mercredi 26 mai 2010

Art et santé au Bénin

Issifou Takpara, Ministre béninois de la Santé et Parrain de l'Exposition

Exposition d'art au Centre culturel français de Cotonou





L'Institut pour la recherche et le développement innove dans la lutte contre le paludisme





L'Institut pour la recherche et le développement (Ird) a initié une exposition lancée le 21 mai dernier au Centre culturel français (Ccf) de Cotonou. S'axant sur le paludisme, ses normes montre une grande originalité dans la lutte contre cette redoutable maladie.


L'exposition à l'origine de laquelle se trouve l'Institut pour la recherche et le développement (Ird) s'intitule : «Vaincre le paludisme, un défi pour la recherche ». Elle sera clôturée le O5 juin prochain et est parrainée par Issoufou Takpara, Ministre de la Santé. A travers onze affiches, elle « vise à sensibiliser le grand public et en particulier les jeunes à la réalité du paludisme et aux questions qui se posent aujourd’hui à la recherche pour lutter contre cette maladie », a déclaré Cristelle Duos, Chargée de communication de l’Institut pour la recherche et le développement (Ird), au cours de la cérémonie de lancement de l'exposition. Ce sera aussi l’occasion, ajoute-t-elle, de « présenter les dernières avancées scientifiques sur la paludisme en faisant découvrir la maladie, et les moyens de lutte actuels ». Quant à lui, Hervé Besancenot, Ambassadeur de France près le Bénin, dans ses propos, mettra en exergue les conséquences sociales de cette maladie qui affecte encore plus de deux cent cinquante millions de personnes, en tue près d’un million par an dont l’immense majorité vit sur le continent africain. Cette exposition, réalisée avec le soutien du Ministère français des affaires étrangères et européennes, est l’une des preuves, selon lui, de l’engagement de la France par le biais notamment de programmes de recherche sur cette maladie. Des faits que vient confirmer la création future d’un Centre de lutte intégrée contre le paludisme. Le représentant du Ministre de la Santé a, de son côté, souligné la satisfaction du Bénin, au regard des actions menées par l’Ird dans notre pays. Il a, en outre, émis le vœu que cette mobilisation collective se poursuive car « vaincre le paludisme est l’un des clés pour le développement de nos pays », disait-il. D’autres activités seront menées par l’Ird dans le cadre de cette exposition. Il s’agit, notamment, de la tenue par semaine de séances de sensibilisation pour le très jeune public en collaboration avec l’Ong « GON ». Une petite version de cette exposition sera aussi présentée dans une dizaine d’établissements de Cotonou. Par la suite, “Paludisme, le serial killer“, un documentaire, a été projeté après le lancement de l’exposition.




Bernado Houenoussi

Fonds d'appui à la production audiovisuelle - Bénin

Galiou Soglo, Ministre béninois en charge de la Culture

Semaine du cinéma et de l'audiovisuel béninois



La nouvelle filmographie béninoise au programme






Le 18 mai dernier a eu lieu au Centre culturel français (Ccf) de Cotonou le lancement de la Semaine du cinéma et de l'audiovisuel béninois (Scab). Les différentes projections qui ont eu lieu jusqu’au 20 mai dernier ont permis au public de voir des films produits par des réalisateurs béninois, ceux-ci ayant reçu l'appui financier du Fonds d'appui à la production audiovisuelle (Fapa).






"Anna et Bazil et le masque sacrée" de Joseph Akligo a ouvert le bal de cette Semaine du cinéma et de l'audiovisuel béninois (Scab). Ce court métrage, au travers d'un dessin animé, décline la trame d'une histoire qui se déroule dans la ville de Kétou. Tout commence par une sécheresse dont l'oracle révèlera qu'elle est due à la profanation de la forêt et au vol du masque sacrée qui s'en est suivi. Alors, Anna et Bazil, deux enfants âgés d'une dizaine d'années, vont se muer en véritables messies de Kétou. Ils se lancent dès lors dans une course effrénée à la recherche du masque sacrée. Au prix de mille péripéties dans les contrées d'Abomey et de Natitingou, ils finiront par retrouver l'objet sacré chez un homme blanc qui l'avait acquis frauduleusement. Et, comme par magie, c'est la pluie qui revient à Kétou dès que le masque retrouve sa place d'alors. Selon Bonaventure Assogba, le Directeur du Fonds d'appui à la production audiovisuelle (Fapa), les populations de l'intérieur du Bénin, grâce au cinéma numérique ambulant, ont pu voir les films financés par la structure qu'il dirige. Il rappellera également que cela s'inscrit dans l'une des missions majeures du Fapa qui est de promouvoir ces films. Il ajoutera aussi que le Fapa se veut une structure catalytique du cinéma béninois et que ses différentes productions seront diffusées, dans les prochains mois, sur la télévision nationale. Les autres films au programme de la (Scab) étaient, entre autres, "Nadia" de Modeste Houngbédji et "Je veux savoir" de Claude Balogoun.




Bernado Houenoussi

mardi 25 mai 2010

Projet "Théâtre à l'école"

En prélude aux représentations qui commencent ce mardi 25 mai




Les coulisses de la préparation des troupes



Les spectacles du Projet "Théâtre à l'école" vont commencer à se dérouler au Centre culturel français (Ccf) de Cotonou, dès ce mardi 25 mai 2010. Au nombre de quatre, ils ont donné lieu préalablement à des séances de répétitions dont les esprits non avertis ne peuvent pas soupçonner les dessous assez difficiles pour les jeunes acteurs. Une visite, en l'espace de deux semaines, respectivement, au Collège Père Aupiais de Cotonou et au Ceg Godomey, nous a permis de toucher du doigt l'atmosphère particulièrement fondée sur le geste et l'exemple, propre au monde du théâtre.


Collège Père Aupiais de Cotonou ce 07 mai 2010. Quelques petites poussières de minutes après 17 heures. Les jeunes membres de la troupe sont rassemblés dans une salle de classe, occasionnellement transformée en salle de répétition. Dieudonné Adingbossou, l'habituel professeur-encadreur laisse le crachoir, pour la circonstance du Projet "Théâtre à l'école", à Nathalie Hounvo-Yèkpè, comédienne de la nouvelle génération et metteur en scène de la pièce que va jouer le Collège Aupiais : "Certifié sincère".
La présence de Christel Gbaguidi est plus que naturelle, lui qui a donné le jour au Projet, Jessica Vuillaume, la photographe attitrée est aussi là, de même que le régisseur Jean-Claude Ouangbey. Tous sont concentrés sur les instructions que donne Nathalie aux élèves, de même que sur les essais parfois maladroits de ceux-ci ; chacun de ces membres de l'équipe du Projet explore dans son esprit, tout en suivant le jeu théâtral, l'application technique de son domaine spécifique aux séquences de la pièce ; Jessica Vuillaume prend des photos.
Entre Nathalie et ses apprenants, c'est le partage instantané et spontané ; elle se lève, va mieux positionner quelqu'un, crie un peu, revient s'asseoir pour suivre, interrompt, crie, se fâche sans profondeur, revient à une meilleure humeur dès qu'elle sent que les gestes restituent ses recommandations. Si, de son banc, elle maintient la distance avec son équipe, rien ne la brise tant qu'elle ne se lève pour faire suivre un maintien particulier d'un acteur. Elle semble une maîtresse à l'exigence sévère. Mais, dès la fin de la séance de répétition, un large sourire enchante son visage ; c'est le rapprochement avec ses poulains. A l'heure de la chute de la tension, félicitations et encouragements pleuvent. Elle espère que la séance suivante sera meilleure.
Ambiance profondément concentrée au Collège Père Aupiais (Photo de Jessica Vuillaume)
Sur le pas de la porte, gros sac noir à l'épaule, pressée, elle accepte néanmoins de nous livrer ses impressions sur son travail et sur le Projet "Théâtre à l'école". A sa suite, les membres de l'équipe du Projet et quelques élèves-acteurs.



Nathalie, metteur en scène de "Certifié sincère" : "Pour moi, ce Projet me permet de me visiter moi-même en tant que comédienne. Quand je dis "en tant que comédienne", c'est pas forcément que je joue, mais qu'est-ce que je partage avec les autres ? C'est ce que je fais actuellement dans ce Projet, je partage avec mes jeunes frères et jeunes soeurs qui n'avaient pas la notion de théâtre, qui ne savaient pas tout ce qui se fait, tout ce qui se fabrique avant qu'on ait un spectacle, ils ne savaient rien de tout ça. Donc, je partage mon expérience avec eux ; c'est vrai qu'on a une pièce qu'on est en train de monter, "Certifié sincère" de Florent Couao-Zotti, un texte que je redécouvre chaque jour que je le prends. Sur ce texte, c'est comme je l'ai dit, je partage mes expériences, je leur donne des conseils, j'essaie de les orienter tout en utilisant ce texte comme exercice pratique, cest un peu ça ; c'est moi qui met en scène ce texte avec mes enfants et, ce que je garde, ce que je donnerais comme impressions, c'est que je rencontre ici chaque jour des jeunes qui ont la volonté de faire la chose. Moi, j'ai toujours dit que ce n'est pas forcément le talent qui fait le comédien, mais il faut absolument la volonté ! C'est vrai que le talent est important, mais la volonté, c'est indispensable.
Quand je vois ces enfants, quand je viens ici à 17 heures, c'est normalement leur moment de pause, et c'est à 17 heures 15 ou 10 que la pause finit mais, déjà, ils se changent, ils sont prêts, ils balaient la salle pour qu'on puisse commencer, ils sont prêts à sacrifier leur weekend parfois, pour qu'on puisse répéter ; moi, quand je suis devant ça, je me dis : "Waoh!" Je les ai rencontrés avec une matière, parlant de talent, mais elle est encore brute ; tout ce qu'ils pouvaient m'offrir, c'étaient leur volonté et leur corps, leur voix que j'essaie de travailler. Donc, plus le Projet avance, plus eux-mêmes, ils sont en train de gagner quelque chose ; ils parlent plus fort maintenant, ils mettent plus leur attention sur chaque mot qui sort de leur bouche et, pour moi, c'est un acquis."



Dieudonné Adingbossou : "C'est une initiative très louable parce que, pour qu'il y ait spectacle, il faut du public, c'est un rapport entre les deux et, c'est un peu malheureux que, depuis quelques années, nous ayons constaté que dans nos milieux scolaires qui devraient être un grand vivier pour drainer du public vers les créations, vers les centres de production de spectacles, qu'il n'y ait pas une certaine effervescence. Donc, ce Projet que l'Organisation de Christel Gbaguidi a initié est un bon projet et nous y avons cru, si bien que nous n'avons pas hésité à y adhérer. Ce Projet est venu nous propulser un peu, nous donner un peu de souffle, nous galvaniser et, c'est pour ça qu'on s'est relancés.


Jean-Claude Ouangbey : " J'ai en charge la mise en valeur des trois spectacles du Projet. Je peux vous dire que, depuis que les élèves du Collège Aupiais ont commencé le travail, c'est la première fois que je suis leur répétition. Et, ce que j'ai vu aujourd'hui m'encourage à mieux travailler avec les élèves, parce que j'ai senti en eux une volonté de jouer. C'est vrai que ce sont des élèves, il faudrait que le metteur en scène mette l'accent sur la diction au niveau de la façon de dire le texte par les élèves. C'est vrai que le travail est avancé et, vu l'engouement, la volonté des élèves, on peut donner un bon spectacle."


Hélène, Ingénieur de son à LCI Radio (France): " Je trouve que les élèves ont fait un très bel effort de mémoire, puisque le texte est très bien su. La metteuse en scène a l'air d'être très énergique, d'insuffler une belle énergie positive sur le groupe. Ma vision personnelle, c'est que je suis venue faire des prises de son, un peu comme ça, sans qu'ils me connaissent, en plein milieu de la répétition ; à aucun moment, je ne les ai pas sentis destabilisés, je me dis que les rôles sont bien tenus et que j'ai presqu'affaire pas à des professionnels, mais à des gens très investis. Ils sont tout jeunes mais ils prennent ça relativement au sérieux, je pense que le public devrait être conquis, je l'espère en tout cas."

Paolo, jeune acteur : " C'est vrai que, mélanger les études et le théâtre, ce n'est pas tout le temps facile, on essaie de faire avec. Cette expérience, on peut dire que c'est quelque chose d'instructif, parce que ça nous permet de nous découvrir, de révéler nos talents qui étaient cachés et de nous épanouir ; c'est en quelque sorte une distraction réfléchie et intelligente, ça nous permet de nous ouvrir au monde et de découvrir le théâtre."


Pierrot, jeune acteur : " Déjà, je pense que le théâtre est une bonne chose, surtout que ce soit enseigné à l'école ; ça nous permet de nous évader après des heures de cours. Donc, c'est une manière aussi de nous distraire mais, intellectuellement. C'est vraiment un bon Projet. Avec les répétitions, ça va, ça ne gène pas, ça n'agit pas sur les cours et, c'est souvent pendant nos heures creuses. Même si on se donne de la force, ça ne nous épuise pas pour autant ; c'est vraiment un bien qu'on pouvait se faire. C'est un projet qui me passionne, déjà que je l'ai fait quand j'étais petit, c'est une passion pour moi de le refaire maintenant."

Jorane, jeune actrice : " Cette expérience, c'est vrai, elle nous permet de nous épanouir et d'explorer certaines faces cachées de notre personnalité, ça nous permet aussi de faire des choses qu'on n'aurait certainement pas pu faire, d'avoir certains comportements qui ne nous sont pas communs. Donc, je trouve que c'est une très bonne expérience."

Stécie, jeune actrice : " Nos parents vont nous méconnaître sur la scène, d'autant plus que je ne m'imagine pas mes parents assis me regardant jouer le rôle de prostituée ; ça va les étonner. Je crois que c'est une certaine manière de dénoncer les prostituées, ce qu'elles font, en quelque sorte, de quoi elles sont capables, surtout avec une famille et un héritage, je crois que c'est pour donner des leçons à certaines, dans leur cadre familial. "




Au Ceg Godomey
Christel Gbaguidi, face aux acteurs du Ceg Godomey en pleine répétition (Photo de Jessica Vuillaume)
Un peu moins de deux semaines plus tard, visite au Ceg Godomey. Au-delà de 18 h. Le coeur de la répétition est atteint. Ce 19 mai, c'est un mercredi après-midi où des élèves de toutes tailles prennent comme point de repère Patrice Toton, metteur en scène et encadreur pour la pièce "L'avare" de Molière. Un petit desk maintient un certaine distance avec la troupe, distance très tôt brisée par Patrice qui se retrouve, en deux enjambées, du côté de ses apprenants, moquant un jeune acteur malhabile et un peu rétif aux consignes. Mettant la main à la pâte, le metteur en scène imite lui-même ce qu'il propose ; la confiance revient chez les sceptiques. Une nouvelle petite moquerie, tout s'embrase de rires et, Patrice, d'un cri, ramène tout le monde au silence, le jeu reprend et se poursuit comme si cette atmosphère calme et studieuse avait règné là depuis le matin.
La répartition de la troupe joueuse en petits groupes éclatés qui, chacun, dit sa réplique, précise en quoi la mise en scène de Patrice va faire la différence : il y aura une inclusion du conte dans la pièce, créant la surprise et raccourcissant des pans entiers de l'évolution des acteurs. Pour un tel résultat, Patrice n'a pas le droit à la légèreté ; à la fois autoritaire et conciliant, moqueur et compréhensif, proche et distant, complice et détaché, exubérant et fâché, il draine son monde qui marche au pas de ses consignes fermes émises parfois dans une blague trompeuse. Voilà un Janus de la mise en scène qui harmonise ici, synchronise là, dans une fermeté, une rigueur de velours, mais qui, à l'heure du bouclage de la répétition, réunit tout le monde, met fin au brouhaha et fait le point des acquis de l'après-midi et des défis de la séance suivante, ne laissant rien au hasard.
Lorsqu'il lance le fourmillement de la fin incontestable, il nous donne ses impressions, de même que quelques membres de l'équipe de l'organisation du Projet, qui a tout suivi, et une petite poignée d'élèves-acteurs.


Patrice Toton : " Je crois qu'il n'y a rien d'extraordinaire dans la manière dont je travaille, puisque je travaille beaucoup plus que d'habitude ; "L'avare" de Molière est une grande pièce, c'est une pièce classique inconnue de mes enfants, ils n'ont jamais rencontré cette pièce, ni d'Adam, ni d'Eve ; ils ne savaient pas de quoi est faite cette pièce de théâtre. C'était devenu un défi, un travail de génie, dans la mesure où il fallait tuer en eux l'ignorance et faire d'eux, en un laps de temps, des comédiens dignes d'interpréter une pièce comme "L'avare" de Molière. Alors, moi, il m'a fallu du temps, il m'a fallu utiliser mes sixième, septième et huitième sens, mes sens supplémentaires et c'est ça qui nous donne envie de travailler, parce que ces sens nous amènent loin dans la manière de collaborer avec les enfants : être dur et être gentil à la fois, tout en étant moins éducateur, tout en étant moins directeur, tout en étant à leur niveau, tout en étant avec eux et, aussi, savoir prendre la place du maître et du metteur en scène, par moments. Donc, c'est en fluctuant entre ces aspects de l'encadrement en milieu scolaire que nous essayons de mener le jeu comme un bon berger. Même s'ils ne réussiront pas à impressionner, ils ont quand même réussi un coup et, déjà, dans mon coeur, je les applaudis. C'est très encourageant.
Jessica Vuillaume, Photographe du Projet : " Furtivement, nous nous sommes glissées dans les coulisses de trois salles de classe. Trois lumières différentes pour éclairer ces scènes collégiennes et les réfléchir dans le viseur de nos appareils photos. De vagabondages en déclics, nos yeux ont capté ces mouvements théâtraux. Subtilement, le rideau s’est levé pour révéler sur nos écrans la progression de l’événement. De semaines en semaines, d’actes en scènes, nos appareils sont devenus le projecteur des collégiens, le réflecteur de leurs pauses. Projet très intéressant. "
Jean-Louis Lokossou, Membre du Comité d'organisation du Projet "Théâtre à l'école" : " Sincèrement, moi, je félicite beaucoup Christel Gbaguidi qui a initié ce Projet, parce que c'est un très beau projet. Depuis là, on voit que les enfants sont vraiment intéressés à la chose ; depuis le café littéraire, ils ont envie que ça continue. Vous voyez que tous les enfants se regroupent autour de cette pièce et posent plein de questions à Christel Gbaguidi. Donc, mes impressions sont très bonnes et notre prière reste qu'il mette au point d'autres projets de ce genre. "

Amandine, en plein jeu de scène (Photo de Jessica Vuillaume)



Amandine, jeune actrice : " Je disais que j'étais très très heureuse de ce Projet, je l'ai même signalé dans le rapport qu'on a fait ; je disais que ce Projet nous a permis, d'abord, de savoir lire un texte classique, de savoir comment se tenir sur une scène ; comme on le dit très souvent, ce n'est pas donné à n'importe qui de jouer au Centre culturel français, c'est une grande scène et, quand tu y joues, toi-même tu reconnais que tu as de la valeur, que tu as du talent. Donc, ce Projet nous a permis, nous, en tant qu'élèves, d'aller voir la scène du Ccf, de voir comment cela se fait, d'avoir la chance, au moins une fois dans notre vie, même si nous n'allons plus continuer le théâtre, de jouer au moins au Ccf et de faire la connaissance de Christel Gbaguidi qui est l'initiateur de ce Projet. Et, nous remercions beaucoup notre professeur au théâtre, M. Patrice Toton qui, parfois, s'énerve mais, qui est obligé de faire avec ; nous reconnaissons que nous avons trop de faiblesses, trop de lacunes qu'il a essayé de corriger, il a fait de son mieux pour que la chose soit."
Jacob, jeune acteur : " C'est un Projet qui nous a aidés à nous former dans le domaine du théâtre, surtout du théâtre classique. Ce que je peux dire à propos des répétitions : j'incarne le personnage du Seigneur Anselme. Ce Projet nous aide beaucoup ; s'il pouvait revenir dans les années prochaines, ce serait bon, mais, le seul problème que nous avons est celui des moments de répétition qui nous dérangent par rapport aux heures de cours. A part cela, il n'y a pas de problèmes."
Sandra, jeune actrice : L'Association "Arts vagabonds rezo Afrik Bénin" nous donne un Projet que j'apprécie beaucoup. Ce Projet nous a donné une pièce de théâtre, "L'avare" de Molière, dans laquelle j'incarne le rôle de la fille d'Harpagon, amoureuse de Valère. Cette partie m'impressionne beaucoup, je suis ravie de la jouer et puis "Théâtre à l'école" est un Projet qui permet de mieux articuler les mots, de mieux s'exprimer, d'avoir plus de connaissances dans la société. Je voudrais que ça recommence l'année prochaine et que ça n'en reste pas là. Avec ça, on pourrait aller de l'avant.
Réalisation : Marcel Kpogodo

mardi 18 mai 2010

Projet "Théâtre à l'école"

Une séquence du café litrtéraire du 15 mai dernier






Epilogue de "Théâtre à l'école"





Trois spectacles alléchant en perpective





"Théâtre à l'école" est un projet qui réunit depuis septembre dernier, les élèves du collège catholique père Aupiais, ceux du lycée Montaigne et du Collège d'enseignement général (Ceg) de Godomey. L'objectif est de permettre à ces apprenants de sortir du cadre des études grâce au théâtre et d'aller sur scène. C'est dans cette optique que trois pièces seront présentées par les troupes de théâtre de ces établissements les 26, 27 et 28 mai prochain au Centre culturel français (Ccf) de Cotonou.





Les élèves du collège catholique père Aupiais feront la représentation de "Certifié sincère", écrit par l'écrivain béninois Florent Coua-Zotti. Cette pièce présente le tableau de trois femmes issues d'une famille bourgeoise. C'est en même temps, le duel entre deux arrivistes et une vertueuse. Le supposé assassinat de leur grand-mère aiguise les appétits des deux premières autour de l'héritage légué par celle-ci à celle qu'on qualifierait de vertueuse. Dans cette lutte à couteaux tirés où tous les coups sont permis entreront en scène deux autres personnages, des hommes qui auront pour tâche de faire porter le chapeau de cet homicide à l'héritière de la grand-mère. Celle-ci vouée aux gémonies par ces deux soeurs sera poussée dans ses derniers retranchements. Le but de la manoeuvre étant de la convaincre à reconnaître ce crime qu'elle n'a pas commis. Et, c'est la sincérité de son personnage en butte au machiavélisme des deux larrons qui donne son nom à cette pièce par l'entremise d'une de ces répliques.




Les deux autres représentations





"La nuit de Valognes" d'Eric-Emmanuel Schmitt, un auteur belge sera représentée par les élèves de Montaigne et campe dans l'une de ces scènes le décor des personnages de "Don juan" et de "Angélique". Bourreau des coeurs, et fier de l'être, il a face à lui "Angélique", jeune femme amoureuse de lui et pleine d'illusions sur celui qu'elle aime. Face aux railleries et à la froideur de "Don juan", elle déploit vaille que vaille ses talents pour séduire cet homme qu'elle idéalise. Et, quand ce dernier lui promet le mariage, mais juste pour sauver les apparences, les rôles changent. Elle devient la proie et lui le prédateur car ayant refusé une union sans amour mutuel. Un sentiment que n'a jamais connu "Don juan" et qu'il avoue fuir.

C'est, entre autres, dans le registre du thème de l'amour que s'inscrit la petite prestation des élèves du Ceg Godomey en guise d'avant gout. Par le biais de la pièce "L'avare" de Molière, cet extrait présente Elise et Valéa. Un couple amoureux mais dont la femme a des scrupules concernant leur avenir, chose que Valéa s'efforce de battre en brèche. Fille de l'avare, un personnage complexe à tous points de vue, elle est aussi tiraillée par le fait que leur relation soit secrète. Et, vu le caractère difficile de son père, c'est vers le frère de sa bien-aimée que Valéa semble vouloir se tourner pour avoir les faveurs de sa future belle-famille.




Le cadre de cet avant-goût





C'est l'auditorium du Centre culturel français (Ccf) de Cotonou lors d'un café littérature tenu le samedi 15 mai dernier qui a permis à ces trois troupes de théatre de présenter brièvement un extrait du fruit de plusieurs semaines de répétition. Pour cette circonstance, tous les intervenants à divers niveaux du projet "Théâtre à l'école" étaient présents. Cette initiative est portée par Arts Vagabonds Rezo Afrik Bénin, avec le soutien du Service de coopération et d'action culturelle (Scac), et celui du Centre culturel français de Cotonou. Selon Christel Gbaguidi, l'initiateur du Projet, les spectacles de l'école Montaigne se tenaient souvent en vase clos devant un public composé exclusivement d'expatriés, d'où l'idée d'associer d'autres établissements.





Bernado Houenoussi

samedi 15 mai 2010

Festhec -Cotonou

Galiou Soglo, Ministre de la Culture du Bénin






7ème édition du Festival Scolaire de Théâtre et de Chorégraphie






Les lauréats récompensés






Initié depuis 2004 par l'Association des Jeunes pour le Développement de la Culture (AJEDEC) et, sous la direction de Jean-Louis Kédagni, le Festival scolaire de théâtre et de chorégraphie (Festhec)qui en est à sa septième édition, s'est tenu du 19 au 21 février à Aidjèdo à Cotonou. Des établissements publics et privés des Départements de l'Atlantique-Littoral et du Mono-Couffo étaient en lice durant une compétition et se sont affrontés en 22 spectacles.





«Au coeur du labyrinthe», tel est le titre de la pièce de théatre qui a permis aux élèves du Collège Dantopka de Cotonou de décrocher le prix de la catégorie "Théâtre". Cette oeuvre artistique campe le décor d'une république bananière où la vertu, représentée par un "fou", est voué aux gémonies par le vice, représenté par un fonctionnaire véreux. Celui-ci, beau-frère du président de cette république fantoche a une double casquette; il a en charge la passation des marchés publics dans un ministère et la direction des examens et concours. Cette confusion des rôles laisse place à toutes les dérives qui vont du clientélisme au trafic d'influence. Il est flanqué d'une amante qui en use et en abuse et qui déploit pour la circonstance tous ses talents. Elle réussit ainsi à lui faire promettre la réussite de son neveu Fonlivi à l'un des examens nationaux bien avant l'organisation de ceux-ci. Le secrétaire particulier du directeur, suivant l'exemple de son supérieur hiérarchique, rançonne un entrepreneur qui s'était assuré ses arrières auprès de celui-ci afin de gagner un marché public. Et, le scandale qui pointe son nez arrive quand des ouvriers travaillant sur le chantier de construction confié à cet entrepreneur trouvent la mort dans un accident de travail. En cause, la mauvaise qualité des matériaux utilisés. Dans la foulée, un procès dont le principal accusé est l'entrepreneur a lieu. Il doit mettre à nu les protagonistes de ce drame. Mais, le président du tribunal exige expréssement sa suspension en plein déroulement. Et, le fou, dans sa quête d'une république de la vérité, annonce un gouvernement dont les principales têtes d'affiches sont Barack Obama et Benoit XVI.

L'autre grand gagnant de ce Festival est le Collège Mègan de Cotonou qui a remporté la compétition dans les catégories "Chorégraphie", "Interprétation masculine" et "Interprétation féminine". Les différents lauréats ont reçu leurs prix le 08 mai dernier au Centre culturel français (Ccf) de Cotonou.





Bernado Houenoussi