jeudi 6 août 2015

Guy Mapoko Koudakoll donne un grand show au ’’Sanctuary’’ de Cotonou ces 6 et 7 août 2015

A travers deux concerts exceptionnels


L’un des membres du duo très bien connu au Bénin, ’’Les Frères Koudakoll’’, sera en concert dans la soirée des jeudi 6 et vendredi 7 août 2015, à l’Espace dénommé ’’Sanctuary For Rock’n’blues addicts’’, à Cotonou. A travers cette manifestation musicale, Guy Mapoko Koudakoll, alias ’’The dirty voice’’, fera à nouveau sentir au public béninois les vibrations fortes de sa voix très rock.

Guy Mapoko Koudakoll
Guy Mapoko Koudakoll se produit les jeudi 6 et vendredi 7 août 2015, au ’’Sanctuary’’ de Cotonou, anciennement dénommé ’’Safari Bantou’’ et situé au bord de la voie pavée, sur le Boulevard du Canada, le tronçon menant de la mosquée de Cadjèhoun à l’Etoile rouge. L’espace est visible presqu’en face du siège de la Société ’’Top show biz’’.
La voix éraillée de Guy Mapoko Koudakoll, en duo avec l’un de ses frères, a émerveillé les Béninois, à travers plusieurs chansons qui, dans la 1ère décennie de l’année 2000, ont fait fureur. Le départ de cet artiste pour le Canada, pour des raisons professionnelles, a mis un terme aux activités artistiques de ce duo qui a impressionné les nombreux et inconsolables amateurs d’une bonne musique fusionnelle, en très peu de temps, par des morceaux phare tels que ’’Bada’’, dénonçant la méchanceté humaine.
Guy Mapoko Koudakoll est donc momentanément de retour à Cotonou ! Ce sera l’occasion pour ses fans de renouer le contact avec sa voix éraillée qui s’est donné la vocation de transmettre des émotions fortes de révolte, d’engagement et de combativité. Par ces temps de vacances, les deux soirées du jeudi 6 et du vendredi 7 août 2015 doivent donc être honorées par les mélomanes béninois qui sont appelés à faire un déplacement massif afin de redécouvrir ce talent musical et de lui rendre hommage, ceci qui se valorise actuellement à l’extérieur. Ce serait aussi, à coup sûr, l’occasion d’entendre les deux ’’Frères Koudakoll’’ re-chanter ensemble ! L’entrée, par personne et, par soirée, est fixée à 8.000 Francs Cfa.


D’autres artistes avant Mapoko …

Le ’’Sanctuary For Rock’n’blues addicts’’, par le passé, notamment, depuis 2013, a déjà accueilli de nombreux artistes et des groupes de talent, béninois et belges : Ifè, Jean Adagbénon, ’’Sakpata storm’’, Gilles Lionel Louèkè, Zeynab, Sam Isaac et ’’Les messagers’’, ’’Bouldou & Friends’’, La Chiva Gantiva, notamment. Cet espace de production et de promotion musicales s’est aussi fait remarquer par l’organisation réussie du concert d’hommage à Bob Marley, le jeudi 7 mai dernier.



Le ’’Sanctuary For Rock’n’blues addicts’’ …

Le ’’Sanctuary For Rock’n’blues addicts’’ est un espace musical géré par le Belge Dominique Haumont, qui en est le Directeur artistique. Guy Mapoko Koudakoll en est à l’origine de la création, ayant contribué à la constitution d’ ’’Ambo’’, l’orchestre de soutien à la prestation de tous les artistes qui passent par ce lieu. Ce Groupe est dirigé par le bassiste Mika Bass, et constitué par des jeunes poignes de l’univers musical cotonois : Rocky, Hermine, Cyrille Mak, Aminon et Alban.
Le ’’Sanctuary For Rock’n’blues addicts’’ s’anime tous les jeudis, de 21h à 0h, pour des concerts rock ou pop, projetés sur grand écran, les vendredis, les samedis et les veilles de jours fériés, de 22h30 à 2h30 du matin, pour des concerts tenus par le Groupe ’’Ambo’’. Enfin, cet espace s’ouvre les dimanches, de 21h à 1h du matin, pour de la ’’Black music live’’, articulée par ’’Ambo’’.
« Nous avons l’ambition de devenir un véritable outil de production, qui permettra aux artistes de se réaliser pleinement », souligne Edith, chargée à la communication de la structure. « Nous souhaitons encourager la création sous toutes ses formes », continue-t-elle. « Nous souhaitons proposer des formations artistiques, nous souhaitons aborder d’autres formes d’expression, telles que le drame ou le théâtre. Nous avons encore beaucoup de rêves et de projets à réaliser », finit-elle. Avis donc, aussi bien aux mélomanes qu’aux artistes !



Marcel Kpogodo

4 grandes manifestations pour la 2ème édition de la Quinzaine de la photographie au Bénin

Dès la dernière semaine du mois d’août 2015


La 2ème édition de l’événement dénommé ’’Quinzaine de la photographie au Bénin’’ se tiendra en ce mois d’août et est prévue pour se terminer en septembre. L’information qui ressort des échanges qu’a bien voulu effectuer avec nous Didier Kpassasi, Promoteur d’une manifestation qui se focalisera sur 4 activités cardinales.

L'affiche de l'événement
Une exposition grand public d’œuvres photographiques, une session de renforcement de capacités des acteurs du secteur, des rencontres professionnelles et la tenue de la ’’Grande nuit de la photographie’’. Le menu de la 2ème édition de la Quinzaine de la photographie au Bénin, qui se tiendra du 26 août au 8 septembre 2015, selon le thème, « Regard sur images ». Elle est prévue pour siéger dans les villes de Cotonou, de Porto-Novo et d’Abomey-Calavi.
Voilà, en substance, de quelle manière se déroulera l’événement, pour Didier Kpassassi, Président de l’Association des photographes d’art du Bénin (Apab). Pour lui, il s’agit d’un Projet financé par le Fonds d’aide à la culture (Fac) et soutenu par la Direction de l’apprentissage et des métiers artisanaux (Dama).

Didier Kpassassi
Selon d’autres précisions qu’il a accepté de nous apporter, l’exposition grand public se déroulera sur l’Esplanade du Stade de l’Amitié de Kouhounou, à Cotonou, ce qui permettra l’érection d’un ’’Village de la Quinzaine’’ et l’exposition de 25 photos relevant de l’œuvre de 6 à 7 photographes. Deuxièmement, la séance de renforcement des capacités des photographes professionnels concernera 50 d’entre eux qui émaneront des 12 Départements de notre pays. Elle sera animée par un formateur français, Claude Ouvrard. Par rapport aux rencontres professionnelles, elles donneront lieu à la mise en contact des photographes béninois avec des noms bien connus du secteur, vivant ou non au Bénin : Martial Dansou, Mayeul Akpovi, Lawani Issiaka, Benoît Sakou, notamment. Enfin, la manifestation tant attendue sera la ’’Grande nuit de la photographie’’. Elle permettra d’assister à des récompenses, des animations culturelles et à des projections d’œuvres photographiques.
A en croire Didier Kpassassi, dans le premier cas, des anciens du secteur seront distingués, à titre d’hommage, et des professionnels actifs seront gratifiés de prix, le procédé d’évaluation de leurs qualités devant être, entre autres, le vote de personnalités appropriées. En outre, concernant les différentes projections, elles verront la participation d’acheteurs de photos.
L’attente est donc grande pour examiner dans quelle mesure les fruits tiendront la promesse des fleurs.


Marcel Kpogodo     

lundi 3 août 2015

Christelle Yaovi à cœur ouvert : « […] je cultive la lumière, même si ce n’est pas facile tous les jours»

Dans une interview exclusive


Elancée, teint d’or, arborant un port altier, Christelle Yaovi, de famille de Souza, s’inscrit, depuis peu, dans une logique de jet de ses projecteurs sur des inspirations d’artistes béninois et étrangers. Dans le cas d’espèce, elle initiait, le 3 juillet 2015, à l’Agence ’’Air France-Klm’’ de Cotonou, l’exposition ’’Voyage imaginaire’’ faisant valoir l’œuvre de Sœur Henriette Goussikindey. Une énergie ainsi investie suscite, vis-à-vis de cette personnalité qu’est Christelle Yaovi toute une curiosité très vite étanchée par cet entretien qu’elle a bien voulu nous accorder. Il en ressort que la lumière constitue l’un de ses puissants moyens d’action ….  

Christelle Yaovi
Stars du Bénin : Bonjour Christelle Yaovi. Vous êtes une artiste franco-béninoise. Pouvez-vous définir votre place dans les arts au Bénin ?


Christelle Yaovi : Je suis peintre ; je pense que c’est le domaine que je préfère. Je suis plasticienne, puisque je fais aussi des installations ; j’ai eu l’occasion de pouvoir le faire, en résidence, avec Meshac Gaba, également, à Bakou, à Azerbaïdjan, où j’ai été invitée après la Biennale, celle de Cotonou.
Je sculpte, je fais de la photographie et j’écris, j’écris aussi beaucoup. D’ailleurs, lors de mes expositions, quand je mets mes œuvres, j’écris sur les murs ; j’aime beaucoup l’écriture (Voir des textes de l’artiste, à la fin de l’interview, Ndlr).


Pouvez-vous nous parler de votre passage à Azerbaïdjan ?
Au cours de la Biennale du Bénin en 2012, il y a eu plusieurs artistes qui y ont participé, des Japonais, des Brésiliens, des Sud-Américains, des Français, notamment, Daphné Bitchatch, artiste française, qui a, elle-même participé à différentes expositions à Azerbaïdjan, a parlé de mon travail qu’elle a découvert ici. C’est comme cela que je me suis retrouvée à y être invitée pour réaliser une grande installation.


Et, comment c’était, à Azerbaïdjan ?
Moi, j’ai adoré. D’abord, ce sont des gens qui vous accueillent de manière extraordinaire, qui adorent les artistes et, c’est un pays controversé parce qu’on parle de dictature, - mais, bon, nous sommes en Afrique, donc, nous savons de quoi nous parlons … - mais qui investit énormément sur les artistes. Ils aiment recevoir et, surtout, découvrir des artistes du monde entier. Donc, l’artiste franco-béninoise que je suis, a été découverte et appréciée à sa juste valeur.  


Comment une artiste plasticienne, franco-béninoise, comme vous, exerce au Bénin ? Comment travaillez-vous, dans ce contexte de double nationalité ?
Déjà, comme tu peux le voir dans mon atelier, je participe à certains projets, mais dont je suis souvent l’initiatrice, puisque j’ai créé ’’Le monde de Sica’’, qui a pour concept de faire des expositions collectives, justement, pour prononcer le lien entre les artistes, entre les œuvres, mais, aussi, toujours dans mon côté assez spirituel de la chose, en me disant que « l’union fait la force » et qu’on est tous ensemble, qu’on n’est pas si séparés. C’est quand même mon grand concept.
Comme j’ai pu aussi travailler avec ’’Air France’’, en présentant Sébastien Boko et Dina, j’initie surtout des projets, entre autres, ’’Starting block’’, avec Meshac Gaba et Thierry Oussou, ’’Le monde de Sica’’, avec Daphné Bitchatch, Diagne Chanel et Dominique Zinkpè, d’une part et, Sébastien Boko et Dina, d’autre part. Mais, voilà, c’est un travail très personnel. Comme on ne m’inclut pas souvent dans les projets, je crée les miens, je vends lors des visites de mon atelier. L’édition de mes propres catalogues permette aussi de faire connaître mon travail. C’est à peu près comme cela que je fonctionne.


En tant qu'artiste plasticienne, après nous avoir dit de quelle manière vous avez commencé à peindre ou ce qui vous a amenée à ce métier, pouvez-vous décrire votre démarche artistique ?
Ma démarche artistique?
En premier, je dirai que cela a été ma thérapie, la peinture m'a permis d'exorciser la souffrance, la douleur de mon héritage et ainsi garder un espoir envers et contre tout. C'était la première étape. 

Ma démarche artistique est constituée d'étapes. Je n'en avais pas conscience en commençant.
Il y a cette première étape douloureuse, tourmentée, et l'étape suivante a été d’entrer en contact avec les autres, mettre en lumière les différents liens, autant dans la mémoire collective que le tragique collectif, ou dans l'histoire de chacun d'entre nous.

Il y aura toujours une part de cette étape dans les suivantes.

Aujourd'hui, je commence l'étape où l'on sait en grande partie qui on est, où on assume tout, et où on se met à nu, on met à nu aussi les autres.

Ma démarche est toujours un pas vers les autres, des pas, vers soi même ...

Les thèmes s'imposent et je les suis, mais avec toujours une grande liberté! Art= Liberté. Avec une immense ouverture d'esprit, qui, d'une manière, entraîne vers un hors thème, selon d'autres... Lors d'une résidence, je ne m'attache pas trop au thème, je le rends extensible pour pouvoir laisser libre cours à ma créativité.


Vous dites qu’on ne vous inclut pas souvent dans des projets. Est-ce que cela veut dire que l’univers des arts plastiques au Bénin ne vous accepte pas ?
Me rejeter ? Non ; je ne suis pas la seule dans ce cas. Je pense que la première place, qui est la place de choix, est faite aux hommes. Les hommes artistes, au Bénin, sont reconnus bien plus facilement ; les femmes, elles, émergent. Et, c’est plus compliqué pour les femmes, c’est franchement plus compliqué. Mais, je dirais aussi que, par exemple, quand vous prenez le domaine des artistes chanteurs ou autres, vous avez ceux qu’on mettra toujours sur le devant de la scène et ceux à qui on ne va pas la laisser forcément accéder. Je pense que c’est dans ce cas de figure que je me retrouve. Mon métissage est parfois un handicap, parce que ma légitimité, du coup, d’être aussi Béninoise ne m’est pas reconnue ; ce sont des moments où on me l’enlève. D’un seul coup, on se dit : « Elle est un peu trop blanche … ». Et, même, il y a des visites de projets qui viennent de l’Extérieur, où des Blancs, qu’ils soient Américains, Français ou autre, ont jugé que je suis trop blanche pour représenter une artiste béninoise. L’art contemporain est universel, il n’y a pas l’art contemporain fait pour moi, béninois ou africain, français ou autre ; c’est de l’art contemporain.
On stigmatise encore les gens et, du coup, moi, je n’entre pas forcément dans des cases. Quand quelqu’un dit, à propos de moi : « Tiens, je vais te présenter une artiste béninoise ! ». On le dit comme ça et, moi, je rectifie toujours, « franco-béninoise … ».      


Cela veut dire que votre côté européen, parlant de votre peau blanche, n’est pas un avantage pour vous …
Pas toujours. Il l’est, cela dépend où je me trouve. Que je sois en Europe ou en Afrique, par exemple, c’est un avantage ou un handicap, selon les situations et, selon, aussi, la bonne ou la mauvaise foi des gens.
J’ai l’impression qu’au Bénin, les gens se diraient, en me voyant, la peau claire, l’air distingué, que je suis trop à l’aise pour entrer dans certains projets. Et, de l’autre côté, on se dirait que je ne suis pas assez dans la précarité pour bénéficier d’un projet visant à faire sortir les artistes locaux de l’ombre …
De toute façon, j’ai écrit un texte sur mon métissage. Au fait, c’est selon les gens, parce que le métissage, ça dérange toujours. Quand vous prenez Obama, on dit qu’il est noir, or il est métis. Il est métis, on est bien d’accord ? Et, pourtant, on te dit qu’aux Etats-Unis, on s’obstine à dire qu’il est noir. Il est noir et blanc, à la fois.
Finalement, ça dérange les gens, parce que c’est une forme d’unité et de résilience ; on unit plusieurs cultures, selon les différents métissages, les différentes couleurs, les différents héritages, en une seule personne, la plupart des gens ne sont pas à l’aise avec ça.
Moi, que j’aille bien ou pas, que j’aie de l’argent ou que je n’en aie pas, vous n’allez pas le voir ; c’est peut-être comme cela que j’ai été élevée où on est toujours très fiers, avec beaucoup de dignité. Mais, comme tu le dis, les gens qui me voient me perçoivent juste grande, avec une forme très distinguée. Du coup, quand on me voit, on se dit : « Hum, celle-là, elle n’a besoin de rien, donc elle n’a pas besoin de venir faire partie de ce projet … », « Celle-là, elle en a tellement qu’elle ne va même pas nous regarder ... ». Et, il y a des jeunes artistes qui, parfois, me disent : « Je n’ai pas osé venir vous dire « bonjour » ou vous proposer quelque chose … ».
Moi, je dois respect à toute personne qui me respecte.  En dehors de ça, il n’y a pas de grand, il n’y a pas de petit, on est tous faits pour apprendre ; les aînés m’aident à quelque chose, je suis aînée de certains, je suis là, je discute avec tout le monde, je ne fais pas de snobisme, du tout ! On préfère me mettre cette étiquette, avant d’apprendre à me connaître. On ne me donne aucun bénéfice du doute, puisque les gens estiment que je suis trop belle pour être intelligente et talentueuse. C’est quand ils se mettent à parler avec moi qu’ils se disent : « Ah, elle est belle, mais elle a quand même aussi un cerveau … », parce qu’on aime dire que les femmes qui sont belles n’ont pas de cerveau … Ils disent : « Ah non, elle a aussi un cerveau, elle sait réfléchir, elle sait analyser et, elle est aussi généreuse, elle est aussi très gentille et, à l’écoute, quand elle peut rendre service, elle le fait ». Pour les gens, ça fait trop … Donc, je suis trop …, pas assez … Enfin, voilà …


Pour résoudre ce problème, vous ne vous enflammez pas, vous ne vous aigrissez pas, vous mettez plutôt un système pour vous positionner, en créant des projets. D’où vous vient cette faculté de dépassement ?  
Je vais t’expliquer cela le plus simplement possible. J’ai toujours eu la faculté de m’accrocher au positif et non au négatif. Tout au long de ma vie, bien évidemment, depuis ma plus tendre enfance, j’ai rencontré des personnes généreuses, attentionnées et bienveillantes qui ont laissé leur empreinte, une empreinte si forte que mon expérience avec les autres malveillants, méchants, assassins, dans leur comportement, ne m’a jamais inspirée. Ma spiritualité, ma foi me permettent de savoir que la vie met les pendules à l’heure, d’elle-même ; je n’ai donc pas à me soucier de me venger. Du coup, je n’ai pas besoin d’être aigrie. J’aime la lumière, je baigne dans la lumière, mes œuvres sont empreintes de lumière, je suis une lumière, je cultive la lumière, même si ce n’est pas facile tous les jours. De cultiver la lumière, d’être positive, d’évoluer dans la bienveillance, permet de construire dans l’espoir et de transmettre l’espoir.  


Pouvez-vous parler un peu de votre vie de famille ? Etes-vous mariée ? Avez-vous des enfants ?
Je suis divorcée avec un fils qui aura bientôt 19 ans et que j’ai élevé seule, en grande partie. Mais, je suis également la maman de 9 filles, mes sœurs.


Etant mère d'un garçon, pouvez-vous évoquer les relations que vous entretenez avec votre fils?
Mon fils! Avant de pouvoir répondre, je me suis demandé si ce n'était pas trop privé. Ça l'est.
Et, en même temps, je peux en parler un peu.
Mon fils a un œil très critique, une critique que je qualifie de constructive. J'aime qu'il puisse avoir sa propre vision. J'ai réussi une partie de mon rôle de mère. J'ai toujours voulu qu'il exerce son œil sur le monde dans lequel il vit, qu'il ne prenne jamais pour argent comptant ce qu'il entend, ce qu'il lit, ce qu'on lui apprend et même ce que je peux lui dire. Il est vital d'apprendre à nos enfants qu'ils ont un cerveau qu'ils doivent utiliser au maximum et qu'ils doivent trouver leur propre vérité, car je pense qu'il existe autant de vérités que d'humains dans l'univers.
Nous avons une grande complicité et un respect mutuel de notre individualité.
Nous apportons beaucoup à nos enfants, mais ils nous apportent énormément aussi, et mon fils est une vraie bénédiction! 


Propos recueillis par Marcel Kpogodo



Textes de Christelle Yaovi de Souza, illustrés de quelques œuvres significatives pour l'artiste


Il paraît

Il paraît que je ne suis personne, ni noire, ni blanche, trop noire, trop blanche...
Je suis noire, je suis blanche, je suis toutes les couleurs de l'arc-en-ciel... Je suis Or, je suis
Sica... Je suis métisse, un mélange harmonieux de tout ce que contient l'Univers.
Il paraît que je suis guenon et je me sais Reine en Héritage. Je suis Amazone, guerrière Femme.
On me réduit à un vagin sur pattes, je me sais sacrée et habitée du Divin.
Nous sommes tous issus de la lumière! Les liens sont et demeurent envers et contre tout. Toutes les étiquettes restent le bla bla des âmes perdues! Compassion pour les âmes perdues ... Le bla bla n'est que du néant!

Christelle Yaovi de Souza




Merci


Merci c'est rendre Grâce ... Un mantra de gratitude pour l'Amour, pour la Vie... Merci pour tant de courage...



Les larmes de l'âme


Pleurer à l'intérieur ... Taire ses larmes, taire sa souffrance... L'âme pleure... Les larmes de l'âme 



 Papa où t’es ?




Mon père est décédé, il m'a inspiré cet œuvre ... Il n'a pas été un bon père, il reste mon père et la chanson de Stromae conte d'une certaine manière une partie de notre histoire... Le titre a été une évidence ... 



Animus



Crédit photos : Christelle Yaovi


Sœur Henriette Goussikindey en exposition à l’Agence ’’Air France-Klm’’ de Cotonou

Depuis le 3 juillet 2015


Le début de soirée du vendredi 3 juillet 2015 a permis d’assister au vernissage de l’exposition ’’Voyage imaginaire’’, sous le couvert du concept ’’Le Monde de Sica’’ dont l’artiste plasticienne franco-béninoise, Christelle Yaovi de Souza, est la promotrice. La manifestation s’est révélé une opportunité pour les invités et les visiteurs de découvrir la spécificité avec laquelle l’artiste en exposition, Sœur Henriette Goussikindey, récupère et transmet les réalités de son milieu d’inspiration.
Soeur Henriette Goussikindey, au vernissage du 3 juillet 2015
23 toiles de l’artiste béninoise, Sœur Henriette Goussikindey, exposées jusqu’au 3 octobre 2015, aux murs de l’Agence ’’Air France-Klm’’ de Cotonou. Le contexte de cette manifestation artistique reste ’’Le Monde de Sica’’, un concept que fait valoir l’artiste franco-béninoise, Christelle Yaovi de Souza. C’est ainsi que le vendredi 3 juillet dernier, elle a lancé l’exposition ’’Voyage imaginaire’’ par laquelle Sœur Henriette, comme on l’appelle communément, donne à voir des tableaux exprimant le résultat de l’exploitation de la latérite et du calcaire, de même que de la sève de bois en guise de colle, pour graver les réalités qui captent son attention, dans notre quotidien.
Cette artiste a aussi fait comprendre, dans son propos, au cours du vernissage, le 3 juillet dernier : « Je m’évade, je m’amuse, je communique et dialogue avec Dieu, à travers des techniques simples de gravure, de récupération ». Ceux qui ne l’ont pas encore fait doivent donc effectuer le déplacement du hall climatisé, accueillant, chaleureux de l’Agence ’’Air France-Klm’’ de Cotonou, sis Route de l’aéroport, pour prendre connaissance de la manière dont des tableaux, contrastant fortement entre le noir, le blanc et le rouge,  rayonnent d’un engagement écologique de l’artiste, mis au service d’une peinture mi-réaliste, mi-abstraite, ne laissant aucun doute sur la proximité de Sœur Henriette avec le commun de la vie au Bénin, notamment.

Eric Michel, posant avec Sœur Henriette
Bien avant elle, Eric Michel, le Directeur de l’Agence ’’Air France-Klm’’ avait pris la parole pour souhaiter la bienvenue au public et saluer l’événement de cette exposition. Celui-ci se révèle inédit, vu qu’il permet aux clients, tout en attendant de se faire servir, de récompenser leur intérêt instantané pour des œuvres d’art.
A sa suite, Christelle Yaovi de Souza a fait connaître ses réflexions. Initiatrice de l’événement qui fait désormais de Sœur Henriette une membre à part entière du ’’Monde de Sica’’, elle a montré que l’exposition ’’Voyage imaginaire’’ se justifie : « […] vous faire découvrir le monde de l’artiste Sœur Henriette ». Pour elle, ceci constitue la 2ème édition d’une initiative cultivée par le Directeur de l’Agence, celle-ci visant à faire de ce lieu de travail « une vitrine pour les œuvres d’artistes béninois ». A en croire toujours les propos de la Franco-béninoise, la 1ère édition avait permis, quelques mois plus tôt, d’exposer les travaux du sculpteur Sébastien Boko et de l’artiste peintre Dina, dans le cadre du Projet ’’L’envol’’.

Christelle Yaovi de Souza, au cours de son allocution
Selon Christelle Yaovi, Sœur Henriette, qu’elle considère comme « une artiste confirmée, reconnue talentueuse », l’a inspirée à lui faire tenir l’exposition « pour son talent, sa vision, son engagement auprès des jeunes artistes, notamment, auprès des jeunes artistes femmes ». Elle la voit comme « un bel exemple ».
En réalité, Sœur Henriette Goussikindey, 47 ans, membre de la Congrégation des Sœurs de Saint-Augustin, est une artiste autodidacte, dont l’expérience dans le milieu de la peinture se densifie par la mise en place de résidences de création, l’initiation d’expositions et par la participation à bon nombre d’autres, depuis la deuxième moitié des années 1990. Par ailleurs, elle a reçu une première formation fondamentale, de 1997 à 2001, à l’Institut de formation artistique (Ifa), au Cameroun, puis, une formation en gravure et en art visuel, de janvier à octobre 2011, à l’Atelier de gravure Claude Langlois au Gesu, à Montréal, au Canada.  

Crédit photos : Christelle Yaovi de Souza


Marcel Kpogodo