissement, au vu de son constat de la présence de jeunes apprenants exclusivement expatriés, à recruter aussi des enfants béninois. 


En effet, selon lui, il est question de "travailler à ce que, dans quelques années, cette activité serve à faire parler du Bénin". Puis, dans le sens de la concrétisation de ce postulat, il n'a pas manqué de faire des promesses : " Nous allons travailler ensemble pour y arriver. Nous espérons pouvoir vous accompagner à améliorer les conditions de travail et les résultats". 


A l'en croire, Imorou Bouraïma, Directeur général du Fndajsl, souhaite la mise en place par le "Circo Bénin" d'un document de protocole d'accord afin de formaliser le partenariat avec sa structure. Closant son propos, il a remercié les responsables de l'espace pédagogique pour le travail qu'ils y abattent.


Intervention des responsables du "Circo Bénin"

Du côté de l'École des Arts du cirque au Bénin, des réponses ont été proposées. Ainsi, en premier lieu, Emmanuel Tométin, Responsable à la Communication, a évoqué et félicité la diligence du Fndajsl à réagir à la sollicitation du "Circo Bénin" deux semaines plus tôt, ce qui a conduit à un premier contact une semaine plus tard et, une autre après, à la visite proprement dite. 

Emmanuel Tométin, au cours de son intervention

Selon lui, la réception d'enfants apprenants circassiens béninois passe par la création d'un accord-cadre permettant de les recevoir dans le centre, d'intervenir dans les écoles et de former des encadreurs de sport. Après avoir manifesté sa reconnaissance aux autorités pour l'écoute, il a jugé leur attitude encourageante pour les jeunes entrepreneurs.


Se rapportant à Prime Ézinsè, il a manifesté des statistiques selon lesquelles une vingtaine d'enfants béninois ont été formés au "Circo Bénin" en 2020 puis a décliné les objectifs de sa structure en recourant au Fndajsl du Ministère des Sports : une évolution dans le même sens que les objectifs de l'autorité de tutelle, la présentation du manuel de formation et l'envoi des dossiers demandés. 


Ensuite, substantiellement, il a présenté les grandes lignes de "Cirque à l'école", le projet ficelé pour se dérouler entre décembre 2020 et janvier 2021, puis a témoigné ses remerciements aux membres de la délégation ministérielle. 

Il est souhaitable que le Ministère des Sports, à travers le Fndajsl, manifeste au "Circo Bénin" un réel soutien efficace, passant ainsi au-delà des mots, contrairement aux usages de l'État vis-à-vis des initiatives hardies des jeunes.

Marcel Kpogodo

dimanche 9 août 2020

Exposition "Le monde fond" : Achille Adonon, intraitable et profondément humain

Dans le cadre de son exposition au "Centre" de Godomey

La galerie du "Centre" de Godomey a accueilli le vernissage de l'exposition intitulée "Le monde fond" de l'artiste plasticien, Achille Adonon, le vendredi 7 août 2020. Cette présentation du fruit de plusieurs mois de production est ouverte depuis le 8 août et suscite l'intérêt, vu l'abondance et la profondeur des oeuvres que le jeune créateur fait découvrir, dans un état d'esprit de fidélité à lui et d'empathie.


"Le chaos"

Achille Adonon est une sérénité couvant tristesse séculaire et amour de l'humain. Ce qui explose à travers 47 pièces réparties en 4 catégories et par une magistrale installation, un ensemble varié qu'il est important d'aller découvrir dans les quatre compartiments de la galerie du "Centre", sis quartier de Lobozounkpa, à Atropocodji, dans la commune d'Abomey-Calavi, depuis la soirée du vendredi 7 août 2020 où a eu lieu le vernissage de l'exposition, "Le monde fond", réalisée par l'artiste plasticien de la nouvelle génération, Achille Adonon.


" "Le monde fond" est l'histoire d'un petit village appelé le temps", explique-t-il, dès qu'il lui est donné de dire un mot sur la séance de présentation d'un nombre impressionnant d'oeuvres relevant d'une inspiration dans laquelle il a commencé à puiser depuis novembre 2019. 


Le village concerné est traversé par un grande rivière calme mais au fond tumultueux, une rivière à travers laquelle l'on navigue pour s'ouvrir à une lecture peu flatteuse ni reluisante du fonctionnement du monde frappé par des bouleversements apocalyptiques trouvant leur source dans la perversion de la mentalité humaine qui a laissé le temps lézardé de calamités, d'épidémies, de bouleversements et, entte autres, d'actes de grande immoralité.


Ceci n'a pas de quoi réjouir ni épanouir Achille Adonon, d'où la matérialisation de son sentiment de compassion par des couleurs discrètes. 


Afin de riposter contre les abus de l'homme sur la nature, l'artiste se saisit d'une entité aussi fondamentale qu'irrépressible et intemporelle, l'enfant, qu'il travaille à sauver, surtout que, particulièrement, cet être fragile est délaissé, "abandonné" et qu'il mérite qu'on lui redonne "vie et espoir".


Ce genre d'être humain, Achille Adonon le symbolise par la chaussure entière ou en "rebut" qu'il récupère, qu'il retravaille ou qu'il assemble à d'autres, qu'il peint, selon ce qui lui dicte son inspiration. 


Sans doute, l'enfant manifeste une grande proximité avec l'énergie qui l'habite, qui le motive et qui le fait se mouvoir à des actes de vie, cette force que l'artiste récupérateur localise opportunément au niveau des membres inférieurs : "La force de l'homme vient des pieds", explique-t-il, précisant le fondement de l' "assemblage" de chaussures ou de leurs rebuts : la conjonction, la fusion des énergies.


Et, dans une logique de rappel aux humains de leur petitesse essentielle, Achille Adonon projette la pérennisation de l'esprit de l'enfant : "Quel que soit son âge, l'être humain reste un enfant pour ses parents". 


Et, avec l'omniprésence de la chaussure dans l'exposition, c'est un orphelinat spirituel que l'artiste bâtit pour l'enfant en appelant à de l'amour et à de la protection de l'enfant, c'est un appel discret et vibrant qu'il lance à l'homme et à la femme, comme à en revenir à la dimension salvatrice de l'enfant en gérant la planète et en exploitant ses potentialités, ses richesses, avec une innocence qui préserve la terre, qui lui donne les moyens de se regénérer. 

Achille Adonon, au cours du vernissage ...

Par conséquent, Achille Adonon, inspiré, produit un Achille Adonon protecteur de l'enfant, un Achille Adonon, récupérateur, un autre, peintre, un autre encore, sculpteur, et, enfin, un Achille Adonon, magistral installateur, à travers l'oeuvre, "Le chaos", qu'il faudrait tout sacrifier aux fins d'une découverte, d'un décryptage et d'une auto-instruction sur les observations d'un jeune artiste contemporain béninois, profondément imprégné des défis de son époque, ceux-ci se centrant autour du retour de l'homme à sa vraie nature, autour de la conservation de l'environnement. Il est souhaitable, en outre, pour le public, d'aller voir "Le chaos" afin de comprendre de quelle manière elle conquiert en elle toute l'exposition.


Voilà le résultat d'une laborieuse et, apparemment, éprouvante aventure spirituelle, intellectuelle, psychologique et physique d'un Achille Adonon qui, pourtant, au vernissage, était d'une telle fraîcheur, pour un accouchement digne d'intérêt, pour une création d'une abondance respectable, pour une exposition diversifiée, riche et irrésistible qui se tient jusqu'au 31 octobre 2020. 


Marcel Kpogodo