mercredi 2 novembre 2011

Sergent Markus à l'Institut français de Cotonou

Un concert qui va tout slammer !


En fin de matinée, ce mercredi 02 novembre 2011, l'Auditorium de l'Institut français du Bénin (Ifb) a abrité une conférence de presse animée conjointement par la chanteuse camerounaise, Queen Eteme, et Sergent Markus, au sujet du grand concert que va tenir le second, samedi 05 novembre prochain, au Théâtre de verdure du même Institut.


Samedi 05 novembre 2011, à 20h 30, au Théâtre de verdure de l'Institut français du Bénin (Ifb). C'est le rendez-vous que donne Sergent Markus aux Béninois et à tout mélomane, pour des billets coûtant juste 3000 francs Cfa. Il se produira en compagnie, naturellement, de Queen Eteme et d'une bonne kyrielle d'artistes béninois de la nouvelle génération : Kiinzah, Fanny, Sessime, Arisco et Vi-Phint. Selon l'artiste, le fondement musical de ce concert reste son dernier album purement slam intitulé "Mots pour maux", constitué d'un répertoire de 20 titres.


L'album "Mots pour maux"


Ce sera avec une particularité que personne n'aurait imaginée : sous la férule du metteur en scène et dramaturge béninois, Ousmane Alédji, une mise en scène en bonne et due forme qui permettra de ne pas constater une "césure entre les morceaux" mais, plutôt, un bloc musical supposant une profonde cohésion entre les textes. S'il n'a donc pas donné dans la dentelle quant à l'encadrement artistique du concert, les thèmes qui le sous-tendent sont également d'une pointure exigeante, puisque le panafricanisme ne sera pas absent de ce débat dans lequel les mots vont s'entrechoquer ; ce sera un fondement solide renforcé d'un "afro-optimisme" inévitable, vu que "le panafricanisme n'est plus un utopie", à en croire l'orateur.


Sergent Markus, apparemment confiant en la conquête du défi qui l'attend samedi prochain ...


Pour lui, toute cette soirée du samedi 05 novembre s'enrichira d'un plat de résistance aux élans d'une visite de tout le parcours scolaire et professionnel de ce jeune qui, ayant passé son enfance et son adolescence au prytanée militaire de Bembèrèkè, en est sorti enfant de troupe pour démissionner par la suite de l'armée et pour s'engager dans le rap en 1993 , en 1999, devenir journaliste et, pour, en 2005, emprunter, de manière résolue, la route du slam. "De la baïonnette à la plume", voilà donc qui résume l'itinéraire laborieux d'un artiste qui ne fait qu'incarner les vicissitudes intellectuelles, économiques, sociales, professionnelles, notamment, de la jeunesse de son époque. Sergent Markus intègre donc ce concert dans un vaste programme d'affirmation de la valeur méprisée de l'Afrique, aux fins de la manifestation de la lourde responsabilité de prise de conscience salutaire qui incombe à la jeunesse. A l'issue de ce concert, les fruits devraient avoir tenu la promesse des fleurs éloquemment présentées au cours de cet entretien avec les professionnels des médias.


Marcel Kpogodo

jeudi 20 octobre 2011

Représentation de Gnonnou glégbénou, la femme courageuse


Katoulati remplit sa mission


Samedi 15 octobre dernier, au soir, s'est tenue la seconde des deux représentations théâtrales de l'Association Katoulati intitulée Gnonnou Glégbénou, la femme courageuse. De nombreux spectateurs parmi lesquels une quantité non négligeable de femmes ont profondément apprécié la prestation des acteurs.



En toute douceur, l'Association Katoulati, le samedi 15 octobre dernier, au Théâtre de verdure de l'Institut français du Bénin, a satisfait les attentes du public venu découvrir, une fois de plus, la mise en scène de Patrice Toton. Il s'agissait de la représentation de la pièce, Gnonnou glégbénou, la femme courageuse, adaptée d'Antigone de Sophocle et de Jean Anouilh. Dans une parfaite maîtrise de leur rôle, les acteurs, en ce qui les concerne, ont réussi à émouvoir le public, pour la part de gestion de l'intrigue, qui se trouvait à leur charge ; en matière de profondeur de l'expression de la fougue, de l'exaspération, de la révolte, ils ont été à la hauteur des attentes, surtout en ce qui concerne les titulaires des rôles d'Antigone, Sandra Dos-Santos, d'Hémon, Gérard Tolohin, et de Créon, Bardol Migan. Par ailleurs, boycottant, dès les premières secondes de la pièce, les situations pouvant conduire le public à la monotonie et au sommeil, les deux personnages du choeur, Sophiatou Bello et Edouard Ahlonsou, ont fait savourer des voix complètement locales qui ont contribué à faire banaliser et à dédramatiser des séquences très tragiques qui auraient pu conduire à des pleurs dans le public. Cet aspect particulier constitue un élément non négligeable de la touche particulière de Patrice Toton chez qui tout habitué de ses spectacles a pu déceler un procédé de mise en scène qui lui est propre. Avec ses acteurs et les Marius Dansou, Décorateur, les Jean-Claude Ouangbey, Régisseur, les Patrice Tomédé, Costumier, notamment, il a si bien rempli sa mission que, c'est très spontanément qu'à la fin de la représentation, toutes les femmes présentes ont accepté de se retrouver sur la scène pour une photo finale et, avant cela, un engagement à lutter contre les violences faites aux femmes. Voilà une nouvelle réussite de Patrice Toton, ce génie béninois du théâtre, dont, d'année en année, le talent de mise en scène se développe davantage.


Marcel Kpogodo

mercredi 12 octobre 2011

Gnonnou glégbénou

A mi-chemin vers le spectacle des vendredi 14 et samedi 15 octobre prochains




Patrice Toton parle de Gnonnou glégbénou




Gnonnou glégbénou est une pièce de théâtre adaptée d’Antigone de Sophocle et de JeanAnouilh, qui se joue, vendredi 14 et samedi 15 octobre, à l’Institut français du Bénin (Ifb), anciennement dénommé Centre culturel français (Ccf). Au détour d’une répétition effectuée sur les lieux, mardi 11 octobre au soir, Patrice Toton a accepté de se confier à nous.



Journal Le Mutateur : Patrice Toton, tu es en train de boucler les répétitions pour le grand spectacle Gnonnou glégbénou des vendredi 14 et samedi 15 octobre prochains. Quelles sont tes impressions ?



Patrice Toton : Merci. Je rappelle que l’un des objectifs du Théâtre Katoulati, c’est de mettre l’art au cœur du développement humain, de mettre l’homme au centre de nos actions. Et, cette action-ci vient célébrer la femme ; ce n’est pas une simple célébration, ce n’est pas une célébration festive mais, c’est une célébration qui reconsidère la place de la femme dans les sociétés modernes.


Patrice Toton, Président du Théâtre Katoulati


Il est inconcevable qu’aujourd’hui, sous d’autres cieux, on interdise aux femmes d’être au volant et que, même sous nos cieux ici, on continue de forcer une femme à épouser un homme qu’elle n’aime pas. Donc, c’est notre devoir d’acteur culturel, notre devoir d’auteur, notre devoir de comédien ou de metteur en scène, de nous pencher un peu sur ce sujet concernant la place de la femme dans notre société, d’apporter notre contribution et, c’est ce que nous essayons de faire avec cette tragédie emblématique qui a été reprise par Jean Anouilh, cette tragédie grecque qui est connue presque de tous, Antigone, Antigone qui est l’une des toutes premières femmes à commencer les luttes des femmes, c’est-à-dire les luttes pour les droits de la femme, les luttes pour l’émancipation de la femme, pour l’instruction, l’épanouissement de la femme. Aujourd’hui, moi, je dépasse tout ça et, plus que n’importe qui, je parle de l’ascension de la femme, ce qui signifie le partage du pouvoir par les femmes et les hommes. Ce spectacle ne vise pas à inscrire dans l’âme des femmes la révolte, il ne vise pas à armer les femmes contre les hommes ; il s’agit juste que les femmes se lèvent et lèvent le ton pour réclamer leurs droits, pour demander ce qui, de droit, leur revient : le partage du pouvoir, la parité, comme on le dit, l’instruction, l’épanouissement, l’arrêt des interdits inutiles liés à la tradition, la lutte contre les violences faites aux femmes, contre l’excision, notamment. Ce spectacle, c’est le spectacle des femmes ; toutes les femmes doivent venir soutenir, comme une seule femme, ce spectacle. Et, je souhaiterais qu’à la fin du spectacle, toutes les femmes qui y seront venues lèvent un seul bras pour dire : « Non aux violences faites aux femmes ! » C’est cet appel que je lance à toutes les femmes béninoises, à toutes les femmes d’ailleurs, pour que l’égalité entre l’homme et la femme soit une réalité à tous les niveaux : politique, social, institutionnel, … A tous les niveaux ! Il est important que les gens comprennent, que les politiques comprennent, que les autorités à tous les niveaux comprennent que le Changement ou la Refondation, ou que toute action qui vise à toucher l’âme du peuple passe d’abord par la sensibilisation au moyen de l’art. C’est pourquoi, nous pensons que nous sommes une arme utile à tout le monde et, entre autres, aux femmes.



Propos recueillis par Marcel Kpogodo

vendredi 7 octobre 2011

Exposition à Cotonou

Après trois mois de résidence de création



Dodji Efoui propose Convocation


Le jeudi 29 septembre dernier s'est déroulé à Unik-Lieu de création contemporaine de l'Artiste-plasticien Dominique Zinkpè, à Fidjrossè, le vernissage de l'exposition "Convocation" de Dodji Efoui, plasticien togolais. Un bon nombre d'oeuvres étaient visibles.



Une trentaine de tableaux ! C'est le résultat d'une résidence de création de trois mois, exécutée par le plasticien togolais, Dodji Efoui, pour le compte de son exposition intitulée Convocation, réalisée à Unik-lieu de création contemporaine, de Dominique Zinkpè, au quartier Fidjrossè. Les nombreux invités ayant fait le déplacement ont savouré la délicatesse de la démarche artistique d'un homme qui, après s'être formé par lui-même, a choisi de projeter, à travers ses tableaux, un espace de dialogue avec l'autre, sur des thématiques intimes à l'artiste, mais qui ne manquent pas de refléter des préoccupations sensibles de la société africaine actuelle. S'ouvrant aux journalistes, il avoue aborder des réalités sordides: "les atrocités, l'impunité, le manque de valeurs à la vie, la société divisée par la religion, assommée par la politique, l'absence de sens critique chez les gens", notamment.


Une des toiles présentées à Convocation


Voilà donc les fondements d'une invite à découvrir et à lire une inspiration qui s'enferme dans le conformisme des instruments contemporains de la communication plastique en Afrique ; elle dessine, elle peint, elle colore fortement, elle suggère, elle tague et elle raconte ... Et, cela ne devrait pas surprendre : l'habileté et la volubilité de ce jeune Togolais à expliquer et à démontrer les tenants et les aboutissants de son art, ce jeudi 06 septembre, au vernissage de Convocation à Unik-Lieu de création contemporaine du plus que "gigantique" Dominique Zinkpè, montre sa cohérence avec une personnalité artistique tournée vers l'engagement socio-politique et son ancrage dans les défis de son époque, celle de l'Afrique soumise à la mondialisation et aux Technologies de l'information et de la communication.

Dodji Efoui



En réalité, il est impérieux de ne pas sous-estimer la volonté de Dodji Efoui de ne pas constituer un feu de paille dans la cycle des inspirations et des flux artistiques d'aujourd'hui ; en effet, dans leur grande majorité, les toiles exposées dans le cadre de Convocation manifestent un appel fort et poignant à lire comme un livre sur les espérances d'un esprit avide d'un meilleur se comporter africain. Ainsi, cet artiste a-t-il subi quelqu'influence de son hôte, ayant rôdé pendant un certain temps dans son environnement? De même, ces oeuvres se laissent conquérir et acquérir à un coût défiant toute concurrence. Oui, cet artiste veut aller très loin, ce processus qui ne peut s'opérer sans les spécialistes, les professionnels, les amateurs, les initiés et les profanes de l'art contemporain pour qui Convocation est ouverte jusqu'au samedi15 octobre prochain.


Marcel Kpogodo

mercredi 28 septembre 2011

Musique au Bénin



T-Marcos promeut la Salsa djèkpé



Parmi les rythmes musicaux qui naissent tous les jours au Bénin, il en est qui se trouvent spontanément récupérés et pratiqués par un nombre important d’artistes pendant que d’autres sont réduits à l’inspiration d’une poignée de musiciens en quête d’originalité. Dans ce contexte très impitoyable, la Salsa djèkpé fait son apparition, portée par un jeune musicien béninois convaincu de sa richesse. T-Marcos, en prélude à la parution de son premier album, a produit un single qui manifeste l’essence de ce nouveau rythme.




Un rythme dans lequel fusionnent plusieurs autres de notre époque et que tout mélomane pourrait aisément danser. Voilà la Salsa djèkpè, la toute nouvelle conception de l’ingénieur de son, arrangeur et producteur, Dr Quellef, et que, dès à présent, le jeune artiste béninois de 24 ans, T-Marcos, décide de pratiquer et de promouvoir. Faisant suivre d’un acte symbolique ses intentions, il sort le single ’’Djovinindo’’ qui passe, depuis quelques semaines, sur les radios et les télévisions béninoises.




T-Marcos




Dénonçant une aventure amoureuse compromise par la trahison féminine, il laisse le corps du mélomane se tordre et se détordre au rythme de sa Salsa nouvelle génération, qui est aussi pratiquée par d’autres jeunes chanteurs béninois. Si la philosophie qui sous-tend la promotion de cette danse est d’amener tout le monde à être à l’aise dans la musique, il ne reste qu’à mesurer sa force de pénétration du cercle, trop fermé d’ailleurs, des rythmes qui mettent les Béninois dans tous leurs états. Rassuré, en revanche, par des racines musicales enrichies par un père ancien trompettiste de la Gendarmerie nationale, et par Djoka et SK Punto qui sont, respectivement, son cousin et son oncle, T-Marcos s’engage sereinement sur le chemin laborieux de la naissance de son premier album qui, selon lui, comportera six titres variant entre la Salsa djèkpé, le Coupé-décalé et le Massègohoun modernisé, notamment. En situation d’auto-production, il manifeste un cri d’alarme en direction des bonnes volontés qui voudraient bien l’aider à concrétiser son rêve, pour la fin de l’année en cours.



Marcel Kpogodo

Beaufort Lager Beer

Grande promotion de la Beaufort Lager Beer

Opération réussie pour La Station Continue

L'événement s'est déroulé sous la houlette du propriétaire du débit de boissons, "La Station Continue", le vendredi 23 septembre dernier. Un dispositif intéressant a été mis en place par le gérant de la structure. Les fruits ont tenu la promesse des fleurs, quant à l’objectif de promotion initialement projeté.

Beaufort Lager Beer est la coqueluche des Béninois. C’est ce qu’il a été donné de constater, vendredi 23 septembre dernier, lors de la soirée de promotion de cette bière par l’espace La Station continue, situé à Sainte Rita. A n'en pas douter, cette boisson très stylée a coulé à flots. Les consommateurs présents ont bu à satiété, sans faire des gaffes alcooliques, bercés à l’aide de morceaux distillés par des artistes. A cet effet, l'orchestre de la Sobébra a sorti la grande artillerie musicale, permettant à ceux-ci de divertir le grand public qui a fait le déplacement, pour étancher leur soif par la Beaufort Lager Beer. Les servantes, habillées de tee-shirts griffés aux couleurs de la bière en promotion, étaient très sollicitées dans les quatre coins du périmètre délimité par l’espace allant de l'intérieur du site du débit de boissons à la ruelle du Collège La Marjolaine. Elles rivalisaient d’ardeur, qui pour satisfaire des clients, qui pour offrir des prestations. Pourquoi ne pas nouer, en passant, des relations sentimentales éphémères ou de longue durée ? Le gérant, quant à lui, tout yeux tout oreille, était sur le qui-vive pour, en cas de besoin, démêler l’écheveau qui pourrait surgir pendant les commandes de boissons, afin de s'éviter des trous dans la caisse de La Station Continue. Cette soirée de grande promotion a atteint ses objectifs ; elle visait à faire re-découvrir et à faire consommer à suffisance aux Béninois la Beaufort Lager Beer. Les autres liqueurs de ce débit de boissons ont leur baraka : s'ouvrir après la promotion de la Beaufort Lager Beer.

Kokou Amoussou

samedi 24 septembre 2011

En prélude à son concert ce soir à l'Ifb de Cotonou

Zeynab, toute à vous ….


En pleins préparatifs pour le grand concert de rentrée qu’elle donnera ce samedi 24 septembre, à partir de 20 h 30, à l’Institut français du Bénin (Ifb), ex-Ccf, Zeynab, son troisième album en mains, lancé le 16 septembre dernier au Palais des Congrès de Cotonou, a accepté de s’ouvrir à nous, pour vous, sur quelques réalités importantes liées à ce nouvel opus.


Le Mutateur : Bonjour Zeynab. ’’Olukèmi’’, ton troisième album, oscille entre fidélité à ton ’’bolojo’’ natal et une exploration davantage marquée de la musique moderne. Quelle est son originalité par rapport aux autres ?

Zeynab : Quoi de neuf? L'album tout simplement. Et, par rapport aux autres, sa maturité, ses textes et les sonorités élaborées. Ecoutez-le, vous en aurez une idée précise.




Quels sont les thèmes que tu privilégies, cette fois-ci ?

Je n'en ai pas de particulier de préférence. Je parle des thèmes naturellement liés à nos sociétés, la vie, nos vies …. Pourvu qu’ils m’inspirent.

Ce nouvel album coûte 10 mille francs. N’est-il pas cher pour le Béninois moyen ?

C’est peut-être cher à vos yeux, comparativement à ce qui se fait d’habitude. Mais, je pense qu’on ne peut pas évaluer l’inspiration d’un artiste, en général. Pour un CD de 16 titres, masterisés et dupliqué en Europe, contenant un livret en couleurs avec des photos, et des copies de tous les lyrics, des frais ont été forcément engagés en vue d’offrir un produit de qualité en son et en présentation. C’est un choix de la Production. Vu ces paramètres, c’est un prix raisonnable et, je crois que les Béninois méritent ce qu’il y a de meilleur en tout. Une version à moindre coût du même produit existe également en 8 titres et sans livret.

Le lancement de ton album au Palais des Congrès, le vendredi 16 dernier, t’a permis d’être entourée par de nombreux artistes béninois …

Entre nous les artistes, il est tout à fait normal plutôt que ce genre de solidarité existe. Vous savez, nous partageons les mêmes difficultés de terrain. Alors, le seul moyen de pouvoir se soutenir mutuellement, c’est, entre autres, ce genre de témoignage d’affection et de fraternité observé à ma soirée de lancement, ce vendredi 16 dernier, au Palais des Congrès, et je les en remercie très sincèrement, y compris ceux qui étaient avec moi de cœur ; j’en ai été très touchée. J’ai pour habitude de me rendre au lancement d’album de chacun d’eux également, quand ils me font appel, sans hésitation, selon ma disponibilité, éventuellement. Bref, on doit être et demeurer solidaires l’un envers l’autre.

Quel est ton message pour le public mélomane béninois ?

Mon message pour mon concert de ce soir à 20h 30 à l’Institut français du Bénin, ex-Ccf, est un appel à tous mes fans et à la population tout entière. Venez nombreux porter et soutenir notre culture, car c’est de cela qu’il s’agit concernant chaque artiste béninois. Je vous attends nombreux pour vivre et partager, avec moi, sur scène, une ambiance unique, et pour bien démarrer la rentrée ! Venez chanter et danser mais, venez à l’heure, surtout (Rires). D’avance, merci. Dieu vous bénisse …


Propos recueillis par Marcel Kpogodo

Concours international de compositions épistolaires

Le nouvel exploit de Gontran Sèmado


Les résultats du Concours international de compositions épistolaires sont disponibles depuis quelques jours. Ayant occupé les trois premières places sur le plan national, le Collège Le Bon Berger de Godomey est aussi primé au niveau mondial, autant de résultats qui n’auraient été sans le coaching efficace des candidats de cet établissement par Gontran Sèmado, Professeur de Lettres.


Le Concours international de compositions épistolaires, version 2011, a donné son verdict le Collège Le Bon Berger de Godomey s’est taillé la part du lion : il a raflé les trois premières places au plan national et a reçu la cinquième Mention spéciale, quant au classement mondial. Avec ces résultats, le Collège Le Bon Berger vient de réaliser deux exploits littéraires successifs, surtout si l’on se souvient qu’en 2010, cet établissement avait été premier au plan national et qu’il avait remporté la première Mention spéciale dans le monde entier. Naturellement, les élèves candidats, par eux-mêmes, n’auraient pu atteindre un tel niveau d’excellence sans avoir bénéficié d’une qualité d’encadrement. Gontran Sèmado, Professeur de Lettres, est l’homme par qui ces différents exploits se sont réalisés et, ceci ne constitue en rien un hasard ; son profil est celui d’un écrivain béninois ayant remporté un grand nombre de prix littéraires, aux niveaux national et international. Il s’est notamment illustré à travers le Concours des Dix mots de la Francophonie, en 2008, où il avait dicté une loi implacable à ses concurrents.

Gontran Sèmado


Voilà donc un encadreur hors pair qui, dans sa boulimie d’excellence littéraire, se trouve à garder dans son camp le quatrième prix au niveau national, détenu par une apprenante qu’il a aussi suivie et qui fréquente le Collège Notre-Dame des Apôtres de Cotonou. Malheureusement, dans la distinction des apprenants méritants, les encadreurs sont souvent laissés pour compte, ce qui pourrait, les amener à baisser d’ardeur. De toute façon, il est impérieux que le Bénin puisse décrocher la Médaille d’or à ce Concours international des compositions épistolaires, ce qui ne pourra se réaliser que grâce à un processus de stimulation de ces encadreurs.

Marcel Kpogodo

Liste des Lauréats nationaux du Bénin au Concours international de compositions épistolaires

1er AMOUSSOU Robertson Abiola Kévin, 15 ans, Collège « Le Bon Berger »

2ème DJAHOUI Félicité, 15 ans, Collège « Le Bon Berger »

3ème VIANOU Linda Maria, 12 ans, Collège « Le Bon Berger »

4ème LIBLA Mirabelle Bidossessi, 15 ans, Collège Notre-Dame des Apôtres

5ème TONAN Amour Paterne, 11 ans, Ecole St Augustin

6ème DOSSOUMOU Gloria Marlyse Oboyè Bienvenue, 13 ans, Calavi

7ème LAOUROU Sapience-Espérancxe Oloyé, 14 ans, Complexe Scolaire Ste Félicité d’Abomey-Calavi

8ème TABE Cyrilla Jamabeline, 13 ans, Collège Catholique St Jean-Baptiste

9ème JOHNSON Grâce Murielle Aflim’Ba, 13 ans, CEG III de Djougou

10ème GANGBE B. Freesia, 13 ans, Collège Catholique « Les Hibiscuis »

mercredi 17 août 2011

Danse au Bénin

Mise en place d'un stage de formation en danse traditionnelle





Un processus réussi pour l'Afraac




Le début du mois de juin 2011 a permis d'assiter à la tenue d'un stage de danse traditionnelle, à l'Institut français du Bénin (Ifb), ex-Centre culturel français de Cotonou. Cette manifestation a été organisée par l'African Association for the arts and culture (Afraac), du 03 au 09 juin 2011.




Pour un peu plus d'une vingtaine de stagiaires, l'Atelier de danse traditionnelle, organisée par l'African Association for the arts and culture (Afraac) et, hébergé sur les installations de l'Institut français du Bénin (Ifb), ex-Ccf, du 03 au 09 juin derniers, a permis aux apprenants de s'initier à plusieurs danses traditionnelles de toutes les régions culturelles du Bénin : Zinli, Akonhoun, Houngan, Kaka, Agbadja, Sinsinnou, tipinti, tèkè, notamment. Toutes les matinées de la durée du stage, de 8h à 11h, ils étaient au rendez-vous pour se faire former par de jeunes noms, pas les moindres, du monde de la danse et de la musique traditionnelle béninoises : Rodrigue Totin et Guillaume Ahouansou. Quant à la scénographie du spectacle, elle a été assurée par Benjamin Déguénon, plasticien béninois de la jeune génération.








Donnant son avis sur l'initiative, le deuxième de ces trois arttistes la fonde sur la perte des valeurs culturelles liées à la danse traditionnelle, ce que le stage vise à corriger. Aussi, selon Rodrigue Totin, la disparition de la culture africaine devrait préoccuper et susciter des actions concrètes, ce qui a motivé cette manifestation de formation, soutenue par les frères Etienne et Bernardin Arèmon, respectivement, Président et Secrétaire général de l'Afraac. Se prononçant sur les stagiaires ayant suivi le processus d'apprentissage, Rodrigue Totin s'est dit fier et content d'eux, sentant en eux une grande conviction, vu que, "sans argent, sans rien, ils sont venus travailler".




Des retombées ...
Le stage de danse traditionnelle, qui s'est déroulé du 03 au 09 juin, a débouché sur un spectacle de restitution, le jeudi 10 juin, au Théâtre de verdure de l'Ifb, dès 20h30. Intitul' "Décalage horaire", il a permis aux stagiaires, dans une première partie, de montrer le savoir-faire acquis, en si peu de jours. Dans une deuxième, les professionnels de la danse expressive ont pris le relais, pour relater l'expérience difficile des voyages, avec leurs contraintes d'adaptation, entre autres, à un nouveau climat, à des mets inconnus, à des personnes d'une autre culture. Sur un fond de musique béninoise harmonisée à des instruments mandingues du Burkina Faso, du Mali, de la Côte d'Ivoire et du Sénégal, le tout, métissé à de la musique européenne, le message s'est laissé distiller dans le public par les gestes et les mouvements de scène des acteurs qui, pour la circonstance, étaient de vigoureux et agiles acteurs, danseurs et musiciens. Le spectacle de ce vendredi 10 juin avait impressionné plus d'un, dans le public.




Marcel Kpogodo

vendredi 12 août 2011

Théâtre du Bénin

Création de la pièce Gnonnou Glégbénou à Cotonou



Bouclage de la première étape de la mise en scène


L’Association Katoulati du Bénin, dirigée par Patrice Toton, s’est donné de mettre en scène la pièce Gnonnou Glégbénou ou la femme courageuse, d’après Antigone de Sophocle et de Jean Anouilh. Dans ce cadre, elle a mis en place un programme dont la première phase a été exécutée en juillet dernier. La deuxième consiste en la mise en scène proprement dite, dont la première étape, commencée depuis le 02 août dernier à La Médiathèque des Diasporas, sise Place des Martyrs à Cotonou, s’achève le 12 août. Elle a permis à la troupe d’atteindre plusieurs objectifs.




Pour Gnonnou Glégbénou ou la femme courageuse, un spectacle théâtral prévu pour se dérouler les 14 et 15 octobre prochains au Théâtre de verdure de l’Institut français du Bénin, ex-Ccf de Cotonou, la première étape de sa mise en scène, débutée le 02 août et qui s’achève le 12 du même mois, a permis aux artistes de tous genres qui vont y intervenir de découvrir et d’adopter le texte final relevant de l’adaptation de la pièce Antigone, écrite à deux époques différentes, respectivement, par Sophocle de l’Antiquité et Jean Anouilh de l’époque contemporaine. Ensuite, ce texte a fait l’objet, de la part des acteurs, d’une étude et de l’analyse des personnages qui lui donnent sa substance. Troisièmement, il a été lu de manière intentionnelle par les comédiens, avec comme bases, la psychologie et le caractère de ces personnages. Un autre objectif atteint concerne la possession par les acteurs de la situation générale de la pièce Gnonnou Glégbénou ou la femme courageuse, et la maîtrise de l’espace dans lequel elle sera jouée. En ce qui concerne la deuxième étape de cette mise en scène, elle débutera le 25 août et permettra de projeter une forme précise pour la pièce, vu qu’il est prévu qu’elle soit consacrée aux jeux dans l’espace.


Patrice Toton, Président de Katoulati




Opinions en gigogne


Faisant le bilan de cette première étape de la mise en scène de Gnonnou Glégbénou ou la femme courageuse, les propos de Patrice Toton sont ceux d’une réelle satisfaction ; il en profite pour lancer un appel à la récupération de cette pièce par la gent féminine : « Le spectacle est une invite à toutes les femmes, en général, et, en particulier, aux femmes ministres, aux femmes députés, aux femmes responsables d’Ong et d’associations, aux femmes intellectuelles, aux femmes étudiantes, aux femmes élèves. C’est une invite à se joindre à l’Association Katoulati pour mener le combat des droits et de l’ascension des femmes. Ce spectacle vient à point nommé appuyer les propos du Chef de l’Etat à l’endroit des femmes bénéficiaires du Projet de Micro-crédits aux plus pauvres ; il a déclaré :’’J’œuvre pour l’égalité des sexes, pour la parité, pour le droit des femmes, pour l’épanouissement des femmes …’’ »
Il ne reste qu’à attendre une appropriation par les femmes, toutes couches, tous domaines et toutes tendances confondus, de ce combat de l’Association Katoulati, ce qui pourrait se traduire par une mobilisation massive de leur part pour suivre le spectacle des 14 et 15 octobre 2011, et pour mener leur part de combat pour leur émancipation sociale.

Marcel Kpogodo


vendredi 15 juillet 2011

Théâtre au Bénin

Patrice Toton, Président de Katoulati





Adaptation de deux versions de la pièce Antigone





Chantal Yayi, Marie-Elise Gbèdo, Réckiath Madougou, Honorine Attikpa, Huguette Akplogan et consorts, interpellés




"L'ascension de la femme" est le projet dans lequel s'investit Patrice Toton, en cette deuxième moitié de l'année 2011. A travers Katoulati, l'Association socioculturelle qu'il dirige, ce comédien, dramaturge et metteur en scène béninois, a lancé un casting le 07 juillet dernier, dans le but de recruter des artistes comédiens, chanteurs, conteurs, danseurs pour la mise en scène d'Antigone, une pièce écrite par Sophocle, d'une part, et Jean Anouilh, d'autre part. Cette femme rebelle qu'est Antigone reste un tremplin pour mobiliser l'opinion nationale et internationale autour de la promotion de la femme, ce qui devrait amener les figures de proue de la réussite sociale féminine du Bénin à s'intéresser à ce combat.





La trame de la pièce Antigone tient en quelques mots : Après qu'Œdipe comprend qu'il a tué son père et épousé sa mère, il se crève les yeux, lègue le trône à ses deux fils qui devraient gouverner en alternant chaque année, et part avec Antigone, sa fille, errant dans les rues. À la mort de son père, Antigone regagne le palais de Thèbes, où elle vit avec sa sœur Ismène. Polynice vient, à la tête des armées d'Argos, ville ennemie de Thèbes, reprendre le trône à son frère Étéocle, qui refusait l'alternance prévue. Les deux hommes s'entretuent lors d'un combat singulier. Créon, nouveau roi de Thèbes et frère de Jocaste, ordonne des funérailles solennelles pour Étéocle, mais interdit d'ensevelir son autre neveu, Polynice, considéré comme traître à la Cité. Seule Antigone s'oppose à cette décision et refuse de s'y soumettre. Ayant fait donner une sépulture à Polynice, elle est condamnée par Créon à être enterrée vivante dans le tombeau des Labdacides. Son fiancé Hémon, fils de Créon, se tue sur le cadavre d'Antigone et l'épouse de Créon, Eurydice, se suicide après avoir appris la mort de son fils Hémon.


Cela est donc profondément perceptible : Antigone a tenu tête à Créon et en est morte. Mais, l'exploitation que Patrice Toton entend faire de cette histoire est de faire valoir la femme contestataire qui se rapproche de l'homme par une certaine force de caractère. Ainsi, il souhaiterait, désormais, faire entrer dans les habitudes langagières du Béninois, l'expression ''Gnonnou glégbénou'', au rejet de ''Gnonnou houessi''. Comme l'on le voit, après les journalistes, quelques années auparavant, la promotion de la femme est le nouveau cheval de bataille de Patrice Toton. Sans aucun doute, cette option qu'il a prise de traiter de ce sujet par le choix de l'ouvrage Antigone relève du fait que Katoulati aime mettre les problèmes de l'homme au coeur de la culture. Ensuite, Toton vise, d'une part, à soutenir la lutte en faveur de la femme, au profit des femmes analphabètes, des femmes miséreuses, à agir artistiquement pour attirer l'attention sur la précarité sociale qui les met davantage au ban de la prospérité et du bonheur. D'autre part, selon lui, il s'agit pour lui de montrer que le combat de la femme date de la nuit des temps, de retracer le processus de ce combat depuis l'antiquité et de revenir sur le fait que beaucoup d'interdictions sont faites à la femme à travers le monde. Ainsi, interrogé, le Président de Katoulati pense qu' "au lieu de piétiner, de tourner autour du pot, il faut que les femmes prennent le pouvour, qu'elles prennent leur part du pouvoir". Par ailleurs, il appelle expressément et ardemment les femmes béninoises de pouvoir, les ministres, les députées, les chefs d'entreprise, les responsables d'organisations non gouvernementales, toutes celles qui mènent la lutte pour la promotion de la gent féminine, qu'elles soient toutes présentes le jour des représentations théâtrales, qu'elles montent sur la scène, pour démontrer qu'il existe des femmes leaders et que, par là, la possibilité s'offre à des milliers, des millions d'autres jeunes filles et de femmes de réussir comme elles. Et, Patrice Toton ne manque pas de préciser qu'elles ne sont pas astreintes à payer quoi que ce soit, avant de s'impliquer ainsi dans ce combat.
Plus besoin alors de faire un schéma : un doigt se trouve pointé par l'artiste en direction de l'actuel Garde des sceaux, Porte-parole du Gouvernement, Marie-Elise Gbèdo, de la Ministre de la Microfinance, Réckiath Madougou, de la Présidente de regroupements d'Ong de promotion de la femme et fraîchement nommée Directrice de la Loterie nationale, Honorine Attikpa, et de bien d'autres femmes de grande visibilité, comme Huguette Akplogan, Présidente de Social Watch-Bénin, sans oublier la Première Dame, Chantal de Souza Yayi.



Le casting : un déroulement à succès


Antigone, qui sera donné dans quelques petits mois, trouve son fondement technique dans le casting lancé le 07 juillet dernier par l'Association Katoulati et qui s'est achevé le vendredi 15. Cette activité a consisté en la préparation de la création de ce spectacle, inspiré des pièces de théâtre écrites respectivement par Sophocle, de l'Antiquité, et Jean Anouilh, du 20ème siècle. Selon Patrice Toton, il s'agissait de sélectionner une dizaine de jeunes acteurs qui seraient mis à contribution pour confectionner ce qui sera un spectacle théâtral permettant de combiner harmonieusement la musique, le conte, la chanson et la danse. Et, trois langues seront d'actualité : le fon, le yoruba et le dendi. Cette création sera aussi le tremplin pour le développement des capacités techniques de trois metteurs en scène et pour la préparation à la vulgarisation par cinq professeurs de Français de la pièce dans leurs établissements respectifs. Par ailleurs, cet auteur et metteur en scène, reconnu pour son talent incontestable, explique que le casting concerné constituait l'entrée en matière d'un processus dont les autres parties sont la première étape de la mise en scène, prévue pour se tenir du 02 au 13 août 2011. Quant à la deuxième, elle aura lieu 25 août au 15 septembre. Enfin, en octobre, ce sera la phase finale de la mise en scène se tenant du 02 au 12 octobre, donnant lieu à la diffusion du spectacle les 14 et 15 octobre à l'Institut français du Bénin, ex-Centre culturel français de Cotonou. Si, en fin de compte, seulement 07 comédiens ont été retenus sur les 22 entrés en compétition, la distribution des rôles se présente comme suit: Sandra do Santos pour Antigone, Gérard Tolohin pour le cruel Créon, Bardol Migan pour Hémon, Virginie Gimenez pour Ismène et Serge Dahoui pour le garde. Enfin, Sophiatou Bello évoluera comme chanteuse et danseuse, tandis qu'Edouard Ahonlonsou sera aussi bien chanteur que percussionniste. Il ne reste qu'à souhaiter que les fruits tiennent la promesse des fleurs, les 14 et 15 octobre prochains.




Marcel Kpogodo

vendredi 22 avril 2011

Culture du Bénin

Musique Béninoise





Willy Mignon revient avec ''Maturité'' !






Willy Mignon, le Roi du Noudjihou, qu'on ne présente plus, au détour de cet entretien, nous dit tout sur le Noudjihou, cette danse sensationnelle qui fait bouger et secouer tout le Bénin, de même qu'il nous précise le contenu de son nouvel album, ''Maturité'', qu'il lance très bientôt. Dossi, sa plantureuse et charmeuse compagne, n'y est pas du reste. Mais, très cachotier, Willy nous a tout dit, sauf qu'elle vient fraîchement de lui faire un garçon. Lisez plutôt ...



Willy Mignon, posant généreusement pour nous, en compagnie de deux de ses danseurs ...


Bonjour Willy Mignon. Tu es actuellement le tout puissant maître du Noudjihou. Peux-tu nous décrire de quelle manière le danser ?

Willy Mignon : Le Noudjihou est une danse dont la promotion a commencé depuis près de trois ans déjà. Aujourd’hui, on est au sommet, il faut dire ! Il est bien vrai qu’on ne finit jamais d’évoluer mais, je crois que la plupart des gens savent déjà danser le Noudjihou ; pour ceux-là qui ne savent pas encore le faire, je crois qu’il faut balancer le pied de chaque côté et faire le jeu avec la main aussi, sous forme d’écriture. Ou bien, pour l’autre phase, le Noudjihou classique, il faut garder juste la ceinture, ou bien la hanche, ou bien la robe au niveau de la hanche et balancer aussi les pieds de chaque côté. C’est comme ça que cela se passe. Aujourd’hui, on a créé aussi le Noudjihou ’’Chécaro’’ qui est la nouvelle formule du Noudjihou. Pour ça là, il faut balancer les deux mains de chaque côté et, chaque fois que tu balances le pied d’un côté, les deux mains vont dans le même sens. Donc, c’est un peu ça ; je crois que le visuel fera beaucoup plus l’affaire, surtout pour ceux-là qui vont regarder les clips et qui vont venir aux concerts.




D’où t’est venue l’idée du Noudjihou ?


Il faut dire que le Noudjihou, c’est venu comme ça. Dans la vie, quand tu penses à quelque chose et que tu médites dessus, quand ça veut venir, ça vient aisément, ça vient au moment où tu t’y attends le moins. Au fait, le Noudjihou, c’était juste un mouvement que je faisais juste pour égayer les amis, juste pour les faire marrer. Et, au départ, quand je faisais ça, tout le monde riait. Donc, ça m’est venu comme ça, un jour, de m’amuser et le mouvement est venu comme ça. Or, depuis toujours, moi, je m’étais déjà dit : « Pourquoi ne pas créer un pas de danse pour le Bénin ? Un pas de danse moderne qui puisse être dansé par tout le monde, qui puisse être exporté ? » C’est comme ça qu’un jour, le mouvement m’est venu, je l’ai fait, les amis ont aimé, on s’est marrés avec ça et, après, le jour où je devais tourner le clip de mon premier single, ’’Mindédji’’, il y a des amis qui étaient là et qui m’ont dit : «Willy, il faut mettre le pas de danse là-dedans, il faut mettre ça dedans ! » Et, je leur ai demandé : « Est-ce que vous êtes sûrs que ça va marcher ? » Ils ont répondu : « Cela va marcher, vas-y !» Ils m’ont encouragé, on a mis ça dedans et, ça a pris comme ça, ça a pris comme ça. Aujourd’hui, le peuple béninois est fier de cette danse-là qui est la nôtre et qui fait la fierté du Bénin, que ce soit dans le pays et hors du pays, dans le monde entier.



Qu’est-ce que tu penses faire pour que cette danse se popularise davantage et puisse identifier le Bénin, comme le coupé-décalé pour la Côte d’Ivoire ?


C’est très simple : aujourd’hui, Willy Mignon fait beaucoup de sorties hors du pays ; c’est la première des choses quand vous voulez exportez votre musique, votre culture, on programme beaucoup de sorties, que ce soit en Afrique, que ce soit en Europe, que ce soit aux Etats-Unis. Il y a plein de programmes qui sont déjà là, il y a plein de sorties qu’on avait eu déjà à faire et il y a d’autres qui sont encore en programme. Ce que nous demandons, c’est que les autorités, que les autres artistes aussi se mettent réellement dans la chose et qu’ils se disent : « C’est notre chose ; on doit faire tout ce qu’il faut pour que ce soit connu. » Le Noudjihou, ce n’est pas une affaire de Willy Mignon tout simplement ! Moi, j’ai ma carrière à gérer mais, le Noudjihou, en tant que patrimoine du Bénin, doit être géré par tous les Béninois. Donc, c’est ce que je demande à tous les acteurs du showbiz, à tous les acteurs de la musique, à toutes les autorités en charge de la culture au Bénin ; ils n’ont qu’à réellement et, très rapidement, se mettre au pas, pour que le Noudjihou soit réellement exporté, soit réellement promu au Bénin et hors du Bénin.


Actuellement, tu portes une coiffure un peu spéciale : au sommet de la tête, il y a beaucoup plus de cheveux, coupés en pyramide et, sur les deux côtés, beaucoup moins. Est-ce que cette coiffure appartient au mouvement Noudjihou ?


Bien sûr ! Du moment où Willy Mignon le Concepteur fait cette coiffure, ça appartient au mouvement Noudjihou. Il est bien vrai qu’avant, je ne faisais pas ça. Mais, un artiste, vous savez, il doit y avoir de l’innovation tous les jours, de la métamorphose tous les jours, parce que le public veut voir du nouveau. Donc, le mouvement est né, il faut tout faire pour l’alimenter, pour le rénover, pour le faire évoluer chaque fois et chaque jour que Dieu fait.




Willy Mignon, caressant fièrement sa ''crête'' ...



Donc, cette coiffure, on l’appelle ’’la crête’’, comme la crête d’un poulet ou d’une pintade ; c’est ça, mon look d’aujourd’hui. Peut-être que, demain, ça va changer, et ça va devenir encore autre chose, ce serait peut-être une crête meilleure à celle-là. En tout cas, Willy Mignon est dans l’optique d’un changement à toutes les fois. Mais, ce changement-là est basé sur un feeling, il y a un feeling de base, il y a un esprit de base qui dirige tous ces changements-là. Donc, pour ceux-là qui croient que « Non, Willy Mignon, il est en train de changer et tout, et tout … », Willy Mignon change, bien sûr, mais c’est toujours le Noudjihou de base qui dirige tous ces changements-là, c’est le Noudjihou qui l’emporte.



Actuellement, tu as combien d’albums à ton actif ?


Actuellement, Willy Mignon est en train de préparer le troisième album ; il est déjà prêt : d’ici juin, juillet, on va le lancer, ça va s’appeler ’’Maturité’’.




Il y aura combien de titres sur ’’Maturité’’ ?



Il y aura 12 titres sur ’’Maturité’’.




Sur cet album, tu vas chanter avec d’autres artistes ?



Il y a beaucoup de titres chantés seuls, il y en a d’autres chantés en featuring avec plein d’artistes, que ce soit au Bénin ou à l’extérieur ; il y a, par exemple, le featuring avec des artistes ivoiriens, un featuring avec Fally Ipupa du Congo et avec plein d’autres artistes, que ce soit en Afrique ou dans le monde entier. Ce sera un album très riche, en matière de diversité culturelle et, aussi, avec la nouvelle version du Noudjihou ; il y aura le ’’Noudjihou écriture’’, le ’’Noudjihou macaroni’’, le ’’Noudjihou chécaro’’ qui est le nouveau pas de danse, il y aura aussi la vraie exclusivité de cet album-là : c’est que, on a créé réellement une cadence maintenant pour le Noudjihou. Cette cadence s’appelle l’‘‘Afro-techno’’. Pourquoi ? Parce que, depuis qu’on a créé le Noudjihou, on n’a pas créé réellement une cadence, une rythmique propre à nous, dessous ; on pataugeait entre le makossa, le hi-life, la musique congolaise, la musique ivoirienne. Maintenant, on a fait une résultante de toutes ces rythmiques-là et on en a créé une, propre à nous, pour soutenir le pas de danse Noudjihou, qui fait l’‘‘Afro-techno’’, la rythmique qui va avecla danse Noudjihou. C’est ça, l’exclusivité de ce nouvel album.



Et avec ta compagne Dossi, ça va bien ?


Cela va très bien, ça va très bien …



Je crois que tu l’as incluse dans le mouvement Noudjihou, elle aussi ne fait que du Noudjihou maintenant …



Non, je crois qu’elle a aimé le Noudihou, elle a voulu faire du Noudjihou ; on ne force jamais un artiste à faire ce qu’il ne veut pas. Donc, Dossi a aimé le Noudjihou, elle a adhéré au mouvement Noudjihou ; notre collaboration sur le plan professionnel est bien différente de notre collaboration sur le plan privé ou bien sur le plan intime. Aujourd’hui, je pense que Dossi est une artiste de la génération Noudjihou, parce qu’elle-même le Noudjihou, elle a voulu faire du Noudjihou, tout comme bien d’autres artistes qui ont aimé le Noudjihou et qui sont dans la génération Noudjihou aujourd’hui.



Vous avez des projets de mariage, des projets de faire des enfants ?



Bien sûr ! On a des projets ; on a tous les projets qu’un couple peut avoir : faire des enfants, se marier, avoir une belle vie … On a tous ces projets-là ; que Dieu nous garde, que Dieu nous prête vie et que Dieu exauce nos prières !




Willy Mignon, l'Homme fort du ''Régime Noudjihou'' ...



Propos recueillis par Marcel kpogodo

mercredi 20 avril 2011

Culture au Bénin

Initiatives culturelles privées au Bénin




Le Centre culturel Artisttik Africa est né !





Ce mercredi 20 avril, présentation au grand public, quartier Agla, du côté du Stade de l’Amitié de Cotonou, un immeuble de trois niveaux, verticalement imposant, massif en largeur, qui capitalise l’attention des visiteurs : le Centre culturel Artisttik Africa, promu par l’homme de culture, très connu pour ses prises de position tranchantes, hors sentiers battus, Ousmane Alédji. Pour une structure qui vient de voir le jour, elle s’offre une exposition, captivante, fondée sur un trio d’artistes ayant produit pendant une résidence variant de 3 à 6 mois, selon le cas, apparemment décidés à ne pas produire un effet ordinaire, en ce premier après-midi du nouveau Centre culturel. Ce sont Philippe Zoutangni, Grek et Makef, qui ont réussi à impressionner, le premier, par l’œuvre blanche, synthétiquement parlante, juste à l’entrée du Centre.



L'oeuvre énigmatique de Philippe Zoutangni, à l'entrée du Centre.


Le deuxième, Anagossi Gratien, dit Grek, en impose par une installation qui porte, semble-t-il, tout le programme engagé d’Ousmane Alédji : une Afrique de maux multidimensionnels cruciaux, qu’il faut dénoncer pour la faire se laver d’eux. Enfin, Makef, du patronyme Makoutodé, pose de grande toiles, épinglés aux murs, comme pour prédestiner le Centre culturel ’’Artisttik Africa’’ à une atmosphère artistique professionnellement conviviale, hautement intellectuelle et tout simplement belle. Donc, Ousmane Alédji qui, dans sa prise de parole à cette présentation de son institution, révèle les tenants et les aboutissants d’un tel chef-d’œuvre de structure culturelle, revisite à haute voix son parcours d’homme de théâtre, ami des plasticiens, qui se meut dans le rêve de leur créer un espace, et qui rencontre son partenaire Martin à Bamako, pour finir par l’apprivoiser à Cotonou, depuis au moins deux ans, Ousmane Alédji, en marge du brouhaha sur leur surprise des invités, des visiteurs, accepte de se confier à des journalistes culturels assoiffés d’en connaître et d’en communiquer davantage sur un joyau qui, à peine né, assume son destin de concurrence, de rivalité et de combat de jungle …



Ousmane Alédji, Promoteur et Directeur du Centre cultuel ''Artisttik Africa''



M. Ousmane Alédji, nous sommes à la soirée de présentation du Centre culturel ’’Artisttik Africa’’. Peut-on avoir un petit descriptif des lieux ?




L'une des façades du Centre culturel ...


Ousmane Alédji : D’abord, merci de votre présence, merci pour l’accompagnement ; on peut dire que, depuis quelques temps, je crois, cela vingt ans, pour les plus anciens parmi vous, on chemine ensemble. Ce n’est pas quelque chose qui est né la veille et qui a pris corps aujourd’hui. Donc, merci pour la présence et l’accompagnement.


’’Artisttik Africa’’, c’est un Centre culturel polyvalent. Je parle de polyvalence, en termes d’espace, de lieu d’accueil : nous avons donc une salle de spectacles ; ça peut accueillir du théâtre, de la danse, de la musique, donc des concerts, et ça peut aussi accueillir de la formation. Après, nous avons ’’Espace Galerie’’ qui accueille des plasticiens, pour l’instant, du Bénin et de la sous-région, mais on va ouvrir à l’international Afrique et au-delà.


Grek inaugue de fort magistrale manière l' ''Espace Spectacles'' ...



Voilà qui annonce des expositions d'un style assez imprévisible ...


Et, après, on a l’‘‘Espace Médias’’, c’est-à-dire tous les outils d’information, à savoir la Revue, le site Internet et la WebTv ’’Artisttik Africa’’, qui est totalement en haut, à côté de l’administration de la maison. Voilà ainsi décrit le Centre culturel.




Quels sont vos objectifs à travers cette réalisation ?


En fait, des objectifs, je n’en ai que trois principalement. D’abord, faire un lieu de formation, parce que, sans la formation, rien de durable ne naît, ne se crée. Donc, le lieu est, de fait, un lieu de formation pour ça, mais aussi un lieu d’accueil et de diffusion, parce que, justement, on est là, disposés à accueillir des spectacles d’amis, de professionnels béninois et étrangers. Et puis, en troisième lieu, on espère favoriser une forme de synergie entre créateurs et, aussi, d’émergence, c’est-à-dire, des gens qui sortent d’ici, sont connus à l’international, sont diffusés, sont cachetés pour vivre au mieux de leur travail.



Peut-on avoir une idée de ce qu’a coûté la construction de ce Centre ?


Les chiffres, pour l’instant, sont des chiffres d’artistes. Donc, je ne peux pas les avancer ; si je vous les dis, vous penserez, soit que j’ai exagéré, soit que je n’ai pas tout dit. Donc, dites-vous qu’on a mis ce qu’il fallait mettre pour en arriver là.




Combien de personnes travaillent actuellement au Centre culturel ’’Artisttik Africa’’ ?


Pour l’instant, on est 13.


Quels sont les partenaires qui vous ont accompagné ?

Des partenaires, c’est maintenant qu’ils s’annoncent ; on espère en accueillir davantage. Mais, pour l’instant, j’ai surtout travaillé en partenariat technique, on va dire aussi humain, parce que, cet aspect-là, beaucoup le négligent ou l’oublient.

Mais, j’ai le sentiment que, sans l’homme, sans le principal humain, on n’arrive à rien de concret.




La ressource artistique que constitue Makef, dépucèle l' ''Espace Galerie'' ...



... et donne le ton d'une inspiration exigente pour des personnalités culturelles reniant toute absence d'excellence.


Donc, le principal partenaire, pour l’instant, qui est le partenaire technique, c’est l’Association belge ’’Rencontres des continents’’ dont le Président est avec moi, au bureau, depuis bientôt deux ans et demie, trois ans ; il s’appelle Martin Van Der Belen. Pour l’instant, c’est le seul partenaire technique qu’on a sur ce projet-là. Le reste, en matière investissements, matériel, c’est le Théâtre ’’Agbo’n’koko dont je suis le Président. Donc, j’ai la liberté d’accompagner, de m’accompagner moi-même, de temps en temps, si je trouve que tel projet devient prioritaire. Il y a donc, le Théâtre ’’Agbo’n’koko’’, ’’Rencontres des continents’’ et ’’Artisttik Bénin’’. Voilà donc les trois structures qui forment aujourd’hui ’’Artisttik Africa’’.


A travers cette réalisation d’ordre culturel, on a l’impression qu’il y a une véritable révolution discrète qui s’opère dans le secteur des espaces culturels de diffusion et de manifestations de spectacles culturels …



C’est tant mieux ; le Bénin en avait besoin. Nous avons couru – vous en êtes témoin - après les ’’Maisons du peuple’’ pendant une dizaine d’années, on voulait les récupérer pour en faire des lieux comme ça, avec l’accompagnement de partenaires internationaux ; cela n’a pas été possible mais, nous ne désespérons pas parce que, le Mairie de Cotonou, en tout cas, est de plus en plus attentive à nos sollicitations. Donc, on espère que d’ici là, cela va se faire. Ce lieu n’est que le commencement de ce qui va se faire dans la durée ; j’espère qu’on aura des partenaires pour nous accompagner.




Y a-t-il déjà des programmations d’‘‘Artisttik Africa’’ pour le prochain trimestre?


En fait, les journées ’’Portes ouvertes’’ qui commencent juste ce soir vont continuer jusqu’en août. En septembre, donc à la rentrée, il y aura
la programmation officielle, avec l’ouverture officielle du lieu des spectacles et tout ça. J’espère que, d’ici là, nous aurons réussi à monter le gradin, la régie son et lumière, pour que la salle de spectacles devienne aussi opérationnelle.




Propos recueillis par Marcel Kpogodo