dimanche 27 octobre 2013

Fin de formation à la Compagnie Walô


Une douzaine d’attestations remises


Le mercredi 23 octobre 2013 symbolise pour la Compagnie Walô la fin d’un processus éprouvant. En l’après-midi de cette journée, au maquis ’’Le tata’’, à Cadjèhoun, les responsables de la structure ont procédé à la remise, à une douzaine de stagiaires, d’une attestation de la fin d’une formation ayant duré dix semaines. Plusieurs autorités du Ministère et du monde de la Culture ont marqué leur présence à la cérémonie.


« La danse moderne, composition + didactique, hip-hop + création de flash mob », « La santé de la reproduction et des droits sexuels », « Les diverses formes de violence », « Le rap ». Voici les modules qui ont servi à former, du 5 juin au 22 octobre 2013, une douzaine de jeunes danseurs des deux sexes, qui, à leur tour, devraient être capables de renforcer les capacités de bien d’autres personnes. Et, pour cette remise d’attestation aux douze stagiaires, ce mercredi 23 octobre au maquis ’’Le tata’’, du quartier Cadjèhoun, à Cotonou, ont fait le déplacement, bon nombre des formateurs parmi lesquels des représentants de Psi/Abms, des artistes dont Marius Missinhoun, dit Fadji, du Groupe H20, et, à la table d’honneur, Eric Totah, Secrétaire général du Ministère de la Culture, Blaise Tchétchao, Directeur du Fonds d’aide à la Culture, Innocent Assogba, Directeur du Bureau béninois des droits d’auteur et des droits voisins, Claude Balogoun, Directeur de la Société ’’Gangan prod’’, Feri de Geus, Directeur artistique de la Fondation ’’Le grand cru’’, partenaire de la Compagnie Walô, Richmir Totah, Président de ladite Compagnie, notamment. Celui-ci, officiant en tant que maître de cérémonie, a rappelé la genèse du Projet ’’Touch my body, don’t touch my body’’ et annoncé que son déroulement, à travers les différentes séances de formation, a donné lieu à la création d’un spectacle enregistré en studio et programmé pour être édité sous forme de Cd, dans les prochains jours. Selon lui, cet aspect des choses justifiait la présence des autorités à des niveaux très influents du Ministère de la Culture.
Ensuite, ses explications lui ont permis de faire comprendre à l’assistance que, si plusieurs collèges de Cotonou ont été parcourus pour la présentation du spectacle de danse qui sensibilisait les adolescents sur les comportements sexuels de protection contre le Vih/Sida et les maladies sexuellement transmissibles, et sur ces attitudes de prémunition contre les violences vis-à-vis des femmes, il a annoncé que sa Compagnie entendait mobiliser des financements complémentaires pour une tournée dans plus d’établissements scolaires. Puis, ce fut l’étape de la remise des attestations aux stagiaires par les autorités présentes, à tour de rôle, avant quoi, celles-ci, se prononçant respectivement, ont manifesté leur satisfaction face à l’achèvement réussi de ce Projet de longue haleine par la Compagnie Walô.



Marcel Kpogodo

samedi 26 octobre 2013

’’Bénin révélation stars’’ 2013


Carlos Dégbé, 1er, Rosalie Minawadé, 2ème


La première édition de ’’Bénin révélation stars’’ (Brs) a donné son verdict. C’était le mercredi 16 octobre 2013, à l’Espace Mayton promo d’Abomey-Calavi. Des autorités de poids ont fait le déplacement de la manifestation finale ayant permis au jeune Carlos Dégbé de remporter cette compétition de longue haleine.


Par ordre de mérite, Carlos Dégbé, Rosalie Minawadé, Sergio Adogoni et Ménélik Kocou. Voici le palmarès qui a mis un terme à la première édition du ’’Bénin révélation stars’’ (Brs), ce mercredi 16 octobre 2013, à l’Espace Mayton promo de Zogbadjè à Abomey-Calavi. Devant le Maire de la Commune, Patrice Hounsou-Guèdè, appuyé par certains de ses proches collaborateurs, et devant Blaise Tchétchao, Directeur du Fonds d’aide à la culture (Fac), de même que devant Elise Daubelcour, Conseiller au Ministère de la Culture, les membres du Jury ont proclamé les résultats de cette teneur, comblant, graduellement, chacun des dix participants sur les douze qui s’étaient inscrits, au lancement de la compétition, en août 2013.
D’abord, Carlos Dégbé case, dans son escarcelle, une attestation de participation, un ordinateur portable, un bon de réalisation d’un single et d’un clip vidéo, une formation en musique et la participation au CD des Grandes voix de la musique béninoise, du Studio ’’Azimuts’’, de Marcel Padey. De son côté, Rosalie Minawadé reçoit la naturelle attestation de participation, un poste téléviseur, une formation en musique, renforcée par l’inclusion dans la compilation des Grandes voix de la musique béninoise. En troisième position, Sergio Adogoni termine cette aventure d’interprétation en live et en acoustique des vedettes confirmées de la musique béninoise, avec l’incontournable attestation de participation, un bon d’auto-école, une formation en musique et la participation, aussi, au CD des Grandes voix de la musique béninoise. Quatrièmement, Ménélik Kocou s’en tire aussi avec son attestation de participation, un bon d’auto-école, la formation en musique et la même participation à la compilation des Grandes voix de la musique béninoise.
Enfin, du sixième au dixième participant au Brs 2013, Tony Yambodè, promoteur de cet événement culturel, leur garantit une attestation de participation et un compte de 25.000 F, dans une banque de la place. En bénéficient Fifamey Donhissou, Romaric Soton, Eléonore Fadjégbé, Olivier Kanlissou, Stéphane Fadjégbé, Mireille Anani, ainsi classés par le Jury, par ordre de mérite.
Le 25 janvier 2014, une cérémonie solennelle, organisée au Palais des congrès de Cotonou, donnera lieu, respectivement, à la remise officielle des prix et au lancement de la deuxième édition de ’’Bénin révélation stars’’.


Très éprouvante dernière péripétie

Concernant les quatre premiers lauréats, la sixième et dernière prime de Brs 2013 a permis au public de savourer deux niveaux de compétition. D’abord, Sergio Adogoni et Ménélik Kocou ont croisé le fer de leur voix pour obtenir la troisième place, ce qui les a amenés à interpréter, successivement, un morceau de Sagbohan Danialou et de Nel Oliver. Comme il fallait déterminer un meilleur parmi les deux finalistes sortis de la cinquième prime, Carlos Dégbé a aussi planché sur ces deux baobabs de la musique béninoise, pendant que Rosalie Minawadé s’est battue pour honorer les voix de Vivi l’Internationale et de Nila Djogbé.
Rappelons que, pour en arriver à cet épilogue du mercredi 16 octobre, tous les dix concurrents ont dû affronter plusieurs primes à diffuser ultérieurement sur la télévision nationale, interprétant, en live et en acoustique, selon les niveaux de leur participation à ces séances, des morceaux de chanteurs béninois très nombreux : Zeynab, Ignace Don Métok, Habib Dakpogan, Sèssimè, Oluwa Kèmy, Yvan, Ricco’s Campos, Pélagie la vibreuse, Kiinzah, Fanny Sènan, John Arcadius, Angélique Kidjo, Nel Oliver, Dossi, Sagbohan Danialou, Vivi l’Internationale et Nila Djogbé.


Des partitions déterminantes

La réussite de cette première édition du ’’Bénin révélation stars’’ n’aurait pu être une réalité sans le rôle incontournable que certaines structures constituées se sont imposé de jouer. D’abord, pour évaluer les prestations des aspirants artistes en compétition, un Jury composé du promoteur culturel Eric Gbèha, du musicologue Marcel Padey et du journaliste culturel, Yves-Patrick Loko, notamment, a dû, chaque fois, procéder à la notation des candidats, démarrant les éliminations à partir de la quatrième prime. 
Par ailleurs, sans ’’Les Kasseurs’’, orchestre musical des étudiants de l’Université d’Abomey-Calavi (Uac), l’accompagnement des candidats n’aurait pu se concrétiser ; les membres de cet orchestre ont déployé leur talent d’interprétation pour répéter, de manière inlassable, les morceaux à exécuter par les concurrents, selon le nombre de ceux qui devaient compétir sur ces titres, pour revenir les jouer sur scène, autant de fois que nécessaire, sans désemparer ni désespérer ni se défiler. Aux points de vue instrumental, musical et vocal, ’’Les Kasseurs’’ constituaient déjà un bel exemple d’excellence d’imitation pour les dix jeunes courageux.
Enfin, les Brs 2013 auraient-ils valu leur pesant d’or sans l’animation d’une qualité exceptionnelle, assurée par les Elliot Dodji des radio et télévision nationales et Honoré Dossou, dit Esprit du micro (Edm), animateur émérite des plateaux Sobébra ? La voix alerte, agile de l’un et chaude, mâle, de l’autre, ont adroitement régulé les nombreuses différentes séquences de chacun des six primes. Très éprouvant pour eux, en toute évidence ! A partir de ces membres de Jury, de cet orchestre et de ces animateurs, Brs 2013 a permis de révéler aussi des talents incontestables dans ces trois domaines, prouvant que l’univers de la musique béninoise, à travers ses différents maillons, n’a plus rien à envier à l’extérieur.


Des exigences d’une vision

Pendant deux mois, Zogbadjè, à Abomey-Calavi, a vibré selon la programmation du Brs 2013. Grâce à Tony Yambodè, le promoteur de cette manifestation musicale, connu déjà pour l’organisation sans failles, depuis une dizaine d’années, du Festival international itinérant de théâtre des lycées et collèges du Bénin (Fithélycob), les fruits ont tenu la promesse des fleurs, cultivant chez les inconditionnels participants de cet événement une grande soif de vivre à nouveau les instants palpitants et épanouissants des harmonieux et violents coups de batterie des interprétations de tous ordres. Cependant, lorsqu’il en a eu l’occasion, le jeune initiateur n’a eu de cesse de se plaindre de porter, tout seul, à bout de bras, un budget de 70 millions de Francs Cfa, concluant souvent ses propos par un appel aux institutions étatique et communale à l’accompagner, dans les prochaines éditions, selon une subvention conséquente. Une demande forte dans des oreilles de sourds ? Personne ne saurait le conclure. Seulement, Tony Yambodè devrait continuer à compter avec ses partenaires de la première édition et analyser dans quelle mesure les fidéliser et enrichir leur nombre par bien d’autres avec qui il devrait partager les charges, de manière à maintenir l’événement dans le temps et à conditionner un plus grand public béninois à participer à ’’Bénin révélation stars’’, contre monnaie sonnante et trébuchante, pour les éditions à venir. C’est, semble-t-il, un système efficace de rentabilisation financière à mettre en place, qui pourrait faire de chaque prochaine édition des Brs une réalité, surtout que, d’une part, l’événement porte une double noble idée : révéler les jeunes talents de la musique et rendre hommage, de leur vivant, aux artistes confirmés. D’autre part, il ne faudrait pas oublier que d’autres sœurs aînées des Brs ont vu le jour, ont fait éclore des jeunes talents mais n’ont pu survivre à leurs acquis. Avis donc à Tony Yambodè qui, du fond de ses réflexions, trouvera la formule salvatrice qui lui a permis de donner une durabilité au Fithélycob. 

Marcel Kpogodo

mardi 8 octobre 2013

Lancement des manifestations du cinquantenaire de l’Institut français du Bénin

Les fruits ont dépassé la promesse des fleurs (Sébastien Boko et Youchaou Kiffouly, deux Performeurs fous de ’’Nuit blanche’’)


Dans la soirée du samedi 5 octobre 2013, l’Institut français du Bénin (Ifb) a vécu une effervescence particulière. L’institution tenait la cérémonie de lancement des manifestations artistiques devant marquer la commémoration du cinquantième anniversaire de sa création. Si des officiels béninois et français étaient présents à la cérémonie, la fin de celle-ci a donné lieu à un bon nombre de performances artistiques dans le cadre de la première édition de ’’La Nuit blanche’’, au Bénin. Parmi ces performances, celles animées par Sébastien Boko et Youchaou Kiffouly, entre autres, ont particulièrement frappé les esprits.


Sébastien Boko, constatant la lourdeur de sa charge.
’’Gankpogblégblé’’ est la performance réalisée par le jeune artiste sculpteur sur bois béninois, Sébastien Boko, dans le cadre de la première édition de ’’La Nuit blanche’’, au Bénin. Son œuvre présentait un aspect peu ordinaire : lui-même, complètement peint en drapeau rouge étoilé de la Chine, tirait laborieusement, de manière transpirante, une charrette métallique dans laquelle trônait lourdement aussi une cage enfermant trois jeunes hommes peints respectivement en drapeaux des Etats-Unis, de la Grande-Bretagne et de l’Egypte. Dans ses explications au public curieux de comprendre son déambulement dans un certain espace avec sa charge qu’il peinait visiblement à tirer, l’artiste déclare que la Chine qu’il incarne, tire les puissances économiques représentées par les drapeaux des personnages emprisonnés ; il les domine désormais après avoir exploité ardemment leurs secrets de développement.
Le personnage de Kiffouly, "dépecé", après son assaisonnement.
Une autre performance frappante fut celle de l’artiste béninois vivant à Porto-Novo, Youchaou Kiffouly, dit ’’Le Peintre africain’’. Sur le thème, ’’La gastronomie, citoyens du monde et instituts’’, il a produit sa performance sur la scène du Théâtre de verdure de l’Institut français de Cotonou. Lui-même, personnage, apparaît, se débarrassant de ses vêtements et épargnant juste le slip. Se faisant arrêter et ligoter par trois autres personnages, il est traîné au sol dans ses liens et posé sur un aménagement plat, constitué de parts de nourriture. Sans vergogne, ses adversaires lui verse sur tout le corps, pendant qu’il est ainsi couché, du jus de tomate et d’autres ingrédients non perceptibles immédiatement. Sur ce, l’un de ses agresseurs qui n’est personne d’autre que l’artiste Bimo, à l’aide d’un petit couteau, se sert de la nourriture recueilli sur le personnage couché et se régale. C’était le sommet de l’absurde et de la démesure artistique !
L'étalage rocambolesque de l'artiste, Prince Toffa.
Bien d’autres performances ont agrémenté la soirée : celle régulée par le caricaturiste, Hector Sonon, dessinant en live des danseuses contemporaines en action, et le fruit de son travail était livré au public par un grand écran, sous la paillote de l’Ifb ; une autre, animée par Marius Dansou, incarnant un ministre très généreux, distribuant à qui le hasard de sa tension le permettait des billets ficitifs. Le Prince Toffa, de son côté, mobilisait le public autour de lui pour la découverte d’un étalage d’un genre particulier ; tout en hauteur triangulaire, il proposait des slips, des strings, des préservatifs usagers, des soutien-gorge, notamment. Le comble de l’ironique !
Pendant que deux autres performances se fixaient, l’une pour matérialiser le Roi Béhanzin et ses épouses, et qu’une autre replongeait l’observateur dans l’univers de l’esclavage, à travers le dessin d’un bateau de transport d’esclaves, Guy-Ernest Kaho, grand conteur et comédien béninois, prenait, en un court instant, la scène du Théâtre de verdure en otage pour déclamer en solo la situation loufoque d’un personnage amusant le public par ses mésaventures. Sans compter Bimo, excellant en tours de magie !
Hector Sonon, vu de dos, caricaturant devant le public ...
Quant à lui, maître de cérémonie, Sergent Marcus, rappeur et slammeur, il annonçait inlassablement les performances et, parfois, se risquait à faire patienter un public conditionné à suivre une performance qui, pour une technique qui se rebellait, se faisait attendre !
’’La Nuit blanche’’, pour sa première édition au Bénin, a plu par les sensations artistiques fortes qu’elle a essaimées, de quoi en faire redemander, l’année prochaine !   
Photo de famille de Mme Kuster-Ménager, avec les Directeurs de l'Institut et les artistes béninois
Cependant, bien avant tout ce déchaînement artistique, l’aspect formaliste du lancement des performances n’a pas été occulté. Du côté béninois, Eric Totah, Secrétaire général du Ministère de la Culture, représentant le Ministre, Jean-Michel Abimbola, avait fait le déplacement de ce lancement du trimestre d’activités artistiques devant servir à célébrer le cinquantenaire de l’institut français du Bénin (Ifb), anciennement, Centre culturel français (Ccf) de Cotonou, en cette soirée du samedi 5 octobre 2013.
Romuald Hazoumè, dans son coup de gueule ...
Du côté français, Aline Kuster-Ménager, Ambassadeur de la France près le Bénin, assistée de Luc Fabre, Directeur de l’Ifb, et de Sylvain Treuil, Directeur de l’Institut français de Cotonou, a prononcé une grande allocution. En outre, intervenant au nom des artistes animant l’exposition ’’Hommage’’, en l’honneur de l’institution qui a permis à bon nombre d’entre eux d’y mener des expositions et de s’ouvrir des débouchés à l’Extérieur, Romuald Hazoumè a marqué les esprits par une allocution acerbe appelant l’Etat béninois à prendre ses responsabilités, celle que la France, à travers l’Ifb exerce, à sa place, en faisant se produire des artistes béninois et en articulant leur promotion professionnelle sur les espaces internationaux.

Marcel Kpogodo

Lancement de son livre, ’’Il fera beau’’, par Daniel Edah

Décryptage du Professeur Albert Tingbé-Azalou


Le samedi 5 octobre 2013 a eu lieu, au Palais des congrès de Cotonou, le lancement par Daniel Edah, de son livre, ’’Il fera beau’’. Le Professeur Albert Tingbé-Azalou s’est chargé de faire appréhender cet ouvrage au public ayant fait le déplacement de la manifestation.

Le Professeur Albert Tingbé-Azalou
La Salle rouge du Palais des congrès était entièrement bondée à l’effet du lancement par Daniel Edah de son livre autobiographique, ’’Il fera beau’’. Ce jeune fonctionnaire de l’Organisation internationale de la Francophonie (Oif) en était à sa première publication. Selon le Professeur Albert Tingbé-Azalou qui s’est chargé de présenter au public l’ouvrage édité aux Editions L’Harmattan-Bénin, il s’agit de comprendre que, si Daniel Edah a choisi de produire son autobiographie alors qu’il est encore bien jeune, c’est pour « conjurer le sort, afin qu’il fasse beau demain », de même que dans le but de marquer un arrêt pour « scruter son passé », afin d’ancrer son futur dans des certitudes plus porteuses. En outre, il n’a pas manqué de partager que ce livre de 110 pages est clair et simple, digeste et à savourer, qu’il manifeste l’expérience d’un homme, qui a dû développer un nombre impressionnant de qualités personnelles exposées dans le livre, bien qu’appuyé par la providence, pour partir de l’enfant né dans le village de Gohomè, d’un père commerçant et d’une mère couturière, et arriver au fonctionnaire international qu’il est aujourd’hui, en passant par ses anciens statuts d’écolier, de collégien, de lycéen, de jeune étudiant militant, d’engagé politique, d’activiste associatif et de directeur d’institution universitaire.
Une Salle rouge archi-comble et mobilisée.
Par ailleurs, selon le communicateur, si le livre, Il fera beau, doit être absolument lu, c’est parce qu’il comporte deux axes importants de lecture. Le premier prisme, pédagogique, se rapporte à la capacité de l’ouvrage à démontrer de quelle manière tout Béninois doit s’y prendre pour travailler à l’international, en partant pratiquement de rien. A en croire le Professeur, le second axe est critique puisqu’il analyse le parcours atypique de Daniel Edah qui, en réalité, n’a pas marchandé les sacrifices pour se hisser progressivement à l’étape sociale admirable où tout le monde le voit aujourd’hui. Par ailleurs, cette ascension fait de lui, paradoxalement, une personne humble, dévouée, respectueuse, qui a le sens de la hiérarchie sociale et familiale, notamment. Voilà autant de secrets de réussite que le lecteur ne perdrait rien à découvrir et à adopter.


Entrée littéraire, politique ?
La cérémonie de lancement de l’ouvrage Il fera beau a permis à Daniel Edah de « mettre les petits plats dans les grands » : prestations musicales d’artistes dont la réputation n’est plus à faire, comme le Togolais King Mensah – comme pour se rapprocher linguistiquement des membres de son ethnie, qui ont fait massivement le déplacement du Palais des congrès – Zeynab et Sessimè. Ensuite, des anciens ministres comme Kogblévi Aziadomè, Issa Badarou Soulé et, surtout, Damien Zinsou Alahassa, ayant assumé les départements de la Jeunesse et des sports, puis de l’Education nationale ; Daniel Edah avait été un membre remarquable de sa formation politique, le Parti du salut (Ps). La présence de cet ancien Ministre en valait la peine, vu le témoignage public élogieux sur son ancien poulain.
Daniel Edah, écrivant une dédicace ...
De plus, l’atmosphère générale, dans la Salle rouge du Palais des congrès, en cet après-midi du samedi 5 octobre, n’avait rien de celle, austère et concentrée, d’un lancement de livre alors qu’il était bel et bien question de l’entrée de Daniel Edah dans le monde littéraire ; l’heureux du jour a voulu la cérémonie particulièrement festive avec, en face de lui, des représentants de toutes les composantes de la société béninoise : des chefs traditionnels, des têtes couronnées, des fonctionnaires internationaux, des jeunes cadres, des femmes, des conducteurs de taxi-moto, des dockers, des forces de l’ordre, des élèves, des étudiants, des enseignants, entre autres.
D’autres facteurs de note politique dans ce lancement de livre restent, d’une part, le sens assez fort de reconnaissance du tout neuf écrivain, ce qui l’a amené à remercier, des plus importants aux plus humbles, des personnes qui ont contribué à son ascension intellectuelle et sociale. D’autre part, l’hymne national, mobilisant le Palais des congrès entier en position debout, a été chanté par une fanfare civile.
Tout ce cocktail, savamment conçu, donne l’impression qu’au-delà d’un simple lancement de son autobiographie, Daniel Edah a voulu faire percevoir le signal remarquable d’un sens politique qui, semble-t-il, dans les prochaines semaines, se concrétisera pas la mise sur les fonts baptismaux d’une nouvelle formation politique. Pourquoi pas ? Dans son Couffo natal, une certaine relève est à prendre et, « la nature a horreur du vide ».

Marcel Kpogodo

dimanche 6 octobre 2013

Activités du plasticien béninois Thierry Oussou

Une randonnée danoise anti-déchets


Du 9 au 28 septembre dernier, l’artiste plasticien béninois, Thierry Oussou, a effectué un séjour de création artistique au Danemark. Le cadre en était l’initiative prise par le Centre de la culture et du développement (Cku), une institution du Ministère des Affaires étrangères du pays hôte. Il fallait activer la sensibilisation contre l’exportation par les pays occidentaux de leurs appareils électroniques usagers vers l’Afrique.


Le "Zangbéto", cadeau des enfants stagiaires aux autorités danoises.

« Images du monde en mouvement 2013 ». Voici le programme mis en place pour les jeunes par le Centre de la culture et du développement (Cku), du Ministère des Affaires étrangères du Royaume de Danemark. Grâce à cette vision, l’artiste-plasticien béninois, Thierry Oussou, a tenu, dans le cadre de son séjour dans ce pays, du 9 au 28 septembre 2013, une série d’ateliers dans des écoles d’une dizaine de villes ou de villages danoises, selon le cas, notamment, Copenhague, Herning, Fudevihssund, Holbaek, Kolding et Roskilde. Mais, le 4 septembre déjà, il se trouvait dans la capitale danoise, Copenhague, pour la préparation pratique des activités. 
Sur le thème ’’Utopie’’, il s’agissait, selon l’artiste, de former ces jeunes stagiaires à la fabrication de masques inspirés de ceux béninois, comme les masques ’’Guèlèdè’’, et de réaliser des installations, pour le compte du musée de la ville de Holbaek. Le cahier de charges a été rempli et c’était en compagnie de son compatriote, artiste-plasticien aussi et récupérateur d’objets relevant des appareils électroniques et électriques usagers, Ferdinand Kounmassou, de son pseudonyme, Ferdinand Kosh, et de la coordonnatrice danoise du Projet, Fanni Baudo, assistée de Lærke Hooge Andersen, toutes deux designers.

De gauche à droite, Thierry Oussou, Fanni Baudo, Lærke Hooge Andersen et Ferdinand Kosh 
Les ateliers en question, placés sous la dénomination « Western Waste meets African Craft », de sa traduction en français, « Les déchets de l'Ouest rencontre l'art africain », ont été le socle de l’initiation de plus de 300 apprenants scolaires, en provenance de plus de 21 établissements, précisera Thierry Oussou, tout en ajoutant qu’en dehors des ateliers se sont déroulés des « Master class », du 9 au 13 septembre 2013. Résultat : les élèves ont créé des masques avec des déchets électroniques, un processus manifestant leur capacité à partager des idées, tout en livrant un signal fort sur la nécessité du recyclage comme un comportement alternatif à l’exportation de ces déchets ; les deux artistes béninois, en compagnie des deux danoises, ont participé également à la mise en place, toujours avec des déchets électroniques, d’une installation Zangbéto, dans le Musée de Holbæk, le 14 septembre. A en croire le plasticien béninois, il s’agit d’un « gardien pour demander aux Danois de ne plus envoyer des déchets électroniques au Bénin ». Le vernissage de l’exposition s’est tenu le 29 septembre.
Le montage en équipe du "Zangbéto"
Dans ses impressions, après ces trois semaines de travail, Thierry Oussou se dit particulièrement heureux d’avoir participé à un tel processus qui a permis de faire valoir la culture béninoise, en l’occurrence, le vodoun, au Danemark. Satisfait, par ailleurs, d’avoir été accueilli et traité comme un roi, durant tout son séjour de travail, il n’en demeure pas moins fasciné par ce pays dans lequel il a constaté l’exercice d’une liberté de tous ordres, dans tous les domaines de la vie, le sens de l’équité et, surtout, fait remarquable, le dynamisme de Fanni Baudo, la Coordonnatrice du Programme « Western Waste meets African Craft », qui a démontré une bonne planification des activités et un respect strict du chronogramme fixé, de même qu’un engagement et une grande détermination. Selon lui, il est prévu qu’une nouvelle phase du Programme se déroule sous peu à Cotonou.

D’un historique bien précis

En réalité, l’investissement efficace de Fanni Baudo dans le Programme « Western Waste meets African Craft » relève de sa désolation face à un comportement profondément illégal dans la législation internationale : l’envoi des Déchets d’équipements électriques et électroniques (Deee), en Afrique occidentale, par des pays européens comme le Danemark, la Grande Bretagne, la Belgique, la Hollande, l’Italie et l’Espagne. Ayant été frappée par le cas particulier du Ghana, avec la décharge d’Agbogbloshie, et visité le Bénin en mars 2013, en compagnie de Lærke Hooge Andersen, et du photographe danois, Torben Ulrik Nissen, elle a touché du doigt la situation environnementale déplorable des pays d’accueil de ces déchets qui, dans la majorité des cas, ne sont plus utilisables, mais que les populations de ces nations recherchent, à cause de la pauvreté. Il y a donc un transfert du problème de gestion des Deee, de l’Europe vers l’Afrique. 
Ainsi, Fanni Baudo a compris la nécessité d’attirer l’attention des apprenants de son pays sur le phénomène, d’où la sélection de Thierry Oussou et de Ferdinand Kosh pour l’exécution d’ateliers et d’un Master class. Vivement que les effets de cette stratégie se fassent sentir, dans les années à venir !  

Marcel Kpogodo

Nouvelle parution du Professeur Guy Ossito Midiohouan

"Elites africaines et nationalisme" dans les librairies

Depuis quelques petits jours, Guy Ossito Midiohouan, Professeur titulaire de Littérature africaine à la Faculté des Lettres, arts et sciences humaines (Flash) de l'Université d'Abomey-Calavi (Uac) au Bénin, a fait paraître un nouvel ouvrage critique. A la clé, un bonus inattendu pour le lecteur.
"Elites africaines et nationalisme" - Les précurseurs (Textes et études). Le titre du nouvel ouvrage critique du Professeur Guy Ossito Midiohouan, sur la littérature africaine. Paru aux éditions "Star éditions", il comporte 227 pages et se vend dans les librairies à 5000 F Cfa. En attendant une note de lecture qui puisse rendre compte de son contenu, il est à noter que le lecteur qui se le procure dispose de l'intégralité d'un ouvrage d'une importance capitale : le premier roman négro-africain d'expression française, Les trois volntés de Malic, d'Ahmadou Mapaté Diagne, paru en 1920. Avis donc aux étudiants en Lettres et aux chercheurs en Littérature africaine ! 
Marcel Kpogodo

vendredi 4 octobre 2013

Cinquantenaire de l’Institut français du Bénin


Des sensations artistiques chaudes pour un trimestre bien époustouflant !

Un fleuve de manifestations plastiques, musicales et d'autres natures, très savoureuses. Voilà le grand menu sur lequel a communiqué Sylvain Treuil, Directeur de l’Institut français de Cotonou, face aux journalistes culturels. C’était lors de la conférence de presse tenue dans l’après-midi du mercredi 2 octobre 2013, à l’auditorium de son institution. Ces manifestations auront lieu dans le cadre de la commémoration du cinquantenaire de l’Institut français du Bénin. Apparemment, le public béninois en redemandera.

Sylvain Treuil
Angélique Kidjo, Didier Awadi, Zeynab, Tola Koukoui, Alougbine Dine, Koffi Kôkô, Mamane, Romuald Hazoumè, Zinkpè, notamment. Tous domaines artistiques confondus, voici les têtes d’affiche d’un trimestre culturel qui se déroulera, du 5 octobre au 14 décembre 2013, dans le cadre de la commémoration du cinquantenaire de l’Institut français du Bénin. La substance de ce qu’il fallait retenir de la conférence de presse tenue par Sylvain Treuil, Directeur de l’Institut français de Cotonou, le mercredi 2 octobre 2013, à l’auditorium de l’institution.
Du côté de la musique, une flopée de stars au rayonnement aussi bien international que national se succèderont dans la programmation, pour le grand plaisir des mélomanes béninois, entre autres. Le clou, le 14 décembre 20h30, à 20h30, avec un quartuo inédit dans lequel évolueront Jolidon Lafia, Zeynab, Jean Adagbénon et le trio Tériba ; selon Sylvain Treuil, ce sera « un événement festif dans lequel ces artistes et groupe joueront ensemble, les uns interprétant les morceaux des autres ». Douze jours avant eux, le 2 décembre, la diva, Angélique Kidjo, se produira au même lieu et à la même heure et, un mois plus tôt, le Bénino-sénégalais, Didier Awadi, dans la consistance de la verve qu’on lui connaît, incendiera le même théâtre de verdure.
Dans un registre plus nostalgique, Poly-rythmo officiera, le 26 octobre, toujours aux mêmes lieu et heure, diffusera des instants musicaux, laissant communier des générations de Béninois, dans une universalité thématique ayant ouvert à ce Groupe, plusieurs mois plus tôt, les portes du monde entier. Officieront, à cet effet, les Vincent Ahéhéhinnou Dossa, Cosme Anago, Désiré Ajanohun, Gustave Eustache Bentho, Dègbo Moïse Loko, Vital Adédjobi Assaba, Augustin Pierre Loko, Célestin Honfo Congas et Roland Giblas.
Près d’un mois après cet événement qu’aucun Béninois digne de ce nom n’a intérêt à rater, l’Institut français aura cultivé la même veine nostalgique avec les feux GG Vikey et Gnonnas Pedro, qui seront dignement interprété, respectivement, par Dag Jack et Gill Gnonnas, dans un accompagnement de l’Orchestre Black Santiago !

Univers des Arts plastiques
De grands noms parmi les plus respectables du secteur susciteront la concentration du public, dès ce samedi 5 octobre : Romulad Hazoumè, Dominique Zinkpè, Aston, Gérard Quenum, Simonet, Tchif, Charly d’Almeida, notamment, sous le couvert de ce que le Directeur Treuil appellera le « rendez-vous culturel de la rentrée », qui se décline en une grande exposition dénommée « Hommage » et qui capitalisera la reconnaissance de ces artistes vis-à-vis de l’ex-Centre culturel français et de l’actuel Institut français, qui leur a permis de mener des expositions, de faire connaitre leur pratique artistique, de découvrir des débouchés vers l’extérieur, d’où une notoriété qui fait, aujourd’hui, aussi bien leur fierté que celle de l’Institut français.
En ce samedi 5 octobre, jour du lancement officiel des manifestations culturelles de commémoration des cinquante années de l’Institut français du Bénin, deux phases, selon le même communicateur, sont prévues : la première, celle du vernissage officiel de l’exposition « Hommage » : elle donnera lieu à des allocutions attendues de l’Ambassadrice de France au Bénin et du Ministre béninois de la Culture. La seconde se réalisera par la tenue d’un événement de pure coïncidence : ’’La Nuit blanche’’, « une manifestation internationale existant depuis 1 an et qui associe création contemporaine et performance artistique », continuera à expliquer M. Treuil ; ce seront des performances artistique de 15 à 20 minutes.

Dans d’autres registres culturels
Les précisions fournies par le Directeur de l’Institut français de Cotonou permettent de s’attendre à deux autres rendez-vous de grande portée : le 9 novembre, la prestation de l’humoriste, très connu sur Radio France internationale (Rfi), Mamane, à travers sa chronique journalière du « Gondwana », sur ce canal d’information. Il aura donc 90 minutes, à cette date, à partir de 20h30, au Théâtre de verdure, pour épater davantage par sa très observatrice sagacité sur les mœurs de l’Afrique contemporaine, sur le fondement de sa « République très très démocratique du Gondwana ».
Une semaine plus tard, selon les mêmes repères de lieu et d’heure, Koffi Kôkô interviendra dans un spectacle solo de danse intitulé, de manière par trop contrastée, « La beauté du diable », qui est annoncé, ce 16 novembre, pour mettre en relief les appréhensions spécifiques, occidentale et africaine, de la dualité Dieu/Diable. La musique du spectacle sera assurée par Achille Acakpo.
Voilà donc 9 grands rendez-vous d’un réel régal culturel, qu’il serait peu satisfaisant pour soi de ne pas honorer.

Marcel Kpogodo

jeudi 3 octobre 2013

Drame dans le théâtre béninois

SOS : Aidons Anicet Adanzounon ...





Depuis le 1er octobre dernier, Anicet Adanzounon, comédien, humoriste et metteur en scène béninois, est incarcéré à la prison civile de Cotonou, accusé d'homicide involontaire. En effet, le lundi 23 septembre 2013, il s'est révélé l'auteur d'un accident de la circulation qui a coûté la vie à M. Padonou, épouse de Mme Eliane Padonou, née Bada, juge de profession.
Le dramaturge et metteur en scène, Hermas Gbaguidi, formateur d'Anicet Adanzounon, appelle toute la communauté des artistes béninois à un rassemblement, le samedi 5 octobre 2013, au Stade de l'Amitié, à 10h, pour un déplacement massif de ceux-ci vers le domicile de Mme Padonou, afin de lui présenter des condoléances et pour solliciter sa clémence face à un artiste qui risque cinq années de prison.

SOS, Aidons Anicet Adanzounon  


Marcel Kpogodo