jeudi 27 février 2014

Résidence de création à Cotonou

Les artistes Elon-m Catilina Tossou et Yamferlino's innovent

Du 27 janvier au 1er février 2014, l'atelier de travail du jeune plasticien, Elon-m Catilina Tossou, sis Quartier Agla, à Cotonou, a servi de cadre à une résidence de création. Cinq artistes, dont quatre Béninois et un Nigérian, ont accepté de s'engager dans cette opération, ce qui montre la grande capacité d'inventivité des initiateurs du projet de résidence de création, Elon-m Catilina Tossou et Ferréol Yamadjako, de son nom d'artiste, Yamferlino's.


(De gauche à droite) Yamferlino's et Elon-m ...
Elon-m Catilina Tossou, Ferréol Yamadjako, alias Yamferlino's, Eliane Aïsso, Elodie Aguessy et Monsuru Alashe. Ce sont les cinq artistes plasticiens qui ont participé à la résidence de peinture initiée, à Agla, à Cotonou, par les deux premiers, et qui a connu un déroulement effectif, du 27 janvier au 1er février dernier. A l'issue de ces six jours d'échanges, l'inspiration, de part et d'autre, a permis un accouchement de pas moins de 15 tableaux réalisant la démarche artistique spécifique des participants.
Selon Elon-m, comme se plaisent bien à l'appeler ses intimes, s'exprimant comme le principal concepteur de l'initiative, c'est au Sénégal qu'il a eu connaissance de l'existence de ce genre de processus où, sans grands moyens, les artistes peuvent se mettre ensemble pour partager des idées sur leurs démarches respectives ; il poursuit : "Seul dans son coin, un artiste qui ne voyage pas n'est pas un artiste, mais un artisan, parce qu'il est confiné à produire les mêmes choses." Les rencontres entre artistes permettent donc une évolution personnelle, et "chacun se développe dans le domaine de l'art; casse le sens de l'individualisme propre au Béninois, mais, aussi contribue au développement de la nation dans le domaine de l'art".  
Quant à Yamferlino's, cette idée de résidence de création lui a paru intéressante, vu que lui aussi l'a vu pratiquer au Nigeria, un pays qu'il visite très souvent. A en croire ses propos, "faire un atelier, ce n'est pas se rassembler, travailler et vendre, mais faire des échanges avec les expériences des autres". Pour lui, c'est à travers ce genre de circonstance que les artistes, les galeristes, les professeurs d'université se forment et s'informent mutuellement, et que les aînés acquièrent des connaissances de la part des jeunes et vice versa ; ils en profitent pour échanger entre réseaux, partager les programmes artistiques, les dates de festivals, d'ateliers, de résidences.
Pour Elon-m, complétant son collègue, les résidences d'écriture sont une occasion pour créer des œuvres et les collectionner, dans une grande variété. "Il faut forcément travailler avec les autres pour atteindre, chaque fois, un niveau supérieur ; seul, dans le travail, la motivation est faible, la production est faible, réduite, l'inspiration est stérile", complète Yamferlino's qui précise encore que les productions artistiques, dans un contexte de résidence, suscitent des commentaires, des critiques des œuvres respectives, ce qui permet à l'artiste de s'habituer à ce qu'on analyse ses œuvres et à réfléchir sur celles des autres.
Par ailleurs, face à la question liée au financement de ce genre d'activité, Yamferlino's annonce que la création d'une caisse que vient enrichir la cotisation des membres du processus sera le moyen que ceux-ci s'aident mutuellement ; elle financera leur équipement technique et, si possible, des voyages à faire.
Pour ces jeunes artistes aussi déterminés à ne pas rester fermés sur eux-mêmes, aussi bien individuellement qu'artistiquement, l'avenir annonce des perspectives d'espérance.

Marcel Kpogodo

mercredi 26 février 2014

Ousmane Alédji, à la cérémonie officielle de son installation

« Le Bénin, le Béninois, les professionnels de théâtre, […] seront fiers du Fitheb »


Ousmane Alédji
Nommé Directeur du Festival international de théâtre du Bénin (Fitheb), le lundi 24 février 2014, par un Arrêté signé par le Ministre de la Culture, Ousmane Alédji a été officiellement été installé dans ses fonctions. Cétait le mardi 25 février, dans la petite salle du Fitheb. Etaient présents des collaborateurs, des parents, des amis, des collègues de l'élu et, en première loge, les autorités de tous ordres du Ministère de la Culture. Eric Totah, Secrétaire général du Ministre Jean-Michel Abimbola et, Didier Houénoudé, Conseiller technique à la Culture, dirigeaient la cérémonie d'installation, pour laquelle le nouveau Directeur du Fitheb a tenu, à la suite du Directeur sortant. une courte allocution dont suit l'intégralité. 


"M. le Secrétaire général du Ministère de la Culture,
M. le Conseiller technique du Ministre de la Culture,
MM. les Directeurs techniques, administratifs et centraux,
Chers Amis professionnels de théâtre et du monde des arts,
Chers Amis journalistes,

Nous sommes partis de loin et, j’ai le sentiment que nous avons un long chemin encore devant nous. Nous sommes partis de très loin parce que nous avons remarqué, ensemble, qu’au bout de 20 ans, même si le Fitheb se fait avec réussite, il faut quand même encore lui insuffler un souffle nouveau. Et, à cet effet, je voudrais, ici, rendre hommage à l’audace, au courage et à la témérité de l’autorité de tutelle, je veux nommer le Ministre de la Culture, à qui je dis humblement « Merci » de m’avoir fait confiance aussi.
Entreprendre de réformer le Fitheb n’était pas gagné et n’est toujours pas gagné. Et, le fait de sortir des textes nouveaux pour le Fitheb n’est que le premier pas des nombreux défis qu’il nous reste à relever. J’ai entendu, dans l’Arrêté qui nous a été lu (Arrêté n°0072/MCAAT/DC/SGM/CTJ/DRFM/SA du 24 février 2014, Ndlr) ce matin – Je l’avais lu – la mission qui m’est assignée ; je voudrais rassurer les uns et les autres : n’ayez pas peur, n’ayez pas peur, pas peur du tout ; si on nous donne les moyens de nos ambitions, nous irons jusqu’au bout du rêve, c’est-à-dire, faire du Fitheb un label dont chaque Béninois serait fier et, cela, nous le ferons ensemble, dans un esprit d’équipe, dans le respect mutuel, dans l’écoute de l’autre.
Nous ne pourrons jamais satisfaire tout le monde, mais tout le monde sera écouté.
Il nous revient aussi – Je l’ajoute moi-même à la mission qui m’est confiée – de pacifier un tant soit peu l’environnement professionnel théâtral béninois. Nous allons nous y atteler pour qu’à la fin, l’esprit de groupe triomphe de toutes les formes d’adversité. Le Bénin, le Béninois, les professionnels de théâtre, je vous le garantis, seront fiers du Fitheb.
Je voudrais, ici, rendre hommage à tous les anciens directeurs ; merci à M. Alougbine Dine, merci à M. Tola Koukoui, merci à M. Orden Alladatin, qui ont fait ce qu’ils ont pu pour entretenir l’enfant Fitheb. Je voudrais aussi rendre hommage à M. Wanou Pascal, Directeur sortant ; je l’ai entendu exprimer de la douleur, parce que l’environnement, nous sommes tous conscients qu’il est délicat, aujourd’hui. Mais, je voudrais le rassurer aussi ; nous sommes entre nous, nous sommes tous des Béninois et nous nous connaissons. Donc, ce défi, nous allons le relever.
Les pièges sont partout et, nul n’est à l’abri, où qu’il soit, des coups, des ’’petiteries’’ ; nous allons, ensemble, en essayant de prendre de la hauteur, comme nous l’a recommandé M. le Ministre, d’essayer de ne pas entrer dans le jeu des guerres, des clans et des conflits.
Je voudrais, pour finir, réitérer mon appel au monde des médias, surtout, la presse écrite, qui est très active, à nos côtés, depuis la création du Fitheb, pour leur dire qu’ils ne sont pas impliqués dans le Conseil d’administration du Fitheb pour rien ; c’est parce que les professionnels de théâtre ont estimé que le Fitheb doit être désormais un label commun. Il y a les acteurs, les créateurs mais il y a ceux qui contribuent au rayonnement du label et, ce sont les hommes de médias. Donc, travaillons ensemble pour qu’il n’y en ait pas qui construisent, qui tirent le bébé vers le haut, et qu’il y en ait qui le tirent vers le bas. Nous comptons sur vous, nous espérons compter sur vous pour réussir ce challenge-là.
Je voudrais dire, à l’endroit des agents du Fitheb, que je suis leur ami de vieille date, ils me connaissent tous ; il n’y a pas de problème auquel on ne puisse faire face. Je leur demande d’être rassurés : leurs intérêts ne sont pas menacés avec moi, sauf que, il nous faudra travailler et travailler sérieusement, dans un esprit nouveau.
A mes amis professionnels de théâtre, je dis juste : « Au travail ! Au travail et au travail ! » Maintenant, nous avons l’obligation, ensemble, de gagner cette bataille.
Merci à tous ceux qui sont venus ce matin, par amitié pour ma modeste personne ; les membres de ma famille, si certains sont là, je les remercie, au passage.
Je voudrais dire « Merci » à M. le Secrétaire général, « Merci » à M. le Conseiller technique du Ministre, « Merci » aux différents cadres du Ministère, qui se sont déplacés pour honorer de leur présence la cérémonie de ce matin.


Merci à chacun et à tous ! "

Propos recueillis par Marcel Kpogodo

mardi 25 février 2014

Projet "Mava unité résidence"

Sept étoiles pour une inspiration spécifique

Les dépendances de la Bibliothèque "Musée de l'art de la vie active" (Mava), sis Quartier Fidjrossè de Cotonou, ont abrité une résidence de création sur le thème de l'unité, d'où la dénomination "Mava unité résidence". Si sept artistes y ont participé, elle a donné lieu à une exposition qui s'est achevée, le lundi 24 février 2014. Celle-ci, en présence, notamment, de l'Ambassadeur de l'Allemagne près le Bénin, avait été ouverte par une grande performance rythmiquement mouvementée, animée par des artistes danseurs et des artistes acrobates, le vendredi 21 février, en plein après-midi, au même lieu.

Un extrait de la performance sur l'unité, à l'ouverture de l'exposition "Mava unité résidence", le vendredi 21 février 2014.
Hermann Pitz, l'Allemand, Dianne Hagen, la Hollandaise, Sokey Edorh, le Togolais, Meschac Gaba, Thierry Oussou, Eliane Aïsso et Donatien Alihonou, les Béninois, dont le premier vit en Hollande, sont les sept artistes ayant pris part à la résidence de création, "Mava unité résidence", qui s'est déroulée à partir du 3 février 2014, à la Bibliothèque Mava. C'était aussi sous la coordination d'Edith Rijnja, Hollandaise, historienne de l'Art, notamment. Après un peu plus de deux semaines de travaux en atelier, entrecoupées par une conférence-débats sur le thème : "Unité : mythe ou réalité?", et animée par le Professeur Romuald Tchibozo, Professeur d'Art contemporain à l'Université d'Abomey-Calavi, les résultats étaient palpables et, au cours d'une conférence de presse donnée par les artistes, le jeudi 20 février dernier, en soirée, ces résultats ont été présentés aux professionnels des médias.

Edith Rijnja, présentant Hermann Pitz, face à son œuvre d'art.
Hermann Pitz : Ouvrant le bal des explications, l'artiste allemand, Hermann Pitz, présente aux journalistes et à ses collègues artistes le fruit de son inspiration : un long cadre spacieux, en verre, présentant une vision d'agrandissement de la Bibliothèque Mava. Selon lui, un facteur très simple incarne l'idée de l'unité, la représentation de la totalité de l'espace Mava, des appartements privés à la pièce de lecture en passant par les espaces d'exposition ; ce champ total s'embarque dans la logique unitaire de l'évolution.

Le fulgurant "Baby foot" de Meschac Gaba.
Meschac Gaba : Le promoteur du Projet "Mava unité résidence", en mettant la main à la pâte de la réalisation du concept de l'unité trouve aussi une formule très simple qui appartient à notre quotidien immédiat, le "Baby-foot", en trois temps. Dans le premier, c'est le concept ordinaire, avec deux équipes en lice, chacune d'elle, en son sein, selon l'artiste, incarnant l'unité. Mais, là où le schéma se dote d'une envergure réflexive reste la formule du jeu où toutes les deux équipes sont indissociables, étant revêtues des mêmes attributs, ce qui semble vouloir dire qu'au-delà d'un affrontement, il existe une symbiose entre deux camps dans une logique qui, tout en étant spécifique, est commune de part et d'autre. Quant à la troisième  pièce, présentée sous le couvert du "Baby foot", c'est le système de la globalisation qui est mis en vue, étant donné tout ce que cela suppose de sacrifices culturels pour que tous les hommes de la terre adoptent les mêmes modes de vie, qui deviennent un facteur d'unité.

Dianne Hagen : Avec cette Hollandaise enjouée et aussi expérimentée que ses collègues, c'est le couvert d'un "Trophée pour le monde", conçu tout en tissu, que celle-ci choisit pour montrer que le symbole du succès permettant d'arriver à la conquête des victoires de la vie, des victoires sur les situations d'adversité de la vie, c'est l'unité des pensées, la concentration sur un unique objectif ultime capitalisant notre vision de réussite, ce qui, inévitablement, nous conduit au succès. Féministe, Dianne Hagen a modelé ce "trophée" sous la forme d'un corps de femme. A coup sûr, c'est surtout elle qui aurait besoin de se départir de la dispersion pour mieux évoluer.






Sokey Edorh : Représentant de notre voisin de l'ouest, il a proposé une inspiration matérialisée à travers des éléments naturels : la terre rouge, entre autres. Dans un tel contexte et, armé de sa torche de mineur maintenue au front, l'artiste Edorh a éclairci le fondement de trois boules protégées par un petit cadre en verre, qui intriguent l'observateur : la planète réalisant une unité cosmique puisque, selon lui, la naissance de la vie a été précédée d'une explosion, justement cosmique. Ainsi, il a montré que le facteur d'unité se traduit par le fait que la terre, la nature est le creuset dans lequel tout se trouve, quel que soit le domaine auquel on s'intéresse. Ainsi, toujours à en croire les explications d'Edorh, les êtres humains évoluent dans un contexte commun "d'unité d'idée, d'unité d'action, d'unité de travail, d'unité dans la pensée religieuse, d'unité dans la connaissance". Traduction : apparemment, tous les éléments de différence entre les hommes sont factices ; ils sont un et indivisibles, dans leur essence.

Thierry Oussou : Cet artiste béninois originaire de la Commune d'Allada, dans la description de son inspiration, s'est appuyé sur des jeux d'enfants, lui qui se passionne de raconter son histoire avec des signes. Dans le cas d'espèce, le puzzle constitue un élément récurrent de son œuvre, rien de mieux placé, à en croire ses propos, pour manifester les symboles et les signes de l'unité. Donc, les chemins de l'unité sont différents et, il importe à chacun de remettre en cause son égo pour prendre son chemin, ce qui n'est possible qu'aux enfants ou à tous ceux qui possèdent un esprit s'identifiant au leur.









Eliane Aïsso : Cette autre Béninoise, dans son travail,  laisse pénétrer les visiteurs dans un espace chaleureux mais mystérieux avec, aux murs, des tableaux de petite dimension, appelant à vivre, aussi coïncidant que cela puisse paraître, la chaleur du cocon familial, dans l'unité que ses membres montrent. Mais, selon Eliane Aïsso, le rideau de l'installation, long, transparent et bloqueur, reste le symbole de la fermeture de l'homme à l'épanouissement ; il représente l'égo dont il doit se débarrasser pour accéder à la plénitude, à la réalisation de soi. Alors, pour une leçon essentielle, l'artiste a livré qu'il ne peut exister d'unité sans concessions de part et d'autre.


Donatien Alihonou : Cet artiste béninois de Porto-Novo a exploité un élément simple du quotidien de ses compatriotes pour révéler sa vision du thème de l'unité : le bois de chauffage servant à alimenter le feu de la cuisine, qu'il soit du manguier, de l'avocatier ou de toute autre plante. Dans cette multiplicité d'espèces de provenance, le bois se fond dans l'unique logique du feu pour cuire des aliments que toute la famille, en toute unité, consommera. Voilà donc, au niveau de créateur, la trilogie de l'unité, qui ne fait que renforcer la fondement unique de la mentalité humaine.







Cette mouvance multiple d'inspiration sur le thème de l'unité, dans le cadre du Projet "Mava unité résidence" donne le tournis, vu cette capacité de cette constellation d'artistes venus d'horizons particuliers à s'unir dans la spécificité de manifestation du thème en question. Finalement, cette séance de restitution des résultats probants de la résidence de création, ayant connu la participation de noms très connus du monde des arts au Bénin, Elise Daubelcour et Christelle Yaovi de Souza, entre autres, met en pôle position l'esprit de captation, chez Meschac Gaba, du génie créateur, de sa matérialisation, de son explosion, de sa diffusion, quelles que soient la densité et la qualité, la provenance de ce génie créateur salvateur. Apparemment, ce très hollandais artiste béninois n'a pas dit son dernier mot, étant donné le peu qu'il a bien voulu livrer, en privé, de son esprit fourmillant d'autres projets complémentaires au finissant, pour son pays.

(De gauche à droite) Christelle Yaovi de Souza, Dianne Hagen et Elise Daubelcour, à la fin du dîner offert par Meschac Gaba, suite à l'activité de restitution aux professionnels des médias.

Marcel Kpogodo  

Rencontre d'Ousmane Alédji avec la presse béninoise

« Ne vous inquiétez pas, on va réussir avec le concours de tous … »


Le Centre culturel ’’Artisttik Africa’’ a abrité la première rencontre d’Ousmane Alédji, Directeur intérimaire du Festival international de théâtre du Bénin (Fitheb), avec la presse culturelle béninoise. Ce contact lui a permis de faire connaître le tempérament particulièrement positif, chaleureusement confiant et nationaliste sur le fondement duquel il conduira sa mission d’organisation de la version 2014 de la biennale théâtrale béninoise d’envergure internationale.

Ousmane Alédji, face aux journalistes culturels.
Face aux hommes des médias, en ce début d’après-midi du lundi 24 février 2014, Ousmane Alédji, Directeur intérimaire du Festival international de théâtre du Bénin (Fitheb), nommé ce même jour par Arrêté ministériel n°0072/MCAAT/DC/SGM/CTJ/DRFM/DRH/SA, pris par Jean-Michel Abimbola, Ministre béninois de la Culture, a dégainé une série de paroles boostantes ne laissant aucune ambiguïté sur la méthode qu’il entend mettre en œuvre pour conduire la mission qui lui incombe : organiser le Fitheb 2014.
En premier lieu, il a précisé les deux raisons pour lesquelles il a senti la nécessité de rencontrer les journalistes. Selon lui, la première d’entre elles se rapporte au fait que cet événement, qu’il projette de tenir en août ou en octobre de la présente année, constitue pour lui un label qu’il faut construire et défendre aux niveaux national et international. A cet effet, il a clarifié sa mission en ces termes : « Sauver le Fitheb, le faire renaître, le rendre crédible, le défendre et le vendre. » Dans ce cadre, l’évolution dans les échanges lui a permis de faire constater qu’il orientera vers l’administration publique toutes les dettes non apurées par l’équipe sortante, de même qu’il entretiendra de bonnes relations avec Pascal Wanou, le Directeur auquel il succède directement, vu qu’il le considère comme un expert, une personne ressource. En outre, à en croire Ousmane Alédji, les rapports futurs avec Erick-Hector Hounkpè, Directeur nommé par le Conseil d'Administration sortant du Fitheb, dépendent de ceux que celui-ci souhaite qui soient. Et, se présentant comme une personnalité sans camp, il ne s’est pas inquiété de l’ambiance délétère dans lequel végète la biennale au moment de sa nomination.
Quant à la seconde raison qui l’a motivé à prendre langue avec les journalistes, Ousmane Alédji, dans un ton rassembleur et concertatif, a montré qu’ils occupaient une place stratégique dans la réussite de son processus, ce qui l’a amené à ne pas économiser son appel envers eux : « Travaillez avec nous à pacifier l’environnement culturel béninois ». Il voudrait ainsi qu’ils ne soient pas les relais des « causes petites », mais celui de la manifestation du « rayonnement des énergies positives ». A ce niveau, son mot d’ordre est clair : « Le pays d’abord ! », montrant que « personne n’est au-dessus du pays, quelle que soit sa cause ». Une manière de convaincre les professionnels des médias à considérer le Fitheb comme une richesse du patrimoine national dont leur plume de traduction des activités devrait toujours amener à rehausser l’éclat.
L’élan volontairement optimiste très communicatif de l’homme a achevé de distiller dans la salle de conférence qu’une ère nouvelle s’ouvrait pour le Fitheb, celle d’un gagnant qui, ayant toujours travaillé à son propre compte et non pour l’administration publique dont il prend au sérieux les goulots d’étranglement de fonctionnement ne ferme pas les yeux sur les leçons des expériences de ses prédécesseurs et maintient ces yeux plus braqués que jamais sur une vision du Fitheb, sa vision, dont toute la force et la grandeur se révèleront à travers ce qu’il réussira à faire de cette biennale, après son mandat.




Quel profil pour Ousmane Alédji ?


Le nouveau patron du Fitheb, connu pour sa clairvoyance, pour son horreur des compromissions et pour son verbe coupant, a une trempe des plus consistantes. Ce rouleau compresseur de bientôt 44 ans présente l’envergure d’un jeune baobab, d’une « âme bien née » chez qui la valeur n’a pas attendu le nombre des années ; c’est ainsi que, très tôt, il accumule les galons dans son domaine professionnel de base : le théâtre. Comédien, metteur en scène et dramaturge pour plus de 35 spectacles sur lesquels il a travaillé à la réalisation, directeur artistique et directeur d’ateliers de formation en arts dramatiques, déjà membre, dans le passé, du Conseil d’administration du Fitheb, il est aussi Président de la Section ’’Théâtre’’, du Conseil national des arts et de la culture du Bénin (Cnac). Directeur et metteur en scène du Théâtre ’’Agbo-N’koko’’, Directeur-fondateur et Directeur du Centre culturel ’’Artisttik Africa’’, Ousmane Alédji détient une formation et une pratique de journaliste, de même qu’il a été Expert de l’Organisation internationale de la Francophonie. En matière de distinctions, elles sont innombrables. Les tournées de l’homme à travers le monde, pour des représentations théâtrales ou pour des résidences d’écriture ont fourbi son regard et ciselé une vision pour le théâtre béninois, celle qu’il doit se donner les coudées franches pour mettre en œuvre dès à présent, avec son mandat d’organisation du Fitheb 2014.     


Marcel Kpogodo

vendredi 21 février 2014

Un Directeur intérimaire du Fitheb bientôt nommé

Pour la tenue effective de l'événement en 2014


Le Ministre Jean-Michel Abimbola, entouré des membres de son cabinet.
La Salle Vip du Ministère de la Culture a accueilli, le jeudi 20 février 2014, une rencontre d'échanges entre le Ministre de la Culture, Jean-Michel Abimbola, son cabinet et ses directeurs centraux, d'une part, et les acteurs, promoteurs et journalistes culturels, d'autre part. Il s'agissait pour l'autorité d'échanger avec ses interlocuteurs sur la suite à donner au processus de restructuration du Festival international de théâtre du Bénin (Fitheb), après la signature par le Gouvernement, le 30 décembre 2013, du Décret n°2013-547 "portant création, attributions, organisation et fonctionnement du Festival international de théâtre du Bénin (Fitheb)". Il ressort de la réunion que, dans les prochains jours, d'importantes nominations de la part du Ministre remettront en marche la machine Fitheb.

Un Directeur intérimaire du Festival international de théâtre du Bénin (Fitheb) et un Comité provisoire de supervision du Festival, tenant lieu de Conseil d'Administration et chargé de doter cette manifestation théâtrale d'envergure internationale de ses textes fondamentaux. Voilà les instances que le Ministre Jean-Michel Abimbola se fera le devoir de nommer dans les prochains jours.
Cette décision relève de la dernière concertation des acteurs culturels, tenue hier, après celle ayant eu lieu le 6 février dernier. "La multiplication des contacts n'est pas un aveu de la difficulté à décider", a affirmé le Ministre, au cours de la rencontre qu'il a eue, entouré des membres de son cabinet, en présence de ses directeurs techniques, et face aux acteurs, promoteurs et journalistes culturels, le jeudi 20 février 2014, dans la Salle Vip du Ministère, expliquant, par ces mots, que la décision de cette double nomination est l'aboutissement d'un ballet de séances de concertation avec les personnalités et les représentants des structures privées concernées par le déroulement du Fitheb.
Pour en arriver à ce niveau, il a fallu que Jean-Michel Abimbola écoute toutes les parties possibles et réussisse, enfin, ce jeudi 20 février, à faire le consensus autour de l'organisation obligatoire du Fitheb en 2014, prenant de sérieuses options pour honorer ce qu'il faut considérer comme la quatrième promesse que le Gouvernement s'était fait, étant entendu que les trois premières étaient de ne pas dissoudre le Conseil d'administration sortant avant la fin de son mandat, de ne pas faire valoir un candidat et de ne pas mettre en place une administration provisoire du Fitheb.
Ainsi, le Directeur intérimaire, selon les propos du Ministre, aura pour seule mission d'organiser un Fitheb 2014 qui, apparemment, en sera un de transition, ce après quoi il quittera son poste pour laisser s'installer son successeur. Celui-ci ne pourra alors être connu qu'après le laborieux travail du Comité provisoire de supervision du Festival, qui sera constitué de certaines étapes clés : doter le Fitheb de ses Statuts et de son Règlement intérieur, lancer les candidatures au poste de Directeur, recevoir les dossiers, retenir ceux conformes, noter ceux-ci, retenir les trois meilleurs candidats qui feront l'objet d'une proposition au Ministre de la Culture qui, en fin de compte, optera pour un seul nom qu'il transmettra au Conseil des Ministres. Et,  le Directeur sera nommé officiellement par le Gouvernement.
Concernant le Conseil d'Administration du Fitheb, Jean-Michel Hervé Babalola Abimbola a laissé entendre que, dans certains ministères, les représentants sont déjà connus et qu'il ne reste que les acteurs et les journalistes culturels à élire les leurs. Avec de telles avancées, les zones d'incertitude s'estompent progressivement et permettent d'espérer que la restructuration de ce Festival sera une réussite.

Marcel Kpogodo   

mercredi 5 février 2014

Erick-Hector Hounkpè et ses activités artistiques en ligne

Le site web du "Cactus" en fonction

Le site Internet de l'artiste comédien, conteur, poète, metteur en scène et entrepreneur culturel, Erick-Hector Hounkpè, est une réalité. Celui-ci a porté, à l’attention du public, l’information de la création de cet instrument de visibilité, à l'occasion d'une cérémonie de lancement, tenue le dimanche 26 janvier 2014, au siège de la Société "Gangan Production", dirigée par l'artiste et réalisateur, Claude Balogoun.

Erick-Hector Hounkpè, au cours du lancement de son site web.
www.aklanti.com. Voilà le site Internet d’Erick-Hector Hounkpè, dont le nom a été dévoilé au public ayant honoré son invitation, constitué par des collègues artistes de la troupe théâtrale ’’Kpanlingan’’, dans laquelle il a longtemps joué, des parents, des amis et des journalistes culturels. ’’Aklanti’’ signifie le cactus, et constitue le surnom à lui donné par l’un de ses grands-parents.

Un aperçu du public ayant fait le déplacement.
En réalité, cet espace numérique a pour mission de capitaliser les informations sur la personnalité privée et artistiquement professionnelle du très connu, Erick-Hector Hounkpè. « On sait tout ce que vous valez, mais on fait tout pour que cela n’existe pas ». C’est donc à partir de ce constat amer que l’idée lui est venue de matérialiser sa présence sur la toile, pour se donner une visibilité, la plus étendue possible, surtout qu’il a compris, à en croire ses propos, la nécessité de s’adapter aux technologies de l’information et de la communication, et d’en faire un atout pour faire valoir ses potentialités intellectuelles, spirituelles et artistiques. Ainsi, il met, désormais, à la connaissance du public, ses chroniques, ses opinions, ses recherches, ses contes, ses poèmes, notamment. Ceci reste une première partie des informations que dévoilera.
Dans un second compartiment, s’y feront une place de choix ’’Les Initiatives Gbadalisa’’, du nom de l’association culturelle que dirige l’artiste polyvalent ; elle est née en 1996, à partir du ’’Théâtre Gbadalisa’’ et, s’étant formalisée en 2007, elle se donne comme mission de « faire la promotion de l’art et de la culture béninoise, partout où besoin en sera et transformer le corridor Bénin en un corridor culturel et artistique avec le Nigeria », selon les termes du premier responsable de l’organisation, Erick-Hector Hounkpè. Cette association, matérialisant sa volonté de faire connaître sa façon spécifique de voir et de faire les choses, existera sur le site dans toutes ses formes et ses facettes d’activités.

M. Amouzouvi, complètement à gauche, présentant le site web.
En troisième lieu, www.aklanti.com, en dehors de l’information sur Erick-Hector Hounkpè, ses productions, ses œuvres et sur ’’Les Initiatives Gbadalisa’’, rendra service aux lecteurs du site en leur permettant de créer et d’exploiter des adresses électroniques sécurisées, de même que des blogs gratuits. Ce site Internet, dans une logique altruiste, révèle la dimension profondément attachante de son promoteur.

Marcel Kpogodo